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13 avril 2017 4 13 /04 /avril /2017 16:02

Nous quittons Tarragone avec l’intention d’y revenir prochainement pour visiter les sites que nous n’avons pu voir car deux journées n'ont pas suffi  pour explorer toutes les richesses de cette ville.

Sitôt quitté la frange littorale surpeuplée et hérissée d’affreux buildings, filant en direction de Mora de Ebro, nous pénétrons rapidement dans un paysage escarpé et grandiose. La route est large, bien asphaltée et agréablement sinueuse. Ici et là, nous admirons de loin de jolis villages perchés. Oliviers, amandiers et noisetiers se partagent les terres cultivés parfaitement entretenues, le plus souvent en terrasses, avant de laisser la place à la rocaille des collines sauvages et arides.

A l’entrée de Mora, nous bifurquons sur la gauche et franchissons le pont sur l’Ebre, pour filer en direction de Miravet.

 

 

 

 

A Miravet, nous le découvrirons peu à peu, il y a trois entités distinctes : la ville nouvelle, le cœur du village ancien dit « cap de la villa » et, surplombant l’ensemble sur son éperon rocheux, le château-forteresse. A l’entrée du village, un panneau, sur la gauche, en indique l’accès à pieds. Nous dédaignons ; cela nous parait vraiment trop loin, trop haut, trop tout. Nous apercevons d’ici la route, et nous ne nous voyons pas faire tout ça en plein soleil. Car en cette fin de matinée de début avril, il cogne déjà fort, le bougre ! Alors, sans complexe, nous nous enfonçons au cœur du village en suivant les panneaux indicateurs. Les ruelles sont de plus en plus étroites, mais ne voyant aucune interdiction fonction du gabarit du véhicule, nous poursuivons. D’ailleurs, personne ne semble effrayé de nous voir nous enfiler là-dedans et il n’en faut pas plus pour nous encourager !

La route est étroite et la pente est raide ! Plus de 10% … Nous hésitons quelques instants… Est-ce bien raisonnable ? D’un autre côté, nous n’avons plus guère la possibilité de faire demi-tour… Alors tant pis, « a la buena de dios » !!! Endavant !

Nos anges et nos guides ont fait du beau travail et nous les en remercions : nous accéderons au parking sans encombre et redescendrons de même, sans croiser personne. Elle est pas belle, la vie ?

 

La forteresse, d’origine maure, fut conquise par les templiers en 1153 et reconvertie en château monastère. L’ensemble est aujourd’hui reconnu comme le plus parfait exemple d’architecture romane militaire des templiers en occident. Il sera le témoin de la fin de cet ordre vers 1307. A l’intérieur de l’église, on distingue encore quelques peintures murales et quelques témoignages architecturaux de la première construction arabe.

La visite, très bien documentée, se termine sur la terrasse supérieure où l’on accède par un escalier en colimaçon particulièrement étroit (voie unique !). Dominant la ville et les eaux tumultueuses du rio Ebro, la vue à 360° est somptueuse.

Nous redescendons nous garer sur le parking de la coopérative pour découvrir le village, et plus particulièrement le quartier « cap de la villa », situé à l’aplomb du château dans une anfractuosité de la falaise. Au passage, nous repérons le sentier qui permet d’accéder à pieds au château. Finalement, cela n’aurait pas été si mal…

 

La promenade dans les ruelles étroites, jusqu’à l’ancienne église désaffectée (la nouvelle, dans la partie plus récente, certainement plus facile d’accès, est franchement horrible), est plaisante et nous donne l’occasion de repérer l’endroit idéal pour déjeuner.

Nous repartons chercher les camions pour aller nous garer au bord du fleuve, à l’endroit ou un petit bac pittoresque (que nous ne verrons pas et dont nous ignorons s’il fonctionne à cette époque) permet de traverser le fleuve, à la seule force du courant. Au pied du vieux village, les terrasses de bistrot sympas, l’ombrage abondant et la proximité de l’eau, font de cet endroit un lieu idyllique.

 

Après manger, nous faisons route vers Calaceite, en franchissant le col del Moro où nous sommes censés pouvoir observer les ruines d’un village ibérique. Mais là, franchement, déception, il n’y a vraiment pas de quoi… Mieux vaut s’en aller découvrir Ullastret, ou San Sebastià de la Guarda près de Llafranc, beaucoup plus spectaculaire.

 

Calaceite est situé dans la province de Terruel, en Aragon, et fait partie des « pueblos mas bonitos de Espaňa ».

 

Pour les collègues camping-caristes qui souhaiteraient mettre leurs pas dans les nôtres, il faut savoir que pour chaque visite de village, ou presque, nous avons rencontré le même problème pour nous garer. Il y a rarement de parking prévu à cet effet, surtout pour des gabarits comme nous. Nous galérons pas mal, mais généralement, nous finissons par trouver. Il ne faut pas se décourager.

Ensuite, c’est une constante, de village en village, il faut avoir le jarret ferme pour arpenter les ruelles étroites à forte déclivité. Asthmatiques, s’abstenir !

A Calaceite, passages couverts, porches, et arcades se succèdent. Ici, la spécialité semble être le balcon en fer forgé et les gouttières en forme de tête de dragon.

Daté de 1609, l’Ajuntament est particulièrement remarquable, tout comme la place d’Espagne. Quant au mobilier de l’église de l’Assomption, sans doute est-il intéressant, mais nous ne le verrons pas : cerado !

Après avoir bouclé la visite du village, nous faisons route vers la Fresneda, à 25 kilomètres de là, pour trouver notre camping du soir, dans un site particulièrement idyllique, tout planté d’oliviers… Un havre de paix naturel qui se paye un peu cher, mais bon, une fois de temps en temps. Le camping est tenu par des hollandais très pointilleux sur l’écologie (obligation ici d’utiliser des produits naturels pour les WC chimiques !) et nous échangeons facilement en anglais.

Quant à la visite du village depuis le camping, deux parcours pédestres sont possibles, un court et un long. Nous avons testé le court ; la balade dans les oliviers est enchanteresse, mais attention aux chiens ! Pour ce qui est de la durée du parcours, annoncée de 25 minutes aller, il faut bien compter le double. Nous avons dû renoncer et remettre la visite au lendemain. Cependant la région regorge de merveilles… Il faudra revenir ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Frédérique

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12 avril 2017 3 12 /04 /avril /2017 20:07
Mardi
Si bon nombre de monuments antiques ont disparu, on ne boude pas son plaisir en s’abandonnant à la joie de déambuler dans cette cité particulièrement séduisante qui a mis tout en œuvre pour satisfaire les visiteurs à commencer par les tarifs de visite des monuments. Comme partout en Espagne ils sont peu onéreux et les « jubilados » (entendez par là « seniors ») ont même droit à des réductions, ce qui mérite d’être signalé car en France si la gratuité est souvent totale pour les jeunes jusqu’à 28 ans, les « vieux » paient plein pot ! Cerise sur le gâteau des entrées combinées sont proposées, 3,65€ pour visiter 4 monuments, un cadeau dont on bénéficie sur demande dans n’importe quel site.

 

Commencer la visite par le cirque romain n’est pas une mauvaise idée, cela permet d’organiser la découverte de Tarragone de manière à pouvoir se poser dans l’un des restaurants de la place du Forum à mi journée du parcours. Le Cirque fait partie des mieux conservés d’Occident même si sa structure est partiellement enterrée sous de vieux édifices du XIXe siècle. L’entrée se fait par l’ancienne muraille romaine. Remaniée au Moyen Âge elle permet d’accéder à un tronçon de gradins par l’un des monumentaux escaliers d’accès des spectateurs puis à la Tour des Monges, construction médiévale intégrée des siècles plus tard à la muraille médiévale. Les anciens couloirs qui desservaient les différentes parties du cirque, les salles où s’entassaient les animaux, les esclaves, le matériel sont partiellement visitables nous offrant une balade sous la ville qui au fil des siècles s’est construite sur les ruines du monde antique.

Un réseau souterrain qui ne cesse de s’agrandir aux hasard des travaux de réhabilitation de la ville et qui relie les sites entre eux. Pour preuve parti du Cirque romain c’est du Prétoire ou « château du Roi » que l’on ressort sur ce qui fut l’un des anciens forums romains.

 

Si vous suivez notre itinéraire, un conseil, ! Avant de songer à vous restaurer allez découvrir la chapelle Sant Pau juste derrière la cathédrale. Certes elle n’a rien de romain mais elle permet de comprendre ce que fut la vie des premiers chrétiens sous la domination de l’empire romain grâce à une vidéo très bien documentée, seul bémol peut-être ce n’est qu’en Catalan, Castillan ou Anglais !
 
Situé à l’intérieur du cloître du Séminaire, ce tout petit édifice de base rectangulaire pourvu de colonnes extérieures et à la décoration très austère tranche avec l’architecture baroque du séminaire sans choquer, sans doute du fait de la mise en scène du lieu plutôt moderniste ! J’aime bien !
De Sant Pau vous aurez ensuite le loisir de goûter une pause avant d’avaler le circuit des Murailles. Commencées au IIe siècle av. JC, 1100m en ont été conservés sur les 3500m initiaux.
 
La partie la plus intéressante peut être visitée sur le Parcours Archéologique. Différents pans de mur parfaitement conservés faits de blocs mégalithiques, deux des six poternes et une porte d’accès au trafic roulant sont encore visibles sans parler des nombreux bâtiments qui la bordent. Et comme partout sur les sites espagnols un espace didactique a été aménagé pour répondre à toutes nos questions, même à celles que l’on ne se pose pas !
A ce stade de la journée le billet groupé est déjà rentabilisé et il reste à gagner le forum local en repérant au passage l’une des nombreuses terrasses qui bordent la Rambla Nova ou la Place Corsini pour revenir y déguster par exemple un « chocolate à la taza » avant de partir à la découverte du dernier site romain, l’amphithéâtre.
 
Destiné aux spectacles de luttes des bêtes sauvages, des gladiateurs et d’exécutions publiques il fut construit au début du IIe siècle après JC et conserve une partie des gradins taillés dans la roche. C’est ici qu’en 259, Saint Fructueux et ses diacres y furent brûlés vif. En leur mémoire une basilique wisigothique fut édifiée au début du VIe siècle puis sur ses ruines l’église médiévale de Santa Maria del Miracle. Aujourd'hui une école porte ce nom !
 
Voilà, mission accomplie ! Les autres sites sont hors la ville et demain est un autre jour !
Une petite halte sous les bigaradiers en fleurs qui arborent les rues en attendant le bus et la journée de demain commence à se dessiner !
Mercredi
Départ avec le Ptibus pour la Villa romaine de Centcelles située sur le territoire municipal de Constantí à quelques kilomètres de Tarragone. Elle aurait été occupée s le IIe siècle avant JC. et a connu une vie riche jusqu’à la fin de l’époque romaine dans un environnement sans doute plus bucolique qu’aujourd’hui. Entre les cheminées d’usine, l’autoroute et autres vias, on pourrait rêver mieux. Pourtant la magie opère !
Les ruines actuellement visibles datent probablement du IVe siècle. Une des deux salles conserve son toit en coupole et de magnifiques mosaïques d’une qualité et d’une valeur exceptionnelle la décorent attestant de l’implantation du christianisme dans la Rome antique.
 
Des restes des thermes de la villa sont également conservés et là aussi un espace didactique est aménagé permettant de comprendre comment réaliser une toiture, une voûte en plein cintre ou une mosaïque.
Avant de regagner notre port d’attache nous gagnons « Le Pont du Diable » ou Aqueduc des Ferreres, l’un des deux aqueducs construits en vue d’approvisionner la ville en eau. Le tronçon conservé constitue un pont d’environ 217 m de long et 26 m de hauteur maximale au-dessus d’un ravin que Frédo a franchi dignement ! Construit au moyen de grandes pierres de taille assemblées sans mortier, il forme une double ligne d’arches qui enjambe un vallon asséché.
 
Tentés par d’autres horizons, nous avons terminé notre troisième journée Tarraconaise par une belle randonnée sur le GR qui nous a menés jusqu’à la Tour de la Mora. Datant du XVIe siècle, cette tour fut construite par la cité de Tamarit pour protéger le littoral des incursions des pirates maures.
 
Ayant perdu et retrouvé notre chemin un sacré nombre de fois, nous avons terminé cette virée à la limite Est de la « Platja Llarga », là où commence la côte rocheuse et où de curieuses saignées dans une roche truffée de coquillages fossiles laisse accroire que le trait littoral a reculé (c’est une certitude d’ailleurs, au moins sur Rosas et L’Escala) et que jadis une carrière se existait là.
A bientôt.
Do
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11 avril 2017 2 11 /04 /avril /2017 16:23

Nous voici de retour d'une escapade très ensoleillée sur la région de Tarragone. Un enchantement !

Si un voyage clé en mains vous tente, voici en quelques articles ce que fut cette semaine entre Catalogne, Aragon et Communauté Valencienne. Deux options au choix depuis Perpignan pour rallier Tarragone, autoroute ou nationale et autovia.  Plus longue mais gratuite la seconde option nous a permis de découvrir en chemin une petite ville tout à fait remarquable, Hostalric. La ville a pris naissance autour d’une auberge sur la route reliant Perpignan à Barcelone. Dominée par une forteresse datant de 1145, perchée sur un escarpement basaltique elle est encore ceinturée d’une bonne partie de ses remparts. Hostalric a résisté au temps, aux guerres d’Indépendance, à Napoléon et est aujourd’hui connue pour son patrimoine architecturale et la fête des géants !

Autre bonus avec cette option, la découverte de 2 vestiges romains sur ce qui fut la via Augusta menant à Tarragone. Les approcher n’est pas chose aisée, l’Arc de Béra se trouve au beau milieu d’un giratoire, mieux vaut donc oublier et se contenter du plaisir des yeux ! Par contre, pour la Tour des Scipions avec un poil de goût du risque et le sens de l’orientation il est possible l’atteindre.

Tarragone n’est alors qu’à une encablure et c’est émerveillement.

Un village ibérique existait déjà lorsque Tarragone entre dans l’histoire sous l’impulsion de l’Empire romain en 218 av. J.-C. La simple garnison finira par devenir, la principale base militaire de l’Hispanie. Au IIe siècle av. J.-C., la ville est déjà structurée, une première muraille est construite ainsi qu’un important réseau de rues. Par la suite Jules César lui attribue le titre de colonie aux environs de 45 av. J.-C puis c’est au tour de l’empereur Auguste d’y gouverner l’Empire pour la première fois hors de Rome. « Tarraco » est alors dotée d’un important réseau routier, réseau que suivent actuellement les différentes routes qui, passant par Tarragone, desservent l’Espagne. Entre les Ier et IIe siècles ap. J.C la ville devient la plus grande des capitales de l'empire romain après Rome. Aujourd’hui c'est avec Mérida la ville du monde romain la plus riche en vestiges archéologiques, après Rome évidemment. Un casse-tête pour les urbanistes qui ne peuvent envisager le moindre chantier sans tomber sur de vieilles pierres !

Visiter Tarragone est un superbe « retour vers le passé » et une journée suffit à peine pour visiter les principaux monuments antiques de la ville.

La ville qui reçut la visite d’Hadrien au IIe siècle ap. JC s’honore d’autres visiteurs prestigieux dont Paul de Tarse, le célébrissime Saint Paul qui a vraiment « roulé sa bosse » (toutes mes confuses pour cette familiarité, mais il sait que je l’aime bien ) dans tout le pourtours méditerranéen, une communauté chrétienne s’étant très vite développée dans la ville, Tarragone est riche d’un patrimoine religieux exceptionnel.

Tarragone romaine, chrétienne mais aussi Tarragone moderniste, Gaudi entre autre y a laissé son empreinte !

Une ville aux multiples visages qui vous l’avez compris retient le visiteur plusieurs jours. Par bonheur, les monuments sont assez proches les uns des autres, tous styles confondus, et si vous décidez comme nous de ne vous consacrer qu’à une période vous arriverez à avoir un aperçu de ce qui vous y retiendra une autre fois !

Do

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31 mars 2017 5 31 /03 /mars /2017 20:32
Lors de notre dernière virée début mars nous avions mis à notre programme la découverte d’Angoulême avec comme fil conducteur, cela s’imposait, la BD.
L’office du tourisme édite de nombreux documents détaillant les différents peintures murales, tout ce qu’il faut pour organiser une visite originale de la ville.

Garé au bord de la Charente, non loin des anciennes papeteries qui firent la renommée d’Angoulême, le vélin d’Angoulême, ça vous parle ?, c’est d’un pas hardi qu’il faut grimper les jardins qui cascadent au pied des remparts car Angoulême est majoritairement une ville perchée !
Notre premier mur peint est l’oeuvre de Marc Antoine Mathieu.

Elle s’intitule « Réalité, sortie de secours ».

Un trompe l’œil saisissant en 6 images.

On a vraiment l’impression que le mur se désintègre sous nos yeux.
Square St André, les « Mémoires du XX e siècle » de Yslaire sont une étape avant l’Hôtel de Ville renaissance.
Nous nous baladons le nez en l’air pour découvrir « le Baron Noir » de Got et Petillon.
Evidemment il nous fallait trouver Gaston et son gaffophone !

Ne pas louper Lucky Luke et Joly Jumper.
Il y en a partout, dans les endroits les plus improbables, des œuvres d’artistes connus comme les « sales Mioches » de Berlion et Corbeyran.

Mais d’obscures artistes ont habillé des portes,

des transformateurs électriques leur donnant une dignité inattendue.

Ne boudez pas votre plaisir, cela vaut vraiment le coup !
Do
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14 mars 2017 2 14 /03 /mars /2017 17:28
L’Hermione est une superbe frégate qui dût une première fois sa célébrité au non moins célêbre Gilbert De La Fayette. Si son soutien aux nordistes américains connut le succès que l’on sait, l’action ne visait en fait qu’à ébranler la suprématie anglaise. La guerre d’Indépendance ne fut qu’un faux prétexte né de ces vieilles rancœurs qui s’exaspéraient entre la France et la perfide Albion. Revenue toute auréolée de victoire en France, elle coula bêtement au large du Croisic le 20 septembre 1793 à cause d’une erreur d’appréciation du pilote embarqué pour négocier la passe !
Si l’épave ne put jamais être renflouée, l’Hermione a retrouvé une seconde vie et son ancre d’une tonne et demi lui fut rendu en 2005 au terme d’une campagne de fouilles.

 

Un peu plus de 200 ans après sa triste fin, l’idée folle de lui redonner vie a germé dans la tête de passionnés et 17 ans plus tard elle reprenait la mer sur les traces de La Fayette.
65 mètres de long, 3 mâts dont un de plus de 54 mètres, 26 canons, l’Hermione est une frégate de « 12 », référence aux boulets de 12 livres que tiraient ses canons.
Nous l’avions manquée de peu lors de notre précédente venue à Rochefort, cette fois elle nous attendait et sa visite nous a permis de passer un très agréable après-midi en compagnie d’une petite dizaine de visiteurs et d’un charmant guide.

Ayant fait partie de l’équipe de bénévoles qui a travaillé à la reconstruction puis embarqué pour la première traversée, on ne pouvait rêver mieux que ce jeune homme pour nous guider dans cette découverte. Accessoirement il avait un je ne sais quoi de notre violoniste préféré à en rester coites.
La première Hermione fut construite en 6 mois, sa réplique en 17 ans !
Plusieurs raisons justifient cet écart de durée dans la construction. La première tient au contingent de main d’œuvre disponible, 80 personnes en 1997 et plus de 200 en 1778, des bagnards corvéables à merci ! Par ailleurs à cette époque les chantiers navals tournaient à plein, les réserves de bois étaient conséquentes. En 1997 il fallut trouver les arbres adéquats, les couper, les débiter et les faire sécher avant de pouvoir les utiliser. Imaginez que 75 % du bois ainsi coupé ne fut jamais utilisé ?!
L’absence de plan fut un autre défi qu’il fallut relever.
L’Angleterre qui dès le XVIIIe siècle pratiquait l’espionnage industriel sauva la mise. Flûtes, galions, frégates … étant tous construits selon les mêmes plans, celui piraté d’une frégate contemporaine de l’Hermione, d’une minutie exceptionnelle, permit de reconstruire quasiment à l’identique la frégate de La Fayette, les seules différences imposées, l’ayant été, soit-disant, au nom de la sécurité !
Deux moteurs équipent donc la frégate pour, entre autre, suppléer aux bagnards qui hâlaient les bateaux de Rochefort jusqu’à la mer, 3 semaines contre 3 heures aujourd’hui, et faire face à certains imprévus.
Autre dissemblance, les canons ! Leur nombre n’a pas varié mais ils ont dû être bouchés notre législation l’exigeant, dans le cas contraire, la frégate entrait dans la catégorie bâtiment de guerre. De quoi rire quand on sait ce que cela suppose comme manœuvres, temps et précautions que de tirer le canon ! Enfin, la loi, c’est la loi !
Par contre côté couleur, rien n'a été changé, c'était aussi kitsch qu'aujourd'hui.
Construire l’Hermione a demandé de savoir inventer un nouveau mode de construction notamment en raison du temps de séchage du bois. Les bordages ont été boulonnés et non rivetés afin de pouvoir assurer une étanchéité correct du bordé.
Par contre, les moindres détails ont été restitués même les lieux d’aisance situés à la proue du navire, sous le mât de Beaupré sont opérationnels, tout l’équipage s’est fait un plaisir de les tester !

L’Hermione a aussi son chat comme toute embarcation en bois qui se respecte, une chatte très exactement qu’il fallut cependant débarquer à Brest lors de la première traversée. Victime du mal de mer elle a retrouvé depuis ses bonnes vieilles habitudes. Chaque couchette est la sienne, elle est partout chez elle sur la frégate.
L’Hermione en quelques chiffres, c’est 4 hommes pour barrer par forte mer, une heure pour faire demi-tour, des centaines de poulies, cordages, pièces de bois dont il faut connaître les noms, les spécificités, 2200 m2 de voilures.
Le pont de Batterie est sympathique même si l’omniprésence des canons paraît incongrue au néophyte et on s’y verrait sans peine y casser la croûte. Quand au troisième pont accueillant les couchettes et hamacs, à quai, il est somme toute cosy et doté de douches et lieux d’aisance là où étaient cantonnés avant les animaux embarqués. Une nette amélioration sur le plan olfactif !
Si l’envie vous tente de naviguer sur l’Hermione, vous pouvez postuler pour sa prochaine sortie, en 2018 en Méditerranée. Peu d’exigence si ce n’est de ne pas être sujet au vertige. Il vous sera demandé de faire la preuve que vous pouvez sans problème grimper les 54 mètres de gréements, le plus souvent sans sécurité car affaler les voiles, les rouler en cas de coup de mer ne laisse pas vraiment le temps de jouer du mousqueton ! Sachez également que si le sort vous attribue un hamac comme couchage, en cas de mauvais temps ils ne balancent pas tous dans le même sens ! Gare aux collisions !
Voilà, vous êtes prévenus et si cela ne vous sourit guère il reste possible de la visiter à Rochefort ou en 2018 sur les vives de la grande bleue. Il n’est pas impossible en ce qui nous concerne que nous fassions un saut jusqu’à Barcelone, nous y retrouverons peut-être notre charmant jeune homme ?!
Do
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28 février 2017 2 28 /02 /février /2017 18:15
Le Kunsthistorische Museum de Vienne détient la plus grande concentration d’œuvres de Brueghel. Présentée par le guide du Routard comme le clou des collections de ce musée, il n’en fallait pas plus pour nous décider à partir à l’assaut de ce temple de la culture, le Louvre en un peu moins touffu, mais quand même « du lourd ».

Peintre graveur, Pieter Brueghel dit l’ancien est né entre 1525 et 1530, décédé en 1569 47 œuvres lui sont officiellement attribuées à ce jour, essentiellement des huiles sur bois mais il est avéré toutefois que son œuvre ne se résume pas à ce qui est exposé dans les musées. De nombreuses créations ont disparu mais sont néanmoins connues des spécialistes grâce aux copies qui en ont été faites notamment par l’un de ses fils, Brueghel d’Enfer ou le jeune, ou parce que l’on retrouve leurs traces dans des inventaires de collections privées ou publiques.
Brueghel était très jeune lorsqu’il devint maître de peinture à Anvers et bien que l’époque fut troublée il voyagea jusqu’en Italie pour découvrir les peintres de la Renaissance italienne.
L’Art de Brueghel n’a pourtant rien à voir avec celui de ses contemporains, Cranach, Titien ou même Michel Ange essentiellement parce qu’il s’est attaché à donner vie au petit peuple, aux obscures, aux sans gloire.

 

S’il a peint quelques sujets d’inspiration religieuse, on ne retrouve pas dans toute son œuvre les traditionnelles scènes mystiques, descente de croix, Vierges, lapidations, martyres qui nous ont soit dit en passant passablement « gavées » lors de notre visite. Les notables, les têtes couronnées, les faits d’inspiration religieuses ne retenaient pas son attention et si le sacré est parfois présent il est totalement intégré à la vie profane.
Brueghel a peint le quotidien de ses contemporains que ce soit au Pays Bas ou dans les pays visités et ce qu’il donne à voir est un témoignage sans fioriture de la vie de tous les jours. Chaque peinture est un livre ouvert, la vie y fourmille en une infinité de détails qui révèlent sa vision du monde, un monde où l’humain et la Nature sont totalement liés.

 

Vie et mort, cataclysme ou liesse populaire, travail et oisiveté
Nous nous sommes en effet régalées dans cette salle où une artiste peintre terminait la copie de l’une des plus célèbres oeuvres de Brueghel, les lacs gelés. C’est d’ailleurs en l’observant que j’ai vraiment pris la mesure de la richesse foisonnante de sa peinture, elle travaillait avec un pinceau qui avait tout au plus une dizaine de poils et de ce simple trait émergeait une vie insoupçonnée !

 

Vraiment magnifique !
Do
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14 février 2017 2 14 /02 /février /2017 19:46
Se promener dans Vienne c'est passer d'un extrême à l'autre.

Vienne impériale à Schönbrunn ...  Vienne populaire avec la Karl Marx Haus.

Les styles se télescopent ...
Modernisme ...

... baroque.

 Néo-classique ...

J'en passe évidemment et comme la liste est longue en voici la preuve par l'image !
Mon coup de cœur, la HundertwasserHaus !

... même si la Palmenhaus à Schönbrunn est fort belle ...

MajolikaHaus ... 

... très Art nouveau se dresse en bordure de Naschmarkt.

Il y a également les vestiges de guerre avec la Flakturm convertie en Aquarium. Impossible à détruire sans faire sauter la ville, cette ancienne tour qui accueillait les batteries de DCA n'est d'ailleurs pas la seule qui subsiste à Vienne mais elle est la seule à se dresser en pleine ville !

Evidemment ce n'est qu'un petit échantillonnage de ce qui vous attend.
Nous avons particulièrement apprécié cet adorable chalet d'alpage juste devant le Rathaus !

Mais peut-être, en ce qui vous concerne, resterez vous scotché par la coupole du musée de la Sécession !

Do

 

 

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11 février 2017 6 11 /02 /février /2017 18:35
Envie de découverte ?

Visiter Vienne avec nous, qui sait, peut-être ne tarderez vous pas à nous emboîter le pas.
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10 février 2017 5 10 /02 /février /2017 16:16
Lors de ce séjour viennois nous avons eu quelques coups de coeur et un coup au coeur (en ce qui me concerne) avec lequel je débuterai cet article !

 

Un des symboles de Vienne est incontestablement sa grande roue. Construite en 1896 en un temps record (8 mois), dès son inauguration en 1897 lors d’une fête donnée en l’honneur de la Reine Victoria, la roue devint l’attraction vedette de la cité impériale. Un manne économique qui faillit disparaître durant la seconde guerre mondiale mais qui renaquit de ses cendres bien plus vite que la ville elle-même. Le 25 mai 1947, Vienne émergeant à peine de ses décombres, la grande roue était opérationnelle, un petit musée retrace son histoire au moyen de maquettes installées dans d’anciennes cabines.
Plus de 60 mètres de haut, 15 cabines, regardez la photo et cherchez l’erreur !
La roue ne connaît pas de repos et a su diversifier ses offres pour attirer un maximum de visiteurs car il ne faut pas croire que ce soit le pékin lambda qui intéresse le plus les gestionnaires même s’il lui consacre un stand de photo bidon où il peut se faire tirer la bobine dans une cabine factice !
Je n’ai pas vraiment eu l’opportunité d’analyser ce que je voyais. Au début j’ai observé autour de moi par le truchement de l’objectif qui a capté l’image d’une table dressée pour le repas dans une des cabines. Je n’en ai même pas été étonnée. Puis jusqu’à ce que nous perdions de la hauteur je n’ai plus rien regardé juste mes pieds ! L’heure de la délivrance approchant j’ai commencé à étudier le prospectus que j’avais récupéré en vue d’un article pour le blog et là le cœur m’a manqué en découvrant que les cabines étaient proposées pour des soirées festives, noces, dîners aux chandelles ou, ce fut le coup de grâce, anniversaires de gamins ! Comment imaginer une dizaine de moutards entrain de s’agiter à 60 mètres de haut alors que j’osais à peine remuer un orteil !
C’est avec une joie sans mélange que nous avons regagné les allées du Prater enneigées, le plancher des vaches, y’a rien de mieux !
Lorsque vous êtes à Vienne il y a les « incontournables » : les Bradwurst, les viennoiseries, Sissi et la musique. Nous nous sommes donc arrêtées dans un des Würstelstands de Graben, à la Salm Braü, authentique brasserie datant de 1717 installée dans un ancien cloître, et à la Hofburg pour siroter un chocolat viennois. Oserais-je dire que je préfère le chocolat espagnol ?!
Nous avons eu notre dose de valses, impossible d’échapper à Strauss, et sans le vouloir nous avons croisé plusieurs fois le souvenir de Mozart. Par contre il fut plus difficile de remettre nos pas dans ceux de Schubert et de Beethoven. Il nous a fallu pour que ce soit chose faite organiser une escapade dans les villages vignerons de Grinzing et Heiligenstadt, Schubert étant un grand amateur de Heuriger !

 

Les Heuriger étaient et sont toujours des lieux de culture populaire à la fois débit de boisson et restaurant, autorisés par décret à ne proposer que les vins de leurs propres productions ! Les Heuriger ont encore, une lanterne et une branche de pin accrochées à leur porte d’entrée. Si la lumière est allumée, les clients sont attendus, la maison n’est pas close mais la comparaison s’arrête là.
Couverts de vigne les coteaux de Grinzing descendent jusqu’au Danube et au village d’Heiligenstadt, la campagne à la ville. La distance assez courte avalée dans un environnement rappelant curieusement les petites rues de Meudon (banlieue de Paris) nous avons découvert l’une des demeures de Beethoven. Le « Maître » a souvent résidé à Heiligenstadt et c’est dans ce village qu’il a rédigé en 1802 ce que l’on nomme le testament d’Heiligenstadt. La maison n’étant pas bien grande et l’ameublement réduit au minimum, nous avons eu tout le temps de découvrir ce texte émouvant, en immersion totale avec la musique. Beethoven avait 32 ans lorsqu’il a écrit ses dernières volontés, il y décrit sa souffrance, son désir d’en finir avec la vie et aussi son espoir de voir ses troubles s’estomper progressivement.
En cliquant sur ce lien vous pouvez accéder au texte complet ! 
Il y avait alors 5 ans que son audition s’amenuiser, acouphènes, otalgies le tourmentaient. Ses troubles étaient paradoxaux, le bruit le faisait souffrir mais il n’entendait quasiment rien !
Dans la seconde pièce de la maison nous sommes tombées en arrêt sur le masque mortuaire de ce musicien de génie, une douleur inattendue nous a étreintes, chacune à notre tour, nous n’étions pas ensemble. Un masque n’a rien à voir avec une sculpture qui est empreinte de la personnalité de son créateur. Beethoven était là, devant nous et sa souffrance emplissait l’air autour de nous.

A sa mort, une autopsie a été pratiquée et depuis des analyses ADN ont été effectuées. Nous en savons un peu plus sur les problèmes de santé qui l’affectaient. Il souffrait d’une surdité neuro-sensorielle, une complication immuno-pathologique de la maladie intestinale inflammatoire qu’il a toujours décrite et ayant entraîné une atrophie du nerf auditif. Comme quoi, soigner une maladie ne peut se résumer à en traiter les effets, on comprend mieux pourquoi les médecines alternatives ont une approche globale du patient au contraire de la médecine allopathique.
Beethoven était atteint également de saturnisme, affection aggravée par une incapacité génétique d’élimination du plomb et due à une consommation de vins rhénans « sucrés » au sel de plomb. Une vieille tradition viticole jadis pratiquée sous toutes les latitudes notamment en Charente où les effets ont été particulièrement sérieux.
Pour en revenir à Beethoven dommage que personne n’ait pu lui prescrire l’Huile Essentielle de Bois de Rose. Huile des musiciens, d’un point de vue vibratoire et énergétique c’est l’huile de ceux qui n’ont pas reçu enfant l’affection qui leur était due, ce qui était son cas. Au plan physique elle soigne l’eczéma du conduit auditif, affection en lien avec la non reconnaissance et dont souffrait Beethoven. Elle tempère également les caractères emportés, ce qu’il était, non sans raison !
A Heiligenstadt nous avions rendez-vous avec Beethoven et nous ne le savions pas. Jeudi dernier, nos âmes se sont rencontrées !

Le troisième coup de coeur est également le fait d’un artiste, Franz Xaver Messerschmidt à ne pas confondre avec Messerschmitt, le constructeur aéronautique. Ses créations ont été nettement moins « lourdingues ». Né en Bavière au sein d’une famille d’artistes, Messerschmidt s’est formé à Munich, Graz, Vienne, Rome. Portraitiste de la famille régnante dès ses débuts, il donne très vite libre court à ses capacités créatrices et commençe très jeune à enseigner à l’Académie Royale de Vienne. Sa vie bascule au décès de son ami et professeur de sculpture. Affecté de troubles psychiques Messerschmidt tente de combattre ceux qu’ils désignent comme ses tourmenteurs, « ces esprits qui le torturent nuit et jour », en leur donnant un visage.

 

Psychopathie ou possession ? La question n’a pas été tranchée mais 69 bustes en métal et albâtre sont nés de cette folie, des « têtes de caractère » que nous avons découvertes au Palais du Belvédère de Vienne !
Do
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6 février 2017 1 06 /02 /février /2017 18:03
A Vienne, il y les incontournables : l’apfelstrudel (dégusté dès le premier jour, mais nous connaissions déjà), le café Hawelka (une halte revigorante le second jour, avec la chaleureuse poignée de main du patron), la Sachertorte de chez Sacher (là franchement, il n’y a pas de quoi… Vous m’avez comprise !), Demel (où nous nous sommes contentées de faire quelques photos du cadre rococo à souhait, car, comme dit Stéphane Bern, en parlant des gâteaux, « ils ont l’air plus beaux que bon ». Trop chargés. Comme les églises), Mozart (il est partout), Sissi (une rebelle, ça me plaît), le fameux « baiser » de Klimt, Gustav pour les intimes, et… l’école d’équitation dite « l’Ecole Espagnole ». Die Spanische Hofreitschule. Ya !

Ne voulant rien rater, nous y sommes allées.
Le manège d’hiver, où ont lieu les représentations et les entraînements, est situé à proximité de la Hofburg, palais impérial des Habsburg, au centre de Vienne. Ce magnifique bâtiment de 55 mètres de long sur 18 de large, haut de 17 mètres, a été construit entre 1729 et 1735. Peinture blanche, statues monumentales, dorures et colonnades en constituent le décor. Sans oublier le portrait de l’empereur Charles VI, situé dans la loge impériale.

A l’école espagnole, tous les chevaux sont des lipizzans, une race d’origine espagnole dont la particularité est de naître avec une robe brune, virant progressivement au gris, pour devenir parfaitement blanche aux alentour de huit ans. Aujourd’hui, ils sont élevés en Styrie, la province autrichienne la plus méridionale, dont nous sommes originaires nous aussi, du côté de notre mère, soit dit en passant. C’est sûrement là qu’ils doivent vivre leurs plus belles années…
L’Ecole Espagnole de Vienne est aujourd’hui la plus ancienne école d’équitation au monde. La foule se bouscule chaque matin pour assister, aux entraînements des lipizzans. Rien de bien spectaculaire pourtant, dans ces démonstrations qui mettent surtout en évidence la parfaite maîtrise des cavaliers sur leurs montures. Les cavaliers, dont une cavalière (les femmes sont acceptées depuis 2008), portant redingote et bicorne, entrent successivement, saluent en se découvrant (je croyais qu’il saluait le public, mais non, il est de coutume de se découvrir devant le portrait de l’empereur évoqué plus haut ! Naïve que je suis…) et enchaînent les allures, les voltes et demi-voltes, au pas, au trot et au galop. Tout est très contenu, bien rôdé, sans aucun écart, jamais, même si les chevaux manifestent parfois leur mécontentement en couchant les oreilles, fouettant de la queue ou en soufflant fort par les naseaux. Chacun enchaîne les figures et les allures à son rythme. Lorsque le cheval a bien travaillé, après une petite récompense, il a le droit de se détendre un peu, rênes longues, avant de retourner à l’écurie.
A vrai dire, c’est beau, mais c’est un peu ennuyeux. On aimerait les voir se défouler un peu, ces magnifiques chevaux. En ont-ils parfois l’occasion, hormis les deux mois d’été qu’ils passent à la campagne ? C’est qu’il n’y a pas beaucoup d’espaces verts autour de la Hofburg. Dur dur, d’être un lipizzan à Vienne !

Contre toute attente, l’émotion n’est pas au rendez-vous. Au contraire, une certaine gêne s’insinue et ne fait que s’accentuer au fil des minutes, atteignant son paroxysme lorsqu’un cheval non monté fait son entrée, la queue saucissonnée comme un cheval de hockey, encadré par deux cavaliers à pieds. Quelques pas de danse et hop ! On le détache pour le ramener à l’écurie. C’est quoi, ça ? Du cirque ? J’ai le sentiment qu’il se sent un peu ridicule… Et je compatis.

Nous ne resterons pas les deux heures prévues. D’abord parce que la démonstration est assez monotone, ensuite parce que la vue de ces chevaux soumis à l’excès par leur cavalier, encolure fléchie à l’extrême, (une position de dressage équestre (la Rollkür) aujourd’hui fortement décriée, potentiellement douloureuse pour l’animal et de plus en plus assimilée par des spécialistes à de la maltraitance) nous indispose. Pour tout dire, on voudrait les voir se rebeller un peu, quoi.
J’aime les chevaux. Ils me fascinent depuis toujours. La vue d’un cheval au galop, je l’avoue, m’émeut toujours profondément, surtout dans un cadre naturel. J’éprouve toujours un immense plaisir à suivre leurs évolutions qu’ils soient libres ou montés, mais là, je ne ressens rien sinon une vague révolte devant cette démonstration de domination de l’animal par l’homme.
Comme nous voilà loin de l’équitation naturelle, sans fers et sans mors, qui fort heureusement recueille de plus en plus d’adeptes !
A l’origine, les mouvements de Haute Ecole avaient pour but de renforcer la musculature des chevaux destinés au combat. Elle n’a donc plus aucune utilité aujourd’hui. C’est un beau spectacle, diront certains. Oui, mais à quel prix ?
Nous avons décidément encore bien des progrès à faire sur le chemin du respect de la condition animale.
La Haute Ecole ne m’avait jamais attirée (pas pour en faire car, de toute façon, je n’ai jamais eu le niveau, mais pour regarder), aujourd’hui, je peux le dire : je ne suis pas d’accord avec ça, DU TOUT !
Frédérique
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