Le Massif du Canigou est connu, entre autre, pour sa richesse en minerai de fer.
Les traces de son extraction sont avérées dès 1700 avant Jésus Christ, notamment au Pla Guillem.
Le creuset réalisé à même le sol des débuts évolua vers le concept de forge nécessitant toujours plus de bois, tant pour le processus de fusion de la matière première que pour l’étayage des galeries.
Il y eut profusion de gisements, d’abord à ciel ouvert puis l’homme creusa des galeries. D’une forte teneur en manganèse le fer du Canigou a servi à la fabrication des meilleurs aciers et il fallu le retour de la Lorraine « annexée » (clin d’œil familial) au sein de la France pour que petit à petit l’exploitation du fer du Canigou décline puis s’arrête tout à fait.
Mais l’homme du Canigou a de quoi être fier car c’est son concept de « forge catalane » qui est à l’origine des Hauts Fourneaux !
L’activité minière a laissé une foule de traces sur les flans de la Montagne.
Des galeries, des villages ruinés, un ligne ferroviaire, des ouvrages en tout genre : remblais colossaux pour le soutènement des chemins qui se faufilent au travers de gigantesques pierriers eux-mêmes domestiqués, tunnels couverts ou non, éléments d’architectures liés à l’exploitation minière comme les trémies.
Si vous souhaitez tout savoir sur cette montagne sacrée qu’est le Canigou, un conseil lisez le livre de Joseph Ribas « Canigou ». Il nous livre tout de cette montagne qui est un monde à elle toute seule, de ce peuple laborieux qui ne connaissait pas le RMI, le RSA et pour qui travailler était synonyme de se respecter. Les chemins de balade que nous empruntons aujourd’hui et qui nous laissent sur les rotules, étaient leur quotidien pour se rendre et revenir de leurs lieux de travail.
Samedi, notre objectif était de rallier la Mine de la Pinouse au départ du col de la Palomère.
La mine était d’importance et compta jusqu’à 600 hommes au plus fort de sa production.
Ce fut une rando riche à tout point de vue avec un moment fort à la mine où nous avons déambulé au travers d’une page peu glorieuse de notre Histoire.
C’est sur les Flans du Canigou que le maquis Henri Barbusse a été décimé.
Accueilli avec sympathie par la population de Valmanya, ce qui restait du groupe de résistants de ce réseau et d’autres hommes venus de tous horizons (150) dont Julien Panchot, avaient trouvé refuge sur le site de la Pinouse.
Trahis par un rescapé d’un autre maquis qui les avait infiltré et donnés aux Allemands, après que ceux-ci eussent brûlé le Village de Valmanya, le 2 août 1944 les maquisards subissaient l’assaut final à l’Estanyol.
Ramené blessé jusqu’à la Pinouse le capitaine Julien Panchot fut fusillé couché par l’ennemi.
Aujourd’hui, sur le site une stèle rappelle qu’il fut assassiné là par les allemands mais aussi par les miliciens.
Ce fut une belle journée et le calme de la Hêtraie se prêtait tout à fait à ce devoir de mémoire que nous étions venues faire.
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