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15 juillet 2016 5 15 /07 /juillet /2016 15:53

Et voilà, ce matin, le fourgon grognon ne veut rien savoir ! Il fait pourtant bon, aucun excès de chaleur ; il n’a pas roulé hier… Il devrait démarrer au quart de tour ! Mais non. Il n’y a pas à dire, la situation se dégrade. Claude et Michèle vont-ils devoir renoncer à ce dernier jour de balade ? Certes, nous pouvons faire comme la veille et nous rendre tous les quatre à bord du Ptibus pour la dernière visite, mais tout le monde est bien conscient que c’est reculer pour mieux sauter. Claude enchaîne les tentatives infructueuses, et c’est finalement Dominique, après avoir visualisé le rayon « Cristal Diamant » (oui !) sur le moteur malade, qui réussit à le faire démarrer. Il ne reste plus qu’une solution : rentrer en France par l’itinéraire le plus rapide, c'est-à-dire sensiblement celui de l’aller, d’une traite, et sans couper le moteur. Cela risque d’être galère, mais il n’y a pas le choix.

Nos routes se séparent donc. Nous, nous continuons encore un peu, car nous comptons passer la frontière du côté du Pays Basque. Passées le moment des embrassades, chacun saute dans son fourgon et nous roulons de conserve jusqu’à l’autovia Pampelune, Huesca… On sort les mouchoirs… A bientôt !!! On recommencera, c’était chouette…

Foz de Lumbier
Foz de Lumbier

Tandis que Claude et Michèle entame le retour infernal vers Lapalme, nous gagnons le village de Lumbier, pour découvrir la Foz de Lumbier, une gorge spectaculaire du rio Irati. L’accès se trouve à environ deux kilomètres du village ; un parking payant marque le début de la réserve naturelle. Ensuite, la découverte se fait obligatoirement à pieds et est accessible aux poussettes et aux fauteuils roulant sur la partie basse. Il est possible d’effectuer une boucle de 5,5 kms, en revenant par le haut des falaises. Nous, en ce qui nous concerne, nous n’avons pas sorti les chaussures de marche et nous préférons nous contenter du petit parcours : 2,6 km.

Aliens...
Aliens...

Le défilé des gorges est long de 1,3 kilomètre ; le sentier emprunte une ancienne voie ferrée, et est particulièrement aisé, si ce n’est la traversée de deux tunnels. Pas de problème à l’aller ; le parcours est ombragé par la falaise et nous conservons une certaine visibilité dans le noir. Au retour, c’est une autre histoire : nous passons sans transition du grand soleil à l’obscurité totale, complètement aveuglées. Heureusement que Dominique a sa lampe de poche !

La ligne de chemin de fer qui longe le cours du Rio Irati, fut la première ligne électrifiée transportant des passagers d’Espagne. Entre 1911 et 1955, elle reliait Pampelune, Aoiz et Sangüesa, sur un parcours de 58 kilomètres. Aujourd’hui, c’est 6 kilomètres de voie verte qui occupent ce parcours spectaculaire.

bruitres en sentinelles
bruitres en sentinelles

Aucun dénivelé, un sol bien nivelé, toutes les conditions sont réunies pour profiter pleinement du ballet incessant des maîtres des lieux : Bruitres (Percnoptères d’Egypte) et vautours. Ils sont incroyablement nombreux, encore plus que sur le site des Mallos et nous mitraillons tous azimuts. On peut en observer en vol, dans les nids, à flancs de falaises, perchés au sommet, piquant un petit roupillon… Il y en a partout, partout. Des gros et aussi des plus petits : pinsons, choucas et martinets noirs. On peut aussi, parait-il, y observer le mythique gypaëte barbu (il n’y a pas qu’eux, nous aussi, on en a, dans la réserve de Jujols, d’abord…), mais notre œil n’est pas assez exercé pour les reconnaître en vol. Nous sommes fascinées et en oublions presque d’admirer le paysage, somptueux, les hautes falaises de calcaire entre lesquelles rugissent les eaux incroyablement émeraudes de la rivière.

Pont médiéval à Burgui
Pont médiéval à Burgui

Arrivées au bout du défilé, nous faisons une brève tentative pour aller admirer le Puente del diablo, vieux pont médiéval ruiné, mais le sol nous parait trop instable et nous y renonçons. Il aurait fallu prévoir les chaussures de marche. Tant pis. Nous revenons sur nos pas et récupérons le Ptibus pour revenir à Lumbier où subsiste un autre pont, en parfait état, celui-là. Nous ne visiterons pas le village. D’autres sont prévus.

Nous reprenons la route vers Navascues, puis Burgui, où nous faisons halte pour nous restaurer. Nous sommes toujours en Navarre, mais à la limite de l’Aragon. Ici, les villages rappellent un peu ceux du pays basque : les maisons sont blanches, majoritairement et abondamment fleuries. Les noms sont écrits dans deux langues, castillan et une autre, aussi bizarre que le basque ; c’est peut-être ça ?

Après manger, nous faisons quelques pas dans le village. Comme dans tous les autres, les ruelles sont couvertes de pavés allongés où il vaut mieux s’abstenir de courir ou de porter des talons aiguilles. Là encore, on peut admirer un superbe pont médiéval. Décidément, il y en a partout.

Vue générale sur Anso
Vue générale sur Anso

Après cette halte, retour en Aragon pour gagner la vallée de Anso… Nous traversons Garde, joli village où nous ne nous arrêtons pas, mais nous pourrions ; il doit aussi en valoir le coup. Mais il faut bien faire un choix ; on ne peut pas tout voir la première fois ! La route de montagne est assez étroite et sinueuse. Nous franchissons un col, retrouvons l’Aragon (belle route en Navarre, plus étroite et endommagée en Aragon ! Mais c'est une exception car d'une façon générale, le réseau routier est excellent partout) et redescendons rapidement sur Anso où, pour l’instant nous ne faisons que passer. Juste un bref arrêt pour s’assurer que le camping est bien ouvert (il est désert). La réponse est positive ; nous allons revenir !

monastère de Siresa
monastère de Siresa

La route qui conduit de Anso à Hecho traverse une autre sierra, mais la route est plus large et plus facile ; nous franchissons un nouveau col, redescendons sur Hecho que nous traversons pour gagner directement Siresa, petit village qui s’enorgueillit de posséder un somptueux monastère.

Nous y arrivons un peu trop tôt ; le monastère est fermé et n’ouvre ses portes qu’à 16 heures. Qu’à cela ne tienne, nous nous baladons dans le village et nous nous installons à la terrasse d’un café pour boire un coup en attendant. L’ambiance est sympathique, mais la menthe est trop forte, limite buvable.

Il est 16 heures, et le monastère n’ouvre pas. Nous découvrons qu’en pareil cas, il faut aller sonner à un endroit précis, de l’autre côté du village (le soleil tape dur et la motivation est faible) ; et encore, il n’est pas certain qu’ils viennent ouvrir ! Le week-end, oui, mais en semaine, rien de moins sûr. Alors…

église de Anso
église de Anso

Nous décidons de repartir sans voir le monastère (il faut aussi avouer que, nous commençons à être en overdose d’églises) et regagnons Hecho où nous faisons quelques pas sans enthousiasme. Il ne nous reste plus qu’une chose à faire : revenir à Anso, qui nous a vraiment tapé dans l’œil, s’installer au camping et aller visiter le village.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous nous installons sur le terrain de camping, toujours aussi désert. Nous avons tout l’espace pour nous seules. L’ambiance est montagnarde et fleure bon les pins. Nous adoptons peu à peu le rythme espagnol : nous nous installons à l’ombre, en attendant que la chaleur tombe un peu et sur le coup de dix huit heures, nous partons à la découverte de Anso, très justement classé parmi les plus beaux villages d’Espagne.

Fontaine, à Anso
Fontaine, à Anso

Rues pavés, jolies maisons blanches généreusement fleuries, fontaines, plaza Mayor, et ambiance sympathique. Nous trouvons une petite épicerie pour nous ravitailler en eau… Une autre boutique vend des spécialités du coin : fromage de brebis et tarte au miel ; on achète ! Il faut goûter aux spécialités locales. Nous nous asseyons un moment sur la place, pour l’ambiance. On est vraiment bien ici. Ça donne envie de se poser.

Plaza Mayor Anso
Plaza Mayor Anso

C’est au cours de nos déambulations dans cet adorable village de montagne que nous parvient le SMS de Claude et Michèle : bien arrivés à Lapalme, un peu « nazes » (on s’en doute), mais entiers ! Michèle a dopé le chauffeur à coup de fruits secs. Un bon plan.

Nous sommes contentes pour eux. Nous retrouvons notre petit camping. Un peu plus tard, un couple d’espagnols vient s’installer, à bonne distance de nous. Nous sommes à une cinquantaine de kilomètres de la France, par le col de la Pierre Saint Martin, au dessus d’Oloron Sainte Marie. Mais nous ne sommes pas pressées d’y retourner.

Très sympa, ce coin. On y reviendra, tiens !

Fredo

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14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 17:13
Aragon-Navarre, édition spéciale, Huesc'Arts

Lorsque nous avons découvert Huesca, de prime abord nous fûmes déçus surtout par une absence de vie peu habituelle en ce pays. Le patrimoine bâti, selon l’expression consacrée, est beau, il est aisé de le découvrir en suivant un itinéraire matérialisé par des panneaux didactiques retraçant l’histoire de la ville et son évolution.

Ville romaine, place-forte musulmane, capitale de l’Aragon après la reconquête, la ville fut le théâtre de heurts sanglants en 1837 lors de la première guerre carliste (genre guerre de succession). Quasiment 100 ans plus tard, tombée sous le joug des troupes franquistes, elle fut de nouveau ensanglantée.

Aragon-Navarre, édition spéciale, Huesc'Arts

La fondation « Ramon y Katia Acin » tout en retraçant et préservant l’oeuvre de ces 2 artistes, s’est donnée pour but de rappeler aux générations actuelles la mémoire et les valeurs qui ont marqué les générations contemporaines de cette époque tourmentée.

Humaniste, pédagogue, Ramon Acin s’est battu pour défendre la liberté de penser, d’agir, « la mort de l’intelligence facilite l’esclavage » disait-il ! Développer raison et entendement, favoriser l’accès à la culture seule source de liberté pour « une classe laborieuse maltraitée » fit de lui l’homme à abattre !

caricatures de Ramon Acin
caricatures de Ramon Acin

En ce qui me concerne, j’ai assez vite trouvé un fil conducteur à cette visite de ville en découvrant sur un mur aveugle une gigantesque peinture murale.

L'Oeil Fratelli Moca
L'Oeil Fratelli Moca

Quelle symbolique y voir ? Je n’en sais guère plus aujourd’hui, il faudrait chercher !

Je suis juste en mesure de vous apprendre qu’elle est la réalisation d’un artiste de rue Fratelli Moca et s’inscrit dans le cadre d’un projet fédérateur voulu par la municipalité de la ville afin de revitaliser le centre historique de Huesca.

Le cœur historique a été divisé en secteurs, chaque secteur a fait l’objet d’études débouchant sur la mise en exergue d’une problématique : friches industrielles à réhabiliter, chantiers de restauration de bâtiments à envisager, espaces murales à habiller … si vous voulez voir ce que cela donne, clic !

https://youtu.be/GnGFvqUaUk0

Aragon-Navarre, édition spéciale, Huesc'Arts

Une association a vu le jour, Re-Gen, et fédère tous les acteurs de cette reconquête du centre ville. Voisins, entreprises, commerces, communauté gitane, écoles ... chacun participe et est informé via un site Web ouvert à tous, des actions en cours, des besoins en matériels, des idées ! Les initiatives sont collectives mais chacun peut donner à l'entreprise un cachet qui lui est personnel.

Belle dame, Bhurton
Belle dame, Bhurton

Ventes de T-Shirts, récupération, détournement d’objets, tout est bon pour recréer un cadre de vie inédit et que chacun peut s’approprier puisqu’il a œuvré à sa création.

Des artistes ont offert leur concours et certaines façades sont devenues leurs lieux d’expression transformant certaines artères en musée de plein air.

Bhurton, Girafe à sa fenêtre
Bhurton, Girafe à sa fenêtre

Il en est un qui m’a tapé dans l’œil, Edward Bhurton !

La femme à la fenêtre, La girafe …

Bhurton, que la lumière soit !
Bhurton, que la lumière soit !

… l’enfant à l’ampoule

C’est inventif, il y a de la profondeur, de la lumière et une maîtrise du geste phénoménale surtout si l’on sait qu’il peint à la bombe (300 sprays en moyenne pour un tableau) !

Aire de repos sur une ancienne friche
Aire de repos sur une ancienne friche

Voilà, finalement c’est facile de bouger !

Il faut juste se dire que c’est possible et cesser de procrastiner en se trouvant des tas de mauvaises raisons pour ne pas bouger. J’imagine bien que certains, parmi les inventeurs du concept, auraient pu se dire que d’autres qu’eux en récupéreraient le mérite (nous avons bien connu ça à propos d’une opération nettoyage que nous voulions voir démarrer sur le village) pourtant ils l’ont fait, la municipalité de Huesca les a soutenus, d’autres se sont engouffrés dans la brèche et ça marche !

D’autres chantiers sont en cours d’élaboration et nul doute que ce n’est pas près de finir !

Et si on copiait sur Huesca ?

Do

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14 juillet 2016 4 14 /07 /juillet /2016 14:53
Sos Del Rey Catolico
Sos Del Rey Catolico

Nous partons ce matin avec un seul fourgon puisque nous revenons à Sangüesa ce soir. Premier arrêt, Sos Del Rey Catolico !

Nous traversons un paysage pelé puis prenant de l’altitude les pins, à crochets ?, font leur apparition. Derrière leur frondaison émerge à intervalles réguliers les pales d’un immense champ d’éoliennes. Depuis notre entrée en Espagne nous avons remarqué que les sites produisant de l’énergie verte et donc renouvelable sont très nombreux, éoliennes couronnant les crêtes montagneuses, fermes voltaïques dont les panneaux s’orientent en fonction de la course du soleil !

Aragon-Navarre, jour 8

Nous grimpons un col et tombons sur la Guardia Civile qui nous arrête, jette un œil dans le fourgon puis nous fait dégager d’un geste vif ! Ça ne rigole pas !

Sos Del Rey Catolico est une ville médiévale qui vit naître en ses murs, Ferdinand, le cher et tendre d’Isabelle la Catholique ! D’où le nom !

La ville a conservé une bonne partie de ses murailles et portes fortifiées, les monuments sont remarquablement entretenus. Beaucoup de cachet, c’est sans doute pour cette raison que de nombreux films y sont tournés d’ailleurs un peu partout au hasard de la visite des fauteuils de tournage en bronze, permettent aux touristes las de se reposer et de s’identifier à tel acteur dont une plaque immortalise la présence en ces lieux.

Aragon-Navarre, jour 8

Nous musardons au hasard des ruelles remarquant les très nombreux heurtoirs ornés de coquilles. A n’en pas douter nous sommes sur un itinéraire menant à Compostelle !

A la recherche du palais de Sarda où naquit Ferdinand, nous tombons sur l’ancien quartier juif. La ville est truffée de magnifiques bâtisses arborant des avant-toits monumentaux en bois sculpté, détail architectural qui semble présent partout en Navarre et décliné de la forme la plus simpliste à la plus sophistiquée.

Avant toit sculpté
Avant toit sculpté

Nous grimpons jusqu’à la terrasse du château après avoir réussi à visiter l’église, ce qui ne s’annonçait pas gagner.

Bien que dans les temps et tout indiquant qu’une visite est en cours, le portail est bouclé ! Décidés à tenter notre chance, nous patientons, laissons sortir un troupeau de français indisciplinés puis nous nous faufilons dans la crypte. Le curé que les précédents visiteurs semblent avoir exaspéré, nous suit pas à pas.

Nous allons nous montrer des touristes modèles !

La tension se relâche, il devient prolixe en explications, notre intérêt pour ce monument le comble tant et si bien qu’au moment de quitter les lieux, il gratifie les dames d’un « besito ». Voilà, nous avons redoré l’image du français, découvert les œuvres du grand sculpteur Maître Esteban, d’exceptionnelles peintures murales du XIIIe et un orgue magnifique !

Aragon-Navarre, jour 8

Une petite faim et une grande soif nous tenaillant, nous bouclons la visite. Nous quittons ce village vivant où à la faveur de quelques emplettes nous avons goûté une délicieuse spécialité chocolatée pour un village qui devrait nous ravir, si j’en crois le topo guide que j’ai tiré avant le départ !

Nous pique-niquons au bord de la route, sur un muret, seul point ombragé du coin avant de gagner Uncastillo.

Je serai brève, ce village ne casse pas 3 pattes à un canard. Certes tout indique que ce fut beau, mais tout semble à l’abandon mis à part l’église mais de ce côté là, nous commençons à être en overdose !

Donc, blogueur qui me lisez, si vos pas vous mènent un jour dans le coin, zappez Uncastillo et rejoignez sans tarder Sangüesa car là, il y a de quoi se régaler.

Sangüesa
Sangüesa

Point positif, la ville traversée par un fleuve est ceinturée de verdure et en calculant bien ses déambulations, notamment par rapport à la course du soleil, il est possible d’y vaquer sans griller, d’autant que tout y est à échelle humaine !

Outre ses nombreuses églises que nous avons évitées, il y a de magnifiques vieux palais, des porches imposants, un ancien château converti en école de musique et médiathèque qui sert de nichoir à des colonies de cigognes, comme bien d’autres édifices de la petite ville.

Aragon-Navarre, jour 8

Baroque, roman, gothique, tous les styles sont représentés mais la ville n’a rien d’un musée.

 Rosquillas ?
Rosquillas ?

La rue principale, très animée offre une multitude de cafés avec terrasses, pour choisir c’est affaire de feeling, des restaurants, une grande variété de commerces dont un où j’adore traîner, une quincaillerie ! Là encore pas de grandes surfaces en périphérie, juste de quoi se mettre au vert, stade, piscine … La casa de los ancianos, ça sonne mieux qu’EPAHD, est en ville, coincée entre l’école et le collège !

Aragon-Navarre, jour 8

Demain étant un autre jour, nous savourons à la fraîche le glouglou du fleuve Aragon tout proche sans trop s’arrêter au programme à venir. Prémonition ?

Do

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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 15:21
Santa cruz de la seros
Santa cruz de la seros

Septième jour, déjà…

Il semblerait que nous soyons vraiment passés en été.

Ce matin, nous quittons le camping pour gagner, à une vingtaine de kilomètres de Jaca, le beau village de Santa Cruz de la Seros, point de départ d’une randonnée qui va nous mener au monastère de San Juan de la Peňa.

Le village de Santa Cruz est un site touristique qui mérite bien sa renommée ; il présente un bel ensemble architectural hérissé de superbes cheminées aragonaises (les "espanta brujas" ou chasse-sorcières), et doté d’un bel édifice religieux de style roman, l’église Santa Maria. Mais nous visiterons au retour, car pour l’heure, nous chaussons nos godillots, empoignons nos bâtons de marche, pour nous lancer à l’assaut d’un sentier caillouteux, encore assez ombragé à cette heure.

sur le sentier du monastère

sur le sentier du monastère

sommets enneigés au loin...
sommets enneigés au loin...

Nous nous élevons rapidement, jouissant d’une vue magnifique sur les reliefs alentours ; falaises abruptes et inaccessibles au premier plan ; puis plus haut, un panorama qui s’étend jusqu’aux plus hauts sommets des Pyrénées, encore vaguement enneigés. Nous ne les connaissons pas assez pour les reconnaître, mais il doit y avoir là dedans du Monte Perdido, de l’Aneto et du Vignemale. Il nous semble bien reconnaître d’ailleurs la fameuse brèche de Roland. Splendide !

Le spectacle nous récompense de tous nos efforts car la montée est rude. Une crise de palpitations, peut-être due à l’arrivée brutale de la grande chaleur, m’oblige à ralentir et à stopper régulièrement. Du coup, notre moyenne chute ! Plutôt en avance sur le temps de référence indiqué sur les panneaux, nous prenons du retard. Mais au final, nous parvenons enfin à la croisée des chemins, entre celui qui descend vers le « monasterio viejo » et celui qui monte au « monasterio nuevo ».

Nous optons pour le viejo, qui ferme ses portes à quatorze heures ; nous irons au nuevo, ouvert sans interruption, après.

Redescendant vers le vieux monastère, nous croisons un pèlerin français avec qui nous faisons une petite causette sympathique avant de poursuivre notre chemin. Ici, chacun se croise en se souhaitant un « bueno camino » ; nous ne sommes pas vraiment sur un chemin de St Jacques, mais beaucoup de pèlerins font le détour à San Juan, haut lieu incontournable du catholicisme.

Le monastère est une construction impressionnante, partiellement creusée dans la roche et établie dans sa totalité dans une anfractuosité de la falaise, à 1120 mètres d’altitude.

le monasterio viejo
le monasterio viejo

La visite commence par le dortoir des moines, avant de se poursuivre dans l’église primitive où il est encore possible d’admirer quelques fresques. L’une d’entre elle représente ces bons vieux Saints Côme et Damien à qui nous rendons régulièrement visite, à l’ermitage ND de Vie d’Argelès sur mer. De vieilles connaissances, donc !

peintures murales, Sts Côme et Damien

peintures murales, Sts Côme et Damien

le panthéon des nobles
le panthéon des nobles

Nous pénétrons ensuite dans le panthéon des nobles, cour rectangulaire dont les murs sont percés d’une double rangée de sépultures ornées de blasons et d’inscription nécrologiques, renfermant les dépouilles de personnages illustres du royaume d’Aragon, antichambre de l’église haute, à nef unique et de style roman.

le cloître roman
le cloître roman

Poursuivant plus avant notre découverte, passée une superbe porte de style mozarabe, nous ne tardons pas à déboucher dans ce qui constitue sans doute le clou de cette visite : le cloître roman, entièrement surplombé par la falaise. Les chapiteaux historiés représentant les scènes de la Genèse et de la vie du Christ sont une pure merveille. Au dessus de nos têtes, la falaise a été entièrement recouverte d’un grillage protecteur, pas vraiment inutile, car de nombreuses pierres détachées de la paroi y sont restées prisonnières. Dire qu’il ne devait pas y avoir de filet à l’époque des moines ! Il a dû y avoir quelques bosses…

la résurection de Lazarre
la résurection de Lazarre

La visite se poursuit par la chapelle de style néoclassique des saints Voto et Felix, dont la légende est à l’origine de la création du monastère en ces lieux, et par le Panthéon royal où reposent les premiers rois d’Aragon, Ramiro 1er, Sancho Ramirez et Pedro 1er. Maintenant, vous les connaissez !

Nous ressortons enchantés de cette visite, et repérons aussitôt un petit coin sympathique pour casser la croûte, en surplomb du monastère. Salle à manger pleine nature, avec vue imprenable sur le cloître ! Cinq étoiles, au moins !

L’après-midi sera consacrée à la visite du monasterio nuevo, à quelques centaines de mètres plus haut. Il ne nous faut guère plus d’une vingtaine de minutes pour accéder au sommet de la falaise, sur un vaste plateau arboré, la plaine de San Indalecio. C’est le royaume des pins à crochet ; on se croirait dans la forêt de Font Romeu. Quel bonheur !

Aragon Navarre, jour 7

C’est dans ce lieu idyllique que fut érigé en 1682 un monastère de style baroque, détruit partiellement moins de 200 ans plus tard par les troupes napoléoniennes. Les moines y demeurèrent néanmoins jusqu’en 1835, date à laquelle l’état espagnol les expropria, purement et simplement. Remis en état, on y trouve aujourd’hui un musée exceptionnel qui relate l’histoire du monastère et décrit la vie quotidienne de ses occupants, ainsi qu’une hôtellerie quatre étoiles.

le monastrio nuevo

le monastrio nuevo

la façade baroque
la façade baroque

L’église ne se visite pas ; on ne peut qu’admirer sa belle façade baroque. Nous passons un long moment dans le centre d’interprétation du monastère. Cet espace, réalisé tout récemment, présente les différents aspects de la vie du monastère, de sa création jusqu’à son abandon. Une structure moderne originale permet au visiteur de circuler sur un sol transparent au dessus des ruines de l’édifice en partie restaurées, et d’en contempler, sous ses pieds les différentes parties ; chambres, dortoir, cuisine, cellier, etc…

Aragon Navarre, jour 7

Des effigies des moines en situation, des ustensiles, le mobilier, le tout en taille réelle et d'un blanc immaculé, permettent d'appréhender parfaitement les énormes dimensions de ce monastère et tous les aspects de la vie monastique. Ce dispositif est complété par un système d'écrans interactifs récapitulant les origines et l'histoire de ce site remarquable. C'est passionnant!​

https://youtu.be/mr10z-4yE9Q

l'église Santa Maria
l'église Santa Maria

Nous commençons cependant à ressentir la fatigue de la rando et surtout la soif, cherchant désespérément à nous désaltérer. Hélas, la cafétéria est déserte ; il nous est impossible de remplir nos bouteilles dans les toilettes, d’autant que nous ne sommes pas certains que l’eau soit potable et la caissière de la boutique n’est pas capable de nous renseigner sur ce point. Nous nous contentons donc d’avaler quelques gouttes, en prenant soin de ne pas vider complètement nos bouteilles, et nous nous attaquons à la descente !

La chaleur et l’instabilité du sentier rendent celle-ci presqu’aussi difficile que la montée, et nous ne sommes pas fâchés de retrouver enfin le village de Santa Cruz, d’autant qu’une sympathique fontaine y dispense une eau fraîche et délicieuse.

Une petite halte chez un artisan potier où nous nous fritons avec des allemandes pressées et culottées clôturent la journée et nous retrouvons les fourgons sur le parking, écrasés de soleil… 44° à l’intérieur ; 37° à l’extérieur.

Nous avons un peu de route à faire pour arriver au camping du soir, et nous avons hâte de repartir, mais, c’est compter sans les caprices du fourgon grognon qui, une fois de plus, refuse de démarrer !

Nous passons trois bons quart d’heure à déterminer ce que nous allons faire… Passer la nuit ici ? On est un peu en biais, mais c’est jouable. Michèle nous suggère de retourner au camping de Jaca, tout proche ; nous partirions en avant pour retenir deux places et ils nous rejoindraient ensuite, si toutefois le camion accepte de démarrer. Nous hésitons ; c’est trop aléatoire. Claude a ouvert le capot pour faire une petite ventilation… On pourrait pousser, mais si ça ne marche pas, le fourgon risque de se retrouver au milieu de la route, dans l’impossibilité de se garer correctement, voire pire : dans le mur, si le système de frein est court-circuité. Trop risqué. Bon, en attendant, on boit encore un coup ; on était vraiment à sec. On réfléchit, et à la énième tentative, ça démarre enfin ! Ouf ! Merci, nos guides, nos anges, y tutti quanti !

Nous nous dirigeons plein est, vers Siguës, à une cinquantaine de kilomètres de là, pour y passer la nuit. Une nouvelle déconvenue nous attend : le camping est introuvable. Nous nous résignons donc à poursuivre jusqu’à Sangüesa, en province de Navarre, d’où nous pourrons démarrer nos prochaines excursions. Nous traversons la petite ville, qui a l’air belle, jusqu’au camping municipal, accolé à l’espace aquatique surbooké. Nous passons beaucoup de temps à l’accueil, le réceptionniste n’étant pas un pro de l’informatique, mais au final, nous sommes plutôt bien : à l’ombre salutaire des peupliers qui, comme à Jaca, dispensent généreusement leur pollen, il n’y a que nous dans le camping ! C’est parfait, d’autant qu’à présent, manger dehors est un pur bonheur, exception faite de quelques moustiques indésirables… On fait avec.

Fredo

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13 juillet 2016 3 13 /07 /juillet /2016 07:10
Amateurs de musique classique et de Nemanja Radulovic, voici un lien qui vous permettra de voir, ou revoir une émission diffusée par Arte, "stars de demain"...
Si vous n'aimez que Nemanja, vous pouvez passer; c'est le dernier. Mais ce serait vraiment dommage de rater les autres, et surtout la magnifique soprano sud africaine Pumeza Matchikiza, ravissante, lumineuse, étonnante...
Un régal!
Fredo
Nemanja sur Arte!
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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 14:27
Les pantoufles de Manuel

Non, ce n'est pas un livre, c'est un gros coup de gueule de Mi:

Le terme « pantouflage » désigne de manière familière le fait pour un haut fonctionnaire d'aller travailler dans une entreprise privée.

Le pantouflage, notamment quand il ne se fait pas dans la plus grande transparence, pose des problèmes éthiques et déontologiques liés au mélange des sphères privées et publiques, et des sphères de l'intérêt général et des intérêts particuliers ou de grandes entreprises. Il est source de situation de conflits d'intérêts.

(Wikipédia)

Vous connaissez José Manuel ? Non ? Mais si voyons… « l’autre célèbre portugais » pas celui qui a un short et des chaussures à crampons, mais celui qui vient de se glisser dans de confortables pantoufles.

L’ancien président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso, vient d’être embauché par le géant de la finance américaine Goldman Sachs (responsable de la crise des subprimes).

Depuis 2010, un « code de conduite » des commissaires un peu plus contraignant qu’avant, a été mis en place pour surveiller au cas par cas les « pantouflages » de ses anciens commissaires. Mais ces règles sont mal appliquées et ne valent que pour les 18 premiers mois suivant le départ des commissaires. L’exécutif européen est impuissant. Barroso a quitté son poste depuis 20 mois (fin octobre 2014) : il est libre, il fait désormais ce qu’il veut.

Ils sont nombreux les hommes qui ont fait l’aller/retour entre la zone euro et le géant américain !!

Mario Monti, conseiller international de Goldman Sachs de 2005 à 2011, prend la tête du gouvernement italien en pleine crise politique. Lui aussi avait été commissaire européen à la concurrence (1999-2004).

Un autre Italien, Mario Draghi : l’actuel président de la Banque centrale européenne (BCE) fut vice-président de Goldman Sachs International pour l’Europe entre 2002 et 2005.

Lucas Papademos, ex-gouverneur de la banque centrale grecque et ex-premier ministre grec est soupçonné d’avoir joué un rôle de premier plan dans le maquillage des comptes publics de la Grèce, avec la complicité de Goldman Sachs.

José Manuel Barroso, ex-maoïste (folle jeunesse ?!!!) dont le bilan européen à Bruxelles est maigre vient donc ajouter son nom à cette liste (non exhaustive).

A l’heure où la Grande Bretagne rejette l’Union Européenne et où la même tentation est grande dans plusieurs pays de céder aux populistes, comment s’étonner ? L’Europe est au bord du gouffre.

LA MORALE EST POLITIQUE ET LA POLITIQUE EST MORALE.

CE N’EST PAS L’EUROPE QU’ON VEUT, CE NE SONT PAS LES DIRIGEANTS QUE LES PEUPLES VEULENT POUR LES REPRESENTER !

LEUR RESPONSABILITE HISTORIQUE EST GRANDE DANS CE QUI ARRIVE EN EUROPE.

L’HISTOIRE JUGERA (TROP TARD COMME D’HABITUDE QUAND ILS AURONT 90 ANS ET SERONT DE « VIEUX MESSIEURS SÉNILES ET MALADES » QU’IL FAUDRA MÉNAGER).

Mi

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 11:49
Aragon-Navarre, jour 6

Nous quittons le camping pour faire halte quelques kilomètres plus loin au village d’Ayerbe. Il paraît que la panaderia propose des tortas démentielles. Tour de ville rapido presto, arrêt à la boulangerie mais contrairement à ce qui était prévu Frédo et moi flashons sur les rosquillas ! On croirait voir celles que nous mitonne Conchita qui nous régale de quelques unes de ses spécialités. Je n’ai jamais mangé d’anchois marinés aussi délicieux que les siens, quant à ses rosquillas elles sont vraiment fameuses.

Los  Mallos
Los Mallos

Nous filons ensuite sur Riglos et pénétrons dans un paysage tout à fait surprenant. Emergeant d’une zone vallonnée et peu arborée des pitons rougeâtres barrent le lointain, los Mallos !

Riglos
Riglos

Un minuscule village se blottit à leur pieds. C’est de là que nous sommes sensés effectuer une rando qui va compter dans ma vie.

Un sentier circulaire fait le tour des Mallos, les pitons. Chacun a son nom, un patronyme qui fait référence à sa forme, son emplacement ou a celui qui l’a vaincu une première fois car ces « trucs » vertigineux qui ressemblent bigrement aux météores grecs s’escaladent.

Aragon-Navarre, jour 6

En ce qui nous concerne cette activité n’est absolument pas de mise et s’il s’agit de marche, je m’interroge de plus en plus en voyant la configuration des lieux sur le tracé de la rando ?!

Point de vue
Point de vue

Nous observons intrigués les allées et venues incessantes d’un hélico de la Guardia Civile tout en suivant le balisage et le topo récupéré sur Google. Nous attaquons vaillamment la balade, c’est absolument magnifique même si certains points de vue ont de quoi serrer le coeur, la déclivité est à son maximum. Les Mallos sont en fait tous séparés les uns des autres mais l’enchevêtrement est tel qu’il faut vraiment être au-dessus pour s’en apercevoir.

Tant que cela grimpe, ça va, mais la situation se complique soudainement avec un passage à l’horizontal en corniche. Je m’en doutais !

Mes coéquipiers se montrent compréhensifs, ils me laissent devant et ne me parlent plus. Heureusement que par endroits des arbustes masquent un peu l’abîme.

Aragon-Navarre, jour 6

Nous goûtons enfin l’arrivée au point culminant. Le paysage est grandiose, un plateau qui se donne des airs alpestres, une petite cabane et un panorama à 360°. Il y a juste un bémol, il va falloir redescendre tout ça !

Il est inutile d’envisager faire demi tour, reste la possibilité de négocier les passages délicats sur le postérieur.

Aire de repos des buitres
Aire de repos des buitres

Tout en admirant les vols des buitres (ou percnoptères d’Egypte) qui nichent dans les falaises en des zones interdites à l’escalade, nous perdons petit à petit de l’altitude. Toutes les 5 minutes nous faisons une pause pour les observer, les photographier et mine de rien le but se rapproche. Avec la même fréquence, l’un de nous dérape sur le sol défoncé et caillouteux. Angoisse !

Entre les pitons, le sentier !
Entre les pitons, le sentier !

Trois heures et demie plus tard nous revenons au village, l’estomac dans les talons et retrouvons les fourgons au milieu de plusieurs véhicules de la Guardia Civile, venue là pour entraîner ses troupes dans ces conditions extrêmes. Le pourquoi de l’incessant ballet d’hélico.

Aragon-Navarre, jour 6

Rousquilles avalées, nous gagnons Jaca. La température ambiante grimpe doucettement et nous commençons à nous caler sur les coutumes locales. Nous repartons visiter la ville en soirée et avec notre fourgon. La marche à pieds, on a donné. Nous apprécions aussi les horaires ibériques, à 20h30 tout est encore ouvert, même les banques. Rien à voir avec l’Allemagne ou l’Autriche où dès 18h tout est fermé !

Jeux d'eau à Jaca
Jeux d'eau à Jaca

Première capitale de l’Aragon, Jaca connut la présence des légions romaines, la domination des Maures et fit partie du royaume de Naples. C’est à Jaca en 1930 que se situe le premier soulèvement populaire visant à instaurer la République !

La ville possède aussi une imposante citadelle dont la construction débuta en 1592 et ce qui ajoute à son charme, en ce qui nous concerne, plein de cigognes !

La ville est très plaisante, nous y réalisons quelques emplettes et y trouvons même une bio coop ! Tour del reloj, Ajuntamiento au portail plateresque, cathédrale, maisons à oriels sur la rue principale, nous organisons notre visite de manière à semer un groupe de touristes envahissants et bruyants !

Rue principale
Rue principale

Nous terminons la journée en plein air, l’été est là ! Chacun apporte sa contribution au repas, c’est toujours très inattendu et convivial et nous anticipons sur la journée de demain ! De la marche encore de la marche pour découvrir le monastère San Juan de la Peña !

Do

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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 15:39

En visitant le monastère San Juan de la Peña nous avons trouvé cette épitaphe sur un tombeau.

De quoi réfléchir !

Voici la traduction de certains passages :

Ici reposent les restes mortels de l’excellentissime SR D Pedro [titres] illustre promoteur de toutes réformes utiles, habile politique, fidèle conseiller [de la couronne] et digne représentant à [noms de villes],il se montra digne de la confiance de [nom du souverain] contribuant puissamment à la splendeur de son heureux règne.

La postérité honore sa mémoire, la patrie le pleure, le bénit, reconnaissante.

Combien de politiques, actuels et passés mériterons semblables louanges sur leur pierre tombale ?

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11 juillet 2016 1 11 /07 /juillet /2016 14:15

Comme d’habitude, nous levons le camp vers 9h30.

La chaleur est arrivée et nous roulons dans un paysage quasi désertique, ponctué de petits villages sympathiques où nous ne nous arrêtons pas : Adahuesca, Abiego. Nous reprenons bientôt l’auto via en direction de Huesca ; petite halte pour faire le plein du côté de Claude et Michèle et nouveau coup de calgon pour leur fourgon ! Heureusement, ça ne dure pas ; quelques minutes de suspens et ça repart !

Nous voilà bientôt en vue des ruines du château de Montearagón qui doit faire l’objet d’une première visite. On ne voit que lui, perché sur sa colline, isolé dans le décor aride. Impossible de ne pas louper !

Et pourtant…

Un panneau touristique indiquant le site, nous nous engageons sur une petite route à notre droite, vers Loporzano, Barluenga, et San Julian de Banco. Et nous roulons, nous roulons, avec le sentiment grandissant de s’éloigner de notre objectif. Pas normal.

Mais comme il faut savoir s’adapter, nous allons inverser les visites et commencer par les villages ; nous ferons le château après.

la sierra de Guara
la sierra de Guara

Nous nous arrêtons à l’entrée de Barluenga pour poursuivre vers San Julian de Banco à bord d’un seul fourgon afin de réduire les difficultés de stationnement. Après une petite marche dans ce curieux village qui ne vaut pas vraiment le détour, (si ce n’est qu’il est le point de départ de nombreux sentiers de randonnées dans la très spectaculaire sierra de Guara où nous irons peut-être traîner une prochaine fois), coupé en deux par un ravin, où toutes les maisons sont fermées et où nous ne croisons pas âme qui vive, nous revenons à Barluenga pour récupérer le second fourgon et repartir à la recherche du château : s’il n’y avait pas d’accès par l’itinéraire emprunté à l’aller, nous allons en tenter un autre ! Nous nous dirigeons vers Huesca en guettant les petites routes latérales sur la gauche, mais aucune ne semble mener à Montearagón et nous voilà parvenus dans les faubourgs de Huesca, sans rien avoir trouvé !

Toujours le même décor, râpé et jauni par les ardeurs du soleil, peu engageant, en définitive.

Nous sommes têtus et repartons en sens inverse, plein est sur l’autovia, non sans nous perdre un moment dans les quartiers modernes de la ville ! C’est agaçant, c’est agaçant ! Et puis après quelques jours de rase campagne quasi désertique ce n’est pas du tout un plaisir de retrouver la ville et la civilisation.

Rebelotte en sens inverse : on voit le château, on ne voit que lui, mais aucune indication quant à un éventuel chemin d’accès ! Ras le bol : c’est sûrement qu’il ne faut pas y aller. Dommage, c’était gratuit…

Nous changeons nos plans une nouvelle fois : nous décidons de gagner Huesca, de nous installer au camping et puisqu’il se trouve à 800 mètres du centre historique, de visiter la ville après manger.

Nous voilà repartis vers Huesca !

Mais un nouveau problème surgit : le camping n’est pas indiqué et reste introuvable.

Décidément, la ville, ce n’est pas pour nous. Qu’à cela ne tienne ! Puisqu’il est l’heure de manger, nous nous garons. Nous visiterons la ville après nous être restaurés et nous repartirons vers des lieux plus accueillants. Voilà, il y a toujours une journée plus ou moins ratée dans un voyage… C’est fait !

la cathédrale de Huesca
la cathédrale de Huesca

Nous nous restaurons à bord de nos camions respectifs que nous n’avons pas pu garer côté à côte et passons une bonne partie de l’après-midi à sillonner le quartier historique de cette capitale de province, un peu déçus au début. Il faut dire que c’est dimanche et que les magasins sont fermés. Il y a forcément moins de vie qu’un autre jour de la semaine.

Buster Keaton
Buster Keaton

Il fait chaud; nous cherchons l'ombre. Nous admirons, ici et là, les oeuvres disséminées d'artistes locaux qui se sont exprimés pour le plaisir de nos yeux (en général) sur les murs de la ville....

Huesca, la plaza Mayor
Huesca, la plaza Mayor

Ce n’est que sur la fin de notre parcours urbain, que nous découvrons la belle plaza mayor et les rues du centre où tous les habitants de la ville semblent s’être donnés rendez-vous : les terrasses de cafés et restaurants ont été prises d’assaut. Les langues vont bon train ! Ambiance typiquement espagnole ; bonjour les décibels !

terrasses de restaurant prises d'assaut!

terrasses de restaurant prises d'assaut!

nid de cigognes en pleine ville
nid de cigognes en pleine ville

Finalement, Huesca est une ville sympathique, et cerise sur le gâteau, on peut y admirer de nombreux nids de cigognes, en plein centre ville, jusque sur les antennes de téléphonie mobile ! Elles ne craignent pas les radiofréquences, elles…

Nous revenons à nos véhicules pour gagner avec un jour d’avance le sympathique petit camping de Ayerbe, à une trentaine de kilomètres de là. Et comme il est tôt, sitôt installés, nous reprenons la route, tous les quatre à bord du Ptibus, pour partir à la découverte de l’impressionnant château de Loarre. Et Dieu merci, celui-là ne nous fera pas le coup de Montearagón !

le château de Loarre
le château de Loarre

Nous voilà à plus de 1000 mètres d’altitude au dessus de la plaine de Sotonera et un vent turbulent qui nous rappelle la tramontane refroidit l’atmosphère. Nous sortons les petites laines, sauf Claude qui a joué les optimistes et n’a rien emporté !

vue sur le donjon et la chapelle primitive
vue sur le donjon et la chapelle primitive

Véritable nid d’aigle, construit en 1020 sur des vestiges romains par Sancho El Mayor, roi de Pampelune, le château de Loarre est la forteresse romane la plus importante du Haut Aragon et d’Espagne. Il fut réaménagé un peu plus tard par Ramiro 1er, fondateur du royaume d’Aragon. Outre le monastère augustin San Pedro, la forteresse se compose d’un pavillon royal, d’une chapelle, d’une ancienne tour défensive dite « tour de la reine », d’une place d’armes, de dépendances et d’un donjon. Le mur d’enceinte flanquée de nombreuses tours défensives est particulièrement remarquable.

https://youtu.be/Dn70UJlZe0o

Après la visite du château, nous enchaînons celle de l’église paroissiale qui n’est pas dénuée d’intérêt. A cette heure un peu tardive, il règne une belle ambiance au village ; toute la population, bambins, jeunes, moins jeunes, personnes âgées et « minusvalids », est sur la place, au bistrot et autour des fontaines ; ça jacasse, ça s’interpelle, ça rigole… C’est chaud ! C’est chouette…

Nous rentrons au camping ravis de nos visites. De quoi nous faire oublier nos déconvenues matinales ! Ce soir, une petite fraîcheur nous oblige encore à manger tous les quatre à l’abri dans le Ptibus… Et dans c’est cas là, c’est le top : la corvée de vaisselle est assumée par Michèle et Claude ! Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii

Fredo

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10 juillet 2016 7 10 /07 /juillet /2016 15:28

Roman de David Foenkinos, Charlotte est un livre qui se respire.

Écrit comme un poème, à coups de petites phrases courtes il redonne vie à cette jeune femme, artiste peintre au destin tragique.

Des tragédies familiales qui se répètent de génération en génération, le silence qui tue, des raisons d’espérer, Charlotte tente de survivre jusqu’à sa rencontre avec la peinture, en Italie. Une rencontre avec son soi profond, une évidence qui va lui donner la force de braver les interdits, les humiliations qui signent la montée en puissance du nazisme.

Charlotte Salomon est un belle âme et le livre de David Foenkinos donne l’envie irrésistible de s’immerger dans l’oeuvre de cette jeune femme « Leben ? oder Theater ? » décédée à 26 ans à Mauthausen.

Leben? oder Theater ?
Leben? oder Theater ?

Mais ce livre est aussi à prendre comme un avertissement !

La haine, la peur de l’autre et le rejet, la bêtise ordinaire sont les personnages principaux de cette histoire qui se réécrit, malheureusement à l’infini.

Chaque année nous commémorons en grande pompe la libération des camps de la mort, nous honorons la mémoire des victimes des génocides passés, pourquoi ?

L’extrême droite gagne du terrain partout, le phénomène est banalisé.

La Palestine se vide, dans l’indifférence, le mur de Berlin a été reconstruit, au Moyen Orient, qui cela gêne t-il ?

Le recours à la torture trouve de plus en plus une certaine légitimité en France !

Pays des Droits de l’Homme !

Quel homme ?

Tyrans et tortionnaires s’épaulent mutuellement.

D’ailleurs à ce propos, savez-vous !était Aloïs Brunner ? Rouage important de la solution finale, il organisa la déportation des juifs autrichiens, grecs, français, allemands, des enfants d’Izieu … jamais arrêté il est mort en Syrie protégé par la famille El Assad ! qu’ajouter de plus ?

La date de sa mort peut-être, en 2000 !

C’est tout ceci, aussi, que raconte, juste en le suggérant Charlotte de David Foenkinos.

Do

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