Sentinelles dominant le cours de l’Orbiel, les 4 châteaux de Lastours nous faisaient de l’œil depuis bien longtemps. Trop loin pour une simple visite à la journée, trop près comme but de voyage, nous avons résolu le dilemme en en faisant la première visite de notre périple automnal.
De gauche à droite, Cabaret, Tour Régine, Surdespine et Quertinheux
Vers 1500 avant J.-C des hommes vivaient déjà à Lastours. Installés loin du cours de l’Orbiel coulant en contrebas et que l’on imagine sans peine fort tempétueux en certaines occasions, ces peuples qui n’étaient pas des bâtisseurs élurent domicile dans les nombreuses grottes des environs, celles là même qui alimentent aujourd’hui de nombreuses légendes. L’une d’elles a livré aux archéologues la sépulture d’une enfant connue sous le nom de « Princesse de Lastours ».
"Trou de la Cité"
Une découverte intéressante car les parures qui accompagnaient le corps et qui ont permis la datation des premières occupations humaines, attestent sans équivoque des nombreux échanges existants déjà à cette époque entre les différentes cultures méditerranéennes.
Le sous-sol riche en minerais divers, du fer mais aussi d’importants filons d’or, les mines sont toujours visibles aujourd’hui, leur position clé permettant de contrôler un vaste secteur, l’eau en quantité, autant d’éléments ayant permis à Lastours de développer une économie florissante, notamment une industrie drapière qui maîtrisait la totalité du cycle textile aux temps modernes. C’est de cette période que date le centre d’informations, ancienne usine réhabilitée et dotée d’un musée où les trouvailles archéologiques permettent de se faire une petite idée de la vie à Lastours à l’époque médiévale.
C’est aussi de là que débute la visite du site et autant vous prévenir, ce n’est pas du gâteau ! Même si c’est parfaitement aménagé, cela grimpe dur et facteur aggravant, pour nous en tout cas, c’est globalement toujours en escaliers.
Les 4 châteaux régulièrement espacés sur un axe Nord Sud occupent tous une position dominante. Trois de ces châteaux, Cabaret et Quertinheux du XIe siècle, Surdespine du XIIe ont connu les évènements tragiques de la répression contre les cathares. Du village médiéval qui s’étendait à leurs pieds ne reste clairement lisibles que les fondations du castrum de Cabaret. Au début du XIIIe siècle les « Bonshommes » étaient nombreux à Cabaret qui fut même le siège d’un évêché cathare au plus fort de la répression. Les parfaits et leurs défenseurs résistèrent héroïquement à Simon de Monfort pourtant prêt à tout pour venir à bout de cette hérésie.
Charmant homme ce Simon de Montfort qui imagina un subterfuge machiavélique pour faire tomber les citadelles. Ayant capturés presque toute la population de Bram, suspectée d’hérésie, après l’avoir atrocement mutilée, yeux crevés, langues arrachées, oreilles et nez coupés, il lança ces suppliciés sur le chemin d’accès aux châteaux en une longue cohorte hurlante menée par un homme à qui l’on avait conservé un oeil. La vision apocalyptique des visages ensanglantés ne fit néanmoins pas capituler les « parfaits » et ce n’est que 20 ans plus tard, après que tous les cathares aient été mis en sécurité, que les troupes royales réussirent à prendre d’assaut village et châteaux.
Tour Régine
Reconstruits par le pouvoir royal, la volonté du Roi est clairement affirmé dans le nom donné au quatrième château connu aujourd’hui sous le nom de « tour Régine », ils furent occupés par les protestants qui en seront délogés au terme de durs combats puis abandonnés à la Révolution pour être sauvés de la destruction totale au XXe siècle.
Cabaret et Tour Régine
Une visite à ne pas manquer car outre les châteaux qui méritent bien, comme tous les châteaux cathares d’ailleurs leur appellation de « Citadelles du Vertige », le cadre est d’une grande beauté ponctué par les flèches élancés des nombreux cyprès qui ne sont sans doute pas étrangers au sentiment de bien-être que l’on ressent dans ces lieux jadis tourmentés. Réputé pour aider les âmes à s’élever hors de la matière où elles sont souvent engluées après la mort, le cyprès est réputé depuis la haute Antiquité pour faire le lien entre la Terre et le Ciel, d’où sa présence dans les cimetières et l’importance de lui conserver son aspect élancé sans lui imposer de taille inadéquate.
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Nous sommes deux soeurs... L'une peint, l'autre écrit. Nous avons envie de partager nos vécus, nos ressentis, nos expériences; de témoigner... Nous aimons par dessus tout la nature, notre plus grande source d'énergie... Sur ce blog, nous vous présenterons des peintures, des livres, mais aussi des photos de nos voyages, de nos randonnées, des récits... Nous tenterons enfin de vous entraîner dans la grande aventure de notre vie: notre cheminement spirituel vers l'Amour et la Lumière.