Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 13:56

Il n’est pas vraiment facile de trouver le camping central de Graz, surtout lorsque le point stratégique d’accès est envahi de travaux. Pourtant, au début, nous avions tout bon et puis soudain, sans trop savoir pourquoi, tout s’est gâté, nous nous sommes retrouvées à la gare… Là, y’avait un « blème » !

Fort heureusement pour nous, comme nous l’avions déjà constaté à Vienne, les autrichiens ont toujours à cœur de venir en aide au touriste égaré. Parlant le plus lentement possible pour s’adapter au mieux à mes connaissances d’allemand, ne ménageant pas leur peine et à grand renforts de gestes éloquents, trois autochtones nous ont successivement aidées à mettre un terme à notre errance.

Le camping central de Graz est un modèle du genre. Parfaitement conçu pour l’accueil des camping-cars et des caravanes : rapidité, efficacité, fonctionnalité ; du cinq étoiles, pour le moins ! Les emplacements sont vastes et bien délimités. Les sanitaires, dont l’accès est sécurisé, sont irréprochables, comme partout ailleurs en Autriche. Je suggère aux propriétaires et gérants de camping français d’aller faire un tour à l’étranger pour prendre quelques leçons. En Autriche, comme en Allemagne où en Espagne, il y a du papier dans les toilettes, les douches, généralement pourvues de flexibles, ne crachent pas tous azimuts, l’eau est à la température voulue et il n’y a rien à redire quant à la propreté. Nous qui fréquentons beaucoup les campings, nous pouvons dire que tous ces critères sont rarement réunis en France dans un même camping. 

Jamais pris au dépourvu! A lienz, on est vraiment prévoyant...

 

Le terrain de camping de Graz a un atout supplémentaire : il est mitoyen d’un superbe espace aquatique, gratuit pour les campeurs. Un véritable lac bordé de pelouses ombragées, agrémenté d’un resto-buvette. Chacun peut y débarquer avec toute sa panoplie : nattes, transat, parasol, pour y passer une heure ou la journée entière. Le bassin est immense… C’est extraordinaire !

Autant dire que sitôt installées, la visite de Graz, pour nous, a commencé par là ! Et elle commençait bien.

 

Ce n’est que le lendemain que nous avons visité la ville, utilisant comme prévu les moyens de transports locaux, le bus n°32, qui passe à proximité du camping. Un imprévu toutefois : ce jeudi 15 juin est un jour férié, car ici, en Autriche, pays ultra catholique, on célèbre la Fête Dieu, ou Fête du Saint Sacrement, soixante jours après Pâques, pour commémorer la présence réelle de Jésus Christ dans le sacrement de l’Eucharistie. (Merci, Wikipédia !).

La conséquence, heureuse ou malheureuse, c’est que tous les magasins sont fermés. La Herrengasse, la grande avenue principale de Graz qui permet d’accéder au centre ancien depuis la Jakominiplatz où le bus nous a déposées, est coupée à la circulation et seuls les piétons et les cyclistes peuvent l’emprunter.

Sur la Herrengasse.

Cette découverte de Graz plutôt bucolique n’est pas pour nous déplaire. Une chose est sûre, nous ne visiterons pas la Stadtpfarrekirche ; outre le fait que son clocher disparaît sous les échafaudages, elle est au cœur des festivités du jour : la foule endimanchée et quelques ecclésiastiques y convergent.

Ce n’est pas grave, les centres d’intérêts ne manquent pas à Graz. Seconde ville d’Autriche après Vienne, la capitale de la Styrie possède de nombreux atouts pour attirer le visiteur. De splendides maisons peintes à découvrir un peu partout, notamment sur la Herrengasse, mais pas seulement… Le Landhaushof, siège de la diète et du gouvernement de la province, dont la cour intérieure, ornée d’arcades sur deux étages est considérée comme un chef d’œuvre de l’architecture italienne… Un dédale de petites rues et places où il fait bon se perdre et flâner le nez en l’air pour traquer les moindres détails architecturaux…

Le landhaushof

La Hauptplatz (place principale) et le Rathaus (hôtel de ville) rebâtie au XIXème siècle, bâtiment imposant flanqué de deux tours d’angle ornées de coupoles.

Face au Rathaus

Au pied du Rathaus, une estrade est installée et déjà la fanfare égrène quelques airs. Ignorant en quoi consistent les festivités de la Fête Dieu, nous avons passé un bon moment à attendre sous un soleil de plomb au milieu des autochtones, assises au pied de l’imposante fontaine qui orne la place, érigée en 1878 à la mémoire du prince de Styrie, l’archiduc Jean. Nous avons assisté à l’arrivée de la procession, curieux mélange de religion et de militarisme, puis lorsque nous avons compris qu’ils allaient dire la messe (comme dit notre cousin Gérard, nous sommes des mécréantes !), nous nous sommes éclipsées rapidement pour aller admirer,  non loin de la Herrengasse, le Glockenspiel, un magnifique carillon qui laisse apparaître trois fois par jour, à 11h, 15h et 18h, un couple de figurines en bois en costume traditionnel styrien. Les deux personnages exécutent quelques voltes au son du carillon, pour le plus grand plaisir des petits et des grands avant de disparaître derrière les volets jusqu’à la prochaine prestation.

Trois petits tours et puis s'en vont!

La visite de la ville se fait aisément à pieds. L’histoire et la modernité se juxtapose. Ainsi, franchissant le pont sur la rivière Mur qui traverse la cité, on peut découvrir sur l’autre rive un bâtiment étonnant, jouxtant les majestueux clochers baroques de la Mariahilfekirche, le kunstGraz, musée d’art contemporain. Réalisé en 2003 (Graz a été élue capitale de la culture cette année-là) par deux architectes londoniens, c’est une étonnante masse sombre vernissée, qui ressemble à un gros concombre de mer hérissé de petites ventouses. Bizarre, bizarre… Anglais.

Kunthaus, musée d'art moderne

Mais ce n’est pas tout. Une autre réalisation interpelle tout autant, sinon d’avantage (j’avoue que je préfère), à savoir, Murinsel, une île artificielle tout en verre, posée au ras des flots de la Mur, reliée par des passerelles à chacune de ses rives. On y trouve un café avec de sympathiques terrasses et un amphithéâtre.

Murinsel, l'île sur la Mur

Mais l’emblême de Graz est sans doute le Schlossberg. Construit il y a plus de 1000 ans sur cette colline boisée qui domaine la ville, c’est un petit château, (« gradec », en langue slave), aujourd’hui disparu, qui lui a donné son nom. Une imposante forteresse, construite en 1544, lui succéda, figurant dans le Guinness des records comme la plus solide forteresse de tous les temps. Elle fut pourtant détruite par Napoléon en 1809 et il fallut que les Grazois versent à l’empereur une importante rançon pour qu’il daigne épargner le beffroi et la tour de l’horloge.

On peut accéder au Schlossberg à pieds, en empruntant les multiples allées qui sillonnent la colline ou par un escalier, ou plus cool, et gratuit avec le ticket journalier permettant d’emprunter à volonté bus et tramway, par un funiculaire vertigineux qui offre une vue imprenable sur les toits de la vieille ville dans son environnement moderne.

On accède ainsi directement à la première terrasse où il est possible de boire et de se restaurer, à proximité des points stratégiques : les casemates qui servent aujourd’hui de coulisses à un théâtre en plein air, la Glockenturm ou beffroi et sa célèbre cloche Liesl, la terrasse supérieure où l’on peut admirer l’ancienne porte gothique et le lion Hacker érigé à la mémoire du dernier défenseur du château de Graz, Franz von Hacker, tout en profitant de généreux ombrages et d’une vue à 360° sur la capitale de Styrie.

En redescendant, le kiosque chinois

Il faut ensuite redescendre à pieds pour découvrir le bastion des écuries, le bastion des canons, le pavillon chinois et la tour de l’horloge, un des clichés les plus célèbres de Graz !

La tour de l'horloge

Après s’être restaurées de façon moyennement satisfaisante dans une pizzeria, nous avons poursuivi notre découverte de la ville, admirant de nouvelles maisons peintes,

Maisons peintes

la façade richement décorée de la Hofbäckerei Edegger-Tax, ou boulangerie impériale (fermée !), l’étonnant escalier hélicoïdal double du Burg (château), siège actuel du gouvernement de Styrie,

L'escalier double hélicoïdal du château

sans oublier bien sûr la cathédrale, le Dom, où nous avons longtemps cherché la fresques représentant les trois fléaux qui s’abattirent sur la Styrie en 1840  (la peste, les turcs et les sauterelles), avant de réaliser qu’elle était forcément à l’extérieur de l’édifice ! Le mal doit rester dehors…

Notre journée à Graz aura été bien remplie et il est certainement possible d’y passer plus de temps, en fouillant davantage, en visitant des musées. Une autre fois, peut-être, si nous revenons en Styrie !

C’est fini pour aujourd’hui ; nous avons eu très chaud et nous n’avons plus qu’une idée : retrouver la baignade et aller nous rafraîchir. Evidemment, en ce jour férié, elle est beaucoup plus envahie qu’hier, mais le plan d’eau est si vaste que la foule n’est pas un problème. Il y a même un coin, dissimulé derrière des tentures, pour les adeptes du naturisme ! Ils pensent à tout, ces autrichiens !

 

Frédérique

 

Partager cet article
Repost0
30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 17:12

Aux portes de Graz

Le Haras de Piber revient de loin. Alors que la région était occupée par l’armée soviétique en 1945 et que la famine sévissait dure, le village faillit voir disparaître à tout jamais les lipizzans qui font aujourd’hui sa renommée. Pour leur éviter de finir en steaks le général Patton monta avec la complicité d’officiers allemands prisonniers un plan de sauvetage qui permis d’éviter l’extinction totale de cette race. Initialement élevés en Slovénie, à Lipica, lorsque l’empire autrichien se réduisit conséquemment, ils intégrèrent Piber qu’ils ne devaient plus quitter depuis.

Né avec une robe noire ou gris foncé, ce n’est qu’entre 5 et 8 ans que ce cheval arbore une superbe robe blanche (certains restant toutefois d’un beau gris pommelé) et, son éducation déjà bien engagée, fait les beaux jours de l’Ecole Espagnole de Vienne.

Les voir vivre à Piber nous intéressait leur vie viennoise ne nous ayant pas vraiment paru folichonne. Savoir qu’ils ont la possibilité de s’ébattre en pleine nature tout en loupant pas l’entraînement est quand même rassurant est rassurant même si le but reste le dressage avec toutes les contraintes qui en découlent.

Alors que dans la nature le cheval est un animal sociable, vivant plusieurs années « en famille », à Piber les poulains n’ont guère le temps de s’attacher à leur mère dont ils sont éloignés à 6 mois ! Il ne faut pas perdre de vue que reproduction, sélection, compétition sont les maîtres mots à Piber.

Ceci dit la visite du Haras, totalement imbriqué dans la village est plaisante et se termine par un musée des voitures à chevaux où nous avons découvert une « Jagdwagen » (voiture de chasse) entièrement faite en bois et à … Malakoff, célèbre banlieue parisienne !!! De quoi nous ravir même si vous trouvez qu’il ne nous en faut pas beaucoup !

Cette visite bouclée nous avons d’un saut de puce gagné Bärnbach où dès l’entrée du village le moindre détail annonce Hundertwasser. Nous avions calculé notre timing de manière à être à pied d’œuvre sur le coup de midi quand le gros des touristes était sensé se restaurer, sensé car ici les gens semblent manger à toute heure.

Entre 1980 et 1990, Friedesreich Hundertwasser a relooké l’église Santa Barbara pour nous offrir cette œuvre architecturale (mais pas que) parfaitement jubilatoire.

Si l’intérieur de l’église en soi vaut le coup d’œil, les extérieurs sont étonnants. La Barbarakirche est plus qu’une église, c’est un lieu consacré à la Foi où toutes les confessions sont invitées à se rapprocher. Douze portes aux colonnes ventrues et colorées enserrent l’église, chacune symbolisant un des nombreux cultes pratiqués dans le monde, animistes, monothéistes …

Elles invitent le visiteur à cheminer à sa guise autour de l’église sans avoir forcément besoin d’y entrer, la nature omniprésente invitant tout autant à la méditation. Pour Hundertwasser l’arbre est la source de toute vie, un entrelacs de chemins dessine donc tout un cheminement qui d’arbre en arbre nous invite à être très présent à ce que l’on voit mais aussi au moindre de nos pas. Tout est symbole, le sol n’est ni plan ni uniforme. Il y a des creux et des bosses partout, des revêtements de sols variés contribuant à également à déséquilibrer la marche et donc à nous obliger à marcher en conscience, présent à l’instant !

A Bärnbach tout interpelle, le regard est toujours en mouvement, pas de ligne droite, Hundertwasser l’avait en horreur (« la ligne droite est sans Dieu »), les fenêtres sont vivantes, le toit ondule, chaque plante est à sa place et chaque place a les plantes qui lui correspondent. Par d’ors ni de cadre contraignant, la vie palpite et franchement si l’office est « raccord » assister à la messe, cela doit pouvoir se faire !

C’est pleines d’enthousiasme que nous avons pris la direction de Graz, étape incontournable de notre périple, nous délectant par avance de la prochaine découverte des maisons collines des thermes de Bad Blumau, autre réalisation de Friedesreich Hundertwasser dont nous avions découvert la maquette à Vienne, alors que nous ignorions que le projet avait pris vie. Do

Partager cet article
Repost0
30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 15:34

Cap à l’Est !

La quatrième tentative aura été la bonne, nous y sommes parvenues dans cette Styrie, ce petit bout d’Autriche à la limite de la Slovénie et de la Hongrie d’où est issue notre lignée maternelle, les Dampfhoffer !

Rallier Graz au départ de Perpignan peut se faire de différentes manières, la plus rapide aurait été l’avion, la plus complexe s’avère à coup sûr la voiture, s'est pourtant celle que nous avons choisie ! Trouver l’itinéraire idéal est une gageure que nous avons tenté de relever une fois encore. Ayant déjà tenté l’aventure par L’Alsace, l’Allemagne et ou la Suisse pour capituler à deux reprises aux environs de Salzburg, pour cette ultime tentative nous avons choisi de traverser l’Italie.

Pas de risque de flemmarder sur la route comme en Suisse où les Helvètes sont tellement scrupuleux (chez eux car ils se lâchent chez nous !) qu’ils roulent en dessous des limites de vitesse ! En Italie, ça roule et qui plus est qu’elles que soient les conditions météorologiques. Pas d’angoisse, les tunnels se succèdent à un rythme effréné, pour tout dire on se croirait dans le métro, et l’on peine à se rendre compte des kilomètres avalés. Excellente thérapie par ailleurs pour qui souffre de claustrophobie, personnellement je n’ai plus aucun état d’âme même si le tunnel dépasse les 10 kilomètres !

Une première halte à Vallouise aux multiples cadrans solaires près de Briançon pour rallier ensuite Turin, Milan et le Lac de Garde, aussi beau que dans mes souvenirs mais tellement plus envahi !

Nous avons quitté l’Italie pour l’Autriche par le Haut Adige, une région à l’histoire douloureuse. Pour en savoir plus je ne saurais vous conseiller le livre « Eva dort » de Francesca Mélandri, un excellent ouvrage qui retrace l’histoire contemporaine parfaitement méconnue de cette région dont l’Autriche fut amputée à la fin de la dernière guerre ! Voici d'ailleurs le lien vers l'article de Frédo présentant cet ouvrage :

http://www.longville-dofredo.com/2015/04/fredo-a-lu.html

Notre premier arrêt en Autriche, dans l’Ost Tyrol s’est fait à Lienz, que l’on prononce en séparant le i du e pour différencier cette ville de Linz sur le Danube. Avec les Dolomites et le massif du Grossglöckener en sentinelles, la ville qui occupe une ancienne vallée glaciaire ne recèle pas de trésor architectural mais les nombreux cafés qui fourmillent de vie, les bâtiments de faible hauteur au crépis blanc, les clins d'œil rigolos en font un lieu plein de charme.

Pressées de retrouver notre coup de cœur viennois pour Hundertwasser, nous ne nous sommes guère attardées en chemin. Une grimpette à vélo jusqu’au village de Lavant, lieu de pèlerinage très prisé, puis une brève incursion en Carinthie, dont Klagenfurt est la capitale et nous nous régalions par avance de la découverte de Bärnbach.

Constituée de 2 vallées glaciaires parallèles la Carinthie compte une myriade de lacs piégés par les moraines glaciaires dont les eaux atteignent déjà en cette saison les 26°. Revers de la médaille, le climat très méditerranéen attire une foule plutôt huppée et donc assez peu fréquentable dans la durée.

Un coup d’œil au minuscule village de Maria Wörth sur le Wörthensee doté de 2 édifices religieux dégoulinants d’ors, d’anges, de saints … et nous gagnions les contreforts de la Styrie pour passer une nuit délicieuse à Hirschegg.

Le camping quoique tout petit et répertorié sur aucun guide recelait des sanitaires dignes d’un hôtel très étoilé, une constante d’ailleurs durant notre voyage. J’y reviendrai !

Pour vous permettre de vous faire une idée de notre périple de près de 5000 kilomètres, la Styrie jouxte 3 frontières, Slovénie, Hongrie et Slovaquie ? La capitale de cette région est Graz, deuxième ville d’Autriche dont elle fut même un temps la capitale, elle est à peine à 200 kilomètres plus au sud de Vienne.

C’est une ville universitaire dont le centre historique, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, possède un bâti prestigieux mais ne croyez pas que la modernité n'y ait pas droit de cité. Pour preuve cette vue aérienne de la ville avec le Kunstmuseum, cette "chose" bizarre à gauche et l'Île sur la mur, tout en verre.

Avant de faire notre entrée mouvementée à Graz, ce qui nous a permis de tester une nouvelle fois la gentillesse et la bonhomie des autrichiens, nous avons découvert les environs de Köflach dont le sites emblématiques sont le Haras de Piber et Barbarakirche dans le village de Bärnbach. Do

Partager cet article
Repost0
12 mai 2017 5 12 /05 /mai /2017 18:29

Située dans la province de Gênes, dans le parc protégé de Portofino, l’Abbaye de San Fruttuoso se niche au fond d’une profonde crique. Paradis des plongeurs, une statue du Christ a été immergée dans la baie par 10 mètres de fond attirant en saison une foule de curieux.

Pour atteindre ce site d’une grande beauté, découvert en regardant le film « Un été italien », il n’y a pas 36 solutions, à pieds au départ de Portofino soit 2h30 de marche ou en bateau. En ce qui nous concerne nous avions choisi le bateau au départ de Rapallo, une manière séduisante de découvrir le Golfe du Tigullio et de filer directement jusqu’à l’Abbaye remettant la halte à Portofino à plus tard. Un choix dont nous ne pouvions que nous féliciter en découvrant la foule qui sur le coup de midi avait envahi les rues de ce village, le St Trop’ local.

San Fruttuoso de Capodimonte conserve les reliques du premier martyre chrétien en Hispanie, Saint Fructueux brûlé vif à Tarragone en 259 ap JC, une manière originale en ce qui nous concerne de poursuivre notre voyage entamé début avril en Catalogne et dont nous vous avons déjà narré quelques épisodes !

Au VIIème siècle, des moines grecs amenèrent ces reliques en Ligurie afin de les soustraire à la conquête musulmane. Très vite un petit monastère se développa atteignant une certaine renommée comme l’atteste un document daté de 977 mais c’est à Adélaïde de Bourgogne, une suissesse mariée à un Bourguignon !!! tiens !!! que l’on attribue la construction de l’Abbaye. Abandonnée puis remaniée, au XIIIème siècle la réputation de l’édifice rayonnait sur toute la région quand des guerres intestines politiques et religieuses, les incursions turques faillirent la faire disparaître. Devenue commanderie, l’Abbaye retrouva une énième jeunesse au XVIème siècle sous l’impulsion de Andréa Doria dont elle devint la propriété. Un peu mégalo, ce Doria (qui a laissé une empreinte très forte sur la côté Ligure, on ne compte pas les tours, châteaux lui appartenant), et récupéra les cendres de ses ancêtres réparties un peu partout dans la région pour installer une nécropole au sein de l’Abbaye.

Une Abbaye qui s’apparente un peu à une pièce montée !

Les niveaux s’empilent et se découvre en remontant le temps. Le tout forme un ensemble cohérent mais très ramassé sur lui-même, on trouve en un minimum d’espace un maximum de lieux de vie. Maîtriser le repérage temps-espace ne s’acquière pas aisément, il nous a fallu un certain temps pour découvrir l’église et le cloître primitifs la visite s’ouvrant sur les niveaux d’occupations les plus récents. C’est d’ailleurs le cas pour tout le site, le chemin d’accès à l’Abbaye, la tour et au village de pêcheurs traverse carrément un bistrot et un restaurant !

Si le cadre est absolument merveilleux et l’architecture remarquable, nous n’avons pas traîné à San Fruttuoso. Trop de monde ! Une grimpette à la tour défensive du XVIème, encore un coup d’Andréa Doria, et nous regagnions le bateau pour tenter une halte à Portofino, ne serait-ce que pour grignoter notre pique-nique, histoire de recharger les batteries !

Portofino est incontestablement un très beau village, haut en couleurs, tout pourrait être un enchantement pour la vue, s’il était possible de mettre un pied devant l’autre sans se le faire écrabouiller. En fait, contre toute attente c’est la petite ville de Rapallo que j’aurai préférée. Nous n’y avons pas trouvé les « rombières » peroxydées dont parlait le Routard mais nous avons eu la chance d’arpenter le tapis rouge qui relie Rapallo à Santa Margherita, une version italienne de Cannes, et surtout de traîner dans un dédale de petites ruelles très authentiques et pleines de charme.

Inauguré la veille de notre venue à Rapallo, ce tapis rouge, le plus long du monde paraît-il !, se déploie sur 8,5 kilomètres, démarre au château de Rapallo, emprunte le « Chemin des baisers » et peut être poursuivi jusqu’à Portofino.

D’ailleurs, si j’ai un conseil à vous donner, que vous aimez marcher, préférez cette manière de découverte le Golfe du Tigullio, vous échapperez aux « gros affreux sans-gêne » qui sans vergogne occupent tout l’espace dans les bateaux, plein de morgue et d’arrogance. Des touristes indélicats qui à deux reprises nous ont fait regretter d’avoir en commun la même nationalité !

 

C’est fou ce que bien souvent le français à l’étranger se fait remarquer et pas à son avantage !

Do

 

Partager cet article
Repost0
6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 17:04

Découvrir les Cinque Terre, mode d’emploi

Si notre dernière destination vous tente, voici avant toute chose les renseignements qui nous ont fait défaut dans notre découverte de la Région des Cinque Terre.

Ces 5 villages accrochés à la roche se sont développés aux creux de vallées débouchant abruptement sur la mer. Peu ou pas de plages, de minuscules ports (quand il y en a) et des appontements assez sportifs. Longtemps ces villages ne furent accessibles qu’à pieds puis un réseau routier désenclava un tant soit peu la région. Le train a parachevé le travail sortant les villages de cet isolement qui les a protégés pendant des siècles de l’assaut des sarrasins.

Aujourd’hui les choses sont assez simples si le touriste renonce à la voiture, de toute façon les parkings sont rares et chers donc pris d’assaut.

La meilleure solution, la moins onéreuse est donc le train. Ils sont fréquents, les tarifs peu chers et chaque village, de Gênes à La Spézia (mais sans doute sur toute la Riviera), est desservi par Trenitalia. Autre avantage, les gares un peu éloignées sont reliées aux villages par des navettes, GRATUITES. Seule ombre au tableau, chaque parcours, petit ou long, coûte le même prix mais la parade existe, la « Cinque Terre Card » ! A chacun de prévoir son itinéraire de découverte et de faire ses calculs ce qui se révèle somme toute aisé, les billetteries automatiques permettent facilement de repérer le trajet le plus avantageux.

Il suffit de taper sa gare de destination, de faire son choix entre les différentes propositions, ses calculs et d’acheter le retour car les hordes de touristes en soirée brassent beaucoup d’air !

Autre possibilité, le bateau ! Qu'il soit grand, ou petit !

Desservant quatre des cinq villages des Cinque Terre (Corniglia n’a pas d’accès à la mer) et Porto Venere dans le Golfe del Poète, il permet de s’arrêter autant de fois qu’on le souhaite, de visiter à son rythme pour reprendre la prochaine navette et poursuivre la découverte. C’est sans doute la plus belle façon de découvrir ces superbes villages, une petite gâterie proposée par le « Consorzio Maritimo Turistico » à se faire et à organiser à sa convenance !

Dernier conseil, passé la mi avril et sans doute en période de fêtes, la région est envahie et certaines rues ressemblent aux quais du métro parisien aux heures de pointe, et encore, en pire ! Ne parlons pas des bus, le réseau est somme toute excellent mais les italiens ont un très grand art pour les remplir à raz bord. De toute manière tout est envahi, partout !

Bateau, bus, même combat. Une version « radeau de la méduse » qui donne une certaine idée de ce que vivent les migrants ! La promiscuité réveille chez l’humain des instincts pas vraiment policés même si notre survie n’est pas en jeu !

Et si les italiens sont resquilleurs et discutailleurs, les français ne sont pas vraiment sortis grandis des confrontations auxquelles nous avons pu assister !

Ultimes précisions, les trains sont confortables, propres, il est juste inutile de viser les places près des fenêtres, tout se fait presque en tunnels, c'est juste bien pour se mirer dans la vitre !

Les horaires  sont généralement respectés et en cas de retard des panneaux d’affichage sont là pour renseigner l’usager, sur les quais, dans les wagons. Cerise sur le gâteau, chaque gare des Cinque Terre est équipée de sanitaires propres et parfois sophistiqués (3 robinets, un pour l'eau, le second pour le savon, le troisième pour sécher), gratuits (sur présentation de son titre de transport), les sièges sont même astiqués après le passage de chaque usager.

Quant au stationnement avec un peu de perspicacité il est tout à fait possible de trouver des places gratuites au départ de certaines gares, il en est ainsi de celle de Riva Trigoso (près de Sestri Levante) d’où l’on peut rallier n’importe quelle destination sur la Riviera !

Derniers détails, le Bio, le local et le « Made en Italie » sont très présents et à des prix abordables, d’ailleurs d’une manière générale la vie est moins chère hormis le prix des carburants. Enfin je ne vous étonnerai pas si je vous dis que « pizza », « pasta », « formaggio » et « gelatti » étaient aussi bons que dans mes souvenirs. En fait j’ai tout aimé à commencer par la langue italienne, « ma che è bella questa lingua ! ».

Beau voyage, un régal pour les yeux !

Do

Partager cet article
Repost0
6 mai 2017 6 06 /05 /mai /2017 16:26

Si vous visitez les Cinque Terre, comme nous sans doute, vous serez séduits par la beauté des paysages et l’architecture colorée des villages suspendues au dessus de la Grande Bleue. Chaque village possède une forte identité, aucun ne ressemble à l’autre, mais tous invitent à se perdre dans les ruelles étroites à forte déclivité pour partir à la découverte de leurs merveilles cachées. Les découvrir par voie de mer, c’est se préparer d’emblée à une entreprise de séduction. Le mariage de la roche, des façades déclinant les ocres avec bonheur, et des flots souvent tumultueux est un miracle absolue de l’accord parfait entre l’homme et la Nature. En dégoulinade ou en terrasse, vertigineuses et audacieuses, les vignes produisent ici (parait-il) un vin d’excellence, élevé avec passion par un petit peuple laborieux qui a, au fil des temps, façonné ce territoire pour en extraire la substantifique moelle.

Cependant, cette union n’aura pas été sans orage au fil des siècles et la terre porte encore aujourd’hui les séquelles des pluies diluviennes qui se sont abattues brutalement sur la région le 25 octobre 2011. Les populations du bassin méditerranéen connaissent bien ces phénomènes météorologiques brutaux, dévastateurs, souvent imprévisibles dans leur ampleur.

En découvrant les lieux, jamais nous n’aurions pu imaginer le drame qui s’est joué ce jour là, tant le travail abattu depuis par la population a accompli des miracles pour réparer ce que l’eau et la boue avait détruit en quelques heures. Nous avions lu à ce sujet quelques lignes sur notre guide du Routard, mais nous n’avions pas encore visionné les vidéos disponibles à ce sujet sur You tube. Ça fait froid dans le dos !

 

https://www.youtube.com/watch?v=bBoCfey0ueg

 

https://www.youtube.com/watch?v=W0LthSuQH88

 

 

Pourtant, aujourd’hui, tout est remis en état, ou presque (encore quelques sentiers fermés, un détail). Et c’est superbe. Voyez plutôt…

 

Arrivée à Vernazza

Arrivée à Vernazza

Sur la place de Vernazza

Sur la place de Vernazza

Vue du haut...

Vue du haut...

En approche de Monterosso

En approche de Monterosso

C'est ça, l'Italie!

C'est ça, l'Italie!

Dans les ruelles animées

Dans les ruelles animées

Et on n'est pas tout seul à vouloir voir ça!

 

 

Frédérique

 

Partager cet article
Repost0
18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 16:45

Nous terminons notre périple espagnol dans le delta de l’Ebre, et seules, nos acolytes ayant choisi de rentrer directement à Lapalme.

De Morella, il nous faudra presque deux heures pour retrouver le littoral du côté de San Carles de la Rapita, après avoir traversé une véritable mer d’orangers. Certains sont en fleurs, d’autres portent encore (déjà ?) des fruits. Il faudrait pouvoir s’arrêter, ça doit sentir divinement bon. Mais nous ne trouvons pas d’endroit propice à une halte et nous nous contenterons d’aller renifler le nôtre en rentrant chez nous !

A San Carles, site éminemment touristique et donc très envahi, nous retrouvons les grands immeubles et les cités pavillonnaires sans âmes. Nous ne regrettons pas notre nuit en altitude et la tranquillité de l’aire de Morella !

Nous prenons la direction du port, puis de Poble Nou, pour gagner par une petite route très étroite le centre d’interprétation « MónNatura ». Le paysage est devenu uniformément plat, et pas vraiment joli pour tout dire. Le premier abord est assez décevant. Les rizières ne sont pas en eau et aucune récolte ne pointe le bout de son nez. Pylônes électriques et cheminées industrielles hérissent ici et là l’uniformité des lieux. Pas de quoi donner envie d’une petite exploration pédestre sur le sentier dont nous avons relevé le tracé avant de partir. Sans doute faudrait-il s’enfoncer plus avant pour savourer l’authenticité des lieux. Alors, disons que ce premier contact nous servira de repérage et qu’une autre fois, peut-être, nous nous livrerons à une découverte plus approfondie de cette région singulière, en évitant la période des moustiques. Et pourquoi pas en vélo ?

 

Salicorne

 

A « MónNatura » Delta de l’Ebre, la Fundació Catalunya-La Pedrera a réhabilité d’anciens bâtiments en ruines pour permettre au visiteur de découvrir les diverses activités traditionnelles du delta, tout en profitant d’un environnement naturel exceptionnel, dans une des zones humides les plus importantes d’Europe occidentale. Exploitation des salins, pêche traditionnelle et observation des oiseaux sont les trois pôles principaux du centre.

 

Ici, les « jubilados » (si vous avez lu nos articles précédents, vous savez de quoi je parle !) ne payent rien. Ils savent vivre, les espagnols, quand même !

La visite est libre et permet même d’expérimenter le maniement de la perche dans des barques à fond plat à disposition des visiteurs. Le terrain de jeu n’est pas énorme, mais grandement suffisant pour les amateurs que nous sommes ! Nous nous contenterons pour notre part d’une toute petite boucle, juste histoire de voir ce que ça fait… Et en dépit de tentatives beaucoup plus brillantes en grande Brière et dans le marais poitevin, je vous le dis tout net : je n’aime pas ça du tout.

 

Après cet intermède, nous grimpons sur la terrasse du bâtiment le plus élevé, où des monoculaires performants sont mis gratuitement à disposition des visiteurs pour observer les oiseaux.

 

 

 

 

 

Le delta à nos pieds, nous découvrons une importante colonie de flamands roses et quelques aigrettes.

 

Tout cela a des petits airs de Camargue, jusqu’aux maisons traditionnelles aux toits de chaumes qui ressemblent furieusement aux maisons gardiannes, ou aux bourrines vendéennes. Ici, on les appelle des « baracas ». Mais point de manade en vue, juste de nombreux véhicules sillonnant la bande littorale, ce qui étonne un peu dans une zone naturelle protégée.

 

Le reste de la visite permet de découvrir un film sur la vie du delta au fil des saisons, les instruments de pêche traditionnelle et de faire une petite balade sympathique, mais brève, dans les marais salants, avant de s’essayer aux « birles catalanes ». Moi quoi-t-est-ce, entend-je ? Hé bien un jeu de quilles, tout simplement. Pas douées, les frangines… Mais le geste est beau, non?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une petite parenthèse pour signaler ici qu’il existe au cœur de la Vendée un endroit assez similaire, particulièrement intéressant à visiter, même si là-bas, les retraités payent plein pot ! Rien n’est parfait. Mais si vous allez passer quelques jours du côté de Saint Jean de Monts, ne ratez pas le fantastique musée du Daviaud, situé au cœur du marais vendéen, sauvage et authentique. Oserais-je dire que c’est plus beau ?... J’ose ! Cependant, renseignez-vous avant sur les jours d’ouverture, car hors saison, c’est un peu galère pour y aller !

Et pour l'observation des oiseaux, rien de mieux que les Aiguamolls d'Empurda, dans la baie de Roses, du côté de Castello d'Empuries. C'est génial!

 

Nous retrouvons Tibus pour revenir sur nos pas jusqu’à Poble Nou où nous nous installons pour déjeuner. Dans son décor de palmiers (soit dit en passant, ici, les palmiers payent un lourd tribu au charançon ou au papillon ; beaucoup sont décimés !), avec ses maisons basses, éclatantes de blancheur et son clocher qui ressemble à un minaret, le village, créé au siècle dernier, a des petits airs de Maroc. Mais c’est bien la messe et la cérémonie des rameaux qui se déroulent sur le parvis de l’église, attirant une petite foule colorée et des enfants endimanchés.

 

L’heure du retour a sonné et nous quittons le delta pour remonter en direction de notre Catalogne à nous, contournant Barcelone par l’ouest pour éviter les retours de week-end et faire un crochet par Martorell et son Pont du Diable. Bon, franchement, on aurait pu s’en passer. Il a dû être beau, mais dans son environnement d’aujourd’hui, HLM et voies rapides, il est un peu noyé et pas franchement photogénique ; mais au moins, depuis le temps que nous voulions le voir, on peut le dire : c’est fait !

 

Comme à l’aller, nous faisons route vers Saint Genis en boudant les autoroutes autant que faire se peut, et à partir de Girona, c’est la routine. Tibus connaît la route. Il n’y a pas foule au Perthus (en tous les cas, toujours aucun contrôle ! Quid de l’état d’urgence ???) et à dix-neuf heures, nous retrouvons notre sweet home.

Et dire que dans quinze jours, on remet ça…

 

Frédérique

Partager cet article
Repost0
17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 13:17

Quittant La Horta nous gagnons d’une traite la ville de Morella traversant des paysages très divers et d’une grande sauvagerie, notamment peu avant notre arrivée, au « col de Torre Miró ». A noter que ce col qui atteint les 1204 mètres voisine à très peu de distance le « Puerto de Torremiro » qui lui affiche 1259 mètres ! Manque total d’imagination ou absence de réflexion que de les avoir nommés à l’identique, puerto signifiant col ?!
Ni l’un, ni l’autre, l’appellation d’origine « puerto » est restée attribuée au passage situé sur l’ancienne N232 tandis que celle de « col » a été donnée au point culminant atteint par la nouvelle Via 232, ces 2 routes ne desservant plus, depuis les travaux de rénovation du circuit routier, les mêmes vallées.

Habité dès la préhistoire, Morella est considéré comme l’un des tous premiers villages d’Espagne. Celtes, grecs, romains, vandales, wisigoths, berbères, arabes ...son passé est illustre d’autant que la ville connut les guerres napoléoniennes, carlistes et bien sûr la guerre civile. Encore ceinturée de ses murailles et accroché à un piton rocheux, Morella possède toujours ses 7 portes et 10 tours. Son nom vient de « Mor » montagne, une montagne dont les veines de calcaire et d’argile ont la propriété de stocker l’eau. Une bénédiction qui a permis aux assiégés du château de résister à de nombreux reprises. Visiter ce dernier relève de l’exploit sportif surtout lorsque la chaleur est intense. Cela grimpe dur mais diverses curiosités permettent de reprendre le souffle en déambulant dans les rues de la ville comme ce curieux cadran solaire d'une rigueur exemplaire !

Et puis pas d’angoisse, les nombreux restos, cafés de la calle Major entièrement bordée de porches couverts proposent de quoi requinquer le touriste harassé. Une délicieuse rasade de chocolate a la Taza ne se refuse pas.

Le château a subi de nombreuses modifications au fil des siècles mais les éléments architecturaux se sont toujours étagés sur 3 niveaux. La place d’armes située au sommet offre un panorama à 360° et permet d’apercevoir des tronçons de l’aqueduc qui alimenta pendant des siècles la ville en eau.

Ayant préféré commencer par le plus dur, notre visite s’est terminée par le couvent San Francesc qui fait partie intégrante du château. Le cloître est beau mais le clou est sans doute la fresque qui orne ce qui était la salle De Profundis : la danse de la mort ! On y voit un squelette tirer une flèche dans l’Arbre de Vie. Tout un symbole !

Revenus aux camions stationnés près de l’acqueduc, nous tentons en vain de joindre au téléphone le camping repéré sur le Delta de l’Ebre où nous comptions faire étape pour échapper au froid mordant de la nuit. Si la température grimpe jusqu’à 30 le jour, nous n’avions qu’un petit 5, ce matin. Sans chauffage, c’est juste !

Le téléphone sonnant dans le vide, nous nous en remettons donc au hasard et filons tester l’aire de camping-car de Morella, idéalement située face à la ville. Un panorama 5 étoiles qui a pris toute sa mesure la nuit tombée !

Que demander de plus, eau, vidange et stationnement gratuits et la nuit fut bien moins froide malgré l’altitude ! Elle est pas belle la vie ?

Do

 

Partager cet article
Repost0
15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 17:44

Samedi 8 avril

Quittant Arnès (nous allons y revenir à coup sûr), nous filons au milieu d’un paysage grandiose vers un site dont je rêve depuis que je suis plongée dans les préparatifs du voyage, le sanctuaire de la Fontcalda !

Nous dépassons la petite ville de L'Horta de San Joan où nous ferons halte après notre découverte matinal de la Via Verde qui traverse la région de la Terra Alta. Nous gagnons sans encombre malgré l’étroitesse et la sinuosité de la route l’ancienne gare de Prat del Compte située à 4 kilomètres du village.

Depuis quelques mois nous envisageons de faire à vélo la Via Verde du Val de Zafàr soit 50 kilomètres, 41 tunnels, un bon nombre de viaducs. Aujourd’hui nous sommes en quelque sorte en repérage ! Nantis d’un topo récupéré au camping d’Arnès la Fontcalda et la Via Verde sont à portée de rêve !

Depuis 1973 la ligne de chemin de fer reliant La Puebla de Hijar dans la province de Teruel à Tortosa n’est plus opérationnelle si tant est qu’elle ait vraiment eu une grande utilité. Elle fait aujourd’hui le bonheur des cyclistes, des randonneurs et des cavaliers leur offrant le plaisir de pratiquer leur sport préféré dans le décor grandiose de la Sierra de Pàndols et du Parque dels Ports avait en prime la découverte de monuments exceptionnels, comme le sanctuaire de la Fontcalda et son décor de gorges vertigineuses.

En 1863 les premiers travaux pour relier la province de Teruel à San Carlos de la Rapita dans le Delta de l’Ebre débutèrent. Le projet ne faisait pas vraiment l’unanimité mais la peur de voir le pays envahi par le Nord, en clair par les français, fut un élément décisif. Il faut dire que Napoléon a laissé un assez mauvais souvenir ! La ligne de chemin de fer offrait l’avantage de faciliter le ravitaillement de troupes que l’on imaginait cantonnées sur la rive sud de l’Ebre, barrière naturelle sensée contenir l’adversaire !

Le premier tronçon fut inauguré en 1895, 32 kilomètres en 32 ans ! Il fallut attendre 1942 pour que la ligne rallie Tortosa (elle n’a jamais atteint son but initial) et encore doit on à la guerre civile d’avoir fait accéléré le mouvement. Outre le fait que la voie ferrée avait un rôle logistique lors de la guerre de l’Ebre, elle fut réalisée par les prisonniers républicains, une main d’œuvre à bon marché sous la férule de Franco ?!

Appelé le Sarmentero, la ligne traverse une zone essentiellement agricole et plus spécialement viticole d’où son nom. La voie ferrée ne fonctionna à plein que 31 ans. En 1973 un effondrement dans un tunnel entre Pinell de Brai et Prat de Compte signa sa fermeture définitive. Cela je ne le savais pas mais c’est pile poil le bout que nous avons emprunté !

La petit balade que nous faisons ce samedi a le mérite de faire découvrir une grande variété de paysages sur une petite superficie. Tout commence avec une ancienne zone agricole plantée d’oliviers centenaires « El Camp d’oliveres » revenue partiellement à l’état sauvage. Transformée en aire d’interprétation du Vall de la Jepa, le chemin se fraie un passage entre de vieux oliviers encore entretenus, des champs de lavande puis des friches où les chênes verts, les lentisques et les pins ont colonisé l’oliveraie abandonnée.

Depuis notre départ de Tarragone la luminosité est exceptionnelle. Tout pétille, c’est un festival de lumière. Toutes les teintes d’ocres que j’aime tant sont représentées.

Le sentier descend progressivement vers la rivière pour finalement nous réserver une assez « désagréable » surprise. Si le chemin continue sur l’autre rive, pour gagner la Fontcalda il faut se déchausser, il n’y a pas de pont !

Pas de doute la Fontcalda n’est pas en amont des gorges, l’eau est froide et les galets un brin glissants ! Endavant !

Heureusement que l’échappée de lumière dans les gorges nous invite à ne pas tergiverser. Passé ce petit désagrément le reste du parcours dans les « Estrets » taillés par la rivière Canaletes et empruntant escaliers, passerelles au-dessus de superbes marmites de géants est splendide tout comme la vue soudain dégagée sur la coupole de l’Église émergeant de la verdure. A ce propos je me suis avalée sans état d’âme les quelques passages en surplomb, comme quoi il est toujours possible de s’améliorer !

Nous trouvons sans problème les sources d’eau chaude mais si nous avons bien nos maillots, nous nous dégonflons préférant faire un petit coup de balançoire. Certes l’eau est à 28° à la source ! Une fois mêlée à l’eau de la rivière on ne doit pas vraiment dépasser les 18°, et encore !

Empruntant enfin la Via Verde et ses 2 tunnels nous regagnons nos fourgons et filons sur L’Horta de Sant Joan, le Ptibus toujours en tête de convoi !


L’Horta de Sant Joan, l’une des villes les plus anciennes d’Espagne s’est développée sur les ruines d’une ancienne cité ibère implantée jadis au sommet de la colline au pied de laquelle coule la rivière Algars. La région plantée en vigne, amandiers, oliviers est dominée par les reliefs tourmentés du Parc Naturel dels Ports. En arrivant d'Arnès, quelques kilomètres en amont, la ville rappelle St Paul de Vence. Allez savoir si ce n’est pas le souvenir de L’Horta où il connut ses premiers émois artistiques qui guida Picasso bien des années plus tard jusqu’à St Paul ?

Accueilli chez son ami Manuel Pallarès alors qu’il était rejeté de sa famille et malade, Picasso y séjourna une année puis y revint régulièrement seul ou accompagné avec toujours un grand bonheur. Aujourd’hui, l’Hôpital des Templiers accueille une exposition permanente de ses premières œuvres. Huiles sur carton, nombreux dessins, études et plus original, des têtes de carnaval qui ne sont pas sans rappeler des personnalités contemporaines de l’artiste.

Les 2 premiers niveaux sont passionnants, il savait dessiner et peindre le bougre !

Par contre les premières œuvres cubistes exposées au dernier niveau nous ont laissés de marbre !

Nous grimpons ensuite vers le centre historique et après avoir admiré la très belle place à portiques et les remarquables édifices renaissance qui la surplombent nous filons nous restaurer. C’est largement l’heure espagnole et il nous reste encore une visite à mener à bien, celle de Morella dans la Communauté Valencienne !

Quant à savoir où nous allons dormir, mystère !

Do

 

 

 

Partager cet article
Repost0
14 avril 2017 5 14 /04 /avril /2017 19:39

La journée suivante sera consacrée à la visite de plusieurs villages et nous commençons par celui que nous n’avons pu atteindre hier à pieds depuis le camping : La Fresneda.

Tous ces villages présentent des similitudes, avec leurs rues étroites, leurs passages couverts, arcades et porches monumentaux, leurs maisons anciennes ornées de balcons de fer forgé superbement travaillé ; les gouttières sont remarquables, qu’elles soient en métal ou en pierre sculptées. Egalement classé parmi les « pueblos mas bonitos », nous passons beaucoup de temps à rôder dans la Fresneda, poussant jusqu’aux ruines du château qui surplombent le village. Calle Mayor, plaza Mayor, ayuntamiento du XVIème siècle et vaste lonja. Le village sert souvent de décor aux cinéastes, et on comprend vite pourquoi. Son charme authentique séduit d’emblée les visiteurs que nous sommes, d’autant que l’ambiance y est vivante et chaleureuse. On y trouve tout le nécessaire : épicerie, boucherie, boulangerie et plusieurs endroits où faire le plein d’huile d’olive et de miel de la région. Nous ne nous privons pas.

Du haut du château, nous apercevons un peu plus loin, perché sur une butte voisine, l’ermitage de Santa Barbara où nous irions volontiers si nous avions un peu plus de temps. Mais on reviendra, on reviendra !

Nous quittons le village à regret pour la découverte suivante, Alcañiz, deuxième ville de la province de Teruel, en Aragon. Son origine remonte à l’occupation arabe, son nom en témoigne, ainsi que de nombreux vestiges comme le château qui domine la cité, et est transformé en Parador de tourisme.

Nous tournons un bon moment avant de trouver une place pour nous garer, longeant la rivière Guadalope, un affluent de l’Ebre, et admirant au passage les tours de l’ancienne enceinte fortifiée. Puis, enfin stationnés, nous nous lançons à l’assaut de la butte en direction du Parador. Plus nous nous élevons et plus nous découvrons la vue sur les vieux quartiers et l’imposante cathédrale, et là, c’est l’émoi : il y a des cigognes partout !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous découvrons plusieurs nids sur l’immense édifice religieux, puis comme à Huesca, nous en repérons d’autres, un peu partout dans la ville, notamment sur les antennes de téléphonie mobile. Nous admirons leur majestueux ballet et je m’étonne toujours de constater à quel point il laisse indifférent les autres passants. D’accord, ils sont peut-être habitués… J’espère en tout cas pour ma part ne pas m’y habituer et toujours continuer à m’en émerveiller.

Après avoir tourné autour du château de los Calatravos, et admiré le panorama, nous redescendons vers les quartiers anciens, l’ensemble médiéval de la Plaza de Espaňa où se dressent le majestueux hôtel de ville, ses halles pittoresques et l’imposante ex-collégiale, Santa Maria la Mayor. Elle est ouverte, mais avant d’y entrer, nous passons un long moment à suivre les manœuvres intrigantes d’une cigogne qui va et vient au dessus de nos têtes, un bout de bois dans le bec, sans trop savoir où le déposer. A-t-elle perdu son nid ? Cherche-t-elle à piquer celui d’une autre ? La branche est-elle coincée dans son bec ? Elle se pose, repart, se repose… Et c’est au moment où nous nous décidons à pénétrer dans l’édifice religieux que le bout de bois atterrit sur le parvis, presque sur nos têtes ! Nous ne saurons jamais ce qu’elle cherchait à faire avec, mais nous remarquons au passage que le parvis est jonché de petites branches… L’endroit est dangereux !

Dans la cathédrale, tout est prêt pour la Semaine Sainte. Jésus, Marie et tous les Saints, sont parés pour le défilé, installés sur leurs « pasos », autels richement décorés qui seront portés à dos d’hommes au cours du défilé, prêts au départ. Impressionnant. Et dire que pour un peu, nous tombions en plein dans les festivités ! Cela ne nous avait même pas effleurés.

Nous sommes plutôt contents de repartir. Pour tout dire, à part les cigognes, nous avons moyennement aimé Alcaňiz. Chacun ses goûts.

Par contre, l’après midi, nous découvrons un autre petit bijou, Valderrobres. Encore un « Pueblo mas bonito » ! Muy, muy bonito… Verdad !

Et alors là, ils savent vivre, il y a même une aire de camping-car au bord du rio Matarraňo qui borde la ville ! Nous sommes tout près du noyau antique que l’on atteint par un vieux pont médiéval, puis en franchissant une impressionnante tour de défense. Comme d’habitude, les ruelles étroites, sinueuses, bordées d’édifices remarquables, mènent à l’imposant château qui domine l’ensemble, construction massive du XIVème siècle.

 

Fermé. Tant pis ; de toute façon, comme aurait dit Jeannine, « on n’en verra pas plus ! ». Et toc !

Avant de gagner notre halte du soir, nous faisons un détour par Beceite… Bof…

Nous nous rendons ensuite au camping d’Arnès, superbe camping ouvert toute l’année, doté de charmants petits bungalows, et d’où il est possible de gagner à pieds, très rapidement l’intéressant village d’Arnès. Encore un bel ensemble architectural à découvrir.

Nous voilà de retour en Catalogne avec, non loin de là, de surprenants refliefs…

Frédérique

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Hist' toiles
  • : Nous sommes deux soeurs... L'une peint, l'autre écrit. Nous avons envie de partager nos vécus, nos ressentis, nos expériences; de témoigner... Nous aimons par dessus tout la nature, notre plus grande source d'énergie... Sur ce blog, nous vous présenterons des peintures, des livres, mais aussi des photos de nos voyages, de nos randonnées, des récits... Nous tenterons enfin de vous entraîner dans la grande aventure de notre vie: notre cheminement spirituel vers l'Amour et la Lumière.
  • Contact

Recherche