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11 février 2024 7 11 /02 /février /2024 17:57
Aloïs

Aloïs

Voilà une nouvelle nouvelle! Encore que du vécu, rien n'est inventé!

Bonne lecture!

Un petit retour serait sympa, merci d'avance, Frédérique

 

Je n’ai pas trop le moral ce soir… Pourtant, je viens de passer une journée magnifique, de celles qui vous rechargent les batteries pour plusieurs jours. C’est bizarre comme le cafard peut vous tomber dessus au moment où on a envie de dire « merci » à la vie pour les beaux cadeaux qu’elle nous fait.

Comme souvent le mercredi, je suis venue chercher Aloïs, mon petit-fils, pour passer quelques heures avec lui, en tête à tête. Nous avons de longues discussions, parfois très sérieuses ; de vrais échanges philosophiques sur des sujets importants comme la jalousie, la tristesse, la vie… la mort. Des choses qui le tourmentent, bien sûr et que, dans la mesure de mes moyens, je tente d’alléger. Je suis impressionné par sa maturité, mais aussi par son humour. Je me régale.

Aloïs a cinq ans et depuis qu’il a quatre ans, j’organise des sorties pour lui et moi. Rien que pour lui et moi ! J’en profite, avant qu’il ne soit trop grand et me considère comme une vieille rabat-joie tout juste bonne à mettre à la casse. Je crois que j’ai encore quelques années devant moi, Dieu merci ! Ceci dit, je trouve que du côté des enfants de ma fille aînée, c’est arrivé vraiment vite. J’ai pris une bonne claque au cours du week-end dernier lorsque le petit dernier qui vient de fêter ses quatorze ans m’a asséné avec un air dédaigneux : « Mais Mamie, toi t’es vieille, tu peux pas comprendre ! ».

Et vlan, prends ça dans les dents ! Et personne autour, évidemment, pour lui faire remarquer que sa réplique est blessante. Tout ça parce que je lui disais qu’il passait trop de temps sur son téléphone portable et qu’il ferait mieux d’aller s’occuper dehors avec ses copains. Je savais bien que ces engins, c’était une bombe à retardement. Je l’ai toujours dit. Ils ne savent plus communiquer normalement. Ils sont hypnotisés par leur écran, toujours dans le virtuel, de plus en plus éloignés de la vraie vie. Les jeunes ont de moins en moins de vie sociale. Dire que j’ai même surpris l’aîné sur sa trottinette électrique, son portable à la main, roulant à vive allure sur la départementale, le regard fixé sur son écran. Et sans casque, bien sûr. Un casque, pour quoi faire ?

Voilà, c’est déjà fichu du côté des enfants de Zoé. Il n’y a plus moyen d’entretenir la moindre conversation avec eux. Au pire, ils envoient des SMS en style télégraphique et moi qui mets un point d’honneur à respecter l’orthographe, les majuscules et la ponctuation, je dois souvent faire de gros efforts pour comprendre. C’est navrant. Je crains qu’ils ne sachent plus écrire autrement. J’espère qu’ils savent encore tenir un stylo. Quand je pense combien le processus intellectuel, le fonctionnement du cerveau est lié à l’écriture manuelle, ça me désespère.

C’est vrai que je suis d’une autre époque, mais tout est allé tellement vite ! Même mes filles sont tombées sous l’emprise de la technologie. Je me demande si ça leur arrive encore d’ouvrir un livre de temps en temps. Google est devenu leur maître à penser, leur principale source de culture. Aucune chance d’échapper au système. Alors évidemment, moi qui ai toujours refusé d’utiliser Internet, qui n’ai pas d’ordinateur et seulement un portable pour téléphoner, à leurs yeux, je suis un fossile vivant.

Je résiste. Je prends des livres et des DVD à la médiathèque et je vis très bien comme ça. Pour les démarches administratives, je vais à la mairie. On ne peut tout de même pas nous obliger à savoir maîtriser un ordinateur !

Depuis qu’Aloïs est tout petit, je cultive son goût pour la lecture et il adore ça, même si à la maison, il réclame la télé. Forcément, ce sont les adultes, les modèles ; les enfants imitent. Chiara et Yann ne lisent pas. Pas le temps. Et pour être tranquille, ils allument la télé pour les petits ; c’est leur nounou préférée. Alors, forcément, ils y prennent goût. C’est magique, un écran.

Soit. Toujours est-il qu’on dirait bien que c’est à moi de transmettre le goût de la lecture à mes petits-enfants. Aloïs a tout de suite aimé. J’ai plus de mal avec le petit frère, Anton. D’accord, il n’a que trois ans, mais je vois bien la différence avec Aloïs. Anton, c’est le mouvement ; Aloïs, c’est la contemplation, la réflexion. Il est capable de passer des heures à observer le poisson rouge dans son bocal. Pauvre bête, soit dit en passant ; quelle drôle de cadeau d’anniversaire !

On va croire que je n’arrête pas de critiquer, mais il y a tellement de choses qui me choquent aujourd’hui !

Ah mais je me suis un peu égarée…

Je disais que nous avions passé une excellente journée, Aloïs et moi. Je l’ai emmené au petit musée d’art de St Cyprien où une monitrice l’a invité à participer à un atelier créatif ayant pour thème les tableaux de Dali. Aloïs était très content de retrouver ce peintre que je lui ai fait découvrir à Figueres il y a six mois. C’était la première fois qu’il passait la frontière ; il était très fier.

La monitrice m’a fait beaucoup de compliments de mon petit-fils. Là, pour le coup, c’est moi qui étais fière !

Après le musée, nous sommes allés manger une crêpe avant de faire un tour sur le front de mer. Je me suis arrêtée dans une petite boutique d’artisanat où j’ai craqué pour des boucles d’oreille, et au moment de payer, la marchande a offert un petit bracelet en perles de cristal à Aloïs. Très joli, vraiment. J’aime bien les garçons qui portent des bijoux, moi ; ça me plaît. Pas des tonnes, évidemment, mais une chaîne, un bracelet… Aloïs était heureux et moi aussi.

Oh, sa joie, sa fierté lorsque nous sommes rentrés chez lui. Je ne l’avais jamais vu aussi volubile ! Les peintures, les crêpes, la dame gentille, le bracelet… Je dois dire que je n’ai pas vu venir la crise. Si j’avais été plus attentive, j’aurais sans doute remarqué que le visage de Chiara avait changé. Tendu, pas vraiment fâché, mais contrarié. Et tout à coup :

- Non, mais c’est pas un truc de garçon, ça. Faut arrêter de jouer à la poupée, maman !

J’ai tenté de parlementer, pour Aloïs qui ne comprenait pas très bien ce qui se passait, et encore moins lorsque Chiara lui a attrapé le poignet pour le défaire du bijou qui est allé atterrir dans un vide poche sur la commode de l’entrée.

Soufflée, j’étais soufflée.

- Mais enfin, Chiara…

- Quoi, « mais enfin Chiara » ? Tu ne trouves pas qu’Aloïs est assez marginal comme ça ?

J’ouvrais des yeux de plus en plus ronds :

- Marginal ? En quoi est-il marginal, ton fils ?

Chiara s’énervait :

- Mais tu vois bien !

Voyant qu’elle allait enchaîner sans se soucier des oreilles qui ne perdaient pas un mot de la conversation, je lui ai fait un geste pour la faire taire et j’ai invité Aloïs à aller jouer dans sa chambre.

- Mon bracelet ?

J’avais du mal à supporter ce regard noyé de larmes et je commençais vraiment à en vouloir à ma fille.

- Maman l’a mis de côté parce que c’est fragile, mais ne t’inquiète pas, il est là. Laisse-nous un moment, Aloïs…

Aloïs s’est éclipsé tout penaud. Lorsque j’ai entendu la porte se refermer, je me suis tournée vers Chiara et j’ai repris plus bas :

- Alors ? Marginal ?

- Il a refusé de jouer au rugby ; à défaut, on l’a inscrit au foot, mais il n’aime pas ça non plus. Tous les samedis, c’est l’enfer pour l’emmener au stade. A l’école, il préfère jouer avec les filles et il voulait faire de la danse comme sa petite copine Lilou. Quand on lui demande pourquoi il invite surtout des filles pour son anniversaire, il répond que les garçons se bagarrent tout le temps. Pas étonnant que son grand-père le traite de mauviette !

- Moi, je trouve que ça prouve toute son intelligence, à ce petit !

Je me tais un court instant avant d’ajouter avec un petit sourire en biais :

- Mais ça ne prouve pas celle du grand-père.

Je ne supporte pas le père de Yann. Dire que tous les ans, son cadeau d’anniversaire, c’est une paire de baskets ! Il répète à l’envie que c’est important d’être sportif. Chiara ne répond rien à ma dernière répartie, je sais qu’elle a du mal, elle aussi, avec son beau-père ; elle me l’a déjà dit et elle ne va pas le défendre aujourd'hui tout de même !

Je reprends rapidement le fil de la conversation :

- D’abord, ce n’était pas de la danse, c’était du hip-hop. Et c’est très sportif, le hip-hop.

- De toute façon, son père n’était pas d’accord.

- Oh, il n’est d’accord sur aucun des choix de son fils, de toute façon. La natation, c’est trop loin… Le tennis, l’équitation, c’est trop cher.

- Si tu veux payer les leçons d’équitation, je ne t’en empêche pas.

Perfide, elle raille ; elle connaît mes moyens. J’ai envie de la claquer, mais ce n’est plus de son âge, hélas. Je trouve qu’elle évolue mal, ma fille. Elle est aigrie, peut-être à cause de ses problèmes de couple

Je laisse passer un long silence. Une idée me traverse l’esprit. Tant pis… Je la lâche :

- Tu as peur qu’il soit homo ?

Elle bondit, le visage blême :

- Je n’ai pas dit ça !

Je crois que j’ai mis le doigt là où ça blesse ; c’est bien ce que je pensais, mais je préfère changer de sujet. Je me détourne lentement vers la sortie, vraiment écœurée.

- J’espère que vous allez arrêter de le modeler à votre goût… Que vous lui laisserez l’opportunité d’être ce qu’il est vraiment et d’exploiter ses capacités. Ton fils a un tempérament artiste, tu n’y peux rien. Il aime le dessin, la musique, la danse. C’est pas un sportif, et alors ? C’est grave ? Encore que ce n’est même pas vrai : c’est un bon marcheur ; à cinq ans, il est déjà un virtuose du vélo ; il adore l’eau et commence à bien nager. Dommage que vous n’alliez pas plus souvent à la mer avec lui, vous l’auriez remarqué !

Chiara m’adresse un sourire pincé :

- Si on avait le temps !

Je hausse le ton :

- Stop ! Quand on veut, on trouve le temps ! Vous travaillez, mais vous avez des week-ends, non ? Et des jours de vacances, non ? Mais je sais que nous n’avons pas les mêmes priorités. Les bains de mer et les sorties natures, ça ne vous intéresse pas.

Chiara hausse les épaules :

- Tu parles d’un plaisir, la mer, en été, avec le monde qu’il y a !

- Hé ben, tu fais comme moi, tu y vas de bonne heure ! Ou en fin de journée.

- Oh, t’es ch….

Je coupe :

- Oui, je sais. Mais ce que je voulais dire c’est qu’en fait, Aloïs est sportif. Ce qu’il n’aime pas c’est l’esprit de compétition qui règne dans le sport, tout comme il déteste la violence. Mais là, c’est pas grave, vous vous rattraperez avec Anton, lui, de ce côté-là, il ne vous décevra pas. C’est un combattant ! Son grand-père sera content.

J’ai presque atteint la sortie, posé la main sur la poignée de la porte ; Chiara m’a suivi :

- Et quand est-ce que tu le prendras avec toi, Anton ? Les petites sorties, c’est toujours pour Aloïs !

Je marque un temps d’arrêt. Je savais que la question arriverait un jour sur le tapis :

- Quand il aura quatre ans. C’est l’âge auquel j’ai commencé avec Aloïs.

- Tu emmenais Aloïs à la médiathèque bien avant ses quatre ans !

- La médiathèque, oui… D’ailleurs, dois-je te rappeler que j’ai fait une tentative avec Anton il y a trois mois ? Il a bien aimé la moquette, il a couru partout et je ne suis pas sûre qu’il ait remarqué qu’il y avait des livres ! Pour l’instant, je me contente de lui lire des histoires quand je viens le garder ici et il ne faut pas que ça dure trop longtemps.. Alors pour les musées et le resto, faudra attendre un peu !

J’ouvre enfin la porte et je traverse le petit jardin jusqu’au portail ; elle me suit toujours.

- De toute façon, depuis sa naissance, tu as du mal à supporter Anton, remarque-t-elle avec un air de victime.

Alors là, je vois rouge et je me tourne vers elle comme une furie :

- Pas d’inversion de situation, s’il te plaît ! C’est toi qui a eu du mal avec lui dès sa naissance! Parce que tu ne t’attendais pas à ce qu’il soit si différent d’Aloïs, parce que tu ne te sentais pas soutenue par Yann qui ne voulait pas de deuxième enfant, parce que… Je ne sais pas ! Peut-être plein d’autres raisons qui ne me regardent pas. Moi, je les aime autant l’un que l’autre. Mais il faut bien reconnaître qu’Aloïs était plus facile. Et puis je commence à prendre de l’âge, tu vois !

Je pousse le portail et me dirige vers ma voiture ; elle m’escorte :

- Je peux juste te demander ce que ça veut dire « arrêter de le modeler à votre goût » ?

Je m’immobilise pour l’envelopper d’un regard perçant. Elle l’air sincère. Je soupire :

- Le piano, Chiara… Je pense au piano.

Sur ce, en dépit de sa perplexité, j’ouvre la portière, je m’installe au volant, je lance le moteur et je démarre en réalisant que je ne lui ai même pas fait de bise. Je regrette un peu, mais tant pis. Je crois qu’elle s’en remettra.

 

Le piano. Je ne l’ai pas digéré, ce coup là, d’autant que cette affaire a eu des rebondissements qui, chaque fois m’ont laissé un espoir. Espoirs déçus. Non, je n’arrive pas à leur pardonner ça.

Aloïs avait trois ans et demi lorsque, de passage avec lui chez des amies, il a été installé devant un clavier. Un joli piano droit tout blanc. Et aussitôt, il s’est produit quelque chose qui nous a toutes interloquées. Ses petits doigts se sont mis à explorer les touches en douceur… Un doigt, puis deux, puis toute la main… Une main, puis les deux. Comme si le monde autour de lui avait été estompé, comme s’il était seul au monde devant ce clavier. Alors que nous nous étions toutes les trois attendues à ce qu’il tape plus ou moins fort sur les touches, il procédait en douceur, manifestement fasciné par les sons produits par ses doigts sur l’instrument. Il écoutait, il souriait, il prenait des attitudes de pianiste expérimenté tandis que son touché se faisait plus audacieux, plus vif. Nous étions bluffées ; évidemment que cela ne ressemblait à rien de connu, mais c’était beau, harmonieux ; les accords ne heurtaient pas l’oreille. Et ça durait, plus ou moins appuyé, plus ou moins rapide.

Une de mes amies avait pris son téléphone mobile pour filmer ; il ne se rendait compte de rien. Il était en tête à tête avec le clavier. Rien d’autre ne comptait.

Inspiré. Par quoi ? Par qui ?

J’en aurais pleuré ; j’ai même dû écraser une petite larme.

Par un hasard incroyable, le piano était à vendre ; en ayant réceptionné un neuf, l’ancien était un peu encombrant. Mais quelle chance !!!

Je revenais chez Chiara le cœur gonflé de joie pour lui raconter ce qui venait de se passer. A n’en pas douter, Aloïs était un pianiste né, ou du moins un musicien. Entre temps, elle avait reçu sur son téléphone le petit film pris chez mes amies. Elle était assez chamboulée, je dois dire. Mais…

Mais où allaient-ils bien pouvoir mettre un piano dans leur petite maison ?

Mais comment savoir si Aloïs aurait vraiment envie d’apprendre à jouer de cet instrument ?

Mais elle ne voulait pas faire revivre à son fils ce qu’elle-même avait vécu avec le violon, un forcing pédagogique avec obligation de résultats.

Ce dernier argument me laissait un goût amer ; je n’avais pas eu le sentiment de la faire tellement souffrir en lui faisant étudier le violon, mis à part lorsque son père s’en mêlait. C’est vrai qu’il n’y a pas d’apprentissage sans souffrance, mais si Aloïs était vraiment fait pour cela, il s’accrocherait, il trouverait même du plaisir dans l’effort pour progresser. Comment savoir s’il était fait pour ça sans tenter l’expérience ? Un vrai piano en parfait état à deux cents euros, payable en plusieurs fois, il était impensable de passer à côté d’une telle occasion pour une question de place. S’ils voulaient, la place ils la trouveraient.

Curieusement, cette fois, c’est Yann qui a fait pencher la balance en faveur de cette acquisition. La prestation spontanée de son fils avait émoustillé sa fierté paternelle, je crois. Avec deux ou trois copains, il s’est même donné un mal de chien pour aller chercher l’instrument et le ramener chez eux. Bon, il prenait un peu de place dans l’espace de la grande salle, mais il faisait plutôt bien. Vraiment classe.

A son arrivée, Aloïs exultait et s’est empressé de grimper sur la banquette.

Et puis le piano a été fermé.

Même Aloïs a fini par l’oublier.

Moi, entre temps, j’avais contacté l’école de musique pour savoir à quel âge ils prenaient les enfants ; j’étais prête à l’emmener moi-même. J’étais tellement heureuse d’avoir un petit-fils musicien ! J’allais un peu vite, d’accord, mais j’ai pu constater à mes dépends qu’une tempérament artiste, ça se cultive.

Au bout d’un an d’inactivité, le piano est allé finir ses jours dans une maison de retraite. Tant mieux pour les pensionnaires. J’espère qu’il sera joué là-bas.

Voilà l’histoire du piano. J’espère que Chiara a compris, d’autant que la plaie a été ravivée il y a quelques jours lorsque la maman d’une petite copine d’Aloïs m’a interpelée à la sortie de l’école pour me dire qu’elle observait Aloïs depuis de longs mois, qu’elle l’avait déjà reçu deux fois chez elle pour un anniversaire et qu’elle était certaine qu’il avait des dispositions particulières… pour le piano. Elle était professeur de piano et chez elle, l’instrument toujours ouvert avait attiré l’enfant.

Bien évidemment, je me suis empressée de tout raconter à Chiara.

- Oh, maman, ça ne va pas recommencer !

Voilà. Elle n’a rien trouvé d’autre à dire. Et moi non plus.

 

Je ne sais pas si j’aurais un jour un de mes petits-enfants musiciens… Pour les trois premiers, je pense que c’est déjà fichu. Aloïs n’a pas encore six ans ; rien n’est perdu. Quant à Anton, mis à part la batterie, je ne le vois pas trop dans la musique. Encore que je me fais sans doute une idée fausse de la batterie ! J’en demande pardon à tous les batteurs.

 

Voilà, je n’ai pas le moral ce soir. J’ai ce goût amer d’enfance aux talents gâchés par manque d’investissement ou d’ambition des parents. Ces parents qui se projettent dans leur progéniture en s’efforçant de se réaliser à travers elle, voire même contre elle. Tous ceux qui délèguent leurs responsabilités à la collectivité, qui n’éduquent plus, qui n’élèvent plus, se contentent de nourrir et de soigner. Qui disent aimer, sans se donner la peine de respecter la vie unique qui cherche à s’épanouir sous leurs yeux. Qui les laissent se faire happer, déshumaniser par une technologie vampirisante, glisser sans combattre vers le transhumanisme où, hypnotisés, anesthésiés par les plaisirs faciles, ils ne se rendront même plus compte qu’ils sont devenus des robots manipulés par une Intelligence Artificielle impitoyable et toute puissante.

 

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commentaires

C
Nous, les plus vieux, avons un regard critique sur la société actuelle mais nous avons une responsabilité certaine en voulant que nos enfants aient une vie plus agréable que la nôtre, enfants du babyboom, du moins c'est ce qu'on pensait et on s'est lancé à corps perdu dans le modernisme le matérialisme le toujours plus.<br /> Aujourd'hui nous voyons les limites de ce toujours plus mais seuls les très jeunes générations commencent à prendre conscience que notre société va dans le mur ce qui perturbe ces jeunes parents.
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D
Je ne pense pas du tout que les très jeunes en soient conscients... Pas dans tous les milieux, en cas. Autour de nous, ce n'est flagrant du tout! Hélas...

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  • : Nous sommes deux soeurs... L'une peint, l'autre écrit. Nous avons envie de partager nos vécus, nos ressentis, nos expériences; de témoigner... Nous aimons par dessus tout la nature, notre plus grande source d'énergie... Sur ce blog, nous vous présenterons des peintures, des livres, mais aussi des photos de nos voyages, de nos randonnées, des récits... Nous tenterons enfin de vous entraîner dans la grande aventure de notre vie: notre cheminement spirituel vers l'Amour et la Lumière.
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