La femme au tableau
Il y a bien longtemps que j’ai cessé de partager mes ressentis vis à vis des livres que j’ai lus ou des films que j’ai vus. Pourtant, aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un film que j’ai beaucoup aimé et que j’aime revoir de temps à autre, ayant eu la bonne idée de l’enregistrer.
Il s’agit d’un film britanico-américain de Simon Curtis, sorti en 2015, avec Hélen Mirren et Rian Reynolds : « La femme au tableau ».
Le thème de ce film est grave et l’émotion souvent intense !
Mémoires karmiques ? Mémoires tout court ? En ce qui me concerne, je ne saurais dire.
Toujours est-il que l’histoire de ce tableau débute à Vienne. Il s’agit du portrait d’une jeune femme, membre d’une puissante famille juive autrichienne, Adèle Bloch-Bauer ; il a été réalisé par le célèbre peintre Gustav Klimt. Il faut préciser que bien avant que le non moins célèbre « Baiser » de Klimt ne devienne la fierté de la nation autrichienne, c’est le portrait d’Adèle, rebaptisé « La femme en or » pour mieux effacer l’origine du tableau, exposé lui aussi au musée du Belvédère, qui faisait l’objet d’une véritable vénération dans ce pays.
L’histoire se situe de nos jours, lorsque l’une des dernières descendantes de la famille Bloch-Bauer, Maria Altman, émigrée aux Etats-Unis au début de la guerre, entreprend de faire reconnaître à l’état autrichien l’illégalité de son acquisition, sa famille ayant été dépouillée de tous ses biens, et donc du tableau, par les nazis lors de l’Anschluss (annexion de l’Autriche par l’Allemagne en 1938). Rude combat car pour l’Autriche, se séparer de ce tableau emblématique est impensable.
De fréquents retours en arrière sur les années sombres de la guerre et des séquences historiques ont de quoi nous faire frémir d’horreur, d’autant que le retour au présent met en évidence à quel point les fantômes du passé planent encore sur l’Autriche.
Planent, planent… Tout le monde sait bien en fait que depuis quelques années déjà, l’Autriche a renoué avec ses vieux démons. L’Italie et la Hongrie aussi… L’Allemagne est tentée… L’Europe est sur la mauvaise pente. Et nous ? Hélas, il semblerait bien que la France ait la mémoire aussi courte.
C’est peut-être le moment d’une petite piqûre de rappel ?
« La femme au tableau » un film magnifique et bouleversant et si j’en parle aujourd’hui, bien sûr, ce n’est pas un hasard.
Disponible gratuitement sur le site « Mediatek66 », pour les résidents des PO :
Pour finir, je laisse la parole à Georges Santayana, écrivain philosophe américano-hispanique :
« Ceux qui ne peuvent se rappeler le passé sont condamné à le répéter ».
Frédérique