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11 février 2019 1 11 /02 /février /2019 18:41

En 1429 Jeanne d’Arc fit halte à St Denis, elle ne savait pas encore que le Roi de France s’apprêtait à la trahir et fit don en cette occasion de son armure à la Basilique, armure sur laquelle les anglais firent fait main basse évidemment ! Seul demeure aujourd’hui de cet ex-voto une petite plaque commémorative sur la façade ouest et une plus grande sur la partie sud.

Mais pourquoi vous parler de Jeanne d’Arc ?

Pour la simple raison qu’elle est la raison de notre venue à Saint Denis.

Dans notre mythologie familiale il y a quelques faits glorieux que je ne vais pas vous détailler ici sauf un ! Notre père (qui est aux cieux) était ferronnier d’Art de formation et a dans ses jeunes années participé à deux programmes de restauration de monuments nationaux, la rampe du château de Saint Germain en Laye et la hampe de Jeanne d’Arc à la basilique St Denis.

Il n’en fallait pas plus pour que ses filles et sa petite fille mènent l’enquête.

Nous avons donc débarqué à la gare de St Denis et subi le plus gros choc culturel de notre vie. En une petite demie heure de RER nous avons fait un saut dans l’espace improbable et radical.

Le ton est donné dès la gare même si on ne peut nier que côté « idées », il y a de la réflexion et de la mise en œuvre. Très tendance « des incroyables comestibles » s’offrent (en saison) dans des « bacs à légumes » installés sur l’esplanade qui s’ouvre sur le canal Saint Denis. Le problème est que juste à côté les petits espaces verts qui s’étagent jusqu’à l’eau servent de dépotoir et de pissotière au vu et au su de tout le monde !

Dépotoir et pissotière en plein air de la gare St Denis

Gaillardement nous avons cheminé jusqu’à la Basilique qui se dresse tel un OVNI dans un environnement complètement décalé ! Partout des étals vraisemblablement illicites proposent à même le sol des vêtements, des sacs à main, des chaussures de sport et tout un bric à brac aussi vite déballé que remballé au moindre signe suspect. Il y a également des vendeurs de mini-brochettes cuisinées de manière très artisanale. Un caddy de supermarché sert de support à un couvercle, genre couvercle de lessiveuse, dans lequel rougeoie du charbon de bois sur lequel repose un grill de fortune. Un peu partout des petits tas de braises noires maculent sur le trottoir. Des vendeurs de montres et autres produits de contrefaçon sont en poste dans les encoignures de portes et des magasins dignes des souks bordent sans interruption la rue principale, piétonne. Les boucheries sont largement représentées et l’amoncellement de pieds de bœufs, des tas d’abats a de quoi faire faire une crise cardiaque à un végan ! Dans les boutiques de fringues, les jeans exposés retiennent un temps notre attention, au moins on ne leur fera pas le reproche de vêtir des « esculettes » pour reprendre une expression chère à Pagnol. Là c’est du XXXXXL, et encore !

La Basilique en ligne de mire nous traversons le marché très très coloré, celui de la Place Cassagne de Perpignan peut aller se faire rhabiller, avant de stopper devant la façade. Repéré par deux jeunes gens nous sommes sollicités pour répondre à un questionnaire et alors que d’ordinaire nous refusons, sans doute un peu commotionnées par le décalage culturel que nous venons de vivre, nous nous exécutons jusqu’à rester sans voix à l’énoncée de la dernière question : « selon vous que faudrait-il mettre en œuvre pour rendre la visite de la Basilique encore plus attractive ? ».

Doit on rester politiquement correctes ? A t’on le droit de parler de notre ressenti sans passer pour raciste ? Puis-je dire que je ne me reconnais pas du tout dans cet environnement et que personnellement je trouve détestable d’avoir l’air transparente au point d’être percutées par des rouleurs de mécaniques.

Du bout des lèvres on se lâche un peu, pas trop puis nous filons réviser notre Histoire de France car ils sont presque tous là nos rois et reines !

Louis XVI et Marie-Antoinette

Tout a commencé avec Dagobert, il avait peut-être parfois la tête chamboulée mais sans lui rien ne serait et avoir sous les yeux Clovis, Pépin le Bref et sa Berthe aux grands pieds, Hugues Capet, Philippe le Bel, Henri IV et tous les Louis franchement c’est épatant.

Berthe aux Grands pieds et Pépin le Bref

Pendant deux bonnes heures nous ne savions plus où donner de la tête, nous enrichissant d’une foule de détails techniques comme la différence entre un gisant, un priant. Un cours de l’Art car depuis le martyre de Saint Denis en 250 jusqu’au dernier roi inhumé au milieu du XIXe siècle toutes les influences artistiques majeures sont représentées comme cet hyper réalisme de la renaissance italienne que l’on retrouve dans le traitement des corps du monument mortuaire de Catherine de Médicis et Henri II.

Pieds de Catherine de Médicis

Un moment qui valait le coup même si nous avons fait choux blanc dans notre quête préliminaire mais une visite qui encore aujourd’hui me fait me poser beaucoup de questions !

Do

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commentaires

J
Merci de m'avoir fait revivre,mes samedi à st Denis où je faisais mon marché, j'habitaisStains qui est très proche.C'etait ainsi en 1975!!!
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D
Alors c'était déjà très très dépaysant ? Tu vas bien ? Bises

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