La pluie s'est arrêtée et l'heure est au bilan.
Le grand ménage a commencé ou est à faire !
Les huiles emploient de grands mots, se répandent en propos doucereux pour plaindre les malheureux qui ont tout perdu ou presque. Le réchauffement climatique évidemment est mis en accusation mais si par le passé ils étaient crus, là, les choses ont évolué. Les langues se délient, le raz le bol s'installe, le coupable change de camp. Il n'y a qu'à lire les réactions sur le blog de l'Indépendant ou dans la rubrique du courrier des lecteurs pour être édifié ! Voici une petite sélection :
- Dans les années soixante la mairie (d'Argelès) c'était l'école et il n'était pas rare que trois fois l'an nous ayons les pieds dans l'eau , à l’époque il n'y avait pas le boum des vacances et Argelès n'avait pas autant de baraques CONSTRUITES N'IMPORTE OU pour que la commune et les gros agriculteurs fassent du fric .Résultat ......les gros ventres de la finance n'ont rien fait d'autre qu'aggraver les choses avec l'aval des multiples municipalités toutes complices . Merci messieurs pour "ce bon moment ". A noter que plus de la moitié du village d'Argelès se trouve en zone inondable ! Pour preuve la lettre suivante.
- Il faudrait peut-être arrêter de construire à tout va. Il y a des années les terrains de la route Charlemagne étaient non constructibles car inondables. Maintenant, les constructions sont les unes sur les autres. Je me pose des questions. Et elles ont été inondées ! C'est étrange à quel point les choses changent. Il faudrait certainement limiter les autorisations de construire dans certains endroits pour ne pas pleurer quand les catastrophes arrivent. Mais rien ne change et un nouveau lotissement est entrain de voir le jour chemin de Neguebous, joli nom qui signifie les « boeufs nagent ». En effet jadis, il s'agissait de pâturages où l'on ne trouvait même pas une grange tant leur réputation n'étaient plus à faire.
- Je rejoins D. P. sur le fait que les routes à Argelès sont régulièrement coupées à chaque pluie très fortes, notamment la route de Taxo qui est régulièrement barrée mais il faut bien dire aussi que l'entretien des bas côtés (fossés) ne sont jamais curés, donc après il ne faut pas s'étonner de l'ampleur des dégâts ! Et oui, quand on voit ce que les rivières et fleuves ont rejeté en mer, on ne s'étonne pas que tous ces détritus, accumulés un temps dans les lits des cours d'eau, dans les fossés, aient pu créer des barrages qui en cédant ont tout submergé. Ce fut le même scénario à Lamalou les bains et si notre député parlait la semaine précédente de la nécessité d'entretenir les berges, que n'a t'il mis en pratique ses belles paroles. Depuis le temps que les intempéries nous oubliaient, il ne fallait pas être clairvoyant pour se dire que cela n'aurait qu'un temps ! Mais ce n'est pas grave, l'état de catastrophe naturelle va tout résoudre, il y aura des indemnités ! Indemnités si toutefois les assurances suivent.
Et maintenant un courrier très technique :
- Le "petit cours d'eau la plupart du temps à sec" à savoir la Massane a un bassin versant de 57 km2 et une pente moyenne assez importante de 45 m par km. La pente et l'augmentation des résineux qui imperméabilisent les sols induisent un fort taux de ruissellement.
Un rapide calcul montre à l'évidence que 30 mm de pluie par heure, assez fréquente dans nos régions, va induire au niveau de son embouchure un débit de 300 m3 /s qui est le débit moyen de .... la Garonne à Toulouse. Ensuite, il faut bien que l'eau passe en quelque part : on appelle cela le "lit majeur".
Ce calcul est sans intérêt pour nos énarques qui ne vont quand même pas s'abaisser à un calcul du niveau CM2, ni pour nos politiques qui préfèrent accuser les "écolos" ou/et le dérèglement climatique .... - Intempéries soudaines ... qui étaient prévues depuis au moins 3 jours … Alors que faisaient toutes ces voitures encore garer dans le lit de la Massane ? D'ailleurs il n'y a pas que moi pour le dire.
- Disons que le problème des inondations à ARGELES est connu de tous les habitants depuis des lustres... A chaque averse, un peu soutenue, toute circulation est arrêtée... par des barrières.
A part le secteur des camping "de standing" toutes les routes sont pourries.
Que dire des gens qui garent leurs voitures dans le lit de la rivière alors que depuis 3 jours on nous prévoit des crues ! Bizarre
Voilà !
Quelques réflexions à propos de cet épisode méditerranéen que nous venons de vivre et des suggestions que j'aimerais faire à qui voudra l'entendre si toutefois il est possible d'être entendu des instances supérieures. Juste avant les pluies, les différentes municipalités de la communauté de communes n'avaient pas réagi bien que nous les ayions alertées (en septembre) du danger que représentaient des souches de pêchers entassées au bord de (et dans) la rivière de Laroque.
- Si vous êtes convaincu que l'on se moque de nous, que les décideurs préfèrent indemniser les sinistrés plutôt que d'anticiper sur les évènements et faire vraiment ce que l'on attend d'eux : « gérer », peut-être pourrions nous leur montrer que nous ne sommes plus décidés à nous faire « plumer » ! Vérifier avant d'acheter un terrain, une maison que ce n'est pas en zone inondable et refuser de croire que les bassins d'orage seront LA solution. Même chose avec les campings d'ailleurs.
- En tant que citoyen s'opposer avec des arguments béton aux implantations de ZAC, aux modifications de PLU, POS etc. susceptibles de mettre en danger la vie des citoyens simplement pour que certains fassent du fric. Une précision, je ne crache pas sur l'argent, je ne considère pas que ce soit quelque chose de « sale » à condition que l'argent puisse circuler de manière équitable. Les 363615 € de Sarko, par contre, m'inspire d'autres sentiments.
- Se battre pour que les rives, fossés soient nettoyés par qui de droit. Ci dessous les abords du port d'Argelès après une petite pluie ! Tout ceci a terminé dans le port !
- Obtenir que les digues qui protègent les citoyens des ardeurs de certains cours d'eau retrouvent des hauteurs assurant leur efficacité. En certains endroits le long de l'Agly, c'est jusqu'à 1,5 mètre de hauteur qui fait défaut. Certains terrains, comme la Réserve africaine de Sigean qui songe à s'exiler, sont las de servir de bassin d'orage !
Attendons maintenant les pluies de printemps pour voir ce qui aura été fait.
Do