2 janvier 2017
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19:43
Faisant face au Canigou, perché sur une colline à deux pas d’un torrent se trouve un de nos coins de rêve, la chapelle St Jacques de Calahons.
Nous y montons au départ de Catllar (prononcer Calla) par un chemin à la déclivité assez ébouriffante au démarrage. Jadis cami ramader (chemin de transhumance), il est encore par endroits pavé et conserve ses hauts murs qui délimitent des parcelles aujourd’hui envahies de cistes, de lentisques pistachier, d’oliviers et de très vieux chênes !
Un paysage magique qui recèle d’autres trésors, de magnifiques cabanes de pierres sèches. Leur taille est variée ; parfois adossées à des clapiers (amas de pierres arrachées à la terre pour pouvoir la cultiver) elles ont souvent été très opportunément coincées entre de gros blocs de pierres. Nous ne les avons pas toutes découvertes mais à chaque fois que nous y montons il en est une où nous faisons halte avec émotion.
Ombragée de chênes, d’une facture admirable avec comme un renfort qui en protège l’arrière et double l’épaisseur des murs, cette cabane abrite l’urne funéraire
d’un certain Robert !
Le Roussillon, pardon le Pays catalan, est riche en cabanes de toutes sortes mais sur Catllar la concentration est impressionnante.
En suivant le sentier des cabanes et en multipliant les allers et retours d’une cabane à l’autre, on finit par arriver à la chapelle où vit encore un ermite !
Le site fut occupé dès la préhistoire, dolmens et menhirs à ce qu’il paraît témoignent de cette occupation et le matériel archéologique trouvé permet d’affirmer que dès 3500 avant J.-C des hommes vivaient là.En 968 l’église accorda la possession de ces terres à ce qui est aujourd’hui le village de Catllar. Casalono, Chasalons, Calaons, le nom a évolué mais l’esprit est resté.
Seul un reste de murailles témoigne qu’un village s’est implanté au lieu dit Els Casals, non loin du torrent à quelques encablures de la chapelle. Plusieurs fois ruinée, reconstruite, on ne peut être étonné que cette chapelle, prieuré au XIVe siècle et doté de son propre cimetière, soit consacrée à St Jacques. Celui qui est maintenant le St Patron des pèlerins a plusieurs casquettes à son actif. Protégeant des démons qui se cachent au fond des eaux et ayant vocation à retenir l’orage sur les hauteurs, on ne peut s’étonner que la chapelle lui soit dédiée de longue date. Le torrent est à deux pas et elle surplombe le plaine de Prades, la vallée de la Castellane, le Canigou et j’en passe !
De St Jacques il est possible de rallier Catllar en gagnant le village qui s’enorgueillit d’être le plus ensoleillé de France, Eus ! Quittant St Jacques, le sentier file presque à l’horizontal le long d’un ravin.