Des troglos qui sentent bon la Rose, Doué la Fontaine et Rochemenier.
Alors que nous sommes passées au temps de notre jeunesse un nombre incalculable de fois aux environs de Saumur notamment à Rosiers sur Loire, nous venons juste de découvrir que cette région se dédiait à la Rose depuis des lustres. L’habitat troglodytique de Doué la Fontaine est à vocation plutôt rurale. Outre la visite des caves cathédrales, si vous transitez dans la région plutôt que de visiter le zoo arrêtez vous au lieu dit Terre de Rose.
On y apprend tout sur la culture de cette fleur, ses origines, la distillation. On peut y découvrir une ancienne maison vigneronne « troglo » reconvertie en musée, certes modeste mais qui a le mérite de présenter les phénomènes géologiques à l’origine de cet habitat troglodytique rendu possible par l’accumulation pendant des millénaires de sédiments marins, à une époque où toute la région était baignée par une mer tropicale. Tuffeau ou Falun, ces roches très riches en fossiles, plus ou moins tendres, très prisées se retrouve partout sur les bords de Loire. Châteaux, villes et villages sont nés de ces multiples carrières à l’origine de l’habitat troglo où à partir d’une simple excavation, il est possible d’agrandir, discrètement éventuellement, l’habitat jusqu’à donner naissance à un réseau inexpugnable et indétectable de l’extérieur. C’est d’ailleurs ce qui caractérise le village de Rochemenier !
Avec une quarantaine de fermes troglos, 250 salles souterraines environ, se balader à Rochemenier donne une curieuse impression. La plupart du temps, les toits sont au niveau du sol quand ce n’est pas au-dessous !
La première ferme fut creusée au XIIIe siècle puis le village souterrain s’est agrandi avec l’accroissement de la population jusqu’au XIX e. Il suffisait d’une cour creusée à ciel ouvert pour que le processus soit lancé.
On évidait ensuite des cavités ouvrant sur les parois de la cour avant de creuser une autre cour et de les relier entre elles par des passages souterrains. Après quoi il était possible de cheminer de fermes en fermes sans avoir à refaire surface. C’est l’expérience que l’on vit au musée ethnographique de Rochemenier en découvrant deux fermes et leurs multiples espaces de vie.
Pressoirs à raisin et noix, tonnelleries, celliers, pièces à vivre, il y a même une chapelle souterraine et de judicieux aménagements qui permettaient de faire aisément le lien avec la surface comme les jittes, des conduits creusés dans le falun qui permettaient aux vendangeurs de ne pas avoir à descendre le produit de la vendange jusqu’au pressoir. On déversait les grappes dans ces sortes de cheminées qui s’ouvraient pile poil là où il fallait !
Ce monde souterrain n’a rien à voir avec ce que nous avons découvert à Saumur ou découvrirons à Brézé. On s'y verrait bien à la veillée, tout est bien organisé et la lumière y est très présente.
La suite au prochain numéro !