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25 juillet 2019 4 25 /07 /juillet /2019 12:48

Ce n’est pas sans une certaine appréhension que nous quittons notre bel emplacement pour lancer le fourgon dans la descente du camping. Je n’arrive pas vraiment à me dire que les fantaisies dont il nous a gratifiées lors de notre dernier voyage sont du passé. Rien à redire le frein moteur est top et comme les cieux sont sympas avec nous nous rattrapons la route sans avoir croisé âme qui vive ! Ouf !

Une petite dizaine de kilomètres et la première halte nous attend, Llanes capitale des Asturies Orientales. Le problème majeur est (comme partout) de savoir où stationner car là nul doute que les camping-cars ou assimilés ne sont pas les bienvenus. Renseignement pris auprès de la maréchaussée et nanties d’une seule information « todo recto », nous filons droit devant, nous avons quasiment atteint la sortie de la ville quand nous nous décidons à repartir sur nos pas pour tenter de stationner « discrétos » dans une petite rue. Nous trouvons notre bonheur et après un superbe créneau ( plus le véhicule est gros, mieux nous les réussissons) nous laissons le Ptibus pour partir musarder. Seul il ne le restera pas longtemps car comme toujours un camping-car en attire un autre, inutile d’aimer la solitude, vous vous faîtes systématiquement coller !

La ville est indiscutablement pleine de charme. Nous quittons l’avenida de la Paz et ses superbes demeures (celles que l’on nomme « casas de indianos ») pour rejoindre un bout de rempart que nous venons de repérer.

Llanes ancienne cité médiévale et donc fortifiée a vite débordée de l’enceinte primitive perdant par la même occasion le côté austère qui était le sien.

Heureusement que d’énormes bougainvilliers animent la pierre brute car la hauteur des habitations et autres monuments en impose.

Basilique de Llanes

Cette fois encore nous zappons la visite des églises et autres bâtiments religieux, de toute façon la basilique n’est pas encore ouverte, pour déambuler dans les ruelles et gagner en surplomb du port l’ancien château fortifié qui le protégeait.

Le soleil commence à cogner fort et je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi il faut toujours que nous nous laissions tenter par la moindre côte ?!

Llanes et Sierra de Cuera

Le point de vue sur la Sierra de Cuera est magnifique et nous apercevons même « los Cubos de Memoria ». De l’huile de genou économisée car ce que nous pouvons en voir confirme ce que nous supputions, peu emballant.

Les gros blocs de la jetée du port ont été peints de couleurs flashies par un « artiste » basque, Agustin Ibarolla, sans doute est-ce plus gai que gris mais ni mieux ni plus mal que la digue de Llançà en Catalogne, quant au nom ? Cubos de Memoria, pourquoi ?!

Lorsque nous retrouvons le centre ville l’atmosphère a bien changé. Tout le monde est réveillé ! Là où régnait une très discrète animation, c’est la cohue. Du coup nous investissons un magasin genre traiteur et succombons ! Et hop, une quesada par ci, du chocolat bien noir par là, et des fromages Hummm ! Lestées nous retrouvons le fourgon après avoir flashé sur une ancienne casa d’indiano abandonnée. Au XIXe siècle de nombreux asturiens partirent tenter leur chance en Amérique Latine, certains revenus cousus d’or après avoir fait fortune en Argentine, au Venezuela (à l’époque c’était le top) se sont fait construire ces superbes demeures. Sans doute difficile à entretenir certaines menacent ruine tout en ayant un fort pouvoir évocateur.

A peine remontées dans le fourgon nous traverse l’idée apparemment géniale de refaire halte à Santillana de Mar pour y visiter la « Colegiata Santa Juliana » fermée lors de notre passage à l’aller, funeste erreur. Pourtant nous le savons, il ne faut pas retourner là où l’on est déjà passé.

Nous nous garons sans difficulté et je dépose notre obole dans l’horodateur. Nous filons dare dare, l’heure de fermeture approche. Devant la Colegiata c’est la foule des grands jours, nous gagnons l’entrée et nous nous faisons refouler par la Guardia Civile !! La maréchaussée pour surveiller la messe ! Nous nous sommes pressées pour rien, exceptionnellement c’est fermé ! Ecoeurées nous retrouvons vite fait notre fourgon et découvrons un petit papillon sur le pare-brise. Défaut de paiement, 100€ d’amende. On voit rouge et repartons comme des fusées à l’Office de tourisme pour nous entendre dire que les camping-cars doivent acquitter un montant forfaitaire de 10€. S’en suit un échange verbal tendu car où donc cela figure t’il ? Pas d’affichage et en plus nous occupons une place sans déborder aucunement ! La bouche en coeur la nana m’explique que c’est ainsi mais que si nous allons maintenant tout de suite payer les 10€ l’amende sera annulée. Nous regagnons donc le parking et en retournant à l’horodateur que vois-je ? Un type est là, embusqué derrière l’appareil à repérer le va et vient de véhicules ; je l’avais bien vu à l’aller sans en tirer de conclusion particulière. Je lui explique ma problématique et lui demande de bien vouloir me montrer où il est écrit que les camping-cars doivent payer 10 fois plus cher que les véhicules normaux. C’est simple à moins d’avoir la science infuse, il faut avoir l’idée de jouer du clavier pour finir par faire apparaître la dite mention. Et tout cela en Castillan !

Moralité pour 10 minutes d’arrêt nous avons au total acquitter 11€ et perdu notre temps. L’exemple type du lieu touristique par excellence où le touriste est pigeonné !

Du coup alors que nous étions sensées aller prendre l’air au Cabo Mayor à Santander, il paraît que cela ne se loupe pas, dans l’impossibilité de nous garer, seules les voitures légères sont autorisées et bien que les places ne manquaient pas où nous n’aurions gêné en rien, nous partons dégoûtées. Nous n’allons pas encore nous ramasser « une prune » ! Une aire de stationnement pour les camping-cars existe bien pour nos véhicules, mais outre le fait qu’elle est à perpette les gazons, il s’agit d’une aire de stationnement pour la nuit au taux prohibitif !

La messe est dite, nous allons gagner notre étape du soir qui sera notre dernière nuit en Espagne, Zarauzt, au Pays Basque. A l’arrivée je suis explosée. L’autoroute que nous avons suivi depuis Santander est envahi par les poids lourds qui se contrefichent des limitations de vitesse. Dans les descentes ils nous talonnent car la limitation à 80 à l’heure ne semble pas les concerner, largués en montée ils reviennent comme des bombes sur nous. Petite aparté, il n’y a bien que les français pour en faire tout un pataquès avec le 80, ce que nous avions déjà constaté en Hongrie, Autriche et Slovaquie. Je ne parlerai pas de la Suisse, là c’est une autre chanson, à 50 à l’heure ça va troooop vite !

Le camping de Zarauzt où nous atterrissons est presque aussi décoiffant que celui d’hier, nous sommes juste moins en surplomb ! L’accueil est sympa et nous sommes gratifiées d’un maximum de documentation, y’a pas à dire parler castillan est un super sésame. Le temps étant superbe nous partons gaillardement vers la plage en empruntant un chemin très pentu tout en escalier qui descend à la mer d’une traite, à la Basque !

Au passage nous découvrons les vestiges d’une ancienne station de chargement de minerai. Le fer était acheminé depuis le lieu d’extraction au moyen de bennes suspendues à des câbles jusqu’à des trémies puis transbordé dans des wagonnets qui à leur tour prenaient le chemin des airs pour être déchargés dans des navires qui ne pouvaient se permettre d’accoster. Un aménagement ingénieux des îlots, pylônes, grues leur permettaient de pouvoir recevoir leurs cargaisons sans risquer d’être drossés sur la côte.

La descente flingue un peu les genoux et nous nous abstenons de penser au retour, Vivons le moment présent d’autant que ce que nous découvrons est interpelant !

La plage est envahie de baigneurs, de surfeurs et d’ailleurs la température semble tout à fait acceptable mais par contre que signifient ces drapeaux rouges plantés en limite des flots et que des MNS déplacent aux fils des marées. Pour en avoir le coeur net, nous nous acheminons vers un groupe de sauveteurs qui surveillent la plage « en rond ». Nous connaissons d’ailleurs fort bien ce mode de surveillance très décrié par nos supérieurs hiérarchiques, preuve qu’ils n’y connaissent rien, connaissez vous un moyen plus convivial et pourtant efficace de surveiller dans toutes les directions ?

Nous apprenons ce dont nous nous doutions, le drapeau rouge signifie baignade interdite et comme ils ont décidé de nous rendre intelligentes dans la foulée la signification des autres pavillons nous est révélée. Jaune baignade dangereuse mais autorisée, rouge et bleu espace réservé aux surfeurs ! Donc en résumé c’est le grand bazar et tout le monde s’en fout ! Ceci dit on peut en rire mais c’est quand même inquiétant, ce laisser aller !

Nous continuons notre balade puis déterminées attaquons la grimpette, que nous avalons sans même nous en rendre compte. Le camping est top et notre voisinage revigorant, un fourgon hollandais, une table, une chaise … une octogénaire, voyageant seule est notre voisine pour la nuit !

Juste ce qu’il me fallait avant d’aborder mon anniversaire, qui a dit qu’on était vieux à 70 ans ?

« Bedankt mevrouw en goede reis ! »

Merci madame et bon voyage !

Do

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