Il nous aura bien fallu une journée pour découvrir les gorges de l’Ardèche, cette merveille géologique qui reçoit chaque année tant de visiteurs… Et pour cause !
La route touristique est assez récente puisqu’elle n’existe que depuis 1968. De nombreux belvédères ont été aménagés dans la garrigue tout au long de la trentaine de kilomètres de ce canyon d’une beauté à couper le souffle. La découverte se fait donc par sauts de puce, de point de vue en point de vue. Pas question de s’arrêter ailleurs. Les bas côtés ont été aménagés de façon très dissuasive !
Nous avons commencé par nous arrêter au Pont d’Arc, une arche calcaire de 60 mètres de haut qui enjambe la rivière, devenue le symbole des gorges, et ce n’est pas ce que nous avons préféré. Trop de monde sur les plages, sur l’eau, et pas mal de détritus. Nous sommes pourtant dans la réserve naturelle ! Je n’ose imaginer ce que cela doit donner en plein été.
Passé Pont d’Arc, il est difficile de s’aventurer au bord de l’eau, à moins de louer un canoë et de se faire accompagner par un animateur…
De nombreuses curiosités géologiques émaillent le parcours, grottes et Avens. La grotte la plus célèbre est certainement la grotte Chauvet, découverte en 1994, fermée au public pour la préservation de ses trésors. Il n’y aucun panneau indicatif, du reste, sur le parcours. Comme à Lascaux, une copie serait en cours de réalisation afin de présenter au public les étonnantes peintures rupestres qu’elle renferme. Les ardéchois ne semblent d’ailleurs pas tous d’accord avec l’investissement que cela représente… Nous avons discuté avec quelques uns qui estiment que ce projet ruine l’économie du département. La discussion est ouverte… En tous les cas, il est possible de visiter virtuellement la grotte dès aujourd’hui, et gratuitement, en cliquant sur le lien suivant…
http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/chauvet/fr/
Bien fait et très intéressant !
Pour notre part, nous avons choisi de visiter la grotte de la Madeleine.
Sous la houlette d’une guide passionnée et passionnante qui avait flashé sur Virgile (toujours dans les bons coups !) et sur son « popotin » de peluche, nous nous sommes faufilées dans les entrailles de la terre pour découvrir cette autre merveille de la nature, particulièrement réputée pour la qualité de son concrétionnement… Stalactites et stalagmites… Mais aussi et surtout, drapés d’une étonnante élégance...
... et « excentriques » farfelues, concrétions de calcite assez rare sous forme de petites excroissances orientées dans toutes les directions, et donnant parfois naissance à des formes reconnaissables, comme ce poisson… Ce type de concrétion est assez rare et doit sa formation à l’existence d’un point chaud alors que la température d’une grotte reste constante, 15°, été comme hiver… Mais outre les performances de Dame Nature pour réaliser un si bel ensemble, notre guide n’a pas manqué de souligner les prouesses techniques et la performance humaine qui nous permet aujourd’hui de descendre à 60 mètres sous terre…
C’est à la hauteur de la grotte que les points de vue sur les gorges sont peut-être les plus spectaculaires, avec la découverte, depuis le cirque de la Madeleine, de la célèbre « maladrerie »… Construite au XIIème siècle par les templiers pour accueillir les victimes de la peste et les lépreux, les ruines émergent encore aujourd’hui au sommet d’un îlot boisé, au creux d’un méandre de l’Ardèche.
Au terme de notre découverte des gorges, après un passage rapide à St Martin d’Ardèche, c’est à Aiguèze, dans le Gard, que nous nous sommes longuement attardées, savourant la quiétude et le charme de ses ruelles moyenâgeuses. Classé dans les « plus beaux villages de France » depuis peu, Aiguèze surplombe l’Ardèche du haut de sa falaise, alignant clocher, donjon et créneaux dans un bel effet… Un régal !
Fredo