"Une part de ciel"
de
Claudie Gallay
J’ai découvert Claudie Gallay avec un premier livre, « les déferlantes ». Dans « Une part de ciel », on retrouve son écriture forte, incisive, souvent poétique, mais qui ne dédaigne pas flirter avec le cru, le sordide. Un style qui surprend, au début. Avec des phrases courtes, à peine construites, des dialogues justes et percutants, elle trace à petites touches le portrait de gens simples que la vie a malmenés et dont on découvre la problématique au fil du récit, au travers d’une étude psychologique fine et sans excès.
Claudie Gallay s’attache à l’authenticité des personnages et des lieux, dans un monde austère, souvent hostile. Que ce soit dans le Cotentin, pour « Les déferlantes », ou au cœur de la Vanoise, pour « Une part de ciel », on est loin de l’ambiance carte postale. Elle aime les « taiseux », les marginaux ; elle les observe, elle les dissèque. Et si l’on pressent qu’il y a un cadavre dans le placard, il faudra attendre la fin de l’histoire pour le dénicher ! On pourrait dire qu’il ne se passe rien, ou pas grand-chose ; en fait, il se passe tout : c’est la vie, avec ses joies et ses peines, les non-dits, les remords et la culpabilité. Tout est dans l’ambiance et dans l’attente. C’est un livre qui sourd la nostalgie : nostalgie de l’enfance perdue, des relations qui s’étiolent, des êtres qui s’éloignent ou qui disparaissent. Mais au final, il y a l’amour et finalement, c’est tout ce qui compte. Fredo.
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