11 avril 2020
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Pour commencer quelques chiffres, sans appel.
En dehors de toute possibilité d’approvisionnement, nous disposons grosso modo de 20 jours de stocks de nourriture pour nourrir la planète !
L’agglomération parisienne (en intégrant la banlieue) environ 12 millions d’habitants peut compter sur 3, 4 jours de réserve alimentaire (dont un maximum n’est pas produit en France) ! Certes un réseau d’AMAP (association pour le maintien de l’agriculture paysanne) est bien présent (partout sur notre territoire) mais de là à l’imaginer capable de satisfaire nos besoins alimentaires ? !
L’histoire de l’agriculture a basculé au lendemain de la guerre ! Dans une logique imparable les tanks sont devenus des tracteurs et le gaz moutarde nous a donné les insecticides ! Tout a commencé à péricliter. La Révolution Verte était en marche, capitalisme industriel appliqué à l’agriculture, nous lui devons la destruction des sols, de l’eau, du tissu social … et la situation actuelle !
Si l’agriculture industrielle nourrit les plantes elle ne nourrit pas les sols qui doivent tout aux fertilisants. Plus de fumier, les engrais brûlent les terres, détruisent toute vie et compactent les sols. Absence de racines en profondeur, cheptel bactérien inexistant, l’eau ruisselle sans y pénétrer. Alors qu’auparavant sylviculture, élevage et agriculture s’enrichissaient mutuellement, la monoculture a tout détruit expulsant les fonctions naturelles de la Nature pour les remplacer par la chimie.

Alors qu’il faudrait des arbres, des champs, des animaux se partageant un même espace, les uns s’enrichissant des autres, une agriculture uniquement fondée sur l’emploi de l’énergie fossile s’est imposée.
Tout ce qui gène l’industrie n’est plus financé, la recherche a périclité. En France la chaire de microbiologie a été supprimée en 1986, il n’en subsiste plus une seule dans le Monde.
Le constat est effarant. Depuis 1961 les semences ne sont plus libres, 5 multinationales contrôlent 75 % des semences. En France toutes les multinationales contrôlent la totalité des semences (recensées dans un catalogue) dont 95 % sont des hybrides F1 qui ne peuvent redonner de plans !
Aujourd’hui il est interdit de commercialiser des variétés de semences non hybrides et si l’Association Kokopelli se consacre, depuis 1999, à la protection de la biodiversité alimentaire et médicinale, à la production de semences et de plants issues de l’agro-écologie, et au soutien des communautés paysannes n’ayant plus accès aux semences fertiles, l’association est de ce simple fait « coupable » aux yeux des autorités. Des autorités qui par ailleurs ferment les yeux quand les produits issus des semences sélectionnées par Kokopelli se retrouvent sur les meilleures tables des restaurant parisiens !
Nous marchons sur la tête, les exemples le prouvant ne manquent pas. Sur les 3600 variétés de pommes que comptait la France, seules 5 ont été inscrites au catalogue des variétés autorisées ! Toutes celles ne consommant pas d’herbicide ont été éradiquées. Idem pour les semences de Maïs, originellement résistant à la sécheresse, des variétés gourmandes en eau ont été sélectionnées au fil du temps, les zones de production s’asséchant la réponse est venue tout simplement de l’agrochimie. Un maïs transgénique résistant à la sécheresse a été créé !
La fertilisation artificielle des sols a initié le grand déclin de l’agriculture.
Jusqu’en 1946 la production de 120 millions de tonnes de fumier assurait en totalité la richesse des sols. Sylviculture, élevage et agriculture n’étaient pas séparés, chaque spécificité enrichissait l’autre. Cela a un nom, l’agroforesterie !

De nombreuses expériences un peu partout dans le monde prouvent que c’est miraculeux ! Elle ne nécessite pas de grandes surfaces mais produit des rendements inattendus. L’agroforesterie ne tue pas les sols, elle les nourrit ! Elle ouvre aussi la possibilité de développer un autre partage du travail, comme agriculteur et intello !
Elle est là notre solution !
Alors pourquoi attendre ? La France importe 80 % de son alimentation, la plupart des terres cultivables sont consacrées à la monoculture alors qu’il suffirait pour inverser la vapeur de consacrer 15 % de la surface cultivable aux cultures vivrières.
Chaque citoyen a le droit et le devoir de se nourrir lui même.
Pour une fois regardons en arrière puis repartons sur des bases saines !
Pour vous mettre en appétit, un petit clic ...
https://www.colibris-lemouvement.org/projets/films/solutions-locales-pour-un-desordre-global
Et ensuite vous avez tout un choix de films qui peuvent aider à préciser les choses :
« Solutions locales pour un désordre local », « Demain », « Sacré Croissance ». Dominique