Il y a une semaine, nous retrouvions les châteaux cathares de Queribus et Peyrepertuse en compagnie de Charles (un article est en cours à ce sujet, Charles, attend !!!)… Ce mercredi, nous nous arrêtons à Padern pour la suite de notre exploration des Corbières audoises. Nous envisageons de visiter son château, au terme d’une petite balade de trois heures.
Le village de Padern est une étape obligée sur le sentier cathare, même si son château n’a pas joué un rôle très important dans l’histoire. Mentionné dans les archives dès 899, il subira de nombreuses modifications jusqu’en 1790, avant de sombrer dans l’oubli. Aujourd’hui, ses ruines dominent le village et la vallée du Verdouble non sans une certaine majesté…
Par ailleurs, il faut avouer que le tracé de cette petite randonnée est très mal balisé. En théorie, il suffit de suivre le balisage jaune, sauf qu’à un croisement de pistes, tout est balisé en jaune, vers la droite comme vers la gauche. Que faire ? Nous sommes parties à droite… Mauvaise pioche : il fallait partir à gauche ! On aurait dû le savoir… A gauche, toujours à gauche !!!
Le résultat, c’est que nous avons fait la boucle à l’envers et que nous nous sommes rallongées un peu pour revenir par le château. En fait, nous avons réalisé un « huit »…
Dans un paysage typique des Corbières, rocaille, vignes, genévriers, chênes kermès, thym et immortelles, grâce à notre erreur de direction, nous nous élevons rapidement en direction du pas de la Serres. Le sentier est caillouteux et glissant ; pas de regret : il valait mieux le faire en montée qu’en descente ! L’ascension est un peu raide, mais le paysage est grandiose. Si vous aimez ce qui est vert et luxuriant, vous avez tout faux. Tout autour de nous, ce ne sont que cimes et crêtes rocheuses, déchiquetées et dentelées, plis et ondulations pierreuses, résultat de mouvements tectoniques violents. On découvre au loin la plaine viticole de Tuchan et le château d’Aguilar (pour une autre fois…).
La descente de l’autre côté est en pente douce… Le chant du coucou nous accompagne (ouf, nous avons un peu de sous dans nos sacs...). Le décor est sauvage à souhait… Le clou de cette rando, c’est le « pas de la Goutine », un passage vertigineux aménagé à flanc de falaise, sécurisé par une rambarde métallique. En cas de fortes pluies, on peut y admirer une chute d’eau de 40 mètres de haut. Nous ne regrettons pas qu’il fasse soleil, mais cela doit valoir le coup d’œil tout de même ! En attendant, même sans eau, la falaise est impressionnante. Do se penche au dessus du vide… Même pas peur ! Le miracle se confirme… Toujours pas de sensation de vertige. Guérie ? Il semblerait vraiment.
Je sens que vous commencez à vous demander ce qui l’a guérie, non ? Patience, elle vous racontera…
Revenons à notre rando… Elle se termine en descente à travers une jolie pinède par la visite du château. La mairie a pris la peine de mettre un panneau d’interdiction ; les ruines, parait-il ne sont pas sécurisées. Entendons-nous bien : il y a vingt ou trente ans, lorsque nous avons découvert Queribus et Peyrepertuse, les ruines n’étaient pas sécurisées non plus, mais la visite était gratuite. Aujourd’hui, c’est six ou sept euros la visite. Nous n’allons tout de même pas attendre que ces ruines soient payantes pour les découvrir, non ? A nos risques et péril ? OK ! C’est ça, le frisson de l’aventure… Et même qu’on n’a pas été écrabouillées !!!
Nous voici revenues à Padern, en passant par son adorable chapelle romane qui ne se visite pas, hélas… Au fait, sympa, le petit village de Padern… Mais pourquoi y a-t-il tant de maisons à vendre ? Bon, si cela vous intéresse, achetez plutôt dans les hauts quartiers, car vu la hauteur des banches fixées aux portes des maisons le long de la rue principale, on imagine que le Verdouble est sujet à des fantaisies spectaculaires !
Après avoir repris la voiture, nous sommes revenues à Estagel en suivant les boucles du Verdouble jusqu’à Paziols…
A la sortie de Padern, la route surplombe la rivière envahie de gros blocs détachés de la montagne au dessus de nous. Espérons que ce qui reste tient bon ! Cette portion de route mérite quelques photographies. Ce n’est pas aussi grandiose que les gorges de l’Ardèche, mais tout de même, c’est beau !
Fredo