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16 septembre 2015 3 16 /09 /septembre /2015 20:11
The Family of man, Château de Clervaux au Luxembourg

The Family of man est une exposition de 503 photographies Noir et Blanc.

The Family of man, Château de Clervaux au Luxembourg

Exposition légendaire de l'histoire de la photographie, inscrite au registre de la mémoire du monde de l'Unesco, 273 photographes, connus ou anonymes, issus de 68 pays ont donné vie à ce manifeste pour la Paix.

The Family of man, Château de Clervaux au Luxembourg

L'exposition a été conçue par Edward Steichen pour le MoMA de New-York dont il était directeur de la section photographie. Artiste américain d'origine luxembourgeoise l'inauguration de cette manifestation a eu lieu en février 1955. Elle a ensuite tourné pendant 10 ans dans le monde entier pour le bonheur de plus de 10 millions de visiteurs.

Château de Clervaux Luxembourg
Château de Clervaux Luxembourg

Offerte au Grand Duché au décès de Steichen, elle est gérée par le Centre National de l'Audiovisuel luxembourgeois (CNA) et a été installé dans le château de Clervaux. Manifeste pour la Paix, Steichen, fortement ébranlé par les horreurs de Nagasaki et Hiroshima, a voulu montré l'égalité fondamentale entre les humains et l'iniquité de la guerre ! Diantre, cela sonne bizarre aujourd'hui !

The Family of man, Château de Clervaux au Luxembourg

Toutes le photographies sont des originaux, restaurées certaines portent pourtant les traces de l'engouement qu'elles ont suscité. De l'une à l'autre nous passons du rire aux larmes.

Même perplexité !
Même perplexité !

C'est beau, c'est intense en émotion et ce qui est extraordinaire, c'est que bien qu'il n'y ait aucune touche colorée, tout est Lumière. Avec la photographie Noir et Blanc, rien qu'au moment du développement d'un cliché, la vie palpite avec une intensité jamais égalée et si la chambre noire porte ce qualificatif, pour moi, ce ne fut jamais mon ressenti. Développer une photo c'est prendre un bain de lumière, ni plus ni moins que peindre avec ces ocres que j'affectionne.

The Family of man, Château de Clervaux au Luxembourg

Steichen nous livre la condition humaine dans un monde sans frontière. Frères en humanité !

The Family of man, Château de Clervaux au Luxembourg

Tous les moments emblématiques de la vie, naissance, mort, rituels et fêtes se déroulent sous nos yeux prouvant s'il en est besoin que bien que différents nous sommes tous parents ! Steichen nous livre ce qui donne à l'humain toute sa dimension dans la joie, la compassion …

The Family of man, Château de Clervaux au Luxembourg

Si vos pas vous mènent à Clervaux, n'hésitez pas ! Family of man, c'est un moment unique et si en prime vous êtes nostalgique de la photographie argentique Noir et Blanc, c'est magique. En visionnant l'expo, je me suis rendue compte que si j'aime faire des photos je me régale bien moins maintenant que je ne les développe plus. A Clervaux tout l'art du photographe de la prise du cliché à son tirage est palpable. Regret !

Do

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 16:24
Esch sur Sure Luxembourg
Esch sur Sure Luxembourg

Rapido-presto, un inventaire à la Prévert pour brosser à grands traits un grand tour au Luxembourg et un vagabondage dans nos verts bocages.

A Valmy
A Valmy

Des rencontres improbables et magiques, des randos, des expos mais aussi des châteaux sur des routes semées d'histoires, petites ou grandes. Un voyage dans les pas de grands hommes dont un qui s'est fait raccourcir et encore et toujours le Grand Condé ! A ce stade ce ne peut plus être un hasard !

Wormeldange et la Moselle
Wormeldange et la Moselle

Un vagabondage sur les routes des grands crus où les noms s'égrainent avec délectation. Vins de Bourgogne, des coteaux mosellans, de Champagne, j'aime vos noms moi qui pourtant vous préfère le Rhum ou le muscat pet de Corse !

Et au milieu coule la Semois !
Et au milieu coule la Semois !

Une virée pour retrouver l'arrière grand-père paternel, retourné « au pays » pour y reposer en toute discrétion à Muno, province du Luxembourg en Belgique sur les bords de la Semois.

St Ilpiz non loin de Brioude
St Ilpiz non loin de Brioude

Une balade qui a eu son point d'orgue dans les monts du Forez à Saint Ilpiz et nous a vu passer à Lodève juste avant que l'eau du ciel ne coupe la Méridienne au Bosc. Un voyage dont il nous reste un bouquet de noms riches en couleurs et en saveurs.

Plan confiture, dans le fourgon près de Nancy
Plan confiture, dans le fourgon près de Nancy

La Lorraine et ses mirabelles, Echternach (à vos souhaits), Clervaux, Vianden, Herbeumont, le copain Godefroy (de Bouillon bien sur), Varennes et Sainte Ménehould, Valmy, Châlon en Champagne et le Centre Afrique !!!, Berbezit.

Eligriv
Eligriv

Ah, au fait j'oubliais de vous présenter notre mascotte, Eligriv !

Mais sans doute l'avez-vous repéré ?

Do

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 14:34
Mémé, de Philippe Torreton. Encore de la lecture!

Mémé

de Philippe Torreton

aux éditions L’iconoclaste

C’est un tout petit livre, farci d’amour et d’humour.

Dans une langue à la fois simple et poétique, Philippe Torreton nous dresse le portrait d’un des piliers de son enfance, sa grand-mère.

Sa « Mémé ».

Ce livre plongera dans l’émotion toute personne qui, immanquablement, y reconnaîtra une mère, une grand-mère, une tante… quelqu’un de très proche en tous les cas. « Mémé », c’est l’enfance qui ressurgit à chaque page, sous l’œil vigilant, attentif, énergique et rassurant d’une « sacrée bonne-femme », endurcie par une vie sans indulgence, une vie de sacrifice à sa terre et à sa famille.

Si j’apprécie l’acteur, je ne connaissais pas l’écrivain, Philippe Torreton. Une belle découverte, donc ; j’aime ses mots, ses expressions imagées ou cocasses qui évoquent si bien la vie toute simple de sa « Mémé », transpirent l’amour et l’admiration qu’il a pour elle. Et je peux vous dire que s’il m’est souvent arrivé de sourire en lisant ces lignes, les dernières m’ont franchement noué les tripes.

A dédier à toutes les Mémés (Mamie, Grand-mère, Grand-maman, Mutti, Mamina, O’ma, etc…) de la création, dont on oublie un peu trop facilement à la fin de leur vie tout ce qu’on leur doit ! Fredo

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 13:48
Un amour impossible, de Christine Angot

UN AMOUR IMPOSSIBLE

Christine ANGOT

(Paris, Flammarion 2015)

Dans ce roman (bien construit) on peut distinguer plusieurs parties (plusieurs amours), comme dans une boucle de vie. Châteauroux fin des années 50, Pierre intellectuel bourgeois et Rachel Schwartz jolie jeune fille juive issue d’un milieu populaire travaillant à la Sécurité Sociale vivent un amour fou. Il veut un enfant d’elle mais par contre il ne l’épousera jamais. Rachel accepte ce marché de dupes. Après la naissance de Christine débute une seconde partie où mère et fille vivent, modestement certes mais, dans une relation remplie d’amour et de tendresse. Le père (marié et père de famille) se manifeste épisodiquement. Puis vient l’adolescence et bientôt le père accepte de reconnaître Christine (jusqu’ici « née de père inconnu », Christine Schwartz devient Christine Angot). Père et fille se voient régulièrement. Christine découvre un autre milieu social, intellectuel. Quand elle rentre d’un week-end chez son père elle semble lointaine, inaccessible, la relation mère-fille devient difficile malgré la tendresse toujours présente. Rachel se méprend sur le comportement de Christine, se sent à nouveau rejetée, inférieure. Jusqu’au jour ou un ami de la famille lance une bombe et révèle la vérité à Rachel (cette vérité, le lecteur la connaît déjà, elle a fait l’objet de deux précédents livres de Christine Angot, « l’inceste » et « deux semaines de vacances » que, personnellement je n’avais pas lu). Vient enfin la dernière partie, la plus bouleversante, celle de l’explication entre mère et fille. Il est très difficile de faire passer dans un résumé la force de frappe de ce livre. Christine Angot réussi à nous émouvoir au plus profond avec une écriture belle simple et minimaliste. Ce livre - à ne pas rater - vous poursuivra longtemps.

Mi

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30 août 2015 7 30 /08 /août /2015 19:25

L'heure est au bilan car voici maintenant un an que nous avons nos panneaux solaires et le moins que l'on puisse dire est que notre consommation a diminué de moitié.

Alors, contentes allez-vous penser ?!

En ce qui concerne notre impact sur la planète, nous avons toutes les raisons d'être satisfaites mais …

Il y a un mais …

mais côté facturation ce n'est pas vraiment la même chanson !

La diminution est vraiment minime.

EDF augmente bien ses tarifs, ce n'est pas une vue de l'esprit.

Conclusion, nous dépensons moins mais payons plus !

CQFD

Do

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29 août 2015 6 29 /08 /août /2015 11:06
Berezina, de Sylvain Tesson

BEREZINA Sylvain TESSON

(Ed. Guérin, 2015) Octobre 2012

Deux cents ans exactement après la défaite de Napoléon aux portes de Moscou et la tragique retraite de la grande armée, Sylvain Tesson et ses amis le géographe Cédric Gras et le photographe Thomas Goisque, tous fondus de Russie et d’aventure se lancent un défi : refaire le voyage de retour dans un side-car soviétique des années 30 accompagnés de Vassili et Vitaly deux compères russes.

Quatre mille kms, 12 jours de folie en plein hiver russe, un récit où Histoire et voyage de nos cinq larrons sont habilement mélangés, rendant ce livre passionnant, haletant. Ajouter à cela un humour décapant mais aussi une grande élégance dans les pages relatant les terribles conditions de vie (et de mort) des soldats de 1812, vibrantes d’humanité.

Oh bien sûr les pisse vinaigre pourront toujours critiquer des imprécisions historiques, le goût exacerbé pour la vodka de Tesson et de ses potes, l’admiration pour Napoléon, les considérations sur la médiocrité de notre époque, etc … mais au bout du compte il reste (pour moi) un grand plaisir de lecture comme il en est rarement donné et n’est-ce pas cela le plus important ?

Mi

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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 14:32

Un os de petit doigt vieux de 1,8 millions d'années a été découvert en Tanzanie.

Un petit doigt très bavard qui a permis aux chercheurs d'en savoir plus sur ces hominidés dont nous sommes les descendants même indirectement.

Un petit doigt qui nous parle de la main cette merveille qui est à l'origine de notre évolution car comme le dit l'un des « inventeurs », entendez par là découvreur du petit bout d'os : « Notre main a évolué pour nous permettre toutes sortes de gestes et manipulations … C'est cette capacité à manipuler avec précision qui a interagi avec notre cerveau et permis le développement de notre intelligence, principalement grâce à l'invention et l'usage des outils. »

Quand on sait par ailleurs que de nos jours l'utilisation d'un outil scripteur (crayon, stylo, pinceau etc.) donc le fait d'écrire MANUELLEMENT a un rôle dans la construction de notre personnalité et l'élaboration des circuits neuronaux, rattachant cet état de fait à la précédente découverte, l'enseignante que je reste en conclut donc que la motricité fine (utilisation d'outils diversifiés) est déterminante pour la survie de l'humain et pour son épanouissement psychique, physique.

Un petit doigt m'a dit !

Je ne peux donc que m'émouvoir et m'inquiéter lorsque je constate que de plus en plus fréquemment l'outil scripteur est abandonné au profit de l'ordinateur et que certains pays dont la Suède, mais d'autres y pensent très fort, ont décidé d'abandonner dès les classes préparatoires l'apprentissage de l'écriture manuelle.

Arg !

Do

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27 août 2015 4 27 /08 /août /2015 13:33

2 livres pour la détente que vous pouvez fort bien avoir déjà lu ! Le premier bouquin est parfaitement réjouissant.

Si on lisait !

« Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » de l'auteur suédois Jonas Jonasson démarre sur les chapeaux de roues et le rythme ne faiblit pas une seconde.

En fait je préfère le titre espagnol, « El viejo que salto por la ventana et se largo ». Apprendre qu'un résident d'une maison de retraite s'est fait la malle en sautant par la fenêtre pour partir vivre sa vie, un centenaire, tête brûlée, ça fait rêver.

Si l'intrigue déroule une invraisemblable course poursuite avec des rebondissements totalement inattendus et délirants, tout se tient. Il faut dire que le centenaire a derrière lui une vie totalement débridée, ceci explique cela !

Si vous ne l'avez pas lu, je ne saurais trop vous conseiller ce bouquin pour vous remettre des journées laborieuses qui vous attendent ! Jouissif ! A défaut de se donner le droit de ne pas supporter l'insupportable, il est possible de le faire par procuration.

Si on lisait !

Le second, Hexagone, est un livre sans prétention que j'ai lu avec plaisir !

Le propos se construit au fil des routes de France et des pays limitrophes, un voyage immobile qui a été une bonne occasion pour remettre au clair certaines données historiques de base. Mérovingiens, capétiens, carolingiens … j'avais quand même des manques.

Je ne suis pas sans ignorer que l'auteur est au cœur de bien des débats, ne serait-ce que parce que sa légitimité d'historien est contestée mais comme le dit lui-même, Laurent Deutsch, il ne se considère pas comme un historien : « Je n'ai pas cette prétention, « Ce qui m'amuse, c'est de raconter l'histoire et de donner envie aux gens de la découvrir ». Personnellement, lorsque j'aborde un bouquin, choisi généralement pour son sujet, je me considère seule maître à bord. Je prends ce qui me convient. Si cela m'insupporte trop, j'abandonne et passe à autre chose.

Il n'y a que lorsque le livre est refermé que je m'autorise à livrer ma pensée, mais ce n'est jamais que mon point de vue, reste à chacun la possibilité de se déterminer.

Pour en revenir à ce livre, j'y ai trouvé matière à m'étonner notamment grâce aux petites anecdotes dont il fourmille. Je n'ignore plus aujourd'hui la signification de l'expression « pour des prunes », l'origine des cabanes de cantonniers ou celle de l'été de la St Martin.

Noirmoutier en l'Île
Noirmoutier en l'Île

J'ai été ravie d'apprendre que l'île de Noirmoutier avait été une base viking très influente. J'adore depuis l'enfance ce bout de terre d'où petit à petit les « Normands » envahirent le pays auquel ils s'assimilèrent si bien qu'ils donnèrent à la France la lignée des ducs de Normandie et une reine, l'épouse d'Hugues Capet !

Si on lisait !

Et puis dans ce livre, l'histoire avec un grand H côtoie notre histoire de chaque jour.

Par exemple, nous avons vécu de longues années à Meudon, quartier du Val Fleury, à l'angle de la rue du docteur Vuillième et de l'avenue de Paris, pile poil où eut lieu la première catastrophe ferroviaire le 8 mai 1842 ! Je sais aujourd'hui pourquoi je ne me suis jamais sentie à l'aise avec la présence de cette voie ferrée au-dessus de nos têtes !

Enfin, ce qui me concerne, le livre se termine sur un clin d’œil. En 1936 à l'occasion des premiers congés payés une plage a été créée sur les bords de l'Oise. Plus accessible pour les moins fortunés que les plages normandes, ce site existe toujours et bien qu'en assez piteux état il tend à reprendre vie, c'est la plage du Lys Chantilly !

Boran sur Oise, aujourd'hui
Boran sur Oise, aujourd'hui

Nous y étions en ce début d'Août et détaillant les lieux nous nous étions interrogés sur ce qu'était ce grand cornet en béton au-dessus de la rotonde de la salle de restaurant.

Et bien la réponse est dans Hexagone, il s'agit d'un haut-parleur !

Pour en finir avec cet ouvrage, en me plongeant dans cette lecture au demeurant aisée, j'ai fait une dernière découverte : l'unité de notre pays ne s'est pas faite par la force. C'est à la puissance de la langue que nous la devons.

A la mort de Charlemagne lorsque son unique fils, survivant, débarqua à Aix la Chapelle pour succéder à son père, Louis dit Le Pieux, roi par défaut, ne parlait pas le francique, langue germanique.

Élevé en « Aquitaine », l'Aquitaine d'alors débordait largement des frontières que nous lui connaissons, Louis parlait le roman, forme ancienne de notre français !

Petit à petit, le roman s'imposa dans toute la Francie, de la côte atlantique à ce qui est aujourd'hui la Rhénanie provoquant l'unification de ce royaume très métissé !

Autant dire que cette découverte m'a interpellée car si une langue a pu « faire » un pays, ne sommes nous pas entrain en appauvrissant la notre de défaire une culture millénaire qui plonge loin en Grèce, dans la Rome antique ?

Mais peut-être suis-je "réac"

Do

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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 17:09
"Compagnon du bonheur", nouvelle

Cela fait des jours, plusieurs semaines déjà, qu’elle revit en boucle ce jour tragique où elle a dû prendre la décision la plus difficile de sa vie, celle de se séparer définitivement de son petit compagnon.

Brusquement, son état s’était dégradé. Oh, il faisait de son mieux pour donner le change, lui témoigner encore sa volonté de vivre, son amour inconditionnel, mais elle voyait bien que c’était la fin, qu’il n’en pouvait plus et que l’inéluctable était à l’œuvre. Simplement, comme toujours, il ne voulait pas l’inquiéter, lui faire de peine, il « assurait » pour lui faire plaisir. Quel courage !

Alors qu’elle déjeunait sans appétit, tourmentée par sa faiblesse et encore indécise, vacillant sur ses pattes, titubant, il était venu quémander une ou deux miettes de pain, avant de s’affaisser, à bout. Le moment était-il venu ? Pouvait-elle vraiment faire ça, « lui » faire ça, le trahir de la pire façon, en décidant arbitrairement que c’en était assez. Etait-ce son souhait, à lui ? Voulait-il en finir ? Comment savoir ?

La vétérinaire avait été parfaite, douce, compréhensive. « Vous savez, les animaux ont cette chance, eux ; on peut les aider à partir » avait-elle murmuré en lui adressant un regard rassurant et bienveillant. Une façon de valider sa décision, de lui signifier qu’il n’y avait rien d’autre à faire. Elle avait accepté d’intervenir dans la voiture, garée à l’ombre d’un petit olivier dont l’ombre providentielle atténuait les ardeurs du soleil de juin. C’était mieux que dans cette clinique froide et impersonnelle qu’il détestait tant, où il avait toujours eu si peur. Cette voiture était sa deuxième maison. Toujours prêt à grimper à bord pour partir à l’aventure !

Il n’avait pas eu l’ombre d’une crainte ; il n’avait pas bronché. En quelques secondes, tout était fini ; il était parti très vite. Avait-il réalisé ce qui se passait ? Etait-il soulagé ? S’était-il senti trahi ? Avait-il compris qu’elle avait accompli à son égard l’acte d’amour le plus éprouvant qui soit ?

Un dernier baiser sur la truffe, une dernière caresse sur son corps apaisé, et il avait été emporté loin d’elle. Huit jours plus tard, elle avait récupéré ses cendres.

C’est désormais tout ce qui reste de son existence terrestre, de ces douze années de bonheur et d’émerveillement partagés. Une parenthèse magique s’est refermée. En dépit des photographies, d’une multitude de souvenirs précis, drôles, émouvants, et même, exceptionnellement, terrifiants, elle a parfois l’impression d’avoir rêvé cette belle aventure, ce cadeau du ciel, splendide et éphémère, comme la vie.

Irréel, et non moins douloureux. Cruel.

Elle a beau tenter de se consoler en se disant qu’il ne souffre plus, que son âme est libérée, le vide est immense. Jamais elle n’aurait pensé souffrir autant. Le manque est permanent. Elle s’attend à le voir partout. Or il n’est plus nulle part.

Elle ne s’habitue pas.

Seuls ceux qui sont déjà passés par là peuvent comprendre. Ceux qui ont vécu avec un chien ou tout autre animal une relation forte, portée par un amour réciproque, authentique, et désintéressé ; et qui plus est, une relation égalitaire car jamais elle ne l’a considéré comme son inférieur. Il avait besoin d’elle ; elle était responsable de son bien-être. Et elle avait autant de respect pour lui que pour n’importe quel être vivant, humain ou non.

Elle qui a déjà vécu la douleur d’une séparation définitive, découvre qu’il n’y a pas de hiérarchie dans la mort quand on aime. Elle souffre.

Elle est en deuil.

Un deuil souvent mésestimé.

Elle entend parfois des stupidités : « Ah, te voilà libre, maintenant ! Tu vas pouvoir voyager ! ». Oui, c’est vrai, depuis qu’il était entré dans sa vie, elle avait renoncé à prendre l’avion et à tous les endroits interdits aux chiens, de plus en plus nombreux. Pas question de le confier à un chenil pour voyager sans lui, ne serait-ce qu’une seule journée. Elle avait accepté ces contraintes sans regret. Ce n’était pas un sacrifice. Elle l’aimait, c’était normal. De toute façon, elle n’avait personne pour le garder. Elle avait donc décidé qu’il irait partout où elle irait ; et s’il ne pouvait pas y aller, elle n’irait pas ! Simple comme bonjour. Stupide pour certains, mais elle n’en avait que faire.

Elle s’était bien sûr autorisée occasionnellement des sorties de quelques heures sans lui ; mais l’un dans l’autre, elle s’en était tenue à sa décision. Il l’avait accompagnée (presque) partout, dans toutes ses passions : en voyage, en randonnée, à la mer, à la neige, en vélo, en bateau, en pédalo, en télésiège, en téléphérique. Ils étaient indissociables. Il était de toutes les fêtes, de toutes les réjouissances et elle avait tiré un trait sur ceux qui ne voulaient pas de lui. Mais ce n’était arrivé qu’une seule fois, Dieu merci !

Autour d’elle, il y a ceux qui ne parlent plus jamais de lui, comme s’il n’avait jamais existé. Par tact ? Par gêne ? Ont-ils peur de lui faire du mal ? S’ils savaient comme elle a besoin de parler de lui ! Reconnaître sa douleur est la meilleure façon de l’aider à l’exprimer. Mais ils évitent soigneusement le sujet. Certains remarquent son absence, disent que « ça fait bizarre ». Elle acquiesce en soupirant, une boule douloureuse dans la gorge. Pourtant, elle préfère ça au silence. C’est comme s’ils prenaient à leur compte un peu de sa peine. Elle en est pleine de gratitude.

D’autres veulent savoir si elle va le « remplacer ». Comme une vieille casserole, un gilet troué ou une chaise cassée. Le remplacer. Tout a fait significatif de cette société ultra matérialiste qui n’accorde aux animaux guère plus d’importance qu’aux meubles. Non, pour elle, un chien, un animal, ne se remplace pas ; au mieux, on lui trouve un successeur. Mais pour sa part, elle ne cherchera même pas. Elle ne veut pas.

Elle ne veut pas un chien ; elle veut son chien ! Elle veut celui qui saluait chacun de ses retours en se trémoussant de joie et en haletant de soulagement, la couvrant de lichettes désordonnées, lui mordillant amoureusement les poignets, et enfouissant son museau sous son bras pour accueillir ses caresses… Celui qui se livrait sans retenue à des simulacres de combat, facétieux, joyeux, espiègle et vaillant. Mais aussi « bêtiseux », voleur et râleur invétéré ! Un vrai mousquetaire : bon cœur et mauvais caractère. Celui qui manifestait sa joie en se contorsionnant les quatre fers en l’air, dans l’herbe, le sable, sur le lit ou sur le canapé. Mal élevé ? Peut-être ; on s’en fiche !

C’est lui qui lui manque et qu’elle veut. Pas un autre ! Même si elle sait qu’elle saurait l’aimer ; elle n’en veut pas. C’est tout.

Une chose est sûre : elle a fini d’avoir peur. Peur d’avoir un accident, de ne plus être en mesure de s’en occuper et de le voir finir ses jours dans un chenil. Peur qu’il se perde, qu’il soit volé, attaqué par un autre chien ou qu’on lui fasse du mal gratuitement ; il y a encore tant de barbarie dans le monde vis-à-vis des plus faibles. Il y avait en elle un souci permanent de le protéger. Au moins aujourd’hui, la voilà soulagée : il ne risque plus rien.

Et ce n’est pas tout : fini aussi de se battre contre les vaccinations néfastes et inutiles, tous ces poisons administrés à titre de « protection »… Un marché comme un autre, en fait, comme celui de la nourriture industrielle, croquettes, boîtes, et compagnie. Non, plus question de repasser par là.

Reste à gérer l’absence, le manque physique ; et tout le problème est là. Ne plus pouvoir le voir, le toucher, le caresser, le sentir… Ses sens sont en manque de lui.

Pourtant, elle sait qu’il est là et que son âme l’accompagnera jusqu’à son dernier souffle, se moquant désormais de tous les interdits, de toutes les discriminations.

Il est partout où la vie palpite, gambadant librement dans les prairies fleuries, se roulant avec délice dans les bouses de vache odorantes, pataugeant dans les torrents bavards, ou escaladant les rochers escarpés.

Il est en elle, autour d’elle ; il est l’oiseau qui vocalise, le papillon qui voltige et le cheval qui détale au galop. Il est partout.

Elle n’oubliera jamais. Un jour, elle souffrira moins, sans doute.

Peut-être.

La page est tournée.

Mais quel beau livre ils ont écrit ensemble !

Fredo

(et merci à Jean Luc pour l'idée du titre, et à Andrée pour avoir été à nos côtés... )

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20 août 2015 4 20 /08 /août /2015 19:42

Si je vous dis que nous sommes allées passer quelques jours de vacances chez les isariens et que l'un des 12 cours d'eau qui arrosent la région se nomme l'Automne, saurez-vous trouver où nous étions en ce début du mois d'Août ?

Non ?

Je continue.

Clovis en a arpenté les différentes voies de communication et dans l'une de ces cités Hugues Capet a été élu roi, un autre y fut assassiné. Les armistices de 14-18 et de juin 40 y furent signés, une célèbre crème y vit le jour …

Je vous lasse ? et bien soit.

Nous étions dans l'Oise, un coin de France que nous ne connaissions presque pas même si nous avons résidé de longues années sur Paris (49 ans en ce qui me concerne).

La campagne est belle, vallonnée et quasiment chaque ville ou village est riche en monuments de toute sorte. L'habitat rural est majoritairement construit en brique et ou silex incrusté mais les maisons à colombages sont légions, ce que nous avons pu constater en visitant l'un des plus beaux villages de France, Gerberoy.

Cheminées à Gerberoy
Cheminées à Gerberoy

A proximité de Beauvais, jolie ville qui s'enorgueillit de posséder la cathédrale dotée du plus haut chœur gothique au monde, Gerberoy, jadis cité fortifiée, notamment pour résister à l'envahisseur anglais, possède une collégiale du XI e siècle, de nombreuses demeures construites entre le XVe et le XVIIIe siècle.

Henri IV y séjourna et le peintre post-impressionniste Henri Le Sidaner s'y installa contribuant à la renaissance de cette ville (titre qui fut attribué à cette cité par Philippe Auguste dès 1202) grâce à la création d'un superbe jardin à l'italienne, à ne pas manquer.

Oeuvre de Henri le Sidaner
Oeuvre de Henri le Sidaner

Contrairement à ce que l'on s'imagine, le climat est suffisamment clément pour permettre à Gerberoy de posséder un vignoble planté en pinot noir et muscat et une multitude de rosiers.

Pierrefonds, le village et l'un des châteaux
Pierrefonds, le village et l'un des châteaux

Dédaignant la visite du château de Chantilly qui fut jadis la demeure ancestrale de notre plus illustre ancêtre, le Grand Condé, nous mîmes le cap sur Pierrefonds dont le château du XVe siècle, démantelé sur ordre de Napoléon III a subi un sérieux relooking par Violet le Duc.

Si tout suscite l'intérêt, il y a au moins 2 manifestations qui ont retenu notre attention : le son et lumière dans les caves et l'exposition temporaire installée dans le donjon.

Bal des Gisants à Pierrefonds
Bal des Gisants à Pierrefonds

Les caves de Pierrefonds abritent le bal des gisants, une quantité impressionnante de gisants (pas tous « habités ») mais quand même très solennels auxquels les jeux de lumière confèrent un côté sinistre.

On n'a pas vraiment envie de s'y attarder et vous n'êtes pas obligé de me croire mais j'ai détecté en ces lieux au moins une présence non incarnée.

Till l'espiègle
Till l'espiègle

L'exposition temporaire était par contre beaucoup plus lumineuse.

Différentes salles du donjon servaient de cadre à des scènes d'Opéra aux costumes flamboyants. Le Roi d'Ys, Till l'espiègle, le château de Barbe Bleue, la Chauve souris … une débauche de couleurs dans un cadre austère.

Lac, Château et église de Pierrefonds
Lac, Château et église de Pierrefonds

Si un jour vous tentez la visite, pour vous remettre les guibolles d'aplomb, sachez que différentes options s'offrent à vous : un petit tour en pédalo qui vous permettra de jouir de la vue sur le village dont le patrimoine bâti est assez exceptionnel ou une dégustation de macarons (assez chers toutefois) à moins que vous optiez pour une halte dans l'un des nombreux restos.

Evidemment rien ne vous oblige à choisir, le cumul est possible surtout si vous avez en vue d'autres visites.

fenêtre rococco
fenêtre rococco

Nous, nous avons terminé la journée non loin de la mer de sable, à l'abbaye cistercienne de Chaalis. Un site superbe, avec de très belles ruines et une chapelle refermant des fresques du XVIe siècle signées de Primatice et ses élèves.

Abbaye de Chaalis et chapelle
Abbaye de Chaalis et chapelle

Peintre, architecte, sculpteur italien, Francisco Primaticcio est venu en France à la demande de François Ier (le roi) et fut l'un des maîtres de l'Ecole de Fontainebleau.

Les peintures de la chapelle de Chaalis sont réalisées à la fresque, c'est à dire sur un enduit pas encore sec et avec des pigments spéciaux qui pénètrent le support et durent plus longtemps. Cette technique d'une grande maîtrise nécessite une grande rapidité d'exécution. Léonard de Vinci était passé maître en cet art qui a passé les siècles. Les tombes étrusques, certaines villas de Pompéi arborent ces décors.

Peintures à fresque de Primatice
Peintures à fresque de Primatice

Voilà un petit tour d'horizon des merveilles qui vous attendent dans l'Oise et si vous vous décidez pour y traîner vos guêtres, un conseil, n'oubliez pas Royaumont, une splendeur !

Do

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  • : Hist' toiles
  • : Nous sommes deux soeurs... L'une peint, l'autre écrit. Nous avons envie de partager nos vécus, nos ressentis, nos expériences; de témoigner... Nous aimons par dessus tout la nature, notre plus grande source d'énergie... Sur ce blog, nous vous présenterons des peintures, des livres, mais aussi des photos de nos voyages, de nos randonnées, des récits... Nous tenterons enfin de vous entraîner dans la grande aventure de notre vie: notre cheminement spirituel vers l'Amour et la Lumière.
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