Il y a pas mal de choses qui nous ont surprises lors de notre séjour basque.
Je ne m’étendrai pas sur les sentiers de randonnées qui ne font pas dans la dentelle. Ca grimpe (ou descend) tout droit, pas de zigzag et à l’arrivée inutile de décrire l’état des gambettes : ramollos ! Le basque, lui, semble avoir le jarret très solide. Clin d’œil rigolo, une des sociétés de cars de la Région a pour sigle « Le Basque Bondissant » !
Je ne vous dirai pas grand-chose de la pelote basque, nous avons eu pas mal de difficulté à nous y retrouver. Entre le Fronton, le mur à gauche, le Trinquet, il nous a fallu un certain temps pour nous y reconnaître et encore !
Non, dans le domaine de l’insolite, il y a 3 sujets qui me branchent bien.
Je vais commencer par vous parler de la langue … on ne comprend RIEN !
Et on ne retient pas grand-chose.
Il nous aura fallu 2 séjours à Saint Jean Pied de Port pour en mémoriser le nom basque « DONIBANE GARAZI ».
Petit cours d’histoire : le basque est une langue plus ancienne que les parlers indo-européens que sont le Français, l’espagnol et d’une manière générale toutes les langues latines et celtes. S’il s’est enrichi au contact de ces langues, il a gardé toutes ses particularités. Le basque a comme le Corse, le Sarde une base pré-romaine qui renvoie à l’Albanais et même encore plus loin … au Caucasien ou au Sibérien. Le basque appartient à ces familles de langues que sont le Finnois, le Hongrois ou le Turc, d’où le fort sentiment de dépaysement qui saisit le touriste.
Auriez vous pu penser que ONGI ETTORRI signifiait « Bienvenu » et que ESKERRIK ASKO voulait dire « merci » !
Ca vaut bien GÜLE GÜLE ou TESEKKUR EDERIM en turc, non ?
Seconde découverte insolite, Saint Jean de Luz autrement dit « DONIBANE LOHTZUN ». Donc, me direz vous, DONIBANE signifie Saint Jean !
Et bien oui ... mais non !
Car Saint Jean le Vieux se dit « DONAZAHARRE » !!!
Je vous le disais, c’est l’enfer !
Donc revenons à nos moutons, normal il y en a partout là-bas, et à Saint Jean de Luz. De mes années studieuses je savais que la ville avait été un port de pêche important qui avait périclité suite à l’extinction des baleines dans le golfe de Gascogne. Je me rappelais aussi que, au moment du Traité des Pyrénées, Louis XIV y avait épousé Marie-Thérèse d’Autriche, infante d’Espagne, encore une bizarrerie. Je savais la ville célèbre pour son chocolat et sa plage de sable. Ce que je ne savais pas par contre c’est que jadis la belle plage était en fait une partie de la ville.
Une ville qui se pensait bien à l’abri des ses digues. Renforcées par Vauban, qui a quand même fait ses preuves, les digues n’ont pourtant pas résisté à l’assaut de l’Océan qui a 3 reprises a grignoté les habitations et englouti ses habitants. En 1898 la ville fut détruite au 2/3. (la digue actuelle est figurée par la troisième double ligne en partant du haut de l'image, tout ce qui est au-dessus a donc disparu)
J’avoue en être restée baba. Peut on imaginer que cette plage qui attire tant de touristes soit en fait un gigantesque cimetière marin ?
Cela m’a fait froid dans le dos car comment ne pas se demander si la digue qui limite aujourd’hui la plage de la ville est de taille à résister à un violent coup de mer ?
Troisième rencontre insolite en montagne, à La Rhune !
La Rhune est au Pays Basque ce que le Canigou est à la Catalogne sauf que nous nous n’avons pas de petit train pour grimper au sommet et c’est tant mieux !
Mais j’y reviendrais.
Donc sur les flans de La Rhune, entre autre, vit le Pottok (prononcer pottiok).
Petit cheval, ce n'est pas un poney, à la robe d’une grande variété, le Pottok est très exactement le petit cheval des gravures rupestres, comme à Lascaux par exemple. Le Pottok est le survivant du cheval de Przewalski. Il a survécu aux glaciations du quaternaire du fait de sa rusticité. Sa robe est dotée d’un pelage qui résiste au froid, son régime alimentaire est diversifié et lui donne un grande adaptabilité : ajoncs, ronces ne lui font pas peur, châtaignes et glands lui conviennent. Le Pottok a été utilisé jadis dans les mines. Il a également fait le bonheur des cirques et si de nos jours on le rencontre dans les centres équestres où sa petite taille et sa docilité font merveille avec les enfants, son rôle est surtout écologique !
Il se faufile partout, il a le pied montagnard … quoi de mieux pour débroussailler dans les lieux inaccessibles à la mécanique, pas de bruit, de toxicité, que du bonheur !
Il y a eu bien sur d'autres sujets d'étonnement, allez y faire un tour et vous verrez !
Do