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10 janvier 2016 7 10 /01 /janvier /2016 21:38

Nous avons trouvé la parade pour remédier aux programmes débilitants de la TV : traquer les vidéos sur la toile !

Et comme le hasard fait bien les choses, en écho à l'un des derniers bouquins que nous venions de lire « La Puissance de la Joie » de Frédéric Lenoir, nous avons passé une soirée extra à écouter une conférence sur le Bonheur, dont voici un résumé ! Do

Le Bonheur Une conférence de Frédéric Lenoir

Les aléas dans la quête du bonheur

Le Bonheur n'a pas toujours été une préoccupation sociale ; dans la Grèce antique, où la recherche d'une amélioration de la condition de vie de la collectivité était prépondérante, la sécurité collective primait sur la recherche du bonheur individuel.

C'est entre 800 et 200 avant J.-C, que la préoccupation du bonheur individuel a émergé dans toutes les cultures (Confucius, Bouddha, Zarathoustra) mais si bonheur individuel et bonheur collectif allaient de paire, le bien commun restait le plus important.

Cette quête du bonheur a ensuite été reléguée au second plan avec la montée du christianisme et la promesse d'un bonheur éternel dans l'Au-delà, au nom de l’Amour, on renonce au bonheur présent : aimer pour atteindre la béatitude éternelle. La démarche, laïque, était identique chez Socrate pour qui fidélité à la justice et aux lois de la cité primait sur la recherche du bonheur personnel.

Il faudra attendre la renaissance (Montaigne, le siècle des lumières), pour que le bonheur, assimilé à la quête de la sagesse et de la Paix, redevienne un thème central.

A partir du XVIIIème siècle, les traités sur le bonheur, tous basés sur les textes des anciens, fleurissent mais au XIXème siècle, avec le romantisme, le bonheur devient une quête bourgeoise, un peu méprisable. Le tragique est beaucoup plus intéressant.

Le malheur, le spleen, la souffrance et la passion sont valorisés quant à Freud et Schopenhauer, ils insistent sur l’idée qu'un bonheur durable ne peut pas exister à cause du désir, source de frustration: l’homme est insatisfait par nature.

Aujourd’hui, plus que jamais, nous sommes « à fond » dans le désir mimétique, toujours insatisfaits, nous envions le modèle le plus riche de la plus riche société (la société américaine, notamment), ce qui entraîne du fait de la globalisation et de la médiatisation de la frustration à l’échelle planétaire. L'ouverture sur le monde nous fait perdre nos racines, crée de l'envie, du malheur par la frustration.

La notion de bonheur est liée à la comparaison, un constat déjà émis par Schopenhauer qui comparait la vie humaine à un pendule oscillant entre la souffrance et l’envie.

§§§

Dans les années 60, 70, le brusque discrédit jeté sur les religions, le monde politique et toutes les idéologies, refait émerger l’idée de la recherche du bonheur. La question fondamentale étant :

« Quoi faire de sa vie, comment la réussir ? ».

Émerge alors le concept de développement personnel, avec la psychologie positive ; l'humain redécouvre, se tourne vers les spiritualités asiatiques (bouddhisme) où le bonheur est toujours resté une question fondamentale ; on en revient à la philosophie grecque (rééditions de textes anciens) les philosophes grecs ayant été les premiers à donner des pistes de réflexion sur le bonheur.

§§§

Reste à définir ce qu'est le Bonheur et à différencier les notions de bonheur, de plaisir, de la joie !

Une certitude, la quête du bonheur peut rendre malheureux !

La notion de plaisir est à la base de tout.

Tout ce qui vit recherche le plaisir, et fuit la souffrance mais le plaisir ne dure pas et si nous allons trop loin dans le plaisir, il devient une souffrance, d'où la nécessité de savoir limiter le plaisir.

Le bonheur, c’est la recherche d’un plaisir durable et global, une recherche intelligente et rationnelle permettant de sélectionner les bons plaisirs et de rejeter les mauvais qui créent un déséquilibre.

Pour éliminer tout déséquilibre, il faut apprendre à choisir (sélection et renoncement); c’est la raison qui permet de faire ce travail et c’est véritablement une œuvre philosophique, puisque selon Épicure, la philosophie est « une activité qui, par des raisonnements, cherche à rendre la vie la plus heureuse possible ».

La philosophie (amour de la sagesse), c’est penser bien pour vivre mieux. Remarquons que la philosophie telle que la concevait Épicure formait des hommes, aujourd'hui on forme des spécialistes. !

La philosophie de Spinoza reprend cette base : le lien social est fondé sur la raison et sur des valeurs communes. Spinoza est le précurseur de la philosophie politique (état de droit, démocratique et laïc), son ouvrage majeure, l’Éthique, est un ouvrage qui traite du chemin qui mène au bonheur.

Rédigé comme un traité mathématique, c'est une exploration de la psyché humaine. Il aborde les thématiques de Dieu, de l'âme et des passions … des moyens pour l'homme d'accéder à la liberté et à la béatitude. Pour Spinoza l’être humain n’est pas libre ; il est soumis à des pulsions, à des désirs, seule la connaissance peut l’aider à se libérer et à acquérir la béatitude. Or tout organisme est mû par l’instinct de progresser dans l’être, de persévérer.

Il est également mû par deux sentiments fondamentaux antagonistes: la tristesse et la joie.

La tristesse nous fait diminuer dans l’être (tristesse/obstacle/régression); la joie nous fait grandir et donc plus nous nous connaissons, plus nous comprenons notre nature unique et plus nous sommes attirés par des êtres qui nous correspondent et qui nous font progresser.

Nous comprenons qu’il y a des choses, des idées, des êtres qui nous empoisonnent ; d’autres qui nous élèvent. Nous devenons capables d'organiser notre vie selon notre nature profonde, de faire des choix en nous respectant nous-mêmes et en respectant autrui. Seule la connaissance nous protège des émotions toxiques et remplace le bien par le mal. Parce que le désir mène à la frustration, certaines philosophie comme le bouddhisme et le stoïcisme incitent à la suppression de tout désir par l'ascèse. Cette voie très difficile, monastique est la recherche d’une vie très sobre où l’esprit maîtrise le corps.

A contrario, Spinoza dit en parlant des désirs : « ne cherchons pas à les supprimer, les combattre, cherchons à les faire grandir. Orientons notre désir en fonction de ce que l'on est, orientons notre vie en fonction de nos émotions.

Les désirs sont différents selon les individus ; Suivons notre nature.

La notion de désir est importante selon Spinoza. En cas de tristesse, de souffrance, la raison permet de détecter le problème, mais ne permet pas d’en sortir. C’est le désir qui donne l’énergie pour sortir du problème. S’il y a souffrance, il faut pouvoir faire émerger un nouveau désir pour continuer à grandir. C’est le principe de la résilience : on a tous en nous les ressources pour rebondir parce que l'on a tous en nous des désirs à faire grandir.

§§§

Tout bonheur commence par un plaisir et le bonheur est un équilibre entre plaisir et sens. Chacun doit pouvoir trouver un sens à sa vie, ce qui est bon pour lui. Le sens, c’est trouver ce « qui va me permettre de vivre ? »

Nous avons tous des aspirations profondes qu’il faut réaliser. Engager sa vie, c’est structurer, accepter certaines souffrances passagères et savoir savourer les instants de plaisir.

Plus on persévère dans le sens que l’on s’est donné ce qui inclut souffrance et douleur, plus on atteint des niveaux de joie et de bonheur.

Le principe de plaisir ne suffit pas.

La qualité de la vie est la juste association du plaisir et du sens. On ne peut parler de bonheur individuel sans évoquer la relation aux autres.

Un bonheur durable passe par un lien, un échange avec les autres. On a tous besoin d’amis (considérant le lien d’amis au sens large : époux = amis) avec qui on va pouvoir avoir des échanges profonds, une réelle communion ; l’ami est comme un autre soi-même, quelqu’un avec qui on s’épanouit en confiance.

L'Amour est d'abord de l'Amitié.

Enfin, n'oublions pas que si nous avons besoin de recevoir, nous avons aussi besoin de donner pour être heureux (il y a plus de joie à donner qu'à recevoir-texte biblique Actes 20-35).

Le cœur humain est naturellement altruiste, mais l’histoire de chacun peut obscurcir cette qualité.

Le don, le partage, la communion, la solidarité sont autant de valeurs qui procurent de la joie.

Ce qui nous rend heureux, c’est que l’autre soit heureux et s’accomplisse dans son choix, « Aimer l'autre dans son accomplissement ».

§§§

Dans une société harmonieuse, tous les individus participent au bien commun. Un individu rayonne et le collectif est heureux (mis à part les jaloux !!!) car la force du témoignage individuel est essentielle.

Si la joie rayonne et est contagieuse, elle élève les vibrations, la comparaison rend malheureux. Plus on est entouré de gens heureux, plus on est heureux, le bonheur est contagieux.

Les piliers fondamentaux du bonheur sont : l'Amour et l'Amitié, l'Epanouissement (au travail mais que ...) et la Santé.

Néanmoins il est une attitude à cultiver pour atteindre le bonheur, savoir vivre l’instant présent en pleine conscience, être attentif à ce que l’on est en train de faire.

Plus on savoure l’expérience, plus on a de plaisir. Savourer les menus plaisirs de la vie, prendre le temps de vivre, contempler, méditer, jouir de la vie et en avoir pleinement conscience, afin de doper les substances chimiques produites par le cerveau (sérotonine, dopamine, etc.). C’est tout simple et comme le dit Epicure : « merci à la nature de nous avoir donné tout ce qui nous est nécessaire, et rendu difficile d’accès tout ce qui ne l’est pas. »

§§§

En résumé : cultiver le bonheur, c’est être à la recherche des menus plaisirs dans une existence qui a du sens. Le travail sur soi, la sagesse, le sens donné à la vie sont les piliers du bonheur.

Le bonheur et le malheur sont en nous.

Si l’on sait prendre la vie comme elle est, en apportant les changements possibles, en acceptant et s’accommodant de ce que l’on ne peut changer, ce qui ne dépend pas de nous, en ajustant ses désirs au monde tel qu’il est, il est alors possible d’accéder au bonheur.

Ne pas ajuster le monde à nos désirs

Ajuster ses désirs au monde.

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