Bien qu’ayant tendance, surtout depuis « La la land » !, à nous méfier des films américains bénéficiant d’un copieux battage publicitaire, nous sommes allées voir « Wonder », tout d’abord, parce que le thème de la différence nous est cher, et ensuite parce que nous n’avons jamais été déçues par Julia Roberts.

Après avoir bénéficié d’un enseignement à domicile avec sa maman, August (Auggie), atteint du syndrome de Treacher Collins, une maladie génétique assez rare provoquant de graves déformations faciales, entre au collège et va plus que jamais devoir supporter le regard des autres, les réflexions méchantes ou simplement maladroites, pour tenter de se frayer un chemin difficile et douloureux vers l’amitié et la complicité de ses pairs.
Comme annoncé, on éprouve beaucoup d’émotion devant ce petit bonhomme obligé d’assumer sa difformité faciale sous le regard impitoyable des autres enfants (et adultes !), car le monde de l’enfance n’est pas forcément celui de l’innocence ; la cruauté n’en est pas exempte, même si elle revêt parfois un caractère involontaire.
Le harcèlement scolaire, la douleur des parents face à la nécessité de ne pas surprotéger un enfant différent pour l’aider à construire son autonomie, la place difficile des autres enfants dans la fratrie, involontairement sacrifiés, le rôle de l’école en matière d’éducation civique, l’apprentissage du respect et de la compassion, tous ces thèmes sont traités avec justesse et réalisme, ponctués de phrases-clé (notées au passage par Domi dans le noir de la salle !) telles que « Vos actes et pensées sont vos monuments », ou « Soyons bons envers autrui car chacun mène un dur combat ».
Voilà, nous, nous avons vraiment beaucoup aimé Wonder. Il nous est présenté comme un film « feelgood », selon l’expression aujourd’hui consacrée. Permet-il de se sentir bien ? Peut-être… comme après une bonne claque ! ( je dois dire que je ne comprends pas trop "faites le plein de bonheur", mais bon...) En tous les cas, il n’est pas dénué d’espoir et se termine sur une note réconfortante. Mais chacun sait que si Auggie a gagné une bataille, pour lui, la guerre n’est pas terminée, comme pour toutes les victimes de singularités physiques ou mentales qui doivent chaque jour mener un dur combat contre l’indifférence, la bêtise ou la méchanceté humaine.
Alors ignorez les critiques disant que ce film dégouline de bons sentiments, allez-y, c’est tout !
Frédérique