... certes l’expression n’est pas de moi mais je n’ai rien trouvé de mieux pour traduire mon ressenti.
Pour preuve ce qui suit.
Mi, qui vous livre ses états d’âmes littéraires sur le blog, vit près de Paris.
C’est un petit bout de femme qui n’a rien d’un judoka.
Souhaitant se mettre au vert en notre compagnie, elle a eu recours aux services d’Air France pour « descendre » dans le midi.
Voilà la situation posée.
Comme cela se fait maintenant le billet a été acheté via Internet.
Fini la jolie pochette cartonnée que nous recevions, jadis, quelques jours avant le voyage et qui était à elle seule un bout de rêve. Nous pouvions palper le billet et le coupon de réservation en rêvant à la carte d’embarquement qui viendrait s’y ajouter le jour J.
Réservation faite sur le Net, il vous appartient d’imprimer vous-même les documents relatifs au voyage : feuillet de réservation et carte d’embarquement aller, pour le retour il faudra attendre.
Cela suppose une certaine dose de stress, une erreur est toujours possible, après tout nous ne sommes pas des pros ! Après avoir lu, relu, rerelu, on lance fébrile l’impression des documents. Cela a au moins un avantage, tant qu’à faire on peut toujours en imprimer plusieurs, au cas où l’on en perdrait un !
Ensuite il n’y a plus qu’à espérer que tout ira comme sur des roulettes, pas de grève, de retard, de panne informatique qui viendraient contrecarrer le processus.
Mi est donc partie de Paris sur un vol Air France et s’est vue attribuer la place 11, près d’une issue de secours, sur les ailes.
Au moment du décollage elle a été avertie par un stewart, qu’en cas de problème il lui incomberait d’ouvrir la dite porte.
Perplexité, incrédulité. Etait-ce une blague ?
Mais non, rien que du sérieux.
Mi a fait valoir sa faible carrure, son absence de formation, le bonhomme n’en a pas démordu et lui a suggéré de chercher une autre place !
Du domaine de l’utopie lorsque l’avion est plein !
Finalement son voisin s’est dévoué acceptant, « le cas zou » de déverrouiller l’issue de secours.
Je ne sais pas quel serait votre état d’esprit si pareille situation vous arrivait, mais moi, je serais dans mes petits souliers. Imaginez que le type s’endorme ou panique au moment du crash final ?
Certes comme disait un cousin qui bossait à l’Aéroport de Paris « sur Air France, on meurt sans souffrance », et puis Paris Perpignan est un vol court !
Il n’en reste pas moins vrai que je n’ose m’imaginer rallier les Antilles investie de cette responsabilité. Au moindre trou d’air, je serais sur la brèche la main scotchée à la poignée de la porte, le cœur en capilotade !!!
Et si tu ouvres trop tôt ?
Mi a atterri sans encombre, fermement décidée à ne pas renouveler l’expérience. Restait à réceptionner par imail la carte d’embarquement pour le retour.
L’attente n’a pas gâché le séjour mais une certaine tension l’a étreinte la veille du départ.
Pas d’imail donc pas de carte d’embarquement !
Le matin de son retour pour Paris, elle a tenté plusieurs fois de contacter Air France.
Galère de l’attente, une bonne dizaine de minutes à entendre « ne quitter pas nous allons donner suite à votre demande » (ou similaire) puis la connexion étant établie est arrivé le grand moment. Comme les temps sont aux économies, il n’y a plus de standardiste. Une voix « OFF » l’a invitée à prononcer le nom du service souhaité. Un truc du genre « si vous voulez joindre un conseiller dite C O N S E I L L E R ».
On dirait qu’ils s’adressent à des débiles.
Là dans le cas qui nous occupe il fallait dire B I L L E T. Cela a l’air simple mais dans les faits cela ne l’est pas car l’appareil ne comprenait pas. Donc, Mi a répété B I L L E T en variant intonation, accent...
J’imagine toujours le jour où pour joindre les pompiers nous tomberons sur un message de ce style : s’il y a le feu chez vous dites F E U, s’il y a un électrocuté dite E L E C T R O C U T I ON, si vous êtes victime d’un malaise dites … on aura le temps de trépasser avant d’avoir été seulement mis en relation !
Mais je m’égare et pour revenir à notre amie après avoir réussi à joindre un conseiller quant à son absence de billet elle a dû subir l’étonnement du quidam qui ne cessait de lui répéter « pourtant vous auriez dû recevoir votre imail ».
C’est sûr, cela te fait une belle jambe de savoir que la situation n’est pas normale !
Enfin Mi a obtenu le document manquant, a bien insisté pour ne pas récupérer la place 11 et a fait, je vous rassure, un bon voyage mais vraiment nous vivons une époque épatante !
Tout est informatisé, on a remplacé les hommes par des machines, nos interlocuteurs sont des robots et si par miracle il reste quelques humains pour vous renseigner, ils bossent à l’autre extrémité de l’hexagone quand ce n’est pas à l’étranger. Résultat des courses il arrive même que l’on ne les comprenne pas, nous n’avons pas les mêmes accents, on arrive juste à imaginer parfois d’où ils sont natifs, Asie, Afwique !!!
C’est épatant, non, vraiment !!!
Do