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16 mars 2018 5 16 /03 /mars /2018 14:41

Bon, je ne vais pas vous mentir ; je n’ai pas lu l’Ethique de Spinoza. J’aimerais bien mais je ne sais pas si je serais capable d’aller bien loin. Un grand merci, donc, à Frédéric Lenoir d’avoir disséqué pour nous dans "Le miracle Spinoza" la pensée de ce philosophe juif néerlandais d’origine espagnole né au Portugal, rendue passablement obscure par le langage du XVIIème siècle. Grâce à lui, la philo paraît facile, réjouissante !

Nourrissante, même, je dirais. Et pour quelqu’un qui s’est ramassé un 3 au bac (en philo!), franchement, c’est jubilatoire.

L'auteur, Frédéric Lenoir

 

La modernité de la pensée de Spinoza, à l’exception de son point de vue sur les femmes et les animaux, malheureusement très représentative de son époque, est étonnante. De fait, on pourrait dire qu’il est l’inventeur du « New Age ». Voyez plutôt…

Pour Spinoza, élevé dans la tradition juive puis rejeté par sa communauté pour ses idées subversives, il n’y a pas de séparation entre Dieu et le monde. Dieu n’a pas créé le monde. Dieu est en tout, Il est le monde.

Spinoza revendique la liberté de pensée et dénonce la superstition dont jouent toutes les religions pour prospérer, manipuler et asseoir leur pouvoir sur les hommes. Cependant, il ne rejette pas les Saintes écritures qui ont le mérite de poser un cadre social, politique, permettant d’organiser la vie en collectivité. C’est du reste à partir de ce cadre que « l’homme sage », qui aura appris à exercer sa raison pour analyser toute chose, cessera d’obéir aveuglement et saura déterminer par lui-même ce qui est bon pour lui tout en respectant spontanément le bien commun, ses semblables et son environnement.  ( Ce n’est pas gagné !)

La raison est la clé de la sagesse spinozienne.

Baruch Spinoza est persuadé que l’homme peut tout expliquer. Tout phénomène, tout  comportement humain, répond à des lois de causalités qu’il suffit de connaître pour comprendre.  En écho au « Ne jugez pas ! » du Christ, pour lequel Spinoza nourrit une fervente admiration puisqu’il est selon lui le seul prophète à avoir reçu véritablement le message divin, il nous dit de : «  ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais (de) comprendre ».

Comprendre permet de dominer ses émotions, de se détacher de la peur, de la haine, de la colère, (ce que Spinoza nomme les passions tristes), et d’accéder à la joie qui nous permet de grandir en puissance. Un individu sera d’autant plus utile à ses semblables et à la société qu’il aura appris à se connaître et à déterminer ce qui est bon pour lui, son « bien utile ». C’est pourquoi l’éducation est primordiale, non pas en tant qu’acquisition de savoirs faire mais surtout de savoirs être.

« La raison ne demande rien contre la Nature ; elle demande donc que chacun s’aime soi-même, qu’il cherche l’utile qui est le sien, c'est-à-dire ce qui lui est réellement utile, et qu’il désire tout ce qui conduit réellement l’homme à une plus grande perfection ».

Cette idée, que pour être bien avec les autres, un individu doit déjà être bien avec lui-même, est aujourd’hui à la base de toutes les techniques de développement personnel. Etonnant, non ?

Spinoza a compris trois siècles avant Gandhi que la véritable révolution  est intérieure et que c’est en se transformant soi-même qu’on changera le monde.

La sagesse spinoziste est étonnamment proche de la philosophie indienne ou bouddhiste, mais s’il évoque l’éternité, Spinoza ne parle jamais de réincarnation. Il croit donc en un Dieu cosmique, présent dans toute chose, et en une humanité faisant partie intégrante de la Nature, du cosmos, naturellement esclave de ses passions, mais apte à s’en libérer par l’exercice de la raison. Plus un être humain développera par la raison de pensées justes, plus grande sera la part de lui-même qui survivra après sa mort.

A l’opposé des religions traditionnelles qui promettent le bonheur comme récompense d’une conduite bonne et juste, Spinoza pense que c’est parce que nous serons heureux que nous aurons envie de bien nous conduire. Aussi nous propose-t-il de chercher ce qui nous met en joie et nous donne de la force, pour nous aider à nous engager sur le chemin de la sagesse qui conduit à la béatitude.

Voilà finalement un programme que je ne demande qu’à suivre ! Pas vous ?

J’espère en tout cas avoir réussi à tirer la substantifique moelle de ce livre passionnant de Frédéric Lenoir et vous avoir donné envie de le lire ; vous ne le regretterez pas !

 

Frédérique

 

Et si vous n'avez lu aucun livre de Frédéric Lenoir, je voudrais ajouter qu'ils sont tous plus passionnants les uns que les autres. Alors allez-y! Petit traité de vie intérieure, l'âme du monde, la guérison du monde, la puissance de la joie, et j'en oublie... Une mine de richesses à la portée de tous.

 

 

 

 

 

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