Nous commençons cette troisième journée par une petite balade à pieds au départ du camping, le long du rio Cinca jusqu’au village le plus proche, Labuerda.
S’il n’a rien d’extraordinaire, la balade est plaisante et, nous pouvons y admirer un certain nombre de cheminées aragonaises typiques.
De retour après cette petite mise en jambes, nous retrouvons nos fourgons pour gagner Ainsa. Ainsa fut la capitale de l’ancien royaume de Sobrarbe, uni au royaume d’Aragon au XIème siècle ; la ville conserve la presque totalité de ses remparts.
Ainsa, vue de la citadelle
Nous nous garons sans trop de problème dans le centre de la ville basse et partons à la découverte de la ville haute : très belle unité architecturale de type médiéval, vieilles rues pavées, belle collégiale Santa Maria de style roman du XIème siècle dont la tour-clocher domine la ville. On peut y visiter la crypte et le cloître triangulaire, d’époque plus récente et d’une grande austérité. Nous flânons longuement dans la citadelle, après avoir admiré la vaste plaza mayor à arcades un peu trop envahie de voitures à notre goût.
Ainsa, la plaza mayor
L’actuelle citadelle est presque aussi grande que le reste du village. Elle abrite le centre d’interprétation de la faune pyrénéenne que nous ne visiterons pas, nous contentant d’un tour sur les remparts et d’une petite balade hors les murs, à travers champs, dans une ambiance quasi-bavaroise, jusqu’à la « Cruz de Sobrarbe », croix couverte érigée en mémoire de la bataille contre les maures.
Cruz de Sobrarbe
A Ainsa, la culture populaire perdure à travers certains éléments décoratifs, dont la symbolique s’est parfois altérée. Ainsi, outre les traditionnelles cheminées aragonaises, on peut admirer sur la plupart des portes des maisons de superbes heurtoirs, souvent en forme d’animal : le poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens, le reptile, auquel on attribuait des pouvoirs magiques.
D’autres, en forme d’anneaux, ont un caractère typiquement oriental ; de forme phallique, ils symbolisent la fécondité.
Notre visite terminée, nous redescendons récupérer les fourgons pour remonter manger sur le grand parking derrière la citadelle, pas encore payant à cette saison ( nous ne savions pas qu’il y avait un restaurant à ne pas manquer, le Callizo, où l’on peut manger un mélange de cuisine moléculaire et de saveurs du terroir, pour un prix très abordable ; merci, Jean Luc, de nous l’avoir dit après !!!) , avant de repartir pour de nouvelles découvertes.
C’est en début d’après-midi, donc, que nous revenons sur nos pas jusqu’au défilé d’Entremont, pour nous engager plein ouest, sur une petite route étroite qui va nous permettre de rallier la vallée du rio Vero et notre étape du soir : Alquezar.
Nous effectuons un parcours sinueux, dans un relief aride, rocailleux et accidenté, entrecoupé de profonds canyons. Les cultures occupent le fonds des vallons comme dans les oasis africains. Nous ouvrons la route, ravies de ne rencontrer personne en sens inverse. Nous ne nous arrêtons pas au premier village, Javiere, nous réservant pour Olson, hameau typique, perché au sommet d’une butte rocheuse, dominé par l’impressionnante silhouette de son église.
La route d’accès étant encore plus étroite et la possibilité de faire demi-tour très incertaine, nous décidons de nous garer en bas et de gagner le village à pieds. Le ciel, menaçant jusqu’alors, nous fait cadeau de quelques gouttes et c’est sous les parapluies que nous effectuons l’aller-retour, admirant au retour la prestation de plusieurs chiens de troupeaux rassemblant leurs brebis. Elles ont le pied très sur les rochers, les bougresses ! De vrais chamois…
Les élevages ovins sont nombreux dans la région et, ayant repris nos véhicules, nous n’avons pas fait cent mètres que nous nous retrouvons coincés au pas derrière un troupeau. C’est l’occasion rêvée de faire la causette avec un automobiliste charmant, garé en sens inverse pour nous laisser passer. Il y a dans son sourire et les quelques mots échangés toute la gentillesse du peuple aragonais… Une rencontre de quelques minutes seulement qui nous transporte de bonheur ! Derrière nous, Michèle et Claude se doutent-ils que nous avons failli suivre ce sympathique aragonais ? Olé !
Nous poursuivons notre route toujours aussi étroite, jusqu’à retrouver celle, plus large, qui relie Arcuza à Alquezar. Les paysages sont époustouflants : virages, précipices, gorges profondes du rio Vero. Un parking s’offre à nous au col de San Caprasio : arrêt photos obligatoire !
Oui, mais voilà, au moment de repartir, le fourgon de Claude et Michèle ne veut plus rien savoir ! Apparemment, ce n’est pas la première fois qu’il fait ce genre de caprices ; il refuse de démarrer s’il a trop chaud. Qu’à cela ne tienne ! Nous improvisons une petite marche jusqu’au rio Vero, le temps qu’il refroidisse… Bonne descente… Et bonne remontée ! On sue un peu, mais qu’est-ce que c’est beau ! Et au retour, ouf, ça redémarre ! La fin du parcours, sinueuse à souhait, est particulièrement grandiose avec l’enchaînement de deux ponts enjambant les gorges encaissées du rio Vero, « Las Gargantas ».
Nous parvenons enfin au camping d’Alquezar et sitôt installés, nous faisons une petite marche de reconnaissance jusqu’au village… Encore un endroit magnifique, mais ça, c’est pour demain !!!
En plus du restau, je vous aurais recommandé une petite balade à Bielsa, haut lieu de la résistance à Franco et passage vers la France (A travers la montagne dans la neige de février... si je me souviens bien !). Ils ont fait un travail de mémoire remarquable...
On note le tuyau car nous avons la ferme intention de continuer l'exploration ! Merciiiiiiiiiii
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Nous sommes deux soeurs... L'une peint, l'autre écrit. Nous avons envie de partager nos vécus, nos ressentis, nos expériences; de témoigner... Nous aimons par dessus tout la nature, notre plus grande source d'énergie... Sur ce blog, nous vous présenterons des peintures, des livres, mais aussi des photos de nos voyages, de nos randonnées, des récits... Nous tenterons enfin de vous entraîner dans la grande aventure de notre vie: notre cheminement spirituel vers l'Amour et la Lumière.