Cet après-midi sur le port d’Argelès…
L’orage menace ; pour les commerçants, c’est une aubaine : les restos font recette, les gens déambulent sous les arcades en léchant les vitrines. Une petite famille s’est arrêtée devant un bric-à-brac de jouets en plastiques.
La maman à son petit garçon :
- Allez, vas-y, choisis en un…
Le petit garçon en question, trois ans à vue de nez, n’hésite pas longtemps et jette son dévolu sur une grenouille rose (ou un canard, je n’ai pas bien vu ; mais c’était rose, ça, c’est sûr).
La mère et la grand-mère le regarde faire, et…
- Une rose ? dit la mère, l’air troublé.
- Oui, prends une autre couleur, ajoute la grand-mère devant la gravité de l’affaire.
Et voilà comment on formate les adultes de demain, encore aujourd’hui. Le rose, c’est pour les filles. Le bleu, pour les garçons. Les clichés ont la peau dure et traverse les âges sans attraper une ride !
Ça m’énerve, mais ça m’énerve !!! Ça me rappelle les fêtes de Noël où les parents s’offusquaient parce que leur cher petit avait choisi une poupée. Sûr qu’il allait mal tourner !
Allez, ne pleure pas, c’est bon pour les filles ! Tu seras un homme, mon fils !
Hé oui, désolée, mais parfois, mes frères en humanité me font grincer des dents. Vieux réflexe d’enseignant sans doute…
Fredo