N’ayant pas projeté d’itinéraire clairement défini au départ, c’est l’enthousiasme communicatif de Peggy, spécialiste en réflexologie plantaire (quel bonheur!) qui nous a incité à gagner les bords de Loire pour nous consacrer à la découverte de l’habitat troglodytique.
Basées à Saumur, jolie ville que nous connaissions un peu pour en avoir arpenté le centre piétonnier, c’est en visitant le château que nous avons eu notre première expérience souterraine. Installé sur le site d’une abbaye que fit construire en 950 un dénommé Thibaut le Tricheur, homme de pouvoir vraisemblablement peu recommandable (une constante semble t’il qui perdure encore et sans doute plus que jamais de nos jours !), la première esquisse de ce qui sera le château date de 962. Encore n’était-ce qu’une enceinte fortifiée.
Inutile de narrer par le menu l’historique du château, c’est toujours à peu près le même scénario : conflits avec les anglais, guerres de religions entre protestants et catholiques, là où cela change c’est sous Napoléon qui comme à Fontevraud transforma le lieu en prison. L’intérieur est conforme à ce que l’on s’attend à découvrir dans un château, il n’y a vraiment que la grande salle souterraine qui soit impressionnante avec quelques boyaux à peine éclairés qui se laissent deviner.
Ventilée par un puits situé dans la cour d’Honneur juste au-dessus, il y fait un froid de canard. Dévolue jadis au stockage des vivres, elle offre aujourd’hui aux visiteurs une curieuse mise en scène de personnages affairés autour d’un tas de sable dont nous n’avons pas décrypté le message, glauque ! A suivre ...
Sentinelles dominant le cours de l’Orbiel, les 4 châteaux de Lastours nous faisaient de l’œil depuis bien longtemps. Trop loin pour une simple visite à la journée, trop près comme but de voyage, nous avons résolu le dilemme en en faisant la première visite de notre périple automnal.
De gauche à droite, Cabaret, Tour Régine, Surdespine et Quertinheux
Vers 1500 avant J.-C des hommes vivaient déjà à Lastours. Installés loin du cours de l’Orbiel coulant en contrebas et que l’on imagine sans peine fort tempétueux en certaines occasions, ces peuples qui n’étaient pas des bâtisseurs élurent domicile dans les nombreuses grottes des environs, celles là même qui alimentent aujourd’hui de nombreuses légendes. L’une d’elles a livré aux archéologues la sépulture d’une enfant connue sous le nom de « Princesse de Lastours ».
"Trou de la Cité"
Une découverte intéressante car les parures qui accompagnaient le corps et qui ont permis la datation des premières occupations humaines, attestent sans équivoque des nombreux échanges existants déjà à cette époque entre les différentes cultures méditerranéennes.
Le sous-sol riche en minerais divers, du fer mais aussi d’importants filons d’or, les mines sont toujours visibles aujourd’hui, leur position clé permettant de contrôler un vaste secteur, l’eau en quantité, autant d’éléments ayant permis à Lastours de développer une économie florissante, notamment une industrie drapière qui maîtrisait la totalité du cycle textile aux temps modernes. C’est de cette période que date le centre d’informations, ancienne usine réhabilitée et dotée d’un musée où les trouvailles archéologiques permettent de se faire une petite idée de la vie à Lastours à l’époque médiévale.
C’est aussi de là que débute la visite du site et autant vous prévenir, ce n’est pas du gâteau ! Même si c’est parfaitement aménagé, cela grimpe dur et facteur aggravant, pour nous en tout cas, c’est globalement toujours en escaliers.
Les 4 châteaux régulièrement espacés sur un axe Nord Sud occupent tous une position dominante. Trois de ces châteaux, Cabaret et Quertinheux du XIe siècle, Surdespine du XIIe ont connu les évènements tragiques de la répression contre les cathares. Du village médiéval qui s’étendait à leurs pieds ne reste clairement lisibles que les fondations du castrum de Cabaret. Au début du XIIIe siècle les « Bonshommes » étaient nombreux à Cabaret qui fut même le siège d’un évêché cathare au plus fort de la répression. Les parfaits et leurs défenseurs résistèrent héroïquement à Simon de Monfort pourtant prêt à tout pour venir à bout de cette hérésie.
Charmant homme ce Simon de Montfort qui imagina un subterfuge machiavélique pour faire tomber les citadelles. Ayant capturés presque toute la population de Bram, suspectée d’hérésie, après l’avoir atrocement mutilée, yeux crevés, langues arrachées, oreilles et nez coupés, il lança ces suppliciés sur le chemin d’accès aux châteaux en une longue cohorte hurlante menée par un homme à qui l’on avait conservé un oeil. La vision apocalyptique des visages ensanglantés ne fit néanmoins pas capituler les « parfaits » et ce n’est que 20 ans plus tard, après que tous les cathares aient été mis en sécurité, que les troupes royales réussirent à prendre d’assaut village et châteaux.
Tour Régine
Reconstruits par le pouvoir royal, la volonté du Roi est clairement affirmé dans le nom donné au quatrième château connu aujourd’hui sous le nom de « tour Régine », ils furent occupés par les protestants qui en seront délogés au terme de durs combats puis abandonnés à la Révolution pour être sauvés de la destruction totale au XXe siècle.
Cabaret et Tour Régine
Une visite à ne pas manquer car outre les châteaux qui méritent bien, comme tous les châteaux cathares d’ailleurs leur appellation de « Citadelles du Vertige », le cadre est d’une grande beauté ponctué par les flèches élancés des nombreux cyprès qui ne sont sans doute pas étrangers au sentiment de bien-être que l’on ressent dans ces lieux jadis tourmentés. Réputé pour aider les âmes à s’élever hors de la matière où elles sont souvent engluées après la mort, le cyprès est réputé depuis la haute Antiquité pour faire le lien entre la Terre et le Ciel, d’où sa présence dans les cimetières et l’importance de lui conserver son aspect élancé sans lui imposer de taille inadéquate.
Avant d’en finir avec notre virée dans le Massif Central et de repartir pour un dernier tour avant l’hivernage voici un site que nous nous promettions de découvrir depuis longtemps et qui vaut bien un petit détour et les quelques grimpettes incontournables pour l’atteindre et admirer le panorama du haut des tours et promontoires.
Les tours de Merle sont un castrum médiéval qui s’est constitué au fil des siècles avec l’apport de constructions possédées en indivision par différentes lignées de seigneurs dont la première semble être celle dont le site tire son nom, la famille de Merle.
Par le jeu des mariages la famille de Peistels (avec ou sans s) entre autre s’est ajoutée à cette co-seigneurie qui compta jusqu’à 7 co-seigneurs. On ne peut qu’en retenir le nom, elle a laissé à la postérité la plus belle des tours encore debout. Une ascension qui se mérite, les marches sont diablement hautes, permet d’apprécier le panorama qui entoure Merle dressé sur son éperon qu’encercle la Maronne.
Cette histoire débutée au XIe siècle s’est arrêtée au XVIe, trop exposé et difficilement défendable, dans un environnement austère, le site a été abandonné au profit de lieux un peu plus plaisants.
Aujourd’hui outre la visite des différentes maisons fortes il est possible de deviner les bases des chaumières qui se dressaient sur le piton adossées au castrum. Chaque catégorie sociale était représentée et si les seigneurs quittèrent les lieux définitivement au XVIIe siècle, au début du XXe des habitants du village vivent encore en ces lieux.
Le site est petit, installé sur un éperon de 200 mètres de long et 40 mètres de large, il faut cependant un certain temps pour tout découvrir et imaginer les lieux quand le vieux pont permettait d’aller cultiver les potagers de l’autre côté du méandre et servait de lien avec les autres castrums des environs. Moultes fois emporté par les eaux de la Maronne, guère plus sage que la Dordogne, il est possible de gagner les ruines du vieux moulin qui faisait partie des possessions de Merle.
Si le coeur vous en dit, Les Tours de Merle se trouvent en Corrèze, non loin de Salers dans le Cantal, de Saint Céré dans le Lot, sur la commune de Saint Geniez Ô Merle, non loin de l’adorable village de Saint Cirgues la Loutre et de Saint Bonnet.
Au passage si vous connaissez de jeunes couples attendant un enfant et en panne d’inspiration, il y a quelques saints dans le coin qui pourraient faire leur affaire !
Nous sommes parties pour cette vadrouille auvergnate une idée en tête, MARCHER ! Marcher histoire d’éprouver la récupération de mon genou et de tester des itinéraires de randos que nous avions repéré il y a quelques années. C’était le bon temps, nous avions encore Virgile et ces balades étant toutes interdites aux canidés nous nous étions rabattues sur des régions plus accueillantes.
Quittant Travassac, avant de gagner Salers dans le Cantal, nous sommes allées jeter un coup d’œil au canal des Moines à Aubazine.
Nous l’avons parcouru avec intérêt et perplexité ! Ce canal, construit par les moines d’Aubazine au XIIe siècle, est présenté comme un ouvrage unique en Europe ! Affirmation surprenante car les canaux de ce type ne sont pas rares, chose courante en Suisse, ils sont nommés « bisses », nous en avons un sur Laroque, le « Rech des moulins » qui, s’il n’atteint pas le kilomètre et demi, a un passé intéressant, enfin les PO s’enorgueillissent de posséder un ouvrage exceptionnel de 42 kilomètres, le Canal de Bohere !
Pour en revenir à Aubazine, après avoir capté l’eau d’un torrent, le Coyroux, les moines aménagèrent une chaussée en pente douce, entaillèrent la roche, modelant le cours du canal pour acheminer l’eau en surplomb du monastère !
Le site est beau, la balade courte, il nous restait juste à savoir ce qui justifiait de l’interdire aux chiens ?
Nous avons eu notre réponse à l’Office de tourisme et si elle ne nous a pas étonnées, c’est nous qui avons crée la surprise ! Ne pourrait-on inciter les malotrus qui défèquent sur les rives du canal à ramasser leurs déjections ? Parce que si une crotte de chien « fait désordre », les m….s humaines font vraiment tache, les chiens, eux ne laissent pas de papiers souillés !
Contentes de nous, nous avons gagné un site qui n’usurpe pas sa réputation, le site médiéval du castrum de Merle !
Grande première ! La technologie a fait irruption dans l’univers protégé de notre fourgon. Mon vieil ordi nous accompagne, un gain de temps au retour puisque je peux trier, travailler les photos au jour le jour et même écrire quelques articles !
Comme celui-ci !
Désireuses de goûter un peu de fraîcheur et lasses d’attendre que tombe la pluie, parce qu’une amie nous avait vanté les mérites du site, parties le 3 au matin de notre sud, nous avons gagné dans la foulée Brive La Gaillarde pour aller grossir le nombre des visiteurs des ardoisières de Travassac, notre première visite.
Au 17e siècle les abords de Travassac n’étaient qu’une colline à peine boisée d’où émergeaient des zones rocheuses que les paysans eurent l’idée d’exploiter. Ces zones étaient en fait des filons ardoisiers, entrecoupés de veines de quartzite inexploitables qu’ils eurent soin de laisser en place se contentant de les transpercer pour rejoindre la veine d’ardoise suivante. Ces parois ou pans, au nombre de 6, ont donné leur nom au site : les Pans de Travassac.
Les « perces » qui facilitaient la circulation des ouvriers permettent aujourd’hui de déambuler au sein des ardoisières mais aussi offrent des points de vue vertigineux sur les gouffres, comme le fameux saut de la girafe, qui se sont formés petit à petit au fur et à mesure de l’extraction.
De nombreuses ardoisières existent de part le monde, cet univers ne nous est d’ailleurs pas totalement inconnu puisque nous sommes arrières petites filles d’ardoisiers, néanmoins les ardoisières de Travassac sont uniques en Europe et constituent avec une autre exploitation en Argentine les seules ardoisières à ciel ouvert du monde !
Tout au fond, le puits !
Il y a un sacré paquet de millénaires des sédiments argileux se sont déposés au fond des mers, ils se sont compactés sous l’incroyable pression exercée par les mouvements de l’écorce terrestre donnant naissance au feuilletage qui confère à sa particularité à l’ardoise. A Travassac comme en Argentine les sédiments compactés ont été soulevés verticalement, imposant une extraction à ciel ouvert qui a créé ces Pans verticaux qui à Travassac présentent des à pics de plus de 100 mètres aboutissant à des puits de 60 mètres de profondeur, l’ardoise matériau quasiment imperméable concentrant en certains endroits non comblés par les déchets provenant de l’extraction, les eaux d’écoulement.
De passerelles en volées d’escaliers, la visite permet de découvrir le métier d’ardoisier qui perdure toujours même si les effectifs se sont réduits de manière drastique, 200 ouvriers environ au début du XXe siècle, 4 aujourd’hui. Pourtant les ardoisières continuent de fournir un produit de première qualité et si se sont souvent les bâtiments d’exception, le Mont St Michel dernièrement, qui peuvent s’offrir une toiture en ardoise de Travassac, les sous produits comme le paillis, la pierre de construction restent à la portée de tous.
La visite se termine par une démonstration sur un chantier reconstitué à l’identique de ce qu’il était à l’heure de gloire des ardoisières. Les jeunes ouvriers qui encadrent les visites et travaillent sur le site savent partager leur enthousiasme pour ce métier difficile mais qui les rend riches d’un savoir-faire d’exception.
Petite aparté, une fois encore nous avons été impressionnées par la gaité de ces jeunes qui bien que manifestement cultivés ont choisi de s’épanouir dans un métier manuel plutôt que d’aller grossir le rang des surdiplômés sans emploi et blasés !
Envie d'y faire un tour, clic ! http://www.ardoisieresdecorreze.com/
A bientôt pour vous faire découvrir un autre site exceptionnel !
Italie, Autriche, Allemagne et pour le peu que nous ayons pu voir, Hongrie, les autoroutes sont bien aussi envahies de poids lourds qu’en France où l’on a tendance à vouloir nous faire croire que nous sommes les plus mauvais !
Nous avons réussi le tour de force de contourner Vienne sans voir autre chose qu’un mur de camions à notre droite et le mur anti-bruit sur notre gauche.
Autre constat, nous ne sommes pas vraiment à la traîne en matière de Bio. Pour sillonner le pays d’Est en Ouest et du Nord au Sud, il n’y a pas vraiment de lieux où l’on ne trouve pas une Biocoop ou similaire sans parler des grandes surfaces qui se mettent au Bio de plus en plus même si c’est purement commercial !
S’il n’y a rien à redire pour l’Italie, tout au moins les
régions traversées, qui est assez bien lotie, il faut dire que c’est un des pays qui a initié ce mouvement, par contre en Allemagne, en Autriche, il est assez problématique de se fournir en Bio. Les réseaux ne sont pas faciles à trouver sur le Net, pas plus que les produits disséminés dans les rayons des grandes surfaces de manière intimiste et aléatoire. Nous n’avons jamais trouvé quelle logique présidait au rangement !
Le Made in China aurait-il du plomb dans l’aile ? En Italie le « made in China » est remplacé fréquemment par le « Made in Italy ». Même en France nous trouvons de plus en plus de fringues arborant ce sigle ! Rassurant, non ?
Mais ce n’est pas tout, si vous avez une piscine (ou en fréquentez une), que vous avez besoin de « frite », ces longs trucs flottants très colorés et que vous privilégiez ce qui ne vient pas de chine, pas de problème. Le magasin Weldom en propose des « Made in Belgique ».
Rien de plus normal puisque nous parlons frite.
Autre découverte séduisantes. En Italie, toujours, le long de l’autoroute qui relie le Col du Montgenèvre à Turin puis Milan (peut-être ailleurs également), à la hauteur de certaines bretelles mais aussi n’importe où dès lors qu’il y a aux environs une agglomération d’une certaine importance, on trouve des aires desservant des gares routières à l’usage exclusif des cars de voyageurs. Dotées de passages souterrains permettant de relier les voies montante et descendante de l’autoroute et d’accès à des parkings de stationnement ordinaires ou de co-voiturage, ces aires permettent à toute personne, motorisée ou non, vivant hors des grands centres, lorsque les transports publics sont inaccessibles, de pouvoir vivre et se déplacer facilement.
En Italie, Autriche, Allemagne, Espagne même dans le plus petit camping les sanitaires sont spacieux, les installations sont pensées pour le confort des usagers. Plein de petites attentions leur sont destinées, le papier WC est à disposition, il est même possible de vider la cassette des WC chimiques sans être gazé, le tout moyennant des tarifs ni plus ni moins élevés que chez nous !
En prime les 3/4 du temps l’accès à la piscine municipale du coin est gratuit, les campeurs sont satisfaits, l’environnement et les réserves en eau préservées, économie rime avec écologie. Nous sommes globalement loin des installations sanitaires passablement minables des campings français même s’il y a des exceptions qui confirment la règle.
Il semblerait que les routes bordées d’arbres soit
l’apanage de la France. C’est en traversant la plaine du Rhin, après 4000 kilomètres sur les routes d’Italie, d’Autriche, d’Allemagne, que cette découverte nous a sauté aux yeux.
Ils n’ont jamais bénéficié du génie de Colbert, c’est une évidence !
Certes la médaille a son revers, aucun accident dû à un arbre qui aurait sauté sur la chaussée n’est à déplorer !
De la Bavière jusqu’en Forêt Noire et à la frontière française, il n’y a quasiment pas de giratoires, ces « rondelles », comme les nommaient un vieil ami, qui nous indisposent souvent. Les feux tricolores perdurent pas vraiment à notre avantage finalement. Bonjour les embouteillages !
Que ce soit en Allemagne, Autriche ou Italie, les ralentisseurs (gendarme couché, plateau traversant ou coussin berlinois) sont totalement absents et pourtant dans tous ces pays la vie du piéton est plus cool qu’en France ! Qu’on se le dise !
Pour en finir !
Après plus de 15 jours en immersion en pays germanophones, nous étions plutôt satisfaites de rentrer en France afin de pouvoir communiquer plus aisément. Pourtant à peine passée la frontière nous regrettions déjà de pouvoir comprendre les affichages, les remarques et autres manifestations linguistiques. Hôtels « Bellevue », « Chez Dudu », « place de l’apéro », prose poétiques des WC publics … tout manquait de charme. Les réflexions de ceux que nous croisions, du genre « j’t’le dis, c’est rien qu’un enculé », « tu vas la fermer ta gueule » (d’un père à son enfant), nous désolaient. Nous n’avions plus qu’un désir, être anonyme, dans la foulée au premier camping en territoire français où nous avons fait halte c’est l’espagnol qui m’est venu au mental ! Cela a coupé court à toute conversation !
Bonne nouvelle, la France n’a pas la palme des personnes en surpoids. A ce que nous avons pu voir en Allemagne et Autriche 1 personne sur 2, voir 2 sur 3 chez les séniors ont un problème de ce type. Nous avons croisé un nombre impressionnant de personnes en fauteuils roulants, avec des déambulateurs ou des cannes, pas vraiment âgées mais qui auraient sans doute gagné en mobilité avec quelques kilos en moins.
Ici comme là-bas le coupable n’avance même pas masqué, le sucre vous dis-je ! Des salons de thé, des glaciers à tous les coins de rue, des « Burger machin chouette » et « Mac do » partout, de la mal bouffe, des sodas disponibles à tout heure !
Le Salzkammergut recèle une myriade de lacs, tous plus beaux les uns que les autres, ayant choisi de privilégier en toute circonstance la nouveauté, nous commençons par découvrir les rives de l’Attersee où nous mettons nos pas dans ceux de Klimt.
Tous ses tableaux paysagistes sont nés ici, les lieux ont bien changé mais certains monuments, les points de vue restent identifiables et si dans ses paysages, le vivant est presque toujours absent, aujourd’hui de petits insectes semblent prendre plaisir à venir animer les reproductions de tableaux présentées autour du lac, une revanche ?
Pleines d’enthousiasme, nous gagnons Bad Ischl pour arpenter sous le cagnard la Kaiser-villa, retrouvant pour un temps Sissi et découvrant une de ses passions, la photographie.
Installé dans ce qui fut le salon de thé de l’impératrice, la villa est dotée d’une terrasse entièrement ombragée d’une tonnelle particulièrement sympathique, nous refusons cependant de payer un supplément pour le visiter, nous nous contenterons d’avoir dû payer pour une visite du parc en partie inaccessible, des zones sont interdites au public après les tempêtes de 2016. Nous traînons un peu dans la ville qui ne casse pas 3 pattes à un canard et filons sur le Wolfgangsee pour y tremper !
La baignade est délicieuse, il faut juste arriver à maîtriser la mise à l’eau, le fond du lac étant tapissé de cailloux irréguliers et glissants mais après, ce n’est que du bonheur ! Là aussi tout est permis et nous profitons sans le savoir de notre dernier bain en toute liberté, 2 jours plus tard, à Gérardmer, ce sera une autre histoire. Quasiment tout le pourtour du lac est interdit à la baignade qui doit se cantonner globalement aux plages payantes. Les périodes de bain sont, qui plus est, définies par la municipalité, juillet et août, parfois en juin et mai ! Tout contrevenant est passible d’une amende.
Pourtant les rives sont peu construites et les fonds de faible profondeur et sableux mais priorité est donnée aux loueurs d’embarcations qui doivent pouvoir évoluer sans contrainte ! Nous avons pu constater pourtant notamment sur le Wolfgangsee où le trafic maritime est intense que cela n’affole personne dès lors que chacun reste dans la partie qui lui est impartie !
Qu’à cela ne tienne, à la moitié du tour du lac de Gérardmer, bien que sans maillot, nous avons craqué et étrenné au sortir de ce bain, d’autant plus exquis qu’il était interdit, les superbes peignoirs (dégriffés) achetés au magasin d’usine Linvosges laissant d’autres baigneurs bravés à notre suite les interdits !
Voilà, nous étions presque à la fin de notre séjour, n’ayant plus sous le coude qu’une seule découverte sur notre route, les Salines Royales d’Arc-et-Senans. Certes cela pourrait faire l’objet d’un article mais comme nous avons un peu l’impression d’écrire sans susciter un quelconque intérêt, je crois que nous ne vous dirons rien de ce superbe site ! Na !
ExpoTintin à Arc-et-Senans, nous y retrouvons notre "Milou"
De bon matin nous filons sur Vienne qui cet hiver nous semblait si loin ; curieux comme tout à coup les distances se sont raccourcies. Quittant le Burgenland nous réalisons en jetant un dernier coup d’œil au Neusiedlersee que nous l’avions survolé avant l’atterrissage à Vienne. D’ailleurs nous avons refait sensiblement en voiture le même trajet qu’en avion : survol des Alpes, des lacs italiens, de Graz.
Contournant Vienne, nous n’avons pas vraiment l’opportunité de voir quoi que ce soit, une grande partie du contournement est en tunnels et la circulation est telle qu’il est préférable de ne pas se laisser distraire. Côté camions une évidence s’impose, les poids lourds sont aussi nombreux qu’en France, le ferroutage ne semble pas plus pratiqué ici que chez nous. Des murs de camions nous obligent à monopoliser la seconde voie. Nous avions connu cela en Italie, nous le retrouverons en Allemagne, autant de raison de ne pas être dépaysées lorsque nous arriverons sur le Perthus !
Le Danube, bleu nous le vérifions, devient notre fil conducteur et si nous avons l’intention de le quitter avant Linz nous en découvrirons enfin la source à Donaueschingen en Forêt Noire.
Donaueschingen, 2840 kms plus loin, c'est la Mer Noire qui accueille les eaux du Danube
Nous arrivons à Krems en plein cagnard, de l’autre côté du Danube l’abbaye Göttweig occupe tout le sommet de la colline. Trop haut, trop chaud et sans doute encore un truc genre pièce montée dégoulinant de stuc, or, puttis et tout le tralala ! Nous préférons nous réserver pour la star des abbayes, Melk, en fait nous n’aspirons qu’à une seule chose, nager ! Coup de bol il y a à Krems, comme partout en Autriche, un superbe parc aquatique. Il n’y a pas à dire l’autrichien, l’allemand d’ailleurs aussi, est très aquatique. Rivière, lac, la moindre pièce d’eau est propice à la baignade. C’est ainsi qu’en arrivant quelques jours plus tard dans le Salzkammergut nous découvrirons en pleine ville des gens patouillant au milieu des bateaux, cernés par les cygnes !
Pas d’interdits, les caleçons sont autorisés tout comme les jeux de ballons et les engins flottants de tout poil. Chacun s’installe là où il y a de la place, on se déshabille sans chichi, jeunes et moins jeunes goûtent le plaisir de se rafraîchir simplement ou de nager comme une bête !
Ayant eu la chance de jouir d’un temps exceptionnel durant tout notre voyage, nous avons intégré à nos visites des plans piscine journaliers. Evidemment la dernière baignade en Styrie restera un cas unique mais chacune s’est révélée épatante. Ce jour là à Bad Waltersdorf, ayant trouvé la schwimmbad fermée nous étions fort dépitées quand ce simple mot, « jetz » nous redonna le sourire. L’ouverture était pour « maintenant ». Imaginez 2 gigantesques bassins, le toboggan aquatique et la piscine à bulles et jets variés pour nous seules. A Krems, ce n’était pas vraiment le cas, pelouses envahies de familles entières avec pique-niques, transats et parasols, scolaires dans l’eau, pourtant nous avons réussi à faire notre kilomètre de nage avant de partir visiter la ville toute baignée d’une délicieuse odeur de tilleuls en fleurs.
Krems, l'abbaye Göttweig et le Danube bleu !
Pas vraiment motivées par la marche à pied sous un soleil de plomb, c’est à vélo que nous avons rejoint Stein, la jumelle de Krems et sillonné les ruelles toutefois assez pentues. Mais si ça monte ça redescend et avec la vitesse on goûte la fraîcheur d’un peu de vent ! Ayant atteint Krems nous n’avions plus qu’une idée fixe, nous offrir une glace même si nous avions héroïquement résisté jusqu’à lors. Ayant enfin trouvé ce que nous cherchions, nous nous sommes vautrées à l’ombre délicieuse d’une terrasse devant la spécialité locale déclinée de manière très « gouttue ». Divin !
L’abricot est à l’évidence le fruit emblématique des bords du Danube. Distillé, en nectar, confiture, au sirop, en bonbons, que sais-je ! il est à toutes les sauces.
Le lendemain suivant toujours le Danube, encore bleu, les distilleries d’abricot sont au rendez-vous et la chaleur plombante. Autant dire que les nuages bourgeonnant qui se massent au-dessus de Melk et de son abbaye nous semblent les bienvenus. L’abbaye bénédictine jouit d’une grande renommée et présente un décor baroque tout ruisselant d’or à tel point que l’on se demande comment ses occupants ont pu à ce point s’éloigner de la règle de St Benoît sans que personne n’y mette bon ordre. La visite permet de découvrir les appartements impériaux transformés en musée à la scénographie réussie, une superbe salle d’apparat et la merveille des merveilles, la bibliothèque !
Si nous ne pouvons en parcourir toutes les pièces et découvrir les 85 000 volumes qu’elle abrite, les 2 pièces visitables sont absolument remarquables. Sous un magnifique plafond peint, des globes terrestres de Coronelli restituent la Terre à une époque où tous les continents n’étaient pas encore explorés. Le parquet marqueté est sublime et un délicieux escalier en fer forgé et en colimaçon permet aux pistonnés d’accéder aux reste de la bibliothèque. A Melk seule la bibliothèque rivalise en importance avec l’église et c’est d’ailleurs un vieux manuscrit du XIVe siècle dont l’auteur Dom Adso vécut à Melk qui est à l’origine du roman « Le nom de la Rose ». Les jardins bien que fortement mis en scène sont quand même plus à notre goût même si là aussi le côté ostentatoire est éloigné de l’austérité monastique.
Le lendemain, un peu plus en amont sur le cour du Danube, non loin de Mauthausen, nous le quittons pour filer sur Salzburg. En peu de temps les collines danubiennes laissent place aux sommets escarpés du Salzkammergut. Do
Le Burgenland est le land d’Autriche le plus oriental du pays et le plus plat. Jusqu’en 1920, cette région était rattachée à la Hongrie et encore aujourd’hui, une petite partie, au sud, a refusé l’annexion et est restée hongroise. La plus grande ville du land est Eisenstadt ; elle possède un joli château, agrémenté d’un vaste parc à l’anglaise où le musicien Joseph Haydn possédait même une petite vigne !
La vigne de Haydn
Nommé chef d’orchestre au service de la famille Esterhazy, propriétaire du château, Haydn a vécu pendant douze ans dans une jolie maison baroque que l’on peut visiter aujourd’hui. Pour notre part, nous nous sommes contentées de l’admirer extérieurement et de faire le tour du parc, à la recherche d’un peu de fraîcheur. En vain.
oriel peint à Eisenstadt
Nous n’avions pas vraiment prévu cette étape dans le Burgenland ; on peut dire que cela nous a pris brusquement, sans doute parce que Danielle nous en avait vanté les charmes. Et puis c’est vraiment tout près de Graz, 150 kilomètres, environ. Nous ne sommes vraiment plus à cela prêt.
Le Burgenland, c’est avant tout, dans un bassin fermé, un lac immense, le Neusiedlersee : 315 m2 de surface (240 en Autriche, 75 en Hongrie). 36 kilomètres de long pour 6 à 12 de large. L’évaporation y est parfois très forte et il est même arrivé que ce lac disparaisse complètement. Il faut dire que jamais sa profondeur n’excède 2 mètres.
le lac et sa ceinture de roseaux
Outre la natation, on peut y pratiquer la navigation, à voile ou à moteur, et en hiver, sur sa surface entièrement gelée, le patinage et le char à glace. Des bateaux de tourisme font régulièrement la navette entre Rust ou Mörbisch am see, sur la rive ouest, et Illmitz, à l'est. Par ailleurs, ses eaux sont poissonneuses et de nombreux pêcheurs y exercent leur activité.
Bien évidemment, une foule d’oiseaux dont de nombreux migrateurs y trouvent leur paradis. Nous avons surtout vu des cigognes et des oies cendrées, innombrables et culottées, fréquentant particulièrement les lieux de baignade dans l’espoir, peut-être d’améliorer leur ordinaire.
Le Burgenland, c’est un bout d’Autriche qui ne ressemble à aucun autre. Plat, couvert de roseaux, marécageux. La maison traditionnelle ressemble à la maison gardianne ou à la bourrine vendéenne.
cabane de pêcheurs dans les roseaux
Les eaux sont chargées de sel et de boues sédimentaires. La ceinture de roseaux est très importante sur son pourtour et il est difficile de l’apercevoir lorsque l’on fait le tour en voiture. C’est bien entendu ce que nous avons fait pour tenter d’avoir un aperçu complet de ce biotope si particulier.
Basées au camping d’Oggau, - camping agréable où l’on parle français, avec accès gratuit à la piscine, et quelle piscine, là encore !-, sur la rive ouest, nous avons tenté de longer le lac en commençant par le bas, visitant au passage la jolie petite ville de Rust dont nous avions découvert le port en vélo la veille),
Hauptplatz de Rust, et un nid de cigogne, un!
capitale des cigognes (on trouve dans les commerces les mêmes cigognes en peluche qu’en Alsace… Made in China !), mais si les routes au bord du lac, à partir de Mörbisch am see, existent bel et bien sur la carte et dans la réalité, à la frontière hongroise, il est impossible de les emprunter. Seuls les cyclistes ont le droit de passer. Il faut faire un tour immense, remonter pratiquement jusqu’àEisenstadt pour s’engager vers Sopron, première ville hongroise de la région, enclavée comme un éperon dans le territoire autrichien.
Nous passons la frontière sans essuyer le moindre contrôle, ni autrichien, ni hongrois.
Nous avions dans l’idée de nous arrêter et de visiter la ville, mais nous avions négligé quelques détails que nous ignorions : pas de parking aménagé pour les véhicules d’un certain gabarit comme le nôtre, des parcmètres partout et surtout, pas d’euros mais des forints ! Nous nous sommes donc contentées d’un tour de boulevard circulaire autour du centre historique, manifestement intéressant. Tant pis !
Sans trop de difficulté, nous avons retrouvé la route qui suit la rive (de loin), traversant des villages hongrois où le niveau de vie semble beaucoup plus bas qu’en Autriche. Il y a bien une piste cyclable qui fait le tour du lac, même ici en Hongrie, mais elle suit la route et n’a rien de bien attractif. Après une trentaine de kilomètres hongrois, nous retrouvons l’Autriche, à la hauteur d’une petite poste frontière déserté par les hongrois ; mais les autrichiens sont là et veillent au grain. Petit contrôle, petit coup d’œil à l’intérieur (on pourrait cacher quelques migrants !) et nous arrivons bientôt à Illmitz.
Tout est très mal indiqué et ce n’est pas sans mal que nous parvenons enfin à la « schwimmbad » aménagée sur les bords du lac. Parking et baignade sont payants jusqu’à 17 heures. Qu’à cela ne tienne, nous acquittons la taxe ; il fait tellement chaud que nous ne rêvons plus que de nous tremper.
Cafés, restaurants, ombrages abondants et vastes pelouses ponctuées de cacas d’oies (verts pour les plus frais !)
, et le lac à perte de vue, comme une petite mer intérieure. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’eau n’est pas limpide ; debout, avec de l’eau à la ceinture, on ne voit même pas ses pieds, à peine ses cuisses ! Pour y accéder, il faut franchir une digue en béton qui ne fait pas vraiment joli dans le paysage. Des escaliers permettent ensuite de descendre progressivement (elle est un peu fraîche…). On ne voit rien, mais on sent bien les cailloux au fond ! Ici, on partage l’espace avec les oies, sur terre et dans l’eau. Elles sont omniprésentes.
Quelques naïades au sortir du bain
La suite de la découverte se fera à vélo. Par une chaleur pareille, c’est certain, chez nous, nous n’aurions même pas l’idée de les sortir ! Mais ici, nous nous élançons gaillardement à la découverte du parc national.
Ce parc national constitue le point de départ de la steppe hongroise, la célèbre puszta. Nous apercevonsquelques typiques puits à balancier
; tout autour du lac, noyé dans les roseaux, de nombreuses mares asséchées trahissent par leur blancheur la présence abondante de sel.
De temps à autre, nous apercevons des oiseaux que nous n’identifions pas forcément. Nous pédalons ainsi pendant près de deux heures et demie et nous nous offrons une seconde baignade à l’arrivée ! Il est 16h30, et le gardien est déjà parti.
Après celle longue halte à Illmitz, nous terminons le tour du lac sans nous arrêter, rien ne nous motivant vraiment par cette chaleur très dissuasive.
Vue typique... Ici, pas de grand champ... mais des petites bandes cultivées alternant vignes, maïs, blé, jachère... Les uns protègent les autres des intempéries. Futé!
Nous ne sommes pas fâchées de retrouver le camping où nous avons fait la connaissance d’un couple de lorrains ; comme nous, ils partent demain, mais dans la direction opposée : nous, nous montons vers le Danube et eux, se dirigent vers le lac Balaton, en Hongrie. En ce qui me concerne, le peu que j’ai vu de ce pays ne m’a pas franchement donné envie d’en approfondir la découverte. A partir de maintenant, nous allons nous acheminer doucement vers l’ouest. Cette fois nous prenons notre décision : nous reviendrons par l’Allemagne et l’Alsace.
Parcourir l’Autriche d’Est en Ouest en 3 heures ! Stupide pensez-vous ! Et bien non, c’est possible. Evidemment cela aura un goût de trop peu, mais comme mise en bouche et introduction au pays, c’est vraiment épatant. C’est à Stübing, à une petite quinzaine de kilomètres de Graz dont dix en un tunnel ininterrompu ce qui n’est pas rare dans ce pays, que nous avons vécu cette expérience.
L’Osterreichisches Freilichtmuseum, musée ethnographique en plein air (comme son nom l’indique), présente tout au long d’une vallée boisée de 65 hectares, nous entraînant du Levant au Couchant, une découverte de l’habitat rural autrichien. La visite démarre au Burgenland, à la frontière hongroise (notre prochaine étape), se poursuit en Styrie, Carinthie, nous entraîne aux Tyrols et se termine au Vorarlberg !
Toit de chaume au Burgenland
Les différences architecturales qui nous échapperaient peut-être en traversant le pays sont ici évidentes, tout comme le plus grand dénuement du Burgenland par rapport aux fermes cossues du Tyrol !
La vie palpite dans chaque bâtiment que les habitants semblent venir de quitter.
Ancienne école où il est possible de compulser de vieux manuels de lecture et d’écriture (ce qui a fait d’ailleurs bondir l’instit que je fus), moulins, scieries en activité, commerces dont une épicerie pleines de souvenirs bons à acheter, ce musée est un vrai régal et je regrette vraiment de n’avoir pu atteindre le Voralberg pour cause de « patte folle ».
Regardez un peu la graphie du f, dire que je me battais avec les gamins pour qu'elle soit parfaite !L'épicerie, débit de boisson, quincaillerie ...
Les intérieurs sont le plus souvent plein de poésie et l’on y retrouve des constantes, poêles en faïence, « youpala » pour les bambins, espaces de travail et de vie imbriqués. Une leçon de géographie, d’histoire aussi, à ne pas manquer si le hasard vous mène là.
De petits jeux sont aussi proposés pour entretenir l'attention des plus jeunes mais il n'est pas interdits aux adultes qui n'ont pas quitté l'enfance de se priver !
Notre "Conchita Wurst" française !
Autre visite incontournable, les thermes de Bad Blumau !
Installées dans un village proche, lui aussi doté de thermes, Bad Waltersdorf, sur un projet de Friedesreich Hundertwasser, ce village de maisons collines épousant les reliefs boisés de ce coin de Styrie est un régal pour les sens, le corps et l’esprit !
Je ne sais pas si vraiment les thermes tels que nous les découvrons aujourd’hui sont l’exact reflet de ce que Hundertwasser avait imaginé mais l’atmosphère des lieux ne rappellent en rien celle de ces HLM viennois. Un peu bobos tous ces curistes !
Il suffit de quitter les abords des bassins extérieurs et de la réception pour goûter le plaisir de se balader dans une nature d’où émerge des bâtiments des plus surprenants. Des tourelles, des colonnes plantureuses et chamarrées, les yeux sont à la fête et c’est sans effort que l’on déambule dans ces collines d’où surgissent des murs ondulants aux fenêtres rigolotes.
Par contre si la fibre écolo de Hundertwasser est à l’origine de ce complexe, lui qui a su concevoir la filtration de l’eau par lagunage et fut un des pionniers de la protection de l’environnement, je me demande ce qu’il pense de cette débauche d’énergie nécessaire pour faire fonctionner la piscine à vagues et les différents complexes aquatiques !
Enfin, ne bondons pas notre plaisir car ce n’est pas fréquent de pouvoir, sans être hôte des lieux, visiter un site de ce type qui avant d’être à vocation touristique est quand même destiné à prodiguer des soins.
C’est d’ailleurs très surprenant de constater que partout où nous sommes allées il n’y a pas d’espaces interdits et, ou, réservés. Comme à Vienne, la police est très discrète, nous n’avons même pas repéré de radars sur les routes et les interdits sont globalement respectés, les personnes semblant se censurer d’elles-même. Rien à voir avec le côté psychorigide ressenti en Allemagne (et qui s’est encore intensifié depuis notre dernière incursion en 2014) où l’on a bien souvent l’impression de se faire mitrailler du regard dès lors que l’on commet, ou s’apprête à commettre, un impair. Essayez de laver votre petite culotte dans le lavabo des sanitaires en Allemagne ! Ils ont des yeux partout et instantanément il se trouve quelqu’un pour vous faire remarquer que c’est « verboten ». En Autriche les petits aménagements ne suscitent pas de réaction !
Décidément ce pays me parle beaucoup au coeur et à l’âme et même si trouver l’itinéraire de retour nous a donné bien du souci, maintenant que nous avons tout testé et que nous avons déterminé le trajet idéal (quand on habite Perpignan), c’est évident nous y reviendrons ne serait-ce que pour se faire le Grossglöckener.
Nous repasserons tant à l’aller qu’au retour par l’Italie et hardi petit !
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Nous sommes deux soeurs... L'une peint, l'autre écrit. Nous avons envie de partager nos vécus, nos ressentis, nos expériences; de témoigner... Nous aimons par dessus tout la nature, notre plus grande source d'énergie... Sur ce blog, nous vous présenterons des peintures, des livres, mais aussi des photos de nos voyages, de nos randonnées, des récits... Nous tenterons enfin de vous entraîner dans la grande aventure de notre vie: notre cheminement spirituel vers l'Amour et la Lumière.