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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 18:27

bouche-1-.jpg

 

 Depuis la disparition du président Mitterrand, tout le monde a beaucoup entendu parler de Mazarine Pingeot, brutalement propulsée sur le devant de la scène sans l’avoir souhaité. Les médias s’en sont aussitôt données à cœur-joie, avec le tact que nous leur connaissons bien : François Mitterrand avait une maîtresse  et une fille cachée ! Quelle honte ! Un mensonge d’état, un de plus !

Dans ce livre, « bouche cousue », Mazarine Pingeot raconte son enfance. Dorée ? Matériellement, peut-être ; elle n’a sûrement jamais manqué de rien. Mais est-il si évident de n’avoir aucune légitimité dans la vie de l’homme qui compte le plus pour un enfant, son père ? Cette vie dorée ressemble bien souvent à une prison et nous réalisons rapidement qu’elle a été la première victime de cet énorme mensonge qui a failli la détruire.

On s’interroge… Pourquoi une telle supercherie ? Par respect des convenances ? Parce qu’il est des milieux où l’on ne divorce pas, surtout si l’on est un homme public (ou une femme !)…

Alors que dans l’esprit de la France entière François Mitterrand est marié à Danielle, on découvre que son véritable foyer est celui d’Anne Pingeot, sa maîtresse depuis de longues années. Chaque soir, il la retrouve et mène auprès de sa fille une vraie vie de père de famille modèle. Jusqu’à sa mort. Et il ne passe rue de Bièvres que tous les dimanche soir. Le couple François-Danielle n’est qu’une vaste comédie. Ce n’est pas totalement ce que l’on nous a toujours raconté. C’est auprès d’Anne et de Mazarine qu’il passe une grande partie de ses vacances ; ils ont même acheté ensemble une petite maison à Gordes, dans le Vaucluse…

Au fil des lignes, nous découvrons un homme étonnement humain qui aime passionnément la littérature, les chiens, la nature et… les séries télévisées ! Vous vous en seriez doutés, vous ?

Mazarine grandit flanquée de ses gardes du corps, solitaire et cachée. Elle connaît pourtant de nombreux amis de son père, des hommes politiques comme lui, qui ne savent pas tous qui elle est. Elle ne connaît pas ses demi-frères ; elle ne rencontrera Danielle Mitterrand, qu’un peu avant le décès de son père.

Le style ne plait pas forcément (moi, il ne m'a pas gênée...), mais le contenu de ce livre ne peut laisser indifférent, car il est porté par l’amour. Il n’en manque pas dans cette famille peu banale. Danielle Mitterrand au eu la légitimité, certes, mais il n’est pas certain que ce soit la meilleure part du gâteau !

Fredo

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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 20:46

Et bien oui c’est tout à fait cela et pourtant la balade n’était pas d’un dénivelé décoiffant. Parties du niveau de la mer pour y revenir, nous nous sommes élevées à tout cassé d’une vingtaine de mètres, et encore !

Voilà pourtant une bien belle balade que nous avons envie de vous conter. Elle ne vous prendra pas trop de temps question marche, 3 heures aller retour, par contre les haltes sont nombreuses.

Cap sur l'Espagne et sur Rosas. Commencer par vous garer à la hauteur de la Citadelle qui vaut à elle seule le détour.

Elle renferme des vestiges archéologiques de la Cité Grecque de Rhodes fondée en 776 avant Jésus Christ, les ruines d’une villa romaine et de tout un quartier composé d’ateliers, boutiques, un monastère du XI ème siècle qui les jours de grisaille à un furieux air écossais !

Vous pouvez commencer la balade à gauche ou à droite, à vous de voir. En ce qui nous concerne, nous filons généralement à droite et même si cela peut sembler monotone, il y a plein de beaux points de vue sur la Baie de Rosas, l’Escala, les Îles Médès, la Serra de Montgri avec son château ruiné … mais vous verrez par vous-même.

Rosas L'Almadraba (1) 

Un petit tour sur la jetée de Santa Margarida et retour au point de départ pour une halte au café « Si Us Plau ». Les tapas sont sympathiques, le cadre, très grec, est grandiose. Nous adorons la toute petite terrasse lovée au sein d’un bien beau bougainvillée.

Requinqué partez à l’opposé en longeant toujours le bord de mer. Cela reste civilisé jusqu’au petit phare et là commence l’enchantement sur le chemin de ronde qui épouse le relief au plus près.

Rosas L'Almadraba point de vue 

Première halte à la plage de Canyelles avec un menu à établir selon les goûts de chacun, bain, pique-nique … nous en général nous lambinons au raz de l’eau puis reprenons le chemin de ronde jusqu’à l’Almadraba. La plage est superbe même si Jeannine a failli s’y noyer, et le bistro Santa Lucia est très plaisant.

Rosas L'Almadraba plage Canyelles 

Requinqué et rassasié de beaux points de vue, vous n’aurez plus qu’à refaire le trajet en sens inverse et retrouver la civilisation.

Nous, ce qui nous a été le plus dur, ce fut la chaleur de ce début janvier : plus de 30° !

Enfin, ne boudons pas notre plaisir et vivons l’instant présent.

Rosas L'Almadraba Frédé 

Nous avons remonté les pantalons, viré les chaussettes, laissé polaires et vestes dans la voiture, c’était tout bon !

Il suffit de s’adapter.

Certes certains d’entre vous penserons que cela vous fait une belle jambe de lire tout cela, car vous être peut-être loin. Mais vous pouvez toujours venir nous voir et nous vous y accompagnerons !

Do

Ps : l’invitation ne court plus en juillet et août, trop de monde.

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 18:17

Pour 20132013.png

Do et Frédo

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 17:30
En réponse à l'article précédent, Thomas vous propose de cliquer sur le lien suivant ...
les Inconnus y épinglent les chasseurs avec verve. Merci à eux, j'ai enfin trouvé une réponse possible à la présence de ces canettes qui souillent dans les endroits les plus reculés notre belle campagne ! Mais ce n'est peut-être pas la seule !
Do
 
 
 
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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 20:33
Après avoir consulté l’Arrêté n° 2012174-0005 du Service de l’Environnement-Forêt-Sécurité routière de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer … ouf, j’ai tout dit ! nous avons décidé de changer nos habitudes et de randonner jusqu’à nouvel ordre les mardis et vendredis !
Pourquoi ?
Parce que nous en avons marre de risquer de nous faire canarder comme ce fut le cas mercredi dernier. Ce fut notre plus courte rando, du jamais vu. Au bout d’un quart d’heure de marche, nous avons remarqué 2 chasseurs apparus comme par magie sur la piste, enfin par magie est un peu trop poétique, mais bon. 500 mètres plus loin quittant la piste pour une sente qui s’enfonçait dans un vallon cela s’est mis à mitrailler au-dessus de nos têtes : demi tour et retour à la case départ, furax ! Comment est-il possible que parmi les jours sans chasse il n’y ait pas au moins un jour du weekend et (ou) un mercredi ? Sympa les balades en famille, tous en uniforme avec de splendides gilets fluo !
A Saint Genis, certains dimanches matins ressemblent à Sarajévo au temps des snippers. Il y a quelques jours, deux chasseurs tournaient en rond, fusils prêts à tirer, autour d’un fourré ne dépassant pas les 15 m2. Cela a doucement fait « marrer » notre amie, témoin de la scène. Pour un peu ils se seraient tirés dans les pieds et tout cela pour un malheureux lapin !
Donc pour notre rendez-vous au Balatg, rien de tout cela, pas un 4/4 à l’horizon, enfin il faut avouer que nous avons renoncé à poursuivre jusqu’au parking.
Canigou « Grand site », c’est ronflant mais ne concerne pas le chemin qui lui, n’a rien de grandiose, sauf les ornières !!!
A vous de juger.
parking 1parking 2
Par contre passé cet instant délicat, ce ne fut que du bonheur.
Les balades dans le massif du Canigou ont un je ne sais quoi qui fait que lorsque nous en revenons, un sentiment de plénitude nous habite.
La côte est rude, environ 650 mètres de dénivelé en 2 heures mais l’accueil au refuge du Balatg a été à la hauteur de l’effort.
Sus-au-Balatg--3-.JPG
Un isard nous attendait.
isard.JPGNous nous sommes offert une petite flambée sympa avant d’aller visiter le vieil Orry qui trône en contrebas du refuge et de reprendre la piste avec plein feu sur ...
Bugarach-vu-du-Balatg.JPG
 le pic de Bugarach, c'est lui au fond.
Bugarach.JPG
Et oui, il est toujours là, il n’a pas changé d’un iota et pourtant nous sommes le 28 décembre 2012 !
A l’arrivée de cette balade nous peaufinions déjà un nouveau projet : dès que le chalet des Cortalets sera ré ouvert, nous gagnerons les lacs mythiques du pic, la fontaine de la perdrix par la piste du col des Voltes et à moins que la météo nous mette des bâtons dans les roues, rien ne nous empêchera de gagner la table d’orientation … et d’y chanter : Montanyas regaladas son las del Canigo que tot l’istiu florexen, Primavera y tardor, Da me l’Amor …
Précision, nous n’irons pas en 4/4, ni en calèche, nous prendrons notre temps mais cela se fera à pieds et la période de chasse sera passée.
Do
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25 décembre 2012 2 25 /12 /décembre /2012 20:09

Avant-propos.

Cette nouvelle n’est pas une fiction. Les personnages existent, incarnés ou non. Les situations sans être les mêmes ont été transposées fidèlement de manière à conserver l’impact psychologique qu’elles ont eu sur ceux qui les ont vécues. C'est un témoignage.

C’est aussi un travail de Pardon, un acte d’Amour, un moment de Partage.



 

Marie Weber

Marie

   Je m’appelle Marie Deschamps, née Weber. Je suis arrivée à un âge où faire le bilan de sa vie s’impose à beaucoup et je ne fais pas exception à la règle. Mon chemin a été si long. Bientôt 100 ans !

Ce n’est pas le détail minutieux de ce que j’ai vécu qui est important mais ce que je vis aujourd’hui, c’est tellement « extra ordinaire » !

   Benjamine d’une fratrie de 6 enfants, petite dernière que personne n’attendait et à plus forte raison espérait, je suis restée une journée entière sans identité déclarée. Même mon prénom n’était pas prévu et Dieu sait comment je me serais appelée si je n’étais pas née à la maternité Notre Dame des Anges.

J’ai grandi dans un environnement où quasiment tout se déclinait selon le genre masculin, dans une scierie en lisière de la forêt vosgienne ; autant dire que les copines ne se bousculaient pas à la maison. C’est à sa demande que ma sœur aînée avait quitté la maison pour entrer en apprentissage juste avant ma naissance.

Solitaire par la force des choses, les arbres étaient mes compagnons de jeux, mes confidents dès le retour de l’école. Seule le plus souvent j’avais l’habitude d’observer le monde qui m’entourait et de le reconstruire selon mes envies. Petit à petit, je pris conscience de certaines de mes bizarreries.

En classe, je jouissais d’une notoriété qui n’avait rien à voir avec mon insignifiante personne mais devait tout aux exploits sportifs de mes frères.

La révélation de mes dons à mon entourage est le fait de l’un d’eux.

Un matin, alors que les hommes de la famille partaient pour un concours de schlittage, au moment où Louis mon plus jeune frère déboulait en trombe devant moi, mon dernier rêve refit surface. Tout me revint avec acuité. Je m’accrochais à lui, le suppliant de ne pas partir, en vain. Il courut rejoindre la troupe pendant que de mon côté, je gagnais mon refuge.

Le soir tombé, une chape de plomb s’était abattue sur la scierie, Louis ne reviendrait pas de sitôt. La schlitte d’un bûcheron, cette grosse luge où s’entasse le bois scié que l’on descend ensuite sur un long rail en bois, s’était retournée déversant son chargement sur lui.

Au terme d’une longue hospitalisation, il nous revint avec une mobilité réduite. La joie avait déserté la scierie. 

   Obligée de m’expliquer sur mon attitude, jugée incompréhensible, au moment du départ des garçons, ma mère m’avait fait avouer la vision de Louis ensanglanté que j’avais eu en rêve. La claque magistrale qui avait suivi ma révélation et par la suite la réputation de porter la poisse, m’avaient ôté toute envie de partager mes rêves et visions.

Ce secret était resté longtemps enfoui. Certes je tentais par des moyens détournés d’alerter ceux que je savais en danger mais je n’osais pas en parler en termes précis. Ce fut ma fille aînée, qui m’a permis d’avouer ces dons que je redoutais.

Bien des années plus tard, le visage enfoui dans mon bol de café, j’étais entrain de me torturer la cervelle pour alerter mon mari sur le danger que je sentais planer, lorsque Caroline pénétra comme une bombe dans la pièce.

« Il ne faut pas que tu ailles à Boulogne, Papa ! »

De saisissement, je lâchais le bol qui explosa au sol.

« Elle a raison, ça va sauter, je l’ai vu cette nuit »

La répartie avait fusé quasiment à mon insu.

Ce jour là, nous étions le 7 février 1962. Un attentat perpétré par l’OAS allait endeuiller plusieurs familles, épargnant la nôtre grâce à ma fille qui osait afficher sa médiumnité. C’est en me retrouvant au cœur de la manifestation qui suivit au métro Charonne que je réalisais vraiment ce qui venait de se passer.

Ce que j’avais caché comme une tare, Caroline ne devait jamais en faire mystère, allant jusqu’à m’inciter à travailler ce don. Pourtant, je ne me suis jamais autorisée à aller au-delà de ce que « l’on » me montrait.  

   A cette époque les contacts avec ma famille maternelle s’étaient espacés. Si nous vivions à Paris depuis mon mariage avec Charles, je n’aurais jamais imaginé que pour une sordide histoire d’héritage, elle imploserait. Je ne gardais de réels contacts qu’avec Louis. Installé à Mirecourt, il avait entrepris, après sa rééducation, une formation de luthier et fondé son propre atelier. A sa manière il était resté fidèle au bois. Totalement investi dans cette nouvelle vie, il s’était dédié corps et âme à ce métier exigeant, s’étant même découvert un petit talent pour la musique. Violoncelliste tout à fait honorable, il avait vu avec joie notre fille cadette s’intéresser à la lutherie. Le reste de la famille ne semblait pas du tout lui manquer et s’il recevait sa mère, les rapports restaient assez distants.

Son décès, il y a peu, a présidé aux évènements qui ont bien failli me détruire mais je préfère laisser la parole à Caroline, mon aînée, c’est trop douloureux et je n’arrive plus à prendre du recul. 

Caroline

   Depuis notre enfance, ma sœur Sophie et moi étions des fans de notre oncle Louis ; un séjour à Mirecourt était toujours un enchantement. Il en allait tout autrement pour le reste de la famille que nous ne fréquentions pas vraiment. Il y avait la Tante Lucie, lassante avec ses sempiternelles jérémiades, ses fils, nos cousins. Nous n’étions pas de la même génération, notre mère ayant convolé en « justes noces » assez tard. Enfin parmi les personnages marquants de la famille, une présence incontournable régnait sur ses troupes, notre grand-mère maternelle, un gendarme en jupons.

A son décès, l’héritage partagé, comme il se doit, en autant de parts que d’enfants généra une première crise. Cette pratique, somme toute normale, n’avait pas été du goût de Lucie. Louis en avait été profondément affecté car emportée par la colère sa sœur l’avait même accusé d’avoir intrigué pour l’héritage !

Il aurait pourtant été simple de lui river le clou en se retranchant derrière la Loi. Personne ne le fit et la vie suivit son cours, Louis à Mirecourt, Lucie à Nancy, ses frères à la scierie et nous à Paris. Pendant quelques années, nous eûmes la paix, Lucie allant même jusqu’à organiser quelques réunions familiales auxquelles nous étions parfois conviées. Les réunions sans être désagréables, laissaient toujours un goût amer, nous ne partagions pas grand-chose si ce n’est notre arbre généalogique.

Sophie qui avait mis ses pas dans ceux de Louis travailla d’abord dans un atelier de lutherie du Marais à Paris. Elle aimait son art mais ne supportait pas la ville ; c’est avec joie et sans arrière pensée qu’elle adhéra à la proposition de notre oncle : s’installer à Mirecourt. Un confrère de Louis venait de perdre son associé et Sophie faisait plus que l’affaire. Elle nageait en plein bonheur, avait trouvé l’âme-sœur. Pourtant je n’arrivais pas à partager son enthousiasme.

Un jour d’été, nous apprîmes que l’aîné de nos oncles, Joseph, venait de décéder. Personne n’eut le temps de s’organiser pour assister aux obsèques qui eurent lieu quasiment du jour au lendemain. Sa succession par contre sema le trouble dans la famille. Seuls Lucie et Louis héritaient, Joseph ayant testé en leur faveur ! La scierie semblait mal partie.

Quelques années plus tard, sans crier gare, Louis tira sa révérence faisant de nous trois ses seules légataires. Si pour trois francs six sous la famille avait été ébranlée, qu’allait-il arriver pour cet héritage qui se révélait conséquent ? 

   Mes nuits devinrent cauchemardesques. Les mêmes rêves revenaient sans cesse : des chats nous griffaient, un feu couvait, des inondations nous menaçaient. A peine réveillée, je sautais sur le téléphone pour appeler notre mère, Marie, ou Sophie, prodiguant conseils et mise en garde sans oser vraiment aller jusqu’au fond de ma pensée. Un jour, alors que nous étions réunies toutes les trois, tirant des plans sur la comète, nous dûmes bien nous avouer que nous nous attendions à une explosion de notre tante Lucie et que si son silence nous frustrait, il nous inquiétait.

A cette époque Marie vivait non loin de Mirecourt dans une ancienne fermette un peu déglinguée quant à moi, jeune retraitée, je lorgnais un ancien moulin mis en vente par un couple de hollandais. Le cadeau royal de l’oncle Louis était donc bienvenu mais il était navrant de ne pas arriver à en profiter pleinement.

Et puis Lucie rendit l’âme alors que chacun s’accordait à la trouver en pleine santé ! Je n’irai pas jusqu’à dire que nous en fûmes soulagées mais penser que nous allions pouvoir jouir de notre chance en paix était une idée plaisante.

Le mobilier de Louis récupéré et partagé entre nous, un jour de décembre où je me préparais à recevoir quelques amis pour la pendaison de crémaillère de mon joli moulin, une violente explosion se fit entendre dans la cheminée. Toutes les personnes présentes en furent ébranlées et chacun y alla de son explication !

Les choses auraient pu en rester là, si à partir de ce jour notre vie n’avait basculé. Ecrans de télévision allumés bien que débranchées, bruits inexpliqués, odeurs bizarres … nous nagions dans l’étrange.

Plus que jamais je rêvais. Marie également mais elle sombrait aussi.

Elle commença à présenter des troubles de comportement, perdit de son autonomie. Le médecin n’y comprenait rien, scanners et autres examens ne pouvaient expliquer les hallucinations auditives ou visuelles dont elle se plaignait. Certains auraient pu la croire folle, pourtant jamais un tel diagnostic ne fut posé. La réponse était ailleurs et en ce qui me concerne, c’était lumineux ! Restait à trouver l’angle d’attaque. La Providence décida pour nous, nous faisant croiser la route d’une thérapeute énergétique. Cette femme rencontrée par hasard dans un cabinet vétérinaire, elle venait de récupérer son chat, ne nous connaissait ni d’Êve ni d’Adam. Intriguée par le comportement de mon chien, il raffole des chats, j’avais engagé la conversation et de fil en aiguille, la certitude de la contacter un jour prochain avait commencé à faire son chemin. Nous ne pouvions donc douter de sa bonne foi, sa route n’avait auparavant jamais croisé la notre ; elle nous permit de découvrir l’insoupçonnable. Lors de notre première rencontre, en deux petites heures, il nous apparut que nous devions nous pencher avec soin sur notre généalogie et reconsidérer notre regard sur le Monde qui nous entourait.

L’image d’iceberg, voilà ce qui me venait à l’esprit, le monde visible représentant le dixième du monde invisible !

Ce jour là nous ne nous doutions absolument pas du voyage que nous nous apprêtions à faire !

Très vite une évidence s’imposa à nous, Marie était molestée par l’un des membres de la famille mais s’il est toujours possible de chasser un importun, que faire d’un défunt récalcitrant ! La thérapeute ayant déclaré forfait après nous avoir fait des révélations stupéfiantes concernant notre Tante, nous nous retrouvâmes complètement désemparées.  

   Le temps passait et Marie n’allait pas mieux. Un jour d’été elle commença à chanter, la situation s’enlisa. Lasses de ne plus pouvoir échanger avec elle dans ces moments là, nous tentâmes par tous les moyens de savoir les raisons de ce soudain engouement pour le chant. La réponse nous laissa un instant perplexes : « Ce n’est pas moi qui chante ! ».

A dire vrai, cela ne nous étonnait pas vraiment, nous étions tellement habituées à l’entendre discourir avec des défunts, défunts que je voyais moi aussi parfois. Ma grand-mère par exemple me faisait de fréquentes apparitions ou Louis qui cherchait à me dire quelque chose que je ne comprenais pas.

Les chants de Marie devinrent douloureux, elle ponctuait « ces récitals » de fréquents « j’ai peur ».

Un jour, désolée de l’entendre hurler « j’ai peur, je veux partir », sans rien pouvoir faire pour elle, je pris mon pendule. De ce jour plus rien de devait être pareil.

Refusant de suivre les traces de ma mère, j’avais depuis des années cherché à exploiter mes dons médiumniques ; j’avais lu, rencontré des personnages passionnants, le monde était fascinant.

Je « travaillais » depuis longtemps avec un pendule ; je n’en étais plus aux balbutiements, lorsque je doutais et posais des questions piège, utilisant « un Candide » pour tester l’authenticité des réponses. Assez vite je m’étais sentie en confiance principalement parce que, fréquemment, les réponses ne m’étaient pas agréables. Si influences de ma part il y avait, elles étaient sous contrôle.  

   Je commençais par m’en remettre à mes guides et anges, à la conscience de l’Univers puis je me lançais, faisant très attention à poser mes questions sans aucune ambigüité. J’avais sollicité la présence de Sophie à mes côtés.

Nous avions commencé par nous assurer que Marie disait vrai en affirmant que ce n’était pas elle qui avait peur ou voulait partir ; elle servait bel et bien de médium à une âme en détresse. Interrogeant l’Univers j’avais ensuite cerné petit à petit l’identité de cette entité qui se révéla appartenir à notre famille. Alors que je pensais plutôt à Louis ou notre grand-mère, je les voyais si fréquemment, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que nous étions en présence de notre Tante Lucie. La suite du récit nous laissa complètement stupéfiées. Lucie après son décès était restée attachée à notre monde terrestre, la rancœur la retenait. L’héritage de Louis qui excluait ses fils ne passait pas puis la peur de partir seule et de retrouver certaines personnes l’avait définitivement bloquée dans notre sphère.

Au jeu du oui-non avec le pendule, nous apprîmes que Lucie craignait de retrouver son frère Louis, honteuse de ce qui avait pu auparavant les séparer, mais que par-dessus tout elle avait peur de devoir affronter son frère aîné !

A cet instant nous revint en mémoire l’affirmation de la thérapeute énergétique lors d’une de nos précédentes entrevues ; Lucie avait été violée petite par un de ses proches !

Son frère aîné Joseph ?

Lors de cette rencontre avec la thérapeute, nous avions commencé par douter de sa parole puis certains détails troublants nous étaient revenus : le choix de Lucie de quitter sa famille pour partir en apprentissage loin d’eux tous alors qu’elle était très branchée famille, la sienne certes, le fait qu’il était impossible de réunir Joseph et Lucie et plus troublant encore son refus d’accepter sa part d’héritage dont elle avait fait don à ses fils. Mais elle était tellement excessive que nous avions finalement zappé cette révélation.

Là, plus question de faire comme si.

Sophie servant de scribe pour ne plus avoir à interrompre le questionnement avec le pendule, le feu des questions avait roulé pour ne plus cesser jusqu’à l’apothéose finale.

Si Lucie avait bien été la victime de son frère, elle n’avait pas le caractère à se taire et au moment de son départ de la scierie elle avait parlé à sa mère ne rencontrant qu’incompréhension.

Petit à petit si nous comprenions mieux ces relations familiales si difficiles, la rancœur de Lucie vis-à-vis de Louis restait un mystère. Repensant à une réflexion de Louis en apprenant que Joseph l’avait désigné comme un de ses légataires, « il me devait bien ça ! », mue par une soudaine inspiration, je demandais au pendule si Lucie avait été la seule victime de son frère aîné.

Non !

Louis aussi avait été abusé mais alors que cette infortune commune aurait dû les séparer, elle avait été leur pomme de discorde. Lucie avait également cherché du secours auprès de Louis et s’il l’avait cru, il n’avait rien fait pour l’aider. Cette lâcheté les avait séparés à jamais. Ce n’était pourtant pas le genre de Louis  d’agir ainsi ; il devait y avoir une raison. Un oui m’autorisant à aller plus loin avec le pendule, je repris mon questionnement pour apprendre que le silence de Louis avait un nom : la honte. Honteux de la violence dont il avait souffert, il n’avait pas osé avouer à sa sœur le mal qui lui avait été fait !

Le travail avec le pendule dura encore un peu, le temps de découvrir que si notre grand-mère n’avait pas été à la hauteur avec sa fille aînée, un concours de circonstances lui avait ouvert les yeux et lui avait fait comprendre qu’il fallait protéger la petite dernière, Marie. Un grand soupir nous permit de relâcher la tension qui nous broyait le cœur, nous étions en larmes !

Pendant un petit moment, le pendule prit du repos, le temps pour nous de digérer ce qui nous venait de nous être dévoilé. La souffrance de Louis et Lucie, notre incapacité à prendre en compte la douleur de cette dernière et surtout notre regret d’avoir douté de ce que nous avait dévoilé la thérapeute, nous accablaient. 

   Ce qui a suivi ensuite était devenu chose courante pour moi. Sophie m’ayant déjà vue faire, ne fut pas étonnée de me voir allumer une petite bougie et prendre une grande inspiration : je savais que Lucie était là, je sentais sa présence. C’est le plus naturellement du monde que je me mis à lui parler pour lui dire que nous regrettions vraiment d’avoir douter de sa parole, tout en lui précisant que si elle avait été un peu moins excessive de son vivant nous aurions peut-être plus volontiers adhéré à ce qui nous était révélé. Je passais ensuite un long moment à lui expliquer qu’elle devait maintenant se mettre en route et partir dans la Lumière pour y être enfin en Paix. J’essayais de lui démontrer qu’elle n’avait rien à craindre de ceux qu’elle retrouverait, Joseph ne représentant plus aucune menace. Qu’il ait fait de ceux qu’il avait violentés ses héritiers prouvait son désir de repentir. Comme toujours je me laissais emporter, oubliant totalement que je n’avais pas un interlocuteur en chair et en os devant moi. Mais cela m’importait peu car si je ne voyais rien, je sentais une présence à mes côtés. Je bouclais mon rituel en assurant Lucie de notre affection et lui demandant de quitter Marie afin de se préparer à pouvoir l’accueillir un jour. Sophie prit le relai spontanément. Quelques minutes plus tard, affalées dans le canapé, un verre de Muscat pétillant à la main pour trinquer à sa délivrance, nous tentions de récupérer. Ne restait plus qu’à attendre pour savoir si nous avions fait mouche. 

Epilogue

   Depuis ce rituel, quelques semaines ont passé et Marie va nettement mieux. Elle est apaisée, ne chante plus sauf pour embrayer à l’unisson avec nous lorsque nous poussons la romance. S’il lui arrive d’avoir peur, cela ne concerne que des choses très banales et qui de tout temps l’ont angoissée, par contre elle n’a plus jamais déclaré qu’elle voulait partir et cela ne nous étonne guère car il est plus que certain qu’elle n’a pas l’intention de décrocher. Non seulement elle a retrouvé un certain allant mais elle tire des plans sur la comète, irréalistes, certes, mais il ne nous appartient pas de lui faire perdre ses illusions.

Je ne veux cependant pas clore ce récit sans vous raconter ce qui est arrivé après ce fameux jour où nous nous sommes adressées à Lucie. Dans la nuit qui a suivi, de menus bruits m’ont alertée puis un léger frottement sur le bras et la joue m’ont complètement réveillée. J’ai d’abord imputé ces manifestations à la présence d’un insecte avant d’entendre un petit bruit sec près de mon bureau ; après avoir allumé j’ai constaté que la photo de Lucie, dont je m’étais servie lors du travail avec le pendule, était à terre. Pour moi c’était clair : Lucie était venue me dire au revoir ! Comment expliquer que seule sa photo était tombée alors qu’il y en avait d’autres au même endroit et que la sienne n’était pas la plus près du bord ?

Do

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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 20:49

Il y a presque 30 ans, c’était l’été, nous assistions à une représentation au Bolshoi. Il faisait beau et chaud sur Moscou, pas du tout comme aujourd’hui où la neige tombe.

Que signifient, allez-vous penser, de tels propos ?

Simplement que nous venons d’assister à une représentation du Bolshoi : Casse-noisette.

Un régal !

nutcracker01.jpgUn spectacle d’excellence, un joli conte de Noël que, vu l’air du temps, certains qualifieraient peut-être de poussièreux mais qui nous a fait rêver : entrechats, déboulés, sauts de biche, fouettés …

Et bien sûr, la musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski.

Bon, enfin, je ne vais pas vous laisser penser que nous pratiquons le voyage extracorporel ou la lévitation ou …

Si nous avons pu assister à cette prestation c’est parce que Perpignan, n’est pas du tout le « trou du cul » du monde, même que nous avons la FNAC, alors !

Nous avons à notre portée les spectacles du Métropolitan Opéra, du Bolshoi ou de l’Opéra de Paris et nous en profitons, comme ce fut le cas ce soir.

Pour finir, je voudrais juste vous parler d’un superbe livre : Le Tribunal d’honneur de Dominique Fernandez. Ce faisant je ne suis pas hors sujet, le personnage central de cet ouvrage est Tchaïkovski.

9782253146957FS.gif 

La langue est belle, comme toujours, et nous restitue Saint-Pétersbourg à l’époque du tsar Alexandre III. Officiellement Tchaïkovski est décédé du choléra, officieusement il a été suicidé pour satisfaire l’hypocrisie de la société mondaine de l’époque.

Thèse officielle ou thèse officieuse, le mystère reste entier, mais ce qui est sûre c’est que la haine de l’autre, le refus de la différence, l’intolérance, le racisme, quoi ! nous prive toujours de ce que l’autre peut nous offrir de meilleur. Mais je ne vous en dirai pas plus, à vous de découvrir ce livre qui ne saura que vous donner du plaisir.

Do 

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9 décembre 2012 7 09 /12 /décembre /2012 18:19

Comme cela nous arrive tout de même assez souvent, hier matin, nous avons pris la route du Conflent. Il faut avouer toutefois que nous choisissons en général des journées où la météo s’annonce clémente pour « monter ». Mais cette fois, nous avions une raison particulière de gagner les hauts cantons : un rendez-vous au marché de Noël de Saillagouse avec Jane Russilly, notre fournisseur officiel de miel, auprès de qui nous avions passé notre commande annuelle. Sans cette obligation, il n’est pas certain que nous soyons allées jusque là, compte-tenu de la grisaille qui envahissait les sommets et de la météo qui annonçait de la neige ! Pourtant, nous aurions eu tort !

Parties sans chaînes, après avoir vu à Prades que pour aller vers Fontpédrouse et Andorre, les équipements spéciaux étaient obligatoires (entendons « dans le coffre, au cas où… » évidemment !), nous avons tout de même fait quelques concessions à la prudence en nous arrêtant au super U. Le rayon « chaînes » était surbooké : tout le monde en voulait ! C’est comme ça qu’on fait des affaires…

A vrai dire, quelque chose nous disait que c’était superflu ; mais ça servira bien un jour… Ou peut-être jamais ? Chaque fois que nous changeons de voiture, nous achetons une nouvelle paire de chaînes ; impossible à revendre, évidemment. Notre collection augmente lentement et la plupart des boîtiers n’a jamais été ouvert. On a dû nous jeter un sort.

Après cette halte, nous repartons à l’assaut du macadam… A Olette, les flocons font leur apparition ; ça nous fait toujours le même effet ; c’est comme un cadeau du ciel… A Fontpédrouse, un léger duvet blanc couvre les bas-côtés… Rien sur la route. Passé le village, dans un tournant en épingle à cheveux, un panneau annonce une aire de chaînage et là… Stupeur, incrédulité : une petite dizaine de voitures est arrêtée… Les automobilistes s'affairent autour. Mais que font-ils ? Ils ne chaînent pas quand-même… Non... 

Mais si !!! J’y crois pas ! Un peu plus loin, carrément arrêtés sur la route, obligeant à des dépassements périlleux, d’autres en font autant.

A partir de là, alors qu’il n’y a toujours rien sur la route (elle est mouillée, quoi… voyez plutôtDSCN7042.JPG) nous doublons des véhicules chaînées qui avance à 20 km/h… Les camping-cars ont mis leur « chaussettes » (ils ne doivent pas savoir que ça ne tient pas le coup si la route n’est pas suffisamment enneigée ; elles ne vont pas faire long feu).

Mais voilà : parce qu’il est écrit que les équipements spéciaux sont obligatoires et qu’il est indiqué, ici et là « aire de chaînage », parce qu’il tombe quatre flocons, les gens s’arrêtent et chaînent. Peu importe l’état de la route.

Constat funeste. Sommes-nous devenus assistés à ce point que toute jugeote nous ait quitté ? Ne sommes-nous plus capables d’analyser une situation pour y adapter le comportement adéquat ? Qu’est-ce qui nous rend si mouton ? La météo avec ses alertes multiples, la télé avec ses rabâchages sur les naufragés de la route chaque fois qu’un épisode neigeux est signalé ? Nous avons complètement perdu le contact avec la nature (la preuve: nous ne supportons plus qu'il fasse froid en hiver et chaud en été!) et nous ne savons plus évaluer le danger par nous-mêmes ; nous ne savons plus qu’écouter ceux qui « disent, qui savent, qui informent, qui recommandent »… Mais nous avons pu voir hier qu’un excès de prudence pouvait s’avérer dangereux. Si au moins, ils étaient capables d'appliquer les recommandations routières au pied de la lettre en toute circonstance !

Les séjours en montagne, la conduite sur neige, nous connaissons, même si nous ne sommes pas natives des hauts cantons. Pourtant, nous avons rarement chaîné ; nous avons toujours entendu dire que le port de chaînes ne se justifie que si la route est déjà bien enneigée (au moins cinq centimètres), que conduire avec des chaînes sur le bitume est mauvais pour la mécanique et pour les pneus, et qu’il suffit d’adapter sa conduite en évitant de freiner ou d’accélérer brutalement. Nous avons donc estimé qu’il n’était pas nécessaire de chaîner et nous sommes passées sans problème, tout comme les quelques autres moutons noirs qui ont continué à pneu nu !

Et voilà ce qui nous fait peur, aujourd’hui : ces comportements de masse d’où toute logique, tout bon sens, sont absents. Pas la fin du monde du 21 décembre. Ou plutôt si… Ce que nous craignons ce jour là, c’est une grosse explosion de conneries et nous éviterons la foule en prenant un bain de nature.

Thalès, Pythagore, Cléobule et autres grands sages de l’humanité, réveillez-vous… Ils sont devenus fous !

 Mais que cela ne nous empêche pas de vous faire partager la magie d’une belle journée d’hiver en Cerdagne avec ces quelques photos… Une petite rando qui nous a bien réconfortées après la bousculade du marché de Noël ! Quand même, ça valait le coup… FredoLlo-Chapelle-San-Feliu--1-.JPG

Le Sègre, dans les gorges, à LloLlo-Chapelle-San-Feliu--5-.JPG

 Andorre, au loin...Llo-Chapelle-San-Feliu--7-.JPG

En approche de la chapelle San FéliuLlo-Chapelle-San-Feliu--10-.JPG

 San Feliu

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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 17:57

Lors de notre balade en pays grassois, nous avons retrouvé avec bonheur notre village coup de foudre : Cipières.

Le village est implanté au cœur d’un massif calcaire. L’érosion de l’eau, le gaz carbonique, le climat ont modelé un relief particulier, dolines et gouffres truffent cette région.

Le but de la rando était d’atteindre le rebord du plateau de Calern et un observatoire astronomique. De là on surplombe la plaine de Caussols, le massif du Mercantour, les Alpes, la baie de Cannes …

Cipieres-cerga.JPG

Je ne vous donnerai pas le détail du trajet, le topoguide est disponible dans tous les offices de tourisme. Il est assez approximatif, nous n’avons jamais trouvé le trajet du retour à la hauteur du gouffre des Baudillouns. Si vous allez à Cipières, vous ferez peut-être comme nous, l’aller et retour par le même chemin, mais cela ne vous empêchera pas de goutter le paysage.

Emerveillé vous découvrirez que bien qu’à près de 1300 mètres d’altitude vous foulez le fond de la mer …

Et grâce à qui ?

Au plissement alpin.

Tout ce qui gisait au fond de la mer s’est retrouvé à l’air libre. Les sédiments qui emprisonnaient depuis des siècles coquillages et animaux divers, à la faveur de l’érosion, libèrent ces trésors fossilisés petit à petit pour le bonheur des amateurs. Nous avons, en peu de temps, repéré de nombreux coquillages et même un morceau d’ammonite.

N’ayant pas (encore) le matériel « ad hoc » pour la sortir de sa gangue, nous ne pouvons vous donner plus de précision la concernant.

Ammonites-en-folie.JPG

Les ammonites étaient des mollusques céphalopodes qui affichaient une ressemblance certaine avec le nautile. Au fil du temps, leur coquille a évolué tant au niveau de l’enroulement  qu’en matière de décor, les deux devenant extravagants. Je n’ai retenu qu’un nom d’ammonite et un seul : L’ammonite persillée !

Sans doute en lien avec mon goût immodéré pour les escargots bourgogne au beurre persillé !

Hum ! Ceux de Marcel, quel délice !

Mais l’ammonite n’est pas que persillée et si je n’ai pas l’intention de dresser l’inventaire de toutes ces bestioles sachez simplement que peu avant leur extinction elles arboraient des formes extravagantes. Est-ce ce qui a précipité leur fin ? Mystère et balle de golf !

Mais si vous avez envie de rigoler un coup, c’est justement sur l’arrière pays grassois (ou cannois) qu’il faut aller les découvrir et précisément à Saint Césaire sur Siagne. Les murs des habitations leur servent de faire valoir et il y a des spécimens épatants.

Pour en revenir à notre rando, tout s’est révélé étonnant.

Le gouffre des Baudillouns par exemple : un abîme de 80 mètres puis des galeries qui descendent jusqu’à -433 mètres. L’eau en s’infiltrant dans les crevasses du calcaire a donné naissance à un incroyable réseau souterrain et par endroit l’eau affleure pour le plus grand bonheur des bergers et de leurs troupeaux. En pleine nature, loin de tout, on découvre des puits savamment maçonnés, il faut dire que les pierres ne manquent pas. Ailleurs l’eau est là, à hauteur d’homme et il n’y a même pas à se pencher pour venir s’y désaltérer.

Cipieres-puits.JPGDans cet incroyable endroit, où l’on ne croise quasiment personne, l’homme a marqué la terre de son empreinte. De multiples champs enclos de murets ont jadis été cultivés, les chemins de la transhumance sont dallés et partout de gigantesques « clapiers* » attestent du travail de titan réalisés par les villageois pour tirer profit de ce pays aujourd’hui aride.

Cipieres-dalles.JPG

Si de nos jours il n’y a plus aucune culture, autrefois les multiples parcelles produisaient lentilles, blé, pois chiche faisant de Cipières le grenier de Grasse. Les bergers, toujours présents, ont construits de splendides bories où ils vivaient pendant l’estive.

Borie-de-Pons-Cipieres-m-copie-1.JPG

Dans ce magnifique paysage, la nature s’est adaptée au relief et aux sols. Les arbres sont cantonnés dans les petits vallons et partout ailleurs la rocaille est piquetée d’arbustes rabougris et de lavande sauvage (et non du lavandin). A ce propos, savez-vous qu’il y a peu, bien que poussant partout à l’état naturel, les paysans n’avaient pas le droit de la récolter ?

En 1800, sous le Consulat, l’autonomie municipale ayant été instaurée, pour assurer la gestion des biens urbains et ruraux, les municipalités vendaient aux enchères l’exploitation des terres, pourtant biens communs, à des concessionnaires seuls autorisés à récolter ce que la Nature offrait.

Ramasser les glands, la ramé étaient interdits aux paysans tout comme récolter les truffes, cueillir la lavande et autres plantes sauvages.

Il a fallu attendre le début du XXè siècle pour que les choses évoluent et la cueillette n’est complètement libre que depuis 1945 !

Et maintenant, au pire on détruit, au moins pire on laisse aller à vau-l’eau !

Do

*gigantesque tas de pierres récupérées pour rendre les terrains propres à la culture 

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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 16:13

LES ANNÉES

M5394-1-.jpg

Annie ERNAUX

(Ed. Gallimard, Paris, 2008)

 

 

   

Annie Ernaux elle-même définit ce livre comme une « autobiographie impersonnelle et collective » et c’est tellement juste.

Ce sont 60 années d’histoire française, sociologique, politique, mêlées à des souvenirs personnels qui se dévoilent dans ce livre ; parfois j’ai même eu le sentiment de lire le récit de ma propre vie (tout en n’étant pas de sa génération - Annie Ernaux est née en 1940 -, comme elle me semble proche !).

Dans une interview, lors de la sortie du livre, elle déclarait : « On ne sait pas qui on est, mais on peut le saisir à travers l'histoire, les époques. Moi, je suis faite de mes époques successives. » 

Le livre a un côté « proustien » (construit en boucle, le temps perdu/le temps retrouvé). Au début de son récit, A. Ernaux nous raconte les déjeuners familiaux du dimanche qu’elle exècre pour, sur la fin du livre, quand elle reçoit ses deux fils et leurs compagnes les dimanches où ils sont libres, trouver ces moments désuets mais délicieux ; elle est passée de l’autre côté.

En moins de 250 pages on mesure l’incroyable bouleversement de notre société, les verrous qui sautent après 1968. Films, publicités, slogans, chansons, évènements petits ou grands ponctuent ce récit pour nous faire revivre ces années si proches, si lointaines, ce sont nos « madeleines », nos délicieuses madeleines.

La vie, le temps s’écoule de l’espoir du Grand Soir aux petits matins blêmes, c’est cela « Les années », une lecture dont on ne sort pas indemne. Vous l’aurez compris, ce livre m’a remuée au plus profond.

Mi

 

 

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