Vous êtes vous déjà posé la question de savoir comment étaient faites les maisons à pans de bois ?
Moi, cela ne m’avait jamais effleurée et il s’en est fallu de peu que je ne zappe l’explication même si, penserez-vous ce n'est pas vital que d'être au courant.
C’est en visitant l’Eco musée d’Alsace que j’ai découvert cette invraisemblable technique que voilà.
Déjà, le bois servant à l’ossature de l’édifice était coupé depuis belle lurette lorsque qu’il était utilisé pour la construction. Coupé à la sève descendante, donc avant l’hiver, il était remisé plusieurs années pour bien sécher.
Jadis, l’outillage que nous connaissons n’étant pas aussi perfectionné, les poutres étaient façonnées à la main et leur tracé suivait le fil du bois, c’est ce qui explique que l’on trouve des poutres complètement courbes sur les plus vieux édifices ! Un moyen assez imparable pour repérer les fausses vieilles maisons des vraies.
Lors de la mise en œuvre, on commençait par tracé un plan. Le charpentier préparait alors les 4 façades de la maison en ajustant la longueur des poutres selon les directives du plan, découpant tenons et mortaises, perçant les trous pour les chevilles. Chaque poutre avait un nom et toutes étaient numérotées à la hache, d’où l’utilisation des chiffres romains.
L’assemblage SE FAISAIT A PLAT, tout était posé à même le sol !
Ensuite, les façades étaient amenées in situ, REDRESSÉES puis réunies pour donner corps à l’habitation … mais ce n’est pas tout !
Il fallait boucher les trous.
Dans les espaces délimités par les poutres, des bouts de bois étaient fichés à intervalles réguliers puis avec des colombins de torchis, mélange de glaise et de paille, on réalisait le remplissage des vides. La tâche était facilitée par l’existence de ces morceaux de bois qui permettaient une meilleure tenue des galettes de torchis et une plus grande régularité de la répartition du torchis.
Ensuite une nouvelle couche, à la manière d’un enduit, colmatait les petits interstices et uniformisait les façades (intérieur, comme extérieur).
C’est simple mais il fallait y penser.
Je n’affirmerais pas que l’ossature de toutes les maisons à pans de bois de par le vaste monde est ainsi faite mais pour ce qui est des maisons alsaciennes, c’est sûr.
Reste un point de détail soulevé par Frédo : y avait-il des fondations ?
En ce qui concerne celles démontées et remontées au musée, oui, pour les anciennes encore debout, mystère !
Si cet article est très didactique, tant mieux, les profs ou assimilés pourront toujours s'en inspirer !
Do
Les petits dessous de nos grds parents