Un peu abscons comme titre, non ?
Rien avoir avec « La ligne verte » célèbre roman de Stephen King, non cette ligne dont nous parlons aujourd’hui était le but de notre dernière rando !
Parties de Saint Marsal nous nous étions données comme but le village fantôme de Formentère. Nous avons avalé l’aller sans nous rendre compte de la déclivité de la pente sans doute l’esprit troublé par les tirs nourris d’une chasse en cours. Y’a pas à dire, ça stresse un peu !
Nous avions endossé nos gilets fluo, Virgile avait son grelot mais c’est avec soulagement que nous avons entendu les 3 coups de corne retentir au moment où nous nous engagions dans la hêtraie.
La région est riche de vestiges, certains fort anciens. Un puits à glace d’époque médiévale, situé à proximité d’un site métallurgique romain, a été notre première halte. Profond de 5 mètres, large de 3, remarquablement maçonné il a recueilli pendant des siècles la neige qui en s’entassant fournissait la glace nécessaire aux habitants du coin.
Au terme d’une belle grimpette dans la Hêtraie, nous avons atteint cette fameuse « ligne ».
Reliant Formentère à la gare de Rapaloum, près de la mine de la Pinouse, 2 petits trains de 15 wagonnets tirés par une locomotive à essence faisaient la navette sur cette ligne de 15 kilomètres.
Construite vers 1900, avec une altitude moyenne de 1300 mètres, elle était ponctuée d’ouvrages d’art. Certains ont survécu, tunnels, remblais maçonnés, quais de chargement du minerai, gare. Il est même possible de voir d’anciennes traverses de la voie ferrée !
Peut- être ne me croirez vous pas, mais ce n’est pas sans émotion que nous avons emprunté à pieds le seul tunnel du tronçon de la rando. Vous constaterez que si la végétation a bien poussé, c'est bien celui que nous avons passé à pieds que vous pouvez voir sur ce document d'archives !
C’est à Rapaloum, but d’une précédente randonnée que vous pouvez retrouver sur ce blog, que les wagonnets étaient chargés en minerai, 4 tonnes par wagon !
Il fallait plus de 3 heures pour charger et rallier le hameau de Formentère qui est resté en activité jusqu’à la fin des années 20.
Les mineurs y logeaient toute la semaine en compagnie des mulets nécessaires au transport des matériaux dans un confort rudimentaire.
Formentère, perché à 1200 mètres offre un panorama magnifique sur la Plaine du Roussillon, le Vallespir, les Corbières et une partie du Conflent. Pourtant nous n’avons pu nous résoudre à y pique-niquer, impressionnées par le silence des lieux et son austérité.
Mis à part la volée de marches qui mène à un vestige de WC jouissant d’un point de vue imprenable sur le Roc de Frausa et qui apporte une note rigolote au site, les ruines sont très impressionnantes.
Impressionnantes mais évocatrices.
Si la maçonnerie du four à grillage est presque intacte, les trémies dans un bel état, les bâtiments à vivre sont vraiment sinistrés.
Dommage, en tout cas, que ce lieu ne fasse pas l’objet de mesures conservatoires !
Petit à petit le souvenir de ces hommes opiniâtres et courageux qui y ont vécu disparaîtra et avec lui tout un patrimoine qui est notre bien commun.
Revenues au col de Formentère, nous nous sommes affalées sur la pelouse pour déguster notre casse-croûte face au Canigou.
Quelle belle salle à manger !
Puis nous avons repris « la Ligne », l’œil aux aguets.
Mais savez-vous pourquoi ?
En juin, nous rendant à la Pinouse, nous avions été interloquées en découvrant des déjections d’une taille surprenante et qui n’était pas le fait d’un randonneur indélicat.
Bien moulées, elles recélaient de nombreuses baies qui auraient pu faire penser à des crottes de renard si ce n’est la taille. En y regardant mieux nous y avions repéré des insectes partiellement digérés. A tous les coups le régime de cet animal était omnivore.
Nous étions restées avec nos questions sans voir de réponse possible jusqu’à ce que nous récupérions, dans une des nombreuses maisons de la Nature du 66, un petit livret sur l’Ours des Pyrénées.
Outre des renseignements sur son aire de répartition dans les Pyrénées, une belle crotte y était photographiée, tout à fait identique à nos trouvailles.
Un numéro de téléphone étant à disposition, nous avions appelé, laissé un message, sans grand espoir de réponse.
Et bien contrairement à Monsieur Bourquin (Conseil Général puis Régional) qui ne répond jamais, le lendemain nous étions rappelées.
Et que croyez-vous que nous avons appris !!!!!!!!
Sans doute avons-nous croisé en ce mois de Juin 2011 le chemin d’un Ours en rut, ignorant qu’il n’avait aucun espoir de trouver la compagne de ses rêves sur les flans du Canigou.
Epatant, non ?
Des traces de loups au Madres, un ours sur le Canigou, c’est quand même mieux que des 4/4 ou des quads sur les pistes de montagnes !
Do