4 novembre 2015
3
04
/11
/novembre
/2015
18:11
Lors de notre dernier petit tour de France nous avons fait halte en Mayenne et découvert le musée Robert Tatin, extra !
Art brut, art premier, ce lieu n'est pas sans rappeler le Palais idéal du facteur Cheval, la maison Picassiette ou tout autre délire architectural qui vous font retrouver une âme d'enfant.
Ça fait un bien fou !
Dès l'arrivée, une œuvre colorée et décoiffante vous accueille. Cette composition dite « Fontaine de la solidarité » est la création de Jean-Yves Lebreton, LEB, qui expose également de multiples œuvres sur le site.
Le ton est donné, il n'y a plus qu'à se laisser porter.
Né en 1902 en Mayenne, Robert Tatin a démarré dans la vie active dès le certificat d'études comme peintre en bâtiment. Un séjour à Paris en 1918 lui permet, tout en travaillant, de s'inscrire dans diverses académies libres puis aux Beaux Arts et à l'atelier de fresque de l'école des Arts Appliqués. Après avoir suivi des cours de trigonométrie et autres joyeusetés mathématiques du même type, un retour à Laval, une autre plongée parisienne en belle compagnie, Robert Tatin voyage de par le monde et séjourne plusieurs années en Amérique du Sud, où, au contact des amérindiens, il s'affranchit des dogmes académiques. De retour en France, il partage son temps entre Vence, Paris et Laval où il se fixe définitivement en 1962.
/image%2F1454506%2F20151104%2Fob_f3078d_la-maison.jpg)
C'est donc près de Cossé le Vivien qu'il crée l'oeuvre de sa vie, au lieu dit « la Frénouse ». Il a voulu cette création, « La Maison des Champs » comme le lieu de rencontre de toutes les civilisations au sein d'une nature paisible.
Une allée de 19 géants mène au « Jardin des Méditations » et en différents lieux investis par Robert Tatin.
Au premier abord, le visiteur a tendance à sourire, voir s'amuser franchement en découvrant Vercingétorix aux côtés de Sainte Anne ou de Marie. Funeste comportement !
Chaque statue est un questionnement que l'artiste nous invite à faire sur notre propre existence. Qui suis-je ? Où vais-je ? D'où viens-je ? « En quel étagère » ?
Robert Tatin quant à lui, nous livre au travers de ces géants son propre parcours.
« Le maître compagnon » est ainsi un rappel de son propre apprentissage, placé sous le signe de l'excellence, de l'exigence.
Quant à Rodin, Le Douanier Rousseau ou Alfred Jarry, leurs représentations sculptées témoignent de la richesse phénoménale et foisonnante de son environnement artistique.
La biographie de l'artiste ainsi posée, nous pouvons découvrir « Le jardin des Méditations ».
Enclos dans une enceinte dont nous pourrions faire le tour à l'infini, tant elle recèle de surprises, ce jardin est tout en symboles.
Ouvert sur l'infini du ciel, mais clos, il invite le visiteur à une plongée dans le temps et l'espace. Conçu comme un cloître dont les galeries enserrent un bassin, la « Source de Vie », le parcours se fait selon le sens de rotation des aiguilles d'une montre et dévoile une multitude de salles qui permettent d'appréhender le talent multiple de Robert Tatin.
A ce stade de la découverte, nous mesurons bien que cette création n'a rien à voir avec celle du facteur Cheval.
C'est pensé, construit de manière à délivrer un message, l'Art est universel, l'Art est dans tout, la Vie est une œuvre d'Art.
Enfin c'est mon ressenti, peut-être y trouverez vous un autre sens ?!
/image%2F1454506%2F20151104%2Fob_5c98a0_aquarelle-tatin.jpg)