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7 juillet 2019 7 07 /07 /juillet /2019 19:07

Lorsque nous quittons Potes en ce cinquième jour de voyage le plafond est bas mais le ciel retient ses gouttes. Nous arrivons à découvrir l’église Santa Maria de Lebeňa au sec.

Santa Maria de Lebena

Entourée de vergers l’architecture est à coup sûr très belle mêlant arts mozarabe et wisigothique et si l’on veut bien croire que les chapiteaux, les motifs solaires de l’autel et enfin la statue d’une vierge allaitante valent la visite, nous devrons nous contenter de les imaginer. Pourtant à notre arrivée nous aurions pu croire que la chance allait nous sourire, une équipe de journalistes était déjà sur site, d’autres touristes patientaient et le préposé à la visite venait d’arriver armé d’une clé XXL. Seulement même à deux, trois minutes près, avant l’heure ce n’est pas l’heure et comme il n’avait pas l’air très avenant ni pressé d’ouvrir, le groupe de journalistes semblait l’indisposer, nous sommes parties, le MUJA nous attendait

Kesako ? Juste le Musée du jurassique des Asturies !

Installé sur la côte atlantique au lieu dit Rasa de San Telmo le MUJA abrite dans un bâtiment en forme d’empreinte de tridactyle une exposition permanente dédiée aux dinosaures qui peuplèrent il y a 150 millions d’années la côte de Gijón à Ribadesella et dont un œil averti peut découvrir les empreintes sur le littoral !

Empreinte de dinosaures sur La cote asturienne près de Llastres

De leur apparition à leur disparition le musée fourmillent de détails pointus, certes, mais présentés de telle manière que jamais on ne s’ennuie.

Le MUJA

Le ton est donné dès l’arrivée quand après avoir laissé son véhicule apparaît dépassant la crête des eucalyptus la tête d’un sauropode, l’un des plus grands représentants de cette famille. Non loin un tyrex joue les terreurs à deux pas d’un tricératops !

Le visiteur va remonter le temps des premiers organismes qui peuplèrent la terre jusqu’à leur disparition. Chaque espace est conçu pour faire la lumière sur un aspect bien précis de l’évolution des dinosaures.

La visite commence par un rappel, notre Terre est vivante et en constante évolution, d’ailleurs l’Océan Atlantique est en perpétuelle expansion. La cote américaine s’éloigne de nous à raison de 2 cm par an. Bye bye Trump !

C’est peu, me direz-vous, mais pas anodin. C’est la conséquence de la formation constante de la croûte océanique au niveau de la dorsale atlantique mais il y a un hic ! Car du côté pacifique c’est la même chose. Après cela étonnez-vous que cela secoue parfois ?! Il apparaît en tout cas clairement que la terre vivait avant nous, qu’elle a survécu aux extinctions de masse et nous survivra. Alors soit-dit en passant même si nous la malmenons, les grands perdants seront les humains !

Le plus du MUJA à mon sens est d’offrir une lecture de ses contenus à plusieurs niveaux. Des petits aux professionnels de l’enseignement (remarque pouvant surprendre, mais l’enseignante n’est jamais bien loin) chacun peut y trouver son compte. Ainsi si la datation d’un évènement, d’un objet etc. au niveau des temps géologiques vous laisse dubitatif, le MUJA permet de comprendre pourquoi il est possible d’obtenir une datation absolue du plus infime fragment. J’explique !

Dans la nature chaque isotope radioactif d’un élément chimique déterminé se transforme en un isotope stable à une vitesse constante. En comparant la proportion d’isotope radioactif original à un isotope stable n’importe quelle trouvaille archéologique peut être datée. C’est ce que l’on appelle la datation au carbone 14. La vie moyenne du Carbone 14, ou le temps nécessaire pour que la moitié d’un élément soit constitué à parts égales de carbone 14 et de Nitrogène 14, est de 5700 ans
Quand un élément à dater contient 3 fois plus de Nitrogène que de Carbone on peut en déduire que 11400 ans se sont écoulés depuis son origine !

Simplissime, non ?

Pour tout dire comme beaucoup d’entre nous les dinosaures m’intriguent et aujourd’hui je suis assez satisfaite de pouvoir les placer au sein de la chaîne de l’évolution et de pouvoir constater qu’ils n’ont en fait pas vraiment disparu. Le MUJA met très clairement en évidence que sans problème à affronter la vie ne se serait pas déployée sur terre. La maîtrise de la capacité à quitter le milieu aquatique chez les vertébrés est la conséquence de la résolution de multiples problèmes tels que ceux liés à la locomotion, la respiration, la reproduction … les premiers organismes qui ont réussi à vivre sur la terre ferme ont vu leur squelette évoluer et quand ils se sont totalement affranchis du milieu aquatique la vie telle que nous la connaissons est devenue possible ! Ces premiers organismes sont les amniotes en référence au sac amniotique qui protège l’embryon, nos ancêtres en quelques sorte puisqu’il s’agit des premiers représentants dont sont issus tous les vertébrés terrestres !

Les amniotes ont donné naissance à deux lignées principales, les synapsides et les diapsides. Nous sommes issus des premiers quant aux diapsides ils ont évolué en deux branches distinctes, lézards et serpents d’un côté, crocodiles, dinosaures et oiseaux de l’autre, ces deux espèces appartenant à la même branche celle des théropodes ! Voilà pourquoi on peut dire que les dinosaures n’ont pas totalement disparu !

Bon, je ne me perds pas dans les détails mais c’est assez marrant de penser que nos tourterelles et les petits piafs que nous nourrissons sont des représentants très éloignés des dinosaures !

Autre remarque au passage, sans problème pas d’évolution, qu’on se le dise car à trop vouloir aplanir les difficultés, notamment de nos chères têtes blondes, on risque de les abêtir et de leur couper les ailes !

Le MUJA est une expérience sympa à vivre et c’est satisfaites que nous avons poursuivi notre découverte de la côte asturienne qui offre aux curieux de jolis villages aux allures (un peu moins léchés certes) de Cinque Terre. Là aussi les dénivelés sont impressionnants et le nombre de marches à avaler tant en descente qu’en montée est considérable d’autant que afin d’éviter de se retrouver coincé dans des ruelles exiguës nous privilégions les rares parkings aux entrées de villes.

Tazones

Dans le coin le village de Tazones est de loin le plus joli et le plus pittoresque. Les barques de pêche sont encore remontées sur les quais et si le treuil qui permettait jadis de les sortir de l’eau n’est plus là qu’à titre de souvenir, il est aisé de s’imaginer ce qu’était la vie des pêcheurs.

Charles Quint, encore lui, est passé par là et son souvenir y est toujours commémoré. Difficile d’ordonner la visite, Tazones se déguste au petit bonheur, le nez en l’air mais pas trop car le sol est inégal et un instant d’inattention ne pardonne pas. Les détails fourmillent depuis la casa de las conchas où un émule du facteur cheval a sévi à moindre échelle.

Casa de las conchas

Les balcons colorés habillent les façades et chaque bistrot propose le cidre des Asturies et autre spécialité du coin.

Voilà demain étant un autre jour, c’est près de Gijón que nous avons stoppé le Ptibus, pour la nuit, sous la pluie !

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6 juillet 2019 6 06 /07 /juillet /2019 19:29
Aujourd’hui, nous laissons tomber le bord de mer pour pénétrer cette zone de montagne que nous apercevons au loin depuis quelques temps, « los picos de Europa ».
Tout commence par le défilé de la Hermida, long d’une vingtaine de kilomètres, gorges majestueuses où s’écoulent les eaux tumultueuses du rio Deva.
La route semble s’élever assez peu tandis que nous pénétrons vers le cœur du massif. Les falaises sont impressionnantes, la route étroite ,et nous sommes assez contentes qu’un camion plus large que nous nous ouvre la route. Il va bien assez vite pour nous, même si ce n’est pas toujours l’avis des conducteurs qui nous suivent et doublent parfois en prenant des risques inconsidérés, pour eux et surtout, et c’est plus grave, pour les autres !
Sur la route de Potes, nous ne traversons qu’un seul vrai gros bourg, qui donne son nom au défilé, la Hermida. A part ce village, quelques hameaux, généralement à l’écart de la route, et un site d’intérêt que nous laissons pour demain, l’église Santa Maria de Lebeňa.
Nous arrivons assez rapidement au village montagnard de Potes, cœur actif des Picos de Europa. Nous trouvons une belle place sur un parking, à la sortie de la ville et nous partons à la découverte, attirées par un de ses édifices phare : la Torre del infantado, grosse tour massive du XVème siècle qui domine le bourg et permettait autrefois de contrôler toutes les allées et venues dans la vallée.
Ruelles pavées bordées de solides maisons de pierre couvertes de toits en tuiles, passages à arcades, places animées (dommage que la route ne soit pas détournée, d’ailleurs !), courte promenade le long du rio, superbe pont médiéval, Potes ne manque pas de charme.
Nous cherchons longtemps une boulangerie ouverte, mais lorsque nous la trouverons, la boulangère disparaîtra dans son arrière boutique sans répondre à notre bonjour ! Si elle ne souhaite pas nous servir, nous n’insistons pas ! Nous repartons.

 

Nous flânons d’un quartier à l’autre avec plaisir avant de retourner au camion pour aller voir, un peu plus loin dans la montagne, le monasterio Santo Toribio de Liébana.
Au Vlllème siècle, des chrétiens déposèrent à Santo Toribio, monastère déjà réputé dans toute l’Espagne pour la qualité de son travail d’enluminure, le plus gros morceau connu de la Vraie Croix. Le monastère abrite toujours ce bois précieux dont une analyse scientifique a prouvé en 1958 qu’il s’agissait bien de bois de Cèdre ayant poussé en Palestine.
Malgré sa réputation et les richesses qu’il renferme, il n’y a pas trop de monde sur les lieux.
Comme il y a la messe (tous les jours à 12h pour les pèlerins !), nous nous abstenons de pénétrer dans l’église. (Tant pis pour le reliquaire !). Nous faisons un petit tour dans le cloître, joli et fleuri, souligne le guide du routard, mais nous devons être blasées car nous le trouvons assez banal. Et pour tout dire, le monastère, reconstruit maintes et maintes fois, est une bâtisse massive sans grand charme, qui ne semble même pas si ancienne que cela. Par contre, le cadre est superbe et ayant repéré quelques circuits de balade aux alentours, menant à différents ermitages disséminés dans la montagne, nous nous élançons aussitôt à l’assaut des collines environnantes.
Notre promenade nous mène jusqu’aux vestiges d’une ancienne chapelle, Santa Catalina, en surplomb du monastère et de la vallée du Deva. La vue sur les Picos de Europa est imprenable ! Magnifique. La végétation qui nous entoure est typiquement méditerranéenne et ce n’est pas pour nous déplaire.
En redescendant vers le camion, nous trouvons quelques fraises des bois qui agrémenteront notre repas !
Après manger, route jusqu’au fond de la vallée, au pied des pics, à Fuente Dé. Ce n’est pas un village, il n’y a que deux hôtels, un camping, et surtout, le départ du téléphérique qui, en vingt minutes seulement, vous emmènent 900 mètres plus haut. Frissons garantis ! Rien qu’à regarder le ballet aérien des cabines lancées à l’assaut des parois rocheuses, j’ai la trouille ! Pas question de monter là-dedans !
Nous enfilons nos chaussures de rando pour une petite balade dans le cirque, au pied des montagnes, repérant quelques marcheurs sur le sentier rocailleux qui mène au sommet.
La descente n’est sûrement pas plus facile que la montée ! Impressionnant. Faisable, sans doute, mais en partant de bonne heure, etc, etc. Par ailleurs, le temps n'inspire guère confiance et de toute façon, nous ne sommes pas là pour ça!
Nous revenons vers Potes en visitant au passage deux hameaux recommandés par le « routard » : Espinama (vite fait !) et Mogrovejo. Le deuxième, village classé, perché (la traversée, étroite et sinueuse, pour gagner le parking nous a donné quelques frayeurs), a de quoi séduire, belles maisons montagnardes, jolie église et une tour médiévale (dont le guide pourrait préciser qu’elle est privée et qu’on ne peut s’en approcher – ça éviterait une grimpette inutile !-).
Le village s’enorgueillit d’avoir servi de décor à une énième version de Heidi (Hedi, en espagnol). C’est vrai qu’il est beau, mais pour tout dire, nous n’avons pas aimé du tout l’ambiance de ce hameau où nous avons repéré plusieurs animaux maltraités. A l’évidence, il ne fait pas bon vivre là, quand on est chien, chat ou chèvre !
Petite remarque en passant : les bons plans du Routard ont du plomb dans l’aile ! Franchement, nous avons fait plusieurs haltes recommandées par ce guide dont nous nous serions bien passées si nous avions su ! Alors, si vous avez un guide à acheter pour aller visiter la région, évitez celui-là. Non, le « guide du Routard », ce n’est plus ce que c’était ; tout fout l’camp ! Ils ne sont même plus drôles…
La suite se prépare!
Fredo
 
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5 juillet 2019 5 05 /07 /juillet /2019 16:12

Notre seconde journée de découverte démarre dare-dare, le site d’Altamira nous attend. Néanmoins nous stoppons net devant l’entrée où patientent déjà 3 véhicules dont un car, trop tôt. Nous voilà rassurées, nous ne connaîtrons pas les queues infernales décrites dans le Routard, d’ailleurs lorsque nous arrivons à la « taquilla » juste une petite vingtaine de personnes patientent sagement à la queue leu-leu. Nous piaffons pressées de découvrir celle que l’on surnomme la Chapelle Sixtine du paléolithique, il a fallu que je sois sur site pour comprendre cette analogie !

Altamira plafond peint

Petit à petit la file d’attente s’allonge et l’ambiance s’électrise. Certes nous ne sommes pas nombreux mais les 2, 3 premiers qui occupent le devant de la caisse ont des réservations et contrairement à ce que l’on pourrait croire cela est hyper compliqué. Appels téléphoniques en interne, tampons, palabres, re-tampons, signatures et tout le tintouin, la queue fait une petite pointe de vitesse quand arrive un vigile accompagnant un anglais qui nous passe sous le nez avec sa liasse de réservations à valider. Cela grogne un brin dans la queue qui mine de rien s’est allongée, l’anglais ne parle pas castillan, le temps semble s’éterniser d’autant que nous avons repéré d’autres liasses de réservations. L’allemand derrière nous commence à criser et même si je ne comprends pas tout il y a des sonorités qui ne trompent pas, tout comme nos ricanements sardoniques en réponse à un couple d’anglais émerveillés de trouver si peu de monde à la caisse. Petit à petit le but se rapproche, encore deux et c’est à nous. Quant le même vigile refait son apparition avec une prof qu’il accompagne au guichet, l’ambiance se fait soudainement explosive et je m’insurge véhémentement. Les mots me viennent aussi naturellement en castillan qu’en français, je m’en émerveille moi même. Tout y passe, le guichet spécial groupe fermé, notre temps d’attente surréaliste ... la prof se fait discrète et avant qu’à la caisse la femme n’ait le temps de réagir Frédo lui colle sous le nez nos cartes d’identité car pour les « jubilados » c’est gratuit ! Ne rêvez pas, en Espagne c’est courant, en France on pourrait nous faire payer double cela serait déjà fait ! Nous repartons avec nos sésames encore toutes émoustillées, néanmoins nous devons nous abstenir de toute explication. Punies ! d’être râleurs ?!

La grotte originelle d’Altamira ne se visite plus, comme à Lascaux c’est une reproduction qui est présentée au sein d’un musée plutôt exceptionnel. Découverte en 1868 fortuitement, la grotte d’Altamira est le premier lieu au monde où fut découvert l’art pariétal. En 1875 Marcelino Sanz de Sautuola mit un nom sur ce que l’on n’identifiait pas encore comme une manifestation artistique due à l’homme et bien que fort documentée sa première publication en 1880 de la trouvaille reçut un accueil dubitatif des scientifiques de l’époque. Il fallut attendre les découvertes d’autres grottes ornées notamment en France pour qu’en 1902 Altamira accède à la notoriété !

Aujourd’hui victime de son succès son accès est réservé à quelques privilégiés mais sa reproduction nous permet de découvrir les peintures d’une manière beaucoup plus lisible et confortable sans doute. Si l’on parle de Chapelle Sixtine du paléolithique c’est que, contrairement à Lascaux, toutes les peintures ont été peintes au plafond, un plafond qui au moment de leur réalisation était très près du sol, sans doute guère plus d’un bon mètre !

La Cueva d’Altamira fut occupée entre 36000 et 14500 ans avant J.-C. Les peintures figuratives ont été réalisées grosso modo entre 22000 et 14 500 avant J.-C., par contre les plus anciennes traces laissées par l’homme sont des motifs géométriques. Beaucoup d’animaux ont été représentés couchés ce qui est assez rare, les artistes ayant utilisé en cette occasion les reliefs du support pour mettre en valeur les formes des animaux.

Peints, gravés ou simplement dessinés les représentations s’enchevêtrent le plus souvent dans un réalisme stupéfiant d’autant que l’obscurité la plus totale régnait en ces lieux.

Le bestiaire, bisons, cerfs, chevaux, très diversifié est un témoignage de choix quant aux conditions climatiques qui régnaient à cette époque en ces lieux et nous permet de mesurer les capacités cognitives de ces hommes qui ont de mémoire peint ces animaux parfois grandeur nature !

Contrairement à Lascaux la visite d'Altamira se résume à une salle unique mais quelle salle ! Le nez en l’air la découverte se déguste.

Selon l’heure de visite inscrite sur le billet nul ne peut prévoir à quel moment se fera la découverte du musée mais cela n’a en fait que peu d’importance. Avant de visiter la Cueva c’est une parfaite introduction, après c’est une révision ! Evidemment celui qui est un familier de ce type de musée pourra se contenter d’une visite un peu moins approfondie que le néophyte et en profiter pour se balader dans le parc. Nous y découvrons l’entrée de la Cueva, la vraie, celle qui s’est effondrée 13000 ans avant J.C. et qui recèle d’autres salles peintes difficiles d’accès réservées aux scientifiques. Dans le parc un autre bâtiment présente de manière très complète la manière dont sont réalisées ces reconstitutions en 3D à partir presque exclusivement de la reconstitution de Lascaux, fortiches les français !

Au fait savez-vous que cette coiffure qui fait fureur chez la gent masculine, tempes et nuque rasées pour mieux mettre en valeur une touffe de cheveux genre gazon sur le haut du crâne était la coiffure qu’affectionnaient les hommes du néolithique il y a 13000 ans, impressionnant non ?

Altamira derrière nous, changement de décor et arrêt à Comillas. Station balnéaire, port de pêche, Comillas possède un joli centre ancien doté de beaux monuments, nous en avons zappé certains comme l’université pontificale d’autres ont retenu notre attention à commencer par le cimetière.

Cimetière de Comillas

Les trois quart des guides ne le mentionnent pas mais vraiment il vaut le coup et un petit chemin dégringole vers la ville.

En partie installé à l’intérieur de l’ancienne église paroissiale il offre un rare mélange de structures romanes, gothiques et post-modernismes. En le parcourant une partie de l’histoire de la ville se découvre, une visite impressionnante à faire sous le regard d’un grand ange exterminateur qui domine les lieux mais aussi toute la ville !

Ce qui nous a régalé à Comillas c'est son « Capricho ». Ce palais est une des premières œuvres de l’architecte catalan Gaudi !

Capricho de Antoni Gaudi

Un petit bijou, un régal. Le « Girasol » est présent partout et pour cause !

Toute la construction a été pensée pour permettre à la lumière de la baigner à toute heure du genre.

Charpente des combles "en ciseau"

De grandes fenêtres, un jardin d’hiver coeur de la demeure, des jeux de charpentes pour permettre à la lumière de se diffuser, de rebondir d’une arrête à l’autre, ce « Capricho » est un ode à la nature.

Jardin d'hiver

Sacré bonhomme que Gaudi. Partout des symboles, des détails insolites prouvant que pour lui tout était d’importance.

En visitant cette demeure nous suivons sans peine la course du soleil tel qu’il le voulait Le hall d’entrée franchi, nous n’avons pourtant pas tourné le dos à la nature, de grands vitraux la subliment. Toutes les pièces communiquent entre elles et quelques soient nos déambulations impossible de ne pas se retrouver attirer par la grande verrière du jardin d’hiver ou le salon aux balcons avec banquettes intégrées.

Rien n’a été laissé au hasard, portes escamotables, mobilier inspiré de Dame Nature, tout attire l’œil, c’est jubilatoire.

A Comillas Antoni Gaudi a fait ses gammes, le parc Güell, la Pedrera, Pedralbes tout est déjà là en germe. Dommage qu’à trop cogiter il en ait oublier de regarder à droite et à gauche avant de traverser !

L’après-midi était déjà bien entamé que nous filions vers ce qui serait notre étape, San Vicente de la Barquera dont le village médiéval se perche sur la crête d’une colline cernée de tous côtés par les eaux du Rio Escudo. Installées sous les pins nous avons laissé notre Ptibus pour partir à la découverte de cette ville célèbre pour son pont renaissance qui en 28 arches franchi un des bras de l’estuaire et pour avoir accueilli Charles Quint lors de son premier voyage en Espagne !

San Vicente de la Barquera

Ajoutez à cela la balade vespérale sur les kilomètres de plages fréquentées par les surfeurs, c’est les gambettes bien fatiguées que nous nous abandonnions à Morphée !

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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 19:40

De Zumaïa (Pays basque) Santillana del Mar (Cantabrie)

 

Ne cherchez pas le jour 1, sans intérêt, puisque passé essentiellement sur la route pour arriver au camping d’Itxaspe, à proximité de Zumaïa. Nous voici au Pays basque Espagnol où nous avons déjà fait de toutes petites incursions par le passé, mais jamais aussi loin de la frontière. Notre première soirée nous a permis de nous dégourdir les jambes tout au long d’une chouette balade sur les falaises. Le ton est donné : voici un pays où il vaut mieux avoir le jarret ferme et ne pas être asthmatique. Belle descente jusqu’au niveau de la mer afin de rejoindre le tracé d’une ancienne voie ferrée jusqu’à butter sur l’entrée d’un tunnel éboulé. Il n’y a donc plus qu’à remonter et chez les basques, nous l’avons déjà remarqué du côté français, on ne triche pas avec les dénivelés ! Hardi petit ! Tout droit jusqu’au sommet ! Chemin faisant, nous parvenons au cap de Mandataqaïa qui offre des points de vue ébouriffants sur la côte.

La mer est plutôt calme, mais avec pas mal de remous au pied des falaises. Pas vraiment tentées par un petit bain. C’est dimanche, il fait beau, chaud et il y a beaucoup de promeneurs. Du reste, au camping, la saison estivale semble bel et bien commencée : la plupart des emplacements sont occupés. Beaucoup de hollandais, d’allemands et d’anglais.

En ce second jour, donc, nous quittons Zumaïa et le Pays Basque pour aborder le territoire de Cantabrie et faire halte à Santillana de Mar, qui, comme son nom ne l’indique pas se trouve situé à quelques kilomètres de l’océan.

En chemin, nous avons prévu plusieurs visites, et entre chacune, nous emprunterons l’autoroute car si nous ne doutons pas que la route côtière soit magnifique, son tracé sinueux nous ferait perdre beaucoup trop de temps.

L’autopista (payante) bientôt autovia (gratuite) est un magnifique ouvrage d’art qui enchaîne viaducs vertigineux et tunnels plus ou moins longs.  A chaque sortie de tunnel, nos regards plongent dans de profondes vallées, souvent défigurées, hélas, par de gigantesques complexes industriels, ou par une prolifération urbaine débridée. Le bitume franchit hardiment rios et rias profondes et de temps à autres, nous apercevons entre deux falaises une superbe plage de sable blond. Dans les terres, un relief tourmenté intrigue et fascine.

Pour notre première halte, nous avons élu la station balnéaire de Castro-Urdiales. Comme toutes les petites villes que nous allons visiter, aujourd’hui et les jours suivants, il faut franchir une large ceinture d’immeubles modernes (pas forcément jolis) avant d’en atteindre le cœur. En payant, nous nous garons assez facilement à proximité du centre.

Castro Urdiales, c’est en premier lieu une superbe promenade en front de mer, parfaitement aménagée et joliment fleurie, le long d’une immense plage de sable fin, avec en ligne de mire les sites d’intérêt de la ville, l’église Santa Maria et le castillo, tous deux perchés sur un promontoire fermant la baie. Le coup d’œil est un peu gâché par les bâtiments de la criée qui se dressent juste devant ce pôle touristique remarquable. Dommage.

Nous remarquons qu’il y a pas mal de monde sur le sable, mais très peu de l’eau (et ceux que l’on voit nager porte une combinaison de plongée !).

Nous traînons un bon moment sur le site du château auquel on accède par un antique pont médiéval à arche unique ; la terrasse offre de superbes vues sur la mer, le port et la côte estompée par la brume. Dans le château restauré dans un style résolument moderne un peu discutable, nous profitons d’une exposition de dessins et peintures gratuite (bof, bof) avant de visiter l’église Santa Maria du XIIIème siècle, bel exemple des débuts du gothique espagnol, et de revenir au camion en enchainant les ruelles et places de la ville ancienne. Quelle surprise alors de tomber sur une manifestation de gilets jaunes sur la belle place de l’ayutamiento ! Il s’agit de retraités manifestant pour obtenir des pensions décentes. C’est contagieux ?

Les ruelles sont agréables, les places bien arborées et fleuries, il y a même des haut-parleurs dissimulés dans les parterres diffusant de la musique d’ambiance. Le bâti est souvent très sophistiqué ; certaines villas « arts nouveaux » ressemblent à de véritables petits châteaux avec leurs tourelles, leurs balcons finement travaillés.

Nous prenons vraiment beaucoup de plaisir à déambuler dans cette petite ville côtière à l’atmosphère un peu désuète et accueillante. Un de nos coups de cœur, très certainement.

 

Notre seconde halte, à peu de distance de là, Laredo, nous emballera nettement moins. Joli cœur de ville médiéval, noyée dans des quartiers sans âmes et un front de mer carrément horrible, défiguré par des barres d’immeubles en béton. Pourtant, la plage a l’air belle… Elle le fut sans doute.

Trompe-l'oeil à Laredo

On ne s’y gare pas sans mal quand on voyage en camping-car ; encore avons-nous eu la chance de trouver une place assez grande dans une rue relativement proche du centre. En tous les cas, si vous mettez vos roues dans les nôtres, ne comptez pas profiter des parkings de Laredo, à moins d’être un malotru et de vous mettre en travers en occupant trois ou quatre places d’affilée (on en voit !).

Après cette visite décevante, nous filons directement à Santillana del mar et nous commençons par gagner le camping de la ville. Pratique, pour visiter. Le bureau est fermé, mais une affichette dit de s’installer et de repasser plus tard, lorsque le bureau sera ouvert. Soit.

Nous nous installons donc et nous partons aussitôt à la découverte de la ville, repassant devant le bureau, toujours fermé.

Depuis que nous avons quitté Laredo, le temps s’est progressivement gâté. Il fait tout gris. Mais tant qu’il ne pleut pas, nous sommes contentes !

Nous voilà dans une petite ville médiévale parfaitement bien conservée ; les pavés sont très certainement d’époque et peu réjouissants pour nos petits petons, mais il faut faire avec !

Le patrimoine bâti est superbe. Il y a du monde, mais sans plus. Des boutiques de spécialités et de souvenirs, mais pas à outrance ; bref, la découverte est plaisante ; encore un coup de cœur !

Nous enfilons les ruelles et les places, dirigeant nos pas vers la collégiale Santa Juliana, réputé pour être le plus beau monument roman de Cantabrie. Ce serait quand même dommage de le rater !

Nous admirons au passage les nombreuses maisons nobles blasonnées, les « casonas,

et les divers édifices qui jalonnent le parcours, tous plus prestigieux les uns que les autres, et bientôt, la collégiale se dresse devant nous, au-delà d’un vieux lavoir particulièrement photogénique (difficile de prendre la photo sans la présence d’indésirables obstinés à nous gâcher le paysage !).

La collégiale est fermée, hélas…

… C’est là qu’est l’os !

L’extérieur, heureusement, ne manque ni d’intérêt ni de majesté, mais l’intérieur de l’église et le cloître doivent valoir le détour. Vraiment dommage.

Nous poursuivons notre découverte, explorant de nouvelles ruelles, visitant quelques boutiques alléchantes (c’est le moment de faire provision de cidre, anchois et bonite !) et nous faisons une petite halte dans un sympathique bistrot (il n’en manque pas !) pour déguster, la fraîcheur ambiante le permettant, un délicieux « chocolate a la tasa ». Nous nous en léchons encore les babines !

Nous revenons vers le camping, passons une fois de plus devant le bureau… Toujours fermé !

 

Après le repas, nous retournerons faire un tour en ville, pour tâter de l’ambiance vespérale des lieux. Il y a beaucoup moins de monde, mais les boutiques sont encore ouvertes. Approchant de la collégiale, un bruit de castagnettes nous fait presser le pas. Sur l’esplanade, devant l’entrée de l’église, un groupe de danseurs, jeunes et moins jeunes, filles et garçons, se livre à une démonstration sautillante (pour les garçons, les filles se contentant de marquer le rythme avec des tambourins). Si le pas semble assez simple et répétitif, les déplacements des garçons qui manient brillamment les castagnettes, paraissent quelque peu compliqués. Et sportif ! Mais comme dit Domi, ça ne fait pas maigrir ; c’est vrai qu’il y en a de bien dodus… Allez, on rigole !

Nous sommes nombreux à admirer la prestation dont nous saluons la fin par des applaudissements enthousiastes.

Ensuite, nous rentrons au camping. Et le bureau est toujours fermé !

Et j’ajouterai qu’il le sera encore le lendemain lorsque nous quitterons les lieux. Tant pis pour eux !

A suivre…

Fredo

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2 juillet 2019 2 02 /07 /juillet /2019 19:35

Nous voici de retour à St G après deux semaines de vagabondage en Espagne et pour être plus précise sur la côte Atlantique. Un voyage déstabilisant qui nous a fait découvrir une Espagne totalement différente de ce que nous connaissions, parfois comme laissée à l’abandon. La côte très découpée abrite fréquemment à la hauteur de ria des pôles industriels tels que nous en voyions en France il y a une vingtaine d’années. Cheminées crachant une fumée épaisse et malodorante, on doute qu’il y ait des filtres à particules, torchères, vieux bâtiments abandonnés ou non, il faut parfois avoir franchi ces zones puis des barres d’immeubles sans âmes pour accéder le plus souvent à un front de mer hérissé de grands bâtiments jouxtant un vieux beau centre ville encore dans son jus. Que dire des pétroliers ancrés au milieu des bancs de moules?

Vilagarcia d'Arousa, pétrolier et bancs de moules

Si Pays Basque, Cantabrie et Asturies nous ont offert leur lot de jolies découvertes, j’y reviendrai, cela s’est incontestablement gâté en Galice et plus spécialement en bord de mer.

Majoritairement les villages n’offrent aucune unité architecturale et fréquemment l’habitat semble inachevé. Des ruines d’immeubles à peine commencées et jamais finies sont présentes partout. Alors que le plus souvent en Espagne les maisons sont regroupées autour des centres villes, il n’est pas rare de faire des dizaines de kilomètres sans voir une habitation, là elles sont dispersées un peu partout. Malheureusement car elles exhibent leur banalité à côté de superbes ruines qui permettent de se faire encore une petite idée de ce qu’était l’habitat typique. En Galice nous avons repéré fréquemment de ces bâtisses sur plan carré, couvertes de grandes dalles de schiste, aux toits à quatre pentes hérissés sur tout le pourtour de pierres taillées en tétraèdres croulant sous une végétation invasive. Cubes de 2, 3 étages aux crépis vert cru, violacé ou jaune canari ont également envahi les villes et villages où ils jouxtent de belles demeures tombant en ruine.

Seul l’horréo est généralement pimpant. Ces constructions, greniers à maïs en Galice, réserve de vivres, fourrage en Cantabrie ou Asturies sont spectaculaires. Perchés sur des blocs de pierre ou des pieux de bois afin de les isoler du sol et de l’humidité, la construction par elle même est protégée de l’incursion des rongeurs par de grandes dalles de pierre installées au sommet de chaque bloc ou pieu sur lesquelles prend appui le plancher.

Horreo à Potes

En Cantabrie et Asturies les murs sont en bois, ajourés ou non. Souvent dotés de galeries ces horréos à plans carrés sont très séduisants, de sympathiques petits bungalows ! En Galice, de plan rectangulaire, ils affichent parfois des longueurs spectaculaires, par contre fait en pierre, majoritairement du granit pour les anciens, leur aspect cimenté est parfois assez disgracieux.

A Carnota, le plus long horreo de Galice

Au cours de ce périple nous avons coupé et recoupé le « Camino de Santiago » rien d’étonnant dans la mesure où notre but est le sien mais quand même décourageant car il emprunte très fréquemment des portions de routes fortement fréquentées. Même le tronçon qui mène au Cap Fisterra n’échappe pas au bitume. Raison de plus pour me confirmer que faire le pèlerinage n’est pas pour moi !

Camino à Fisterra

Le 23 juin nous atteignions sur le coup de 11 heures le village du même nom et stoppions notre Ptibus juste au début de la route qui mène à ce bout du monde et qui n’est pas contrairement aux idées reçues le point le plus à l’est de notre continent, nous aurons au moins appris qu’il s’agit du Cabo Touriňan ! Le Camino longe la route et débouche sur un lieu qui nous a paru franchement pas folichon.

Solitude au cap Fisterra

Quelques commerces regroupés au sein d’un parallélépipède d’une banalité à pleurer, plus loin un hôtel - cafétéria - centre d’interprétation surplombe les falaises, deux pylônes que l’on ne s’attend pas à trouver là et partout la foule. Quelques vieux godillots sont restés en panne sur le site à titre de souvenir, ainsi que des foulards et autres objets qui à la première tempête prendront la poudre d’escampette ! Revenues au camion après être restées interloquées par ce qui est annoncé comme un cimetière mais dont seuls sont visibles quelque structures bétonnées vides, nous avons été accueillies par une pétarade effrénée, genre feu d’artifice en plein jour. Nous y avons eu droit une bonne heure, le temps d’un aller retour au village des plus rapides.

Village de Fisterra

Des cubes empilés, pas d’arbres ou si peu, un vieux petit château fortifié transformé en musée mais fermé quant à l’église impossible de l’apprécier noyée au sein d’une marée de véhicules. Démoralisées nous nous apprêtions à quitter les lieux quand la maréchaussée nous a couper toute possibilité de retraite, procession oblige. Baldaquins, drapeaux et étendards, foule endimanchée et lot de communiantes ont surgi sous les tirs de pétards redoublant de force. Démonstration de Foi ou rite païen ? Je me garderai de vous livrer le fond de ma pensée mais quand en fin de soirée nous avons découvert, toujours sur la Côte de la Mort le très beau village de Muros la question s’est reposée.

Muros est l’exception car pour une fois le patrimoine bâti a été préservé et l’unité architecturale est un régal pour les yeux. Notre découverte du village a été particulière, fleurie en quelque sorte. Depuis 8 heures du matin des femmes et quelques jeunes ados recouvraient de motifs floraux et religieux le sol des rues qu’allait emprunter la procession du Corpus Christi (fête Dieu pour les ignares dont j'étais).

Muros, artiste à l'oeuvre

Très beau mais dire qu’en un rien de temps tout allait être piétiné ! Le lendemain nous sommes repassées par là et des monceaux de pétales, branches, feuilles jonchaient les rues qu’un bataillon d’employés municipaux balayaient et ramassaient !

Pauvre Nature !

Le lendemain, rattrapées par une circulation d’enfer, méfiantes quant à la signalétique (c’est toujours quand nous avons trouvé la bonne direction au prix de moultes demis tours que le panneau salvateur nous confirme que le pifomètre a bien fonctionné), nous décidions d’un repérage afin de situer le camping de Santiago !

Nous allions y rester !

Mais c’est une autre histoire !

Notre récit de voyage va pouvoir débuter.

Do

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5 mai 2019 7 05 /05 /mai /2019 19:22

Jouxtant Sarreguemines et installé sur les rives de la Blies, frontière naturelle entre France et Allemagne, se trouve le site de Bliesbruck-Reinheim, parc archéologique européen. Dès l’âge du bronze (1200 avant JC) ce site a été occupé et les premiers qui y laissèrent la marque indélébile de leur implantation furent indiscutablement les Celtes. La communauté de peuples celtes apparaît pour la première fois au centre de l’Europe avec ce que la communauté archéologique nomme la civilisation d’Hallstatt.

Extension maximum du peuplement celte en Europe

Très présents un peu partout en Europe ils sont à la source du peuplement gaulois. On les retrouve au fin fond de l’Ecosse, en Irlande, au Pays de Galles, en Val d’Aoste, en Espagne … aujourd’hui l’héritage celte est toujours présent !

En Moselle, les celtes sont à l’origine de l’exploitation du sel et, conditions

climatiques obligent, d’une nouvelle technique d’évaporation du sel, le briquetage. A Moyenvic une cinquantaine de fours celtiques ont été mis à jour et si un jour vous faites halte à Marsal le musée du sel vous dévoilera les secrets des celtes.

En tout cas je connais un de ces secrets que je peux vous dévoiler tout de suite, Charles Perrault n’est pas l’inventeur du Petit Poucet ! Il n’a fait que reprendre une vieille légende celtique transmise de génération en génération par les peuples antiques. Une transmission faite par les chants sacrés !

Le sel à une époque où stérilisation, surgélation, congélation n’existait pas, n’avait pas de prix. Cet « Or Blanc » dûment contrôlé cheminait au long des voies antiques vers les comptoirs étrusques et les lieux où s’opéraient le contrôle des marchandises vivaient dans l’opulence. Bliesbruck est dans ce cas ce qui explique qu’en ces lieux a été mise à jour au sein d’une nécropole datant de l’âge du Fer la tombe de la Princesse ! Nous étions en 370 avant JC !

La sépulture nous a livré les nombreuses parures, les objets symboliques dont on avait gratifié la défunte dont un vase rituel.

Ils témoignent de son rang et nous ont livré un témoignage de ce qu’était cette civilisation à l’origine d’innovations révolutionnaires pour l’époque. Maîtrise accrue du traitement du fer, apparition de l’épée plate et de son fourreau, invention de la cote de mailles, invincibles les celtes ne pouvaient que partir à la conquête de l’Europe !

Les romains ont succédé aux celtes sur les lieux et vers le milieu du premier siècle avant JC une ville s’est petit à petit développée. Découvrir le parc archéologique de Bliesbruck demande d’avoir le jarret ferme et une bonne demie journée de disponible. 2 à 3 milles habitants ont vécu là dans une ville dont nous pouvons aujourd’hui nous faire une représentation très précise.

Chauffage par le sol pour les pièces à vivre, une innovation des gallo-romains qui adaptèrent aux pièces d’habitation l’hypocauste, un mode de chauffage en vogue chez les romains utilisé pour chauffer leurs thermes,

caves et celliers fonctionnels avec soupirail pour engranger les victuailles de l’extérieur, réseaux de canalisations d’eau sophistiqués, le côté sanitaire était parfaitement maîtrisé ce que confirme la découverte des thermes.

La sauvegarde du site hyper bien menée permet de se faire une idée très précise de l’organisation des bains romains !

Tépidarium, caldarium et frigidarium en enfilade
au premier plan le caldarium
réseau de canalisations

Il est certain que la découverte côté allemand de ce qui fut la Villa romaine paraît bien fade à côté de ce que nous avons pu découvrir côté français !!! Tout est net, tiré au cordeau, trop sage et les vestiges plutôt absents !

Enfin si l’on n’en est pas à sa première villa romaine et que l’on a visité les ruines d’Ampurias par exemple (voilà une idée de visite par exemple) l’imagination prend le relais !

Réseau de puits permettant de traiter les eaux usées

Si donc vous passez dans les parages ne ratez pas la visite !

Do

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 19:54

Au fil des ans la ville de Sarreguemines a rassemblé dans les locaux du Moulin de la Blies une collection invraisemblable de machines, d’outils relatifs à l’industrie de la céramique aux XIX et XXe siècles. Ce site qui fut l’une des nombreuses unités de production de faïence à Sarreguemines, ancienne scierie devenue moulin à « cailloutage » pour les faïenceries,

la force de l’eau étant utilisée pour le broyage de la matière première, a été racheté par la ville de Sarreguemines qui en a fait le musée des Techniques Faïencières, un musée agrémenté par le magnifique jardin des Faïenciers.

La visite se fait sur 3 niveaux, nous y apprenons tout de la préparation de l’argile au biscuit, de la décoration aux finitions qui donnent aux pièces leur valeur artistique. Aujourd’hui les faïenceries de Sarreguemines, Lunéville et Saint Clément sont regroupées et si seule la faïencerie de St Clément produit encore des pièces, cela n’a plus rien à voir avec ce qui en a fait la valeur. Ces trois faïenceries sont mondialement connues et toutes les cours d’Europe ont eu à coeur d’honorer leurs invités en leurs servant les mets les plus raffinés dans du St Clément ou du Lunéville. Quel jubilation en découvrant à Vienne que Sissi à la Hofburg mangeait dans du St Clément, parce que St Clément c’est notre fief ! Encore un allez-vous penser ! Et oui car les Dampfhoffer en quittant l’Alsace pour rester français (reportez-vous à l’article intitulé « Virée dans le grand Est » ou en cliquant sur le lien suivant http://www.longville-dofredo.com/2019/04/viree-dans-le-grand-est.html) ont atterri à St Clément où ils ont sympathisé avec des Daujat–Barba qui étaient artistes et peintres à la faïencerie !!!

Sarreguemines ne fut pas en reste mais ce qui l’a fait connaître mondialement c’est le décor « Obernai ».

Un décor par impression selon les principes de la sérigraphie ou de la lithographie, plus de décors peints à la main comme à St Clément, des services de table pour « monsieur et madame Tout le Monde ».

Si vous voulez tout savoir sur la Faïencerie, un petit film de notre cru et un clic sur le lien ci-dessous !

https://youtu.be/7nh-Bo_Di9Q

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 17:32

L’habitat troglodytique est très présent dans le massif vosgien, il faut dire que le relief et la nature des sols s’y prêtent particulièrement, le grès est une roche tendre et l’érosion fluviale n’a pas ménagé sa peine.

Un peu partout au cours de notre périple, au pied des falaises de grès, parfois à mi hauteur, les habitations troglos sont présentes. Les premières visitées furent habitées avant 1789, situées à quelques encablures du rocher de Dabo seules trois habitations situées sur des terrains privées échappèrent au massacre perpétré par l’administration prussienne. En 1872, 38 personnes vivaient là sous le sommet du Falkensfel, en marge de la société. La région passée sous domination prussienne, pour les obliger à réintégrer les villages, les prussiens firent sauter en 1894 les cavernes situées sous sa juridiction. Oserai-je une aparté ?! Un peu comme aujourd’hui quand on détruit les yourtes, mobilhomes de personnes choisissant de vivre en marge de la société, histoire de survivre surtout.

Aujourd’hui leur accès est libre et situé sur un itinéraire de randonnée, relativement facile d’accès, rien à voir avec les maisons du rocher à Graufthal.

Entouré de forêts et dominé par les falaises de grès rose, le village était célèbre pour son abbaye bénédictine dont l’existence est attestée dès le 12e siècle. Aujourd’hui il n’en reste plus grand-chose mais ce qui assure la notoriété de Graufthal ce sont les maisons dites du rocher.

Habitées jusqu’au début des années 60, aujourd’hui restaurées, réaménagées ces maisons restituent le cadre de vie des habitants qui vécurent là sans eau ni électricité.

La plus petite ne comportait que 2 pièces à vivre, une remise et une étable, un grenier où couchaient les huit enfants de la dernière famille ayant vécu en ces lieux !

Un jardin collectif est installé sous un surplomb de la falaise pendant qu’à l’extrémité de ce village perché se trouvait ce qui fut une minuscule fabrique d’allumettes !

C’est en 1805 que fut inventée la première allumette. D’abord oxygénée puis phosphorique la première allumette chimique à friction et tige de bois date de 1813, un an plus tard le phosphore blanc y fut ajouté.

En 1831 les premières fabriques d’allumettes firent leur apparition en France et en 1870 on recensait déjà 500 à 600 fabriques, principalement de petites unités comme c’était le cas en Moselle ou dans le Bas Rhin . En 1872 l’État instaurait un monopole sur les allumettes.

Les conditions de travail étaient catastrophiques ; scolarisés au maximum 2 mois par an, des enfants de moins de 12 ans étaient employés par ces fabriques à raison de 12 heures de travail par jour dans un air vicié par les émanations des substances toxiques. Malgré les dénonciations, aucune des formalités prescrites par la loi n’étant remplies, le travail des enfants a pourtant perduré longtemps, les familles préférant les voir travailler en ces lieux pour leur éviter la mendicité, tout en sachant qu’ils étaient maltraités et violés par leurs ainés.

la fabrique d'allumettes sous les rochers

En visitant ces maisons sous le rocher de Graufthal on découvre un autre monde, un monde dont nous sommes les héritiers. Pourtant nous avons tendance à oublier ce qu’il a fallu d’opiniâtreté, de combats et de douleurs pour arriver à éradiquer cet univers à la Zola. Méfiance pourtant ! Petit à petit, à brader tous les acquits sociaux gagnés par nos aînés ne serait-ce qu’en les jugeant insignifiants ou coulant de source innés tout est entrain de se détricoter.

Do

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28 avril 2019 7 28 /04 /avril /2019 20:21

La ville de Sarrebourg est placée sous le signe de la Paix. A ce titre elle offre aux visiteurs et à ses administrés l’opportunité de découvrir deux merveilles, la Tapisserie dite de la Paix et les vitraux de la chapelle des Cordeliers.

Chapelle des Cordeliers

Ces œuvres sont la résultante de complicités entre Marc Chagall et des maîtres verriers, Charles Marq et Brigitte Simon et une « liceuse », existe t’il un féminin à licier ?!, Yvette Cauquil-Prince.

Yvette Cauquil-Prince a travaillé à cette tapisserie à partir de la gouache préparatoire réalisée par Marc Chagall pour le vitrail de la Paix de l’ONU. Cette tapisserie entièrement tissée à l’envers, le licier ne peut contrôler son travail, a demandé 3 années de travail. Ses dimensions (4,72x6,96)m sont exceptionnelles et sa créatrice a utilisé la spécificité du langage du tissage pour l’adapter au langage de la peinture et rendre la poésie, la rigueur et la profondeur du travail de Chagall. Cela a commencé par le choix délicat de la qualité de la laine, de ses teintes.

Tapisserie de la Paix

Sarrebourg propose une découverte de l’univers de Chagall, une immersion dans sa vision de la Paix, vision dont la monumentalité de la Tapisserie et celle du vitrail rendent toute la force.

En ce qui concerne le vitrail, tout l’art du verrier a consisté à trouver le moyen de jouer avec les couleurs pour traduire la force de la lumière. Tous les vitraux de la chapelle des Cordeliers ne sont pas de Chagall, Brigitte Simon et Charles Marq ont créé dans un camaïeu de bleu les vitraux du choeur de la chapelle faisant de celui-ci un écrin pour mettre en valeur l’oeuvre de Chagall, une œuvre foisonnante !

Choeur de la Chapelle des Cordeliers

Marc Chagall est né en Biélorussie à Vitebsk dans une famille pieuse qui lui a fait découvrir la Bible, une source d’inspiration inépuisable ! Après des études aux Beaux Arts de Saint Pétersbourg, en 1910, Chagall débarque à Paris où il se lie avec Blaise Cendrars, Appolinaire, Klee, Nina Berberova … Berlin, les USA, Chagall bouge beaucoup mais n’oubliera jamais ses origines où il retournera. Toutes ses œuvres, Chagall s’est essayé à toutes les formes de créations plastiques, rappellent Vitebsk : « Oh si je réussissais à cheval sur la chimère en pierre de Notre Dame, avec mes bras et mes jambes, à tracer mon chemin dans le ciel le voilà Paris tu es mon second Vitebsq ! ».

Chagall a sublimé ses souffrances, ses douleurs par son art « Seul est mien le pays qui se trouve dans mon âme ». La création artistique lui a permis de transcender la vie « Si toute vie va inévitablement vers la fin nous devons durant la notre la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir ».

Le choix du vitrail chez Chagall est récurent dans son œuvre. Allemagne, Angleterre, Etats Unis, Suisse, Israël, France. « Le vitrail représente la cloison transparente entre mon coeur et le coeur du monde ! »

Toute l’oeuvre de Chagall est teintée d’Amour « Il n’y a qu’une seule couleur qui donne un sens à la vie et à l’Art, la couleur de l’Amour ». Une œuvre qui nous parle au coeur.

Elle nous parle au coeur à un point tel que depuis un an nous ne le quittons plus. Moissac en mars 2018, Le Saillant en juillet de cette même année, le plafond de l’Opéra de Paris en février 2019, Céret il y a 3 semaines, Sarrebourg 8 jours plus tard ! Entre Chagall et nous, c’est une histoire d’Amour qui débuté par un grand coup de foudre à Landerneau en 2016 !

Et non, nous ne sommes pas prêtes d’en avoir fait le tour ! Clin d'œil !

Et maintenant un petit bonus avec ce petit film à découvrir !!!

https://youtu.be/Eh_I_2_hfGM

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26 avril 2019 5 26 /04 /avril /2019 20:22

Il y a quelques semaines, nous ne sommes pourtant pas des téléspectatrices assidues, nous avons regardé un policier « meurtres en Lorraine », presque par hasard ! Peut-être pour retrouver des coins connus ou par curiosité histoire de découvrir Stéphane Berne acteur. Une chose est sûre dès la première minute nous tenions notre prochaine destination de voyage, nous avions songé à l’Alsace, ce serait la Lorraine, annexée !

Pourquoi annexée ? Cette appellation, qui je ne vous le cache pas est en fait très péjorative, remonte à loin. C’est ainsi que dans notre famille on nommait cette région longtemps restée sous le joug allemand. Ses habitants s’y opposèrent ils ? Je n’ai jamais cherché à le savoir, par contre ce dont je suis certaine c’est qu’en 1870, lorsque Napoléon III déclara la guerre à la Prusse, pour rester française la branche Dampfhoffer dont nous descendons a préféré tout abandonner et quitter Gumbreschthoffen en Alsace. Par sauts de puce, ils sont arrivés en Lorraine, la vraie !!! et y ont fait souche ; notre grand-père maternel ne manquait jamais de souligner qu’il était né à Héréménil en FRANCE. Nous avons donc grandi dans une famille où la branche maternelle semblait toujours minimiser l’intérêt de cette partie de Lorraine. Voilà pourquoi nous n’avions jamais ressenti de motivation pour en visiter le moindre recoin !

Une première halte non loin de Colmar pour randonner sur les hauteurs d'Eguisheim, histoire de se mettre en jambe et nous avons mis le cap sur Sarrebourg point de départ d’une semaine de vagabondage sur les Vosges du Nord.

Nous avons suivi la route des Arts du Feu, visité cristalleries et faïenceries. Nous nous sommes régalées au musée Lalique,

avons tout appris de la faïence au Moulin de la Blies à Sarreguemines

et avons retrouvé celui que nous ne quittons plus depuis une petite année, Marc Chagall. Le parcours Chagall à Sarrebourg est un enchantement, une véritable jubilation !

Chapelle des Cordeliers Sarrebourg

De randonnées en visites de sites historiques nous avons découvert une région superbe mais nous avons très vite été tenaillées par une question d’importance, cette Lorraine là est elle vraiment redevenue française ?

Certes en cette période pascale les vacanciers sont légions et les allemands de grands voyageurs, mais était ce la seule raison au fait que nous n’entendions pour ainsi dire jamais parler français ? Inutile de saluer ceux que nous croisions lors de nos déambulations dans la langue de Voltaire, Goethe nous répondait, voire même s’adressait à nous sans avoir l’air de songer une seule seconde qu’en France ce n’est pas vraiment la coutume. Nous avons commencé à vraiment nous interroger lorsque dans une cristallerie les vendeuses nous ont avoué ne pas posséder l’expression française correspondant à certains mots maîtrisés uniquement en allemand. Lorsque nous avons trouvé des affichages pédagogiques et des annonces de festivités encore une fois en allemand, il a été nécessaire d’y regarder à deux fois pour être certaines que l’activité concernée se tenait bien en France, nous fûmes consternées.

Nous a alors traversé l’esprit la question suivante, cela valait il la peine de reprendre au prix d’une hécatombe de vies humaines une Lorraine qui ne semble plus très sûre d’être française ?

Vivant dans une région frontalière, nous savons ce que veut dire bilinguisme. En tant qu’enseignantes ayant travaillé en Pays catalan, nous avons toujours eu à coeur de faire découvrir, à notre humble niveau, cette langue à nos élèves. Même si nous n’étions pas dans une école bilingue, nous chantions, lisions des ouvrages à nos élèves etc... Néanmoins le français était et est très présent et maîtrisé partout !

Alors quand en traversant le hameau de Waldeck près de Philippsbourg nous nous sommes aperçues à leurs immatriculations que tous les habitants venaient d’Allemagne, que nous avons constaté dans la ville d’Hapselschiedt que la boulangerie n’affichait ses informations qu’en allemand (elle a pourtant été détruite à presque 100 % par les pilonnages « ennemis »), que les résidents des campings où nous avons séjourné étaient à 90% allemands, même si la frontière est à un jet de pierre et ne parlait pas un traître mot de français, nous avons été choquées. Je vous choque peut-être,tant pis !

Je me sens européenne et je suis contente (même si cela est imparfait et qu’il y a fort à redire) que nous ayions pu « faire une certaine Europe » mais là le problème est différent.

Nous avons vécu pendant ces quelques jours une forme de rejet par des personnes qui manifestement imposaient leur façon d’être et affichaient leur ignorance et parfois leur mépris de notre différence ! Et cela en France quand même ! Je n’avais jamais expérimenté ce sentiment, se sentir exclu et étranger dans son propre pays. Certes cela permet de réfléchir à ce que vivent ces peuples à qui nous imposons (ou avons imposé) notre domination mais bon !

Aimant le voyage, nous sillonnons les routes et rien qu’en 2018 nous avons circulé en Espagne, Hongrie, Autriche, Slovaquie sans que jamais nous nous sentions écrasées. Chacun avait à coeur de faire un pas vers l’autre, nous apprenions les petits mots d’usage qui montrent que nous avons conscience d’être « invitées » et si un « bonjour » nous échappait très vite nous corrigions. Eux de leur côté faisait de même, à Graz en Autriche 2 hommes ont remué le banc et l’arrière banc pour nous piloter vers le camping !

Alors après la visite passionnante de la Citadelle de Bitche, après avoir observé ceux que nous croisions, nous ne pouvions que nous dire que cela ne valait pas le coup de sacrifier tant de vies humaines car à ce que nous avons constaté même le devoir de mémoire est un mot vain !

Jeunes et un peu moins n’ont rien à faire du passé, l’Histoire n’est pas leur problème et c’est dommage car cela permettrait sans doute par une vraie prise de conscience d’éviter de répéter les mêmes horreurs, les mêmes erreurs. Pourtant cette visite est remarquablement organisée, une scénographie ponctue la découverte des souterrains et si nous avons mis une bonne heure et demie à tout voir et écouter nous avons sans cesse été rattrapées et doublées par des touristes faisant une visite « à la japonaise » dont ils n’ont rien pu retirer sauf sans doute qu’il faisait en ces lieux où tant d’hommes et femmes sont morts, un froid polaire. Des vies fauchées pour satisfaire l’honneur de leurs supérieurs, des hommes politiques qui ne visaient que leur propre gloire. Une gloire nourrie de chaire à canons, de vies sacrifiées sur l’autel de la Patrie. En ce qui me concerne, mon sens patriotique étant depuis longtemps très atténué, je me suis instantanément vue dans la peau d’un déserteur et j’ai compris notre grand-père dont 4 ans sur le front entre 14–18 avait eu raison de l’idéal civique.

Voilà nous avons conclu ces vacances par une halte très ressourçante en Lorraine, pas annexée et dans les Vosges du sud. Nous avons réentendu parler français, anglais et même espagnol et constaté avec plaisir que nous n’étions pas les seules à dénoncer cette « germanisation » qui sévit plus au nord !

Do

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