Overblog Tous les blogs Top blogs Mode, Art & Design Tous les blogs Mode, Art & Design
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU

Nous sommes deux soeurs... L'une peint, l'autre écrit. Nous avons envie de partager nos vécus, nos ressentis, nos expériences; de témoigner... Nous aimons par dessus tout la nature, notre plus grande source d'énergie... Sur ce blog, nous vous présenterons des peintures, des livres, mais aussi des photos de nos voyages, de nos randonnées, des récits... Nous tenterons enfin de vous entraîner dans la grande aventure de notre vie: notre cheminement spirituel vers l'Amour et la Lumière.

Publicité

Récit de voyage

Pendant huit mois, sur 6000 kilomètres, Sylvain Tesson a refait le long voyage de la Sibérie au golfe du Bengale remettant ses pas dans ceux de Slamovir Rawicz, échappé du goulag en compagnie d’une poignée de détenus et qui nous a livré dans un ouvrage intitulé « A marche forcée » son épopée.

Le récit de Sylvain Tesson intitulé « l’axe du loup » est un hommage à ceux dont l’opiniâtreté a triomphé des obstacles les plus grands, pour recouvrer la Liberté.

Seul, il a commencé par suivre le cours de la Léna puis a franchi la taïga, longé le lac Baïkal, traversé la steppe mongole, le désert de Gobi, les Hauts Plateaux tibétains, la chaîne himalayenne jusqu'à Darjeeling.

À pied, à la nage, en bateau même, à cheval, à vélo, sur six mille kilomètres, il a connu le froid, la faim, la solitude extrême tout en reconnaissant que sa situation était nettement plus confortable que celle des évadés. "On a le droit de se souvenir » comme le lui disait une ancienne déportée. Le droit et le devoir.

L’ouvrage À marche forcée, de Slavomir Rawicz a bien évidemment suscité de nombreuses réactions, les 3/4 des critiques doutant de la véracité de ce récit. S'évader au début des années 1940 de l’enfer sibérien ne pouvait que déranger. C’est tellement plus aisé de critiquer lorsque l’on est confortablement installé dans la vie !

Certains sont allés jusqu’à l’accuser d’avoir emprunté son histoire à un autre. Mais dans ce cas cela signifie qu’au moins un détenu a réussi l’impossible selon eux !

En ce qui me concerne j’ai dévoré ce livre, le récit est palpitant, l’écriture de Sylvain Tesson un régal enfin le passage consacré à son incursion au Tibet m’a particulièrement touchée.

Il valide pour les éventuels septiques le constat que posait Gilles Van Grasdorff dans « L’enfant oublié du Tibet », je vous en livre un passage consacré à la dramatique situation du Tibet placé sous le joug chinois.

Pour en savoir plus sur le livre de Gilles Van Grasdorff voici le lien pour retrouver l’article que j’avais rédigé sur cet ouvrage. L’enfant oublié du Tibet - Hist' toiles

Lhassa. Les chinois ont rasé le passé de la haute table des Dieux. La cité céleste est tombée bas : elle ressemble de plus en plus à un cantonnement. Des casernes, des antennes, des banques, des magasins : l’ordre et le fric ont mis à genoux le Tibet ancien.

[ ] les villes ressemblaient à des décors carnavalesques, ce qui valait mieux que les actuels canons de l’architecture coloniale chinoise qui peuplent le ciel himalayen [ ] on était ni plus libre ni plus riche autrefois, on vivait tout aussi pauvrement, mais cette vie là avait une autre allure.

Visite aux monastères de Ganden et Rumtek détruits par les chinois en 1966, lors de la Révolution culturelle. Quand les meutes de gardes rouges furent lâchés dans le pays avec ordre d’éradiquer le vieil édifice religieux, elles rasèrent 80 % du patrimoine architectural sacré. Les jeunes maoïstes usèrent de la dynamite contre les forteresses de la foi. La vie de Bouddha fut déclarée réactionnaire. Une robe rouge de moine signait l’arrêt de mort de celui qui la portait. A St-Germain-des-Prés on acclamait les gardes rouges. Les gardes rouges auraient rasé St-Germain-des-Prés. Quelques moines parvinrent à s’enfuir à travers l’Himalaya. D’autres s’en furent croupir dans les cachots chinois. Certains y sont encore.

Mais cinquante années de domination coloniale n’ont pas réussi à déraciner la foi. [ ] il y a quelques années, les tibétains ont été autorisés à revenir dans les lieux saints dont le gouvernement chinois a orchestré la reconstruction à l’identique. Les monastères battent à nouveau leur plein. Officiellement les fidèles ont le droit de pratiquer leur culte. Mais cette liberté est de façade, peinte sur un paravent fragile. Car les institutions religieuses, les hiérarchies de lamas sont manipulées par Pékin qui refuse toujours de reconnaître au Dalaï-lama sa légitimité et intrigue pour placer ses propres pions au sommet de la cléricature tibétaine. Les lamas qui règnent aujourd’hui sur l’âme du Tibet sont des marionnettes dont les fils invisibles sont reliés à Pékin.

De nombreux Tibétains, religieux, paysans, citadins, simples citoyens, femmes et enfants continuent aujourd’hui à fuir le communisme. Ils gagnent le Népal à travers les hauts cols englacés. Beaucoup perdent leurs mains ou leurs pieds pendant la traversée. Certains perdent la vie, happés par les crevasses. [ ] La liberté à parfois le prix de la chair. Le plus connu de tous les évadés du Tibet est le quatorzième Dalaï-lama, actuel chef du gouvernement tibétain en exil à Daramsala, qui réussit à s’échapper de Lhassa en 1959 déguisé en soldat et chevaucha pendant deux semaines à travers l’Himalaya accompagné de quelques cavaliers fidèles.

Dominique

Publicité
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
Bonjour Dominique, Ayant lu tous les livres (sauf les 2 derniers) de Sylvain Tesson, et donc "L'axe du loup" il y a quelques années, je partage totalement l'ensemble de votre jugement à son propos. J'avais déjà lu aussi "A marche forcée" et vu le film "Les Chemins de la Liberté" et j'ai adoré les deux même si le livre est nettement préférable au film. Enfin selon moi. Vraie ou fausse, cette histoire puis le remake de Sylvain Tesson démontrent si nécessaire que la liberté ne doit pas avoir d'obstacle et quant il y en a il faut les franchir coûte que coûte. Votre article m'a donné envie de me replonger dans ces 2 livres. Bien amicalement. Gilbert.
Répondre
D
Merci pour votre commentaire et votre assiduité à ce blog. J'avoue suivre régulièrement le votre mais ne pas toujours laisser de commentaire. Je me régale avec l'écriture de Sylvain Tesson et un ami vient de nous prêter A marche forcée. Pas facile même si nous ne vivons pas des situations aussi extrêmes de se battre pour la liberté ! Si vous arrivez à le trouver le livre de Gilles Van Grasdorff est passionnant. En ce moment je me plonge dans ceux de Ph de Villiers, ça change de registre mais c'est excessivement éclairant et..... démoralisant ! Bon me voilà hors sujet. En espérant que pour Dany et vous tout va bien, très amicalement Dominique